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« Une conception biblique de la prescience de Dieu et de la prédestination »

Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès les temps anciens ; car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ; je dis: mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté. – Esaïe 46:9, 10.

Souvent les entrepreneurs cherchent un capital-risque pour faire démarrer une nouvelle entreprise. Afin d’obtenir un placement des investisseurs potentiels, ils doivent soumettre un budget prévisionnel détaillé. Ce budget démontre comment ils ont passé clairement en revue leurs propositions. Il définit en détail le produit ou service potentiel ; il inclut une étude de marché faisant apparaître la demande de ce qu’ils ont à vendre ; il inclut le nom de l’équipe de direction et indique les frais initiaux de mise en route ainsi que les frais de l’opération à moyen et long terme. Une grande partie de ce budget fait l’inventaire du nombre de personnes nécessaires dans chaque département, pour la fabrication, l’expédition, la vente, la comptabilité, etc.

Dieu aussi a un tel plan ; il se trouve dans la Bible et montre que Dieu a conçu à l’avance son « Projet Terre » . Dieu prévoit le « produit final », à savoir une race humaine parfaite, avec des milliards d’individus divers dotés de leur propre volonté, choisissant de vivre de leur plein gré en accord avec les lois de Dieu, chaque individu étant en harmonie avec les autres.

Dieu a prédéterminé un endroit pour cette race et Il montre les étapes progressives nécessaires pour préparer le lieu où doit habiter l’homme (Genèse 1). Il a annoncé à l’avance le prix pour atteindre ses fins, à la fois les souffrances consécutives au péché et le prix le plus élevé que Lui coûte la vie de son fils unique. Il a déterminé le temps nécessaire pour atteindre son objectif : 7000 ans. Il a développé des plans pour les éventualités permettant de relever les défis afin d’atteindre ses objectifs. La Bible, prise dans son ensemble est un merveilleux exemple d’un projet bien médité jusque dans le détail non seulement pour la création de l’humanité en prévoyant les moyens de sa subsistance, mais aussi pour le rétablissement de l’homme après l’introduction du péché et du mal. Le plan de Dieu utilise même l’expérience du péché et ses conséquences pour le bien final de sa création.

Jésus-Christ est le centre de ce plan

La croix du calvaire se situe au carrefour de l’histoire.

Tout le plan de Dieu pour le salut et pour le développement de l’humanité repose sur ce moment unique. La mort de Jésus et son influence sur l’homme sont bien indiquées par l’apôtre Paul : « Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » – 1 Corinthiens 15:21, 22.

L’équation du salut est claire : étant donné qu’un homme, Adam, mérita la condamnation à mort à cause de sa désobéissance, ainsi l’obéissance d’un homme, Jésus, révoque cette condamnation afin que tous puissent vivre. La désobéissance d’Adam rendait nécessaire la mort de Jésus pour que la condamnation soit compensée. C’est ce que signifie le mot grec traduit par « rançon » dans la Bible : un prix correspondant ; une équivalence exacte.

Dieu avait néanmoins pris en compte l’éventualité du péché de l’homme avant même que la première transgression soit commise. Dieu avait déjà désigné un rédempteur avant même que le péché et la mort renversent l’humanité. L’apôtre Pierre parle de l’efficacité du sang de Jésus, disant que le don de ce sang fut « prédestiné avant la fondation du monde » – 1Pierre 1:20.

L’apôtre Paul affirme en outre que ce ne fut pas seulement Jésus mais une classe spirituelle appelée « l’Eglise » qui fut choisie « avant la fondation du monde ». Remarquez ses paroles : « En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui, dans son amour » (Ephésiens 1:4). Il s’agit du processus de présélection que la Bible appelle…

La prédestination

« Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères » (Romains 8:29). Le sujet de la prédestination a été débattu parmi les chrétiens sincères de toutes confessions. Le débat porte sur trois points : 1) jusqu’où Dieu choisit d’exercer ses capacités de connaître l’avenir à l’avance ; 2) Dieu a-t-Il exercé la prédestination pour des individus ou seulement pour des groupes de personnes ; 3) comment la prédestination interfère dans le libre arbitre de la morale ou de la libre volonté de l’homme.

