DANS LA MAISON DE ZACHEE

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Luc 19:1-10

L’ensemble des qualités brode la noblesse de l’homme, mais il va de soi que cela ne vient ni tout seul, ni facilement. L’école de la vie est nécessaire, c’est par elle que nous façonnons ces qualités qui se manifestent par un comportement adéquat. Les analyses sociologiques ainsi que les témoignages de certaines personnes font ressortir de la masse des nations certains de ces caractères. Cela s’est confirmé dans le cas de Zachée, dont le comportement est relaté par l’Evangéliste Luc.

Transportons-nous à l’époque des événements qui se sont déroulés au temps de Jésus, dans la maison de ce fonctionnaire, qui nous donne une belle leçon de vie. Il est sage de consacrer un moment à étudier ce personnage qui a reçu l’approbation de Jésus

Le Seigneur Jésus traversa Jéricho. “Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus ; mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était petit de taille.” L’Evangéliste nous précise qu’il était chef des publicains et qu’il était un homme riche. Ces attributs le disqualifient aux yeux d’un lecteur inattentif. La richesse est souvent mal perçue. Elle est souvent cause de suspicions, car beaucoup se demandent si cette richesse a été acquise d’une manière légale. Il est difficile pour l’homme de s’élever au-dessus des effets si communs du mal, la richesse en faisant partie dans de nombreux cas. Le partage des biens fait qu’il n’y a qu’une petite partie des gens qui possède des richesses alors qu’une grande quantité de personnes se trouve dans le besoin.

Les pays industriels ayant une économie de marché, abritant le cinquième de la population mondiale utilisent soixante-dix pour cent des biens de consommation alors que le tiers monde y compris la Chine et les autres pays postcommunistes n’en utilisent que trente pour cent. La situation est claire, à l’échelle mondiale, ces pauvres peuvent faire bouger la situation sociale et cela parce que leurs besoins ne sont pas assouvis.

Quel était le partage des richesses aux temps de Jésus ? Il nous est difficile de le dire, mais nous savons d’après le récit des Evangiles que les pauvres étaient nombreux, car certains suivaient Jésus dans le but de pouvoir manger du pain. Rien d’étonnant à ce que la richesse ait été mentionnée dans ce récit concernant Zachée

Zachée désirait voir Jésus, mais sa petite taille l’en empêchait . “Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir ; car il devait passer là.” Le Seigneur le voyant sur une branche, apprécia sa foi et décida de demeurer dans sa maison, Il dit : “Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison”. Zachée n’hésita pas un instant, aussitôt il écouta les paroles de Jésus et le reçut avec joie. La réaction de Jésus est surprenante. Dans cet exemple, pour Jésus qui ne possédait aucun bien et à propos de qui il est écrit “ qui pour vous s’est fait pauvre” (2 Corinthiens 8:9), la richesse de Zachée n’avait pas d’importance. Comme nous le voyons, le Seigneur se basa sur d’autres critères pour apprécier l’homme. Ni l’état de ses biens, ni la profession de publicain n’ont eu d’importance pour son appréciation. La valeur principale se trouvait dans le cœur de l’homme.

Les Juifs qui étaient chargés par l’administration romaine de collecter les impôts auprès de leurs frères et de les remettre à l’occupant étaient appelés publicains. Les Juifs fidèles à la Loi n’aimaient pas les publicains, ils les appelaient les traîtres de Dieu, de la Loi et du peuple choisi. Par son comportement vis-à-vis de ce publicain, Jésus a montré qu’Il n’était pas d’accord avec l’opinion générale. L’un des apôtres était aussi publicain. C’était Matthieu, l’auteur du premier Evangile. Jésus l’appela car Il connaissait son cœur et savait que parmi les publicains il y avait aussi des hommes sincères. Les dirigeants du peuple n’ont pas changé d’attitude vis-à-vis de Jésus, leur comportement était d’autant plus négatif que le Seigneur se trouvait parmi des hommes qui, selon les chefs, ne devaient être que méprisés. Les dirigeants Juifs ne comprenaient pas que le Seigneur par son comportement parfait et majestueux influait positivement sur les publicains, les pécheurs, en les détournant du chemin erroné et en les dirigeant vers Dieu.