Il y a deux mots grecs dans la Bible à ce sujet : progignosko () [ NDLT : le dictionnaire franco-grec du professeur A. Bailly donne les traductions suivantes pour ce mot : 1 “savoir, comprendre ou connaître d’avance” et par suite, “faire connaître d’avance”, annoncer, pronostiquer. 2 décider auparavant d’où “pourvoir à” et par suite, juger, d’où “condamner d’avance”, “reconnu auparavant coupable”.] et proorizo [ NDLT : le dictionnaire franco-grec du professeur A. Bailly donne les traductions suivantes pour ce mot : “déterminer auparavant” ou “fixer auparavant”. [ : “action de déterminer d’avance”]]. Le premier signifie avoir la connaissance par avance, et le second se réfère à une action basée sur cette connaissance.

W.E. Vine écrit dans son dictionnaire des mots du Nouveau Testament [ Expository Dictionary of New Testament Words ] au sujet du mot proorizo qui est traduit par prédestiné : « Ce verbe doit être distingué de progignosko, « savoir à l’avance » ; ce dernier se réfère spécialement aux personnes connues à l’avance par Dieu ; proorizo se réfère spécialement à ce à quoi les sujets de sa prescience sont « prédestinés ».

Le professeur Vincent déclare dans son livre d’études des mots du Nouveau Testament [ New Testament Words Studies ], parlant du mot progignosko : « Il ne signifie pas « pré-ordonner ». Il signifie « prescience », et non pas « pré-élection ». Puis Vincent ajoute la note de bas de page : « ceci est la signification simple, de bon sens. La tentative d’y attacher le sens de pré-élection, d’y inclure l’ordonnance divine s’est développée à partir de considérations dogmatiques dans l’intérêt d’un parti pris rigide en faveur de la prédestination. La portée de ce travail ne nécessite pas une discussion d’ergotage infinitésimal qui a été appliquée au passage et qui est aussi peu profitable qu’insatisfaisante. »

Ainsi il semblerait que « la connaissance à l’avance » (progignosko) se réfère au fait de savoir qu’il y aurait besoin de certains individus ou classes pour effectuer certains services et que la prédestination (proorizo) se réfère aux aptitudes de ceux qui sont choisis pour remplir ces missions.

En mettant en exécution un projet d’entreprise, les entrepreneurs prévoient qu’il sera nécessaire d’accomplir un travail. De même Dieu, en connaissant à l’avance l’ensemble de son plan et de ses desseins, a prévu que certaines fonctions devraient être remplies afin de parvenir au résultat souhaité. De même qu’un entrepreneur définit une description du poste pour les employés dont il a besoin, Dieu prédestina que ceux qui Le serviraient de différentes manières devraient passer par un entraînement spécifique qui les rendrait aptes à prendre leurs responsabilités.

Les classes connues à l’avance par Dieu

Jésus et son Eglise ne sont pas les seuls que la Bible désigne comme « connus à l’avance ». L’apôtre Paul, en parlant de l’Israël selon la chair de son vivant écrit « Dieu n’a pas rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance [progignosko] » – Romains 11:2.

En fait la connaissance à l’avance de Dieu et ce qu’Il a planifié à l’avance à l’égard de sa création humaine est tellement complet que Paul dit sur la Colline de Mars en Actes 15:18 que le Seigneur fait toutes ces choses qui « sont connues de toute éternité » (la traduction anglaise dit « connues depuis le début du monde »). Ayant prévu qu’Il aurait besoin d’anges, Il créa les anges. Ayant prévu un travail pour la postérité charnelle d’Abraham, Dieu conçut qu’elle ait besoin de passer par des périodes d’entraînement en subissant des épreuves. Ayant prévu que son peuple ancien aurait besoin de chefs, Dieu lui « suscita » des juges et des libérateurs (Juges 2:16 ; 3:9). Plus tard Il fit en sorte que des prophètes annoncent son message à son peuple. Il arrangea même à l’avance le choix de ses ennemis de telle sorte que ce peuple reçut les châtiments nécessaires. Quand Jésus fut crucifié ce fut par la main de ceux que Dieu connaissait à l’avance : « Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d’avance » [proorizo] – Actes 4:27,28.

Connaissance à l’avance d’individus

Ce n’est pas seulement dans le cas de groupes de personnes que la divine connaissance à l’avance est indiquée, mais elle l’est aussi dans le cas de certains individus qui furent préparés pour la mission qui leur revint alors qu’ils étaient encore dans le sein de leur mère :

Jérémie : « Avant que je ne te forme dans le ventre de ta mère, Je te connaissais, Et avant que tu ne sortes de son sein, Je t’avais consacré, je t’avais établi prophète pour les nations.» – Jérémie 1:5.

L’Apôtre Paul : « Mais, quand celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce » – Galates 1:15.

On trouve une référence similaire dans Esaïe 49:1 bien que la première référence semble s’appliquer prophétiquement à Jésus en tant que Messie d’Israël. Il n’est pas facile d’établir si ces versets se rapportent aussi à Esaïe en tant que prototype du Messie de la nation.

Samson est un autre exemple de la manière dont Dieu projette d’utiliser un serviteur alors qu’il n’est qu’embryon. Quand l’ange annonça sa naissance à la mère de Samson, il donna des instructions particulières en disant : « Car tu vas devenir enceinte et tu enfanteras un fils. Le rasoir ne passera point sur sa tête, parce que cet enfant sera consacré à Dieu dès le ventre de sa mère ; et ce sera lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins.» – Juges 13:5.

Ce fut aussi quand des jumeaux furent dans le ventre de Rébecca que fut prophétisé de quelle manière ils devaient naître et leur destinée. Même le nom du roi païen Cyrus fut cité bien avant sa naissance et il fut appelé le « berger » de l’Eternel.

Dans ce grand nombre d’individus que Dieu en même temps connut d’avance et prépara pour leurs futures missions, il est tout à fait évident que non seulement Dieu a la capacité de préparer certaines personnes à des fonctions spécifiques même avant leur naissance mais qu’Il fait usage de cette capacité dans son plan. Toutefois cela n’implique pas qu’Il interfère avec le libre arbitre d’une telle personne.

Le libre arbitre

Le terme « libre arbitre » décrit la liberté que chaque individu a pour prendre ou appliquer ses propres décisions que ce soit pour le bien ou le mal. Certains demandent honnêtement si une telle liberté peut exister eu égard à certaines prophéties annonçant les actions de certains individus avant qu’ils fussent nés.

Dieu agit avec des plans pour faire face aux imprévus. Le principe de ce concept se trouve dans Jérémie 18:7-10 : « Soudain (« Tantôt » dans la Zadoc Kahn) je parle, sur une nation, sur un royaume, d’arracher, d’abattre et de détruire ; mais si cette nation, sur laquelle j’ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens du mal que j’avais pensé lui faire. Et soudain (tantôt) je parle, sur une nation, sur un royaume, de bâtir et de planter ; mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, et n’écoute pas ma voix, je me repens du bien que j’avais eu l’intention de lui faire.»

C’est en harmonie avec ce principe que Jonas put faire la prédiction sans condition que Ninive serait détruite dans les quarante jours et pourtant, parce que ses habitants s’étaient repentis, Dieu choisit de ne pas mettre en application la punition à ce moment-là. – Jonas 3:4, 9, 10.

Alors que Jérémie parle seulement des nations, le même principe s’applique aussi à des individus. Bien que Saul de Tarse fût appelé dès qu’il fut dans le ventre de sa mère et qu’il fût chargé de jouer un rôle particulier dans l’église de Christ, il ne fut ni contraint d’accepter cette mission ni même d’y rester fidèle une fois qu’il s’y fut engagé. Paul fait remarquer la nécessité de garder son corps assujetti « de peur d’être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres » – 1 Corinthiens 9:27.