Zachée, homme de petite taille, mais apprécié par Jésus était un homme de grand cœur. Le Seigneur n’appréciait pas les hommes en fonction de leur taille, mais selon leur cœur. Il appliquait les principes divins et non humains. Il ne regardait pas ce que l’homme regarde, mais ce que Dieu regarde. Zachée était intéressé par Jésus. Il est possible qu’il ait beaucoup entendu parler de sa mission. Voulant Le voir, il grimpa sur un arbre. L’Evangile le décrit comme un homme riche, il avait aussi une fonction importante, celle de chef des publicains. Les contemporains de Zachée ont pu être surpris qu’un homme important dans la hiérarchie sociale puisse monter sur un arbre pour bien apercevoir Jésus. Ils pouvaient dire que Zachée compromettait sa position. Le cœur de l’homme est capable de vaincre toutes les barrières, même la barrière de la compromission, afin d’arriver au but qu’il s’est défini.

Souvenons-nous de David, roi d’Israël, qui dansait devant l’Arche de l’Alliance, manifestant de cette manière sa joie, car l’objet de sainteté divine revenait dans sa ville. Il a aussi été mal compris, même par sa propre femme.

Dans notre exemple toute la responsabilité retombe sur notre Seigneur, Zachée est mis au deuxième plan. Les Juifs n’ont pas vu ses efforts et l’intérêt qu’il portait à Jésus. Pour eux ce n’était pas son comportement qui était important, mais plutôt l’impact négatif que cela pouvait avoir pour le centre des impôts. Pour les Juifs ce qui importait était que Jésus, le représentant de l’œuvre de Dieu, s’était trouvé dans la maison d’un publicain, serviteur des Romains. Comment Celui qui se disait être l’envoyé de Dieu, avait-Il pu se permettre d’aller dans la maison du plus grand pécheur, car c’est ainsi qu’ils considéraient tous les publicains. “ Et voyant cela, tous murmuraient, disant qu’il était entré chez un pécheur pour y loger.

Une position similaire peut être également prise dans la chrétienté actuelle. Certaines personnes venant à la Vérité, à la connaissance de Jésus, ont eu dans le passé des agissements qui aux yeux de certains sont répréhensibles. C’est alors que l’on peut entendre : Regardez comme il est devenu saint, et pourtant il y a peu de temps il était ainsi ou ainsi… On ne prend pas en compte l’effort qui est effectué par une personne pour s’approcher de Jésus, mais on montre par-dessus tout quel pécheur il était.

Nous pouvons remarquer une grande injustice dans l’appréciation des personnes. L’homme dans son égoïsme n’est pas capable d’apprécier les desseins du cœur d’un autre homme. Souvent la meilleure action est critiquée. Le travail effectué par Zachée n’a pas été perçu. Pourtant il aurait pu être un exemple à suivre, mais il en fut autrement. Pour beaucoup de personnes, le seul objectif est que Jésus les accompagne dans leur conscience, mais ils ne s’appliquent pas vraiment à posséder Jésus dans leur cœur. N’y a-t-il pas beaucoup de chrétiens qui se comportent comme ceux qui dans la parabole de Jésus disaient ; “ J’ai acheté un champ, et il faut nécessairement que je m’en aille et que je le voie… Et un autre dit, J’ai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les essayer… et un autre dit, J’ai épousé une femme, et à cause de cela je ne puis aller.” (Luc 14:17-20). Lorsque Zachée s’est rapproché de Jésus, les autres choses n’avaient pas d’importance pour lui, il s’est même exprimé : “Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple”. Le Seigneur Jésus s’est beaucoup réjoui que Zachée reniait sa vie antérieure et qu’un changement capital était intervenu dans son comportement. Le vœu exprimé par Zachée a donné au Seigneur une preuve supplémentaire qu’il méritait la grâce divine car Il dit : “Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham.”

Pour quelle raison Jésus se référa-t-Il à Abraham et appela-t-Il Zachée son fils ? Abraham était aussi un homme riche et pourtant il était agréable à Dieu si bien que Dieu l’appela son ami. Il n’en fut pas ainsi à cause de sa richesse, mais à cause de sa grande foi et de son obéissance. C’est cela qui conditionna l’amitié entre Dieu et Abraham. Zachée, par son geste, imita Abraham, il se détourna de l’égoïsme et du péché et se tourna vers Dieu et la justice. Il était prêt à corriger toutes ses erreurs de la vie, indiquant que s’il avait fait tort de quelque chose à quelqu’un, il voulait lui rendre le quadruple.

Prenons exemple de cette leçon, que tout ce que nous possédons passe au second plan, et que Jésus soit l’exemple principal dans notre vie. Ne prenons pas en considération ce que le monde dira de nous, mais choisissons un endroit d’où nous pourrons voir Jésus. Il voudra certainement demeurer dans notre maison, ce qui nous permettra de participer à la délivrance divine.

Fr. R. R.

Na Strazy Janvier 1997

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