On trouve une autre expression de ce principe dans les paroles de Mardochée à la reine Esther lorsqu’il fit appel à elle afin qu’elle intercède auprès du roi Assuérus pour épargner le peuple juif du complot qu’avait préparé Haman. « Mardochée fit répondre à Esther : ne t’imagine pas que tu échapperas seule d’entre tous les Juifs, parce que tu es dans la maison du roi ; car, si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (Esther 4:13, 14). Si Esther n’avait pas accepté le défi, cela n’aurait pas changé la volonté prédéterminée de Dieu de devoir faire face au défi ; Dieu aurait suscité un autre libérateur.

Un exemple qui montre peut-être cette harmonie entre la prédestination et le libre arbitre se trouve dans la grande prophétie du Seigneur. Une prédiction y est faite selon laquelle au retour du Seigneur il y aurait un « serviteur fidèle et prudent » pour donner aux gens de la maison la nourriture spirituelle appropriée au temps convenable. La promesse est donnée à ce serviteur qu’Il « l’établira sur tous ses biens ». Toutefois le verset suivant montre que Dieu a un plan pour faire face aux éventualités : « Mais si c’est un méchant serviteur [le même serviteur, s’il agit mal], qui dise en lui -même : Mon maître tarde à venir, s’il commence à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des hypocrites : c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents » – Matthieu 24:48-51.

Voici comment la prédestination est compensée par le libre arbitre :

– 1 La connaissance à l’avance détermine le personnel nécessaire pour produire les meilleurs résultats dans le plan de Dieu.

– 2 La prédestination fixe les aptitudes nécessaires pour ces fonctions et conçoit ce qu’il faut pour que l’entraînement de chaque individu corresponde à ces fonctions.

– 3 Le libre arbitre est le facteur qui détermine si chaque individu donné arrivera finalement à effectuer le rôle qui lui a été attribué.

La prédestination dans la vie chrétienne

L’Apôtre Paul fait allusion à ce concept de connaissance à l’avance et de prédestination aux Chrétiens dans Ephésiens 1:4-6 : « En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé. » Dans ce texte nous notons que le choix n’est pas relatif à l’individu mais relatif à quiconque serait « en lui », désirant être « saint et sans défaut sous son regard … dans l’amour ». Ensuite il poursuit son argumentation sur la position pour laquelle de tels attributs sont exigés : « être des enfants d’adoption ».

Ceci est en harmonie avec les paroles du même apôtre en Romains 8:29, 30 : « Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. »

Dans ce passage il fixe même plus particulièrement son attention sur les caractéristiques qui sont exigées de cette classe connue d’avance. Ils doivent « être semblables à l’image de son Fils ». Jésus devient le modèle pour toute la « classe de Christ ». De même que la pierre la plus élevée d’une pyramide contient tous les angles de toute la structure tout en étant elle-même une mini-pyramide, ainsi Christ forme le prototype idéal pour tous ceux qui veulent être « en Lui ».

Ayant connu d’avance la nécessité qu’une telle classe travaille avec Jésus et ayant défini les aptitudes exigées pour tous ceux qui auraient à accomplir ce service, il est de la responsabilité des candidats de vivre selon ces exigences au mieux de leurs capacités. Alors qu’il est impossible que des êtres mortels imparfaits possèdent des attributs d’une telle valeur, ils sont considérés les possédant par la justification, car « La bonne volonté, si elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas » – 2 Corinthiens 8:12.

Dieu a fait sa part. Il a tracé le parcours pour nous, même « avant la fondation du monde ». Parviendrons-nous au but de cette course ? Cela dépendra du niveau où nous serons, par sa grâce fortifiante, pour parvenir aux conditions de prédestination. « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » – Apocalypse 2:10.

Fr. C. H.

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