Jacques 3:13
« Qui est sage et intelligent parmi vous ? », s’enquiert l’apôtre Jacques; la question pourrait être considérée par tous avec profit. Beaucoup, en effet, sont doués d’une connaissance considérable ; ils démontrent cependant peu de sagesse. La connaissance a vraiment une grande importance, mais seulement lorsqu’elle développe la sagesse, le jugement sain et un sentiment pur et élevé. C’est le but principal de la révélation personnelle de Dieu à nous. La sagesse qui vient ainsi, au travers du canal de la vérité divine, est décrite par l’apôtre comme « premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. » – verset 17.
Un tel caractère est le résultat de l’influence transformante de la vérité divine. La révélation de Dieu est un miroir de son caractère, dans lequel nous voyons se refléter sa pureté, son amour et sa bonté ; et comme nous y relevons les traces de son caractère glorieux, le désir se développe et se renforce d’être davantage semblables à Lui, Lui que nous apprenons ainsi à admirer et à aimer. Le cœur sincère qui accepte le plan divin et ses gracieuses dispositions de salut et de bénédictions par l’intermédiaire de Christ, commence immédiatement à se façonner conformément au caractère de Dieu, en rejetant d’abord le péché et ensuite en tâchant quotidiennement de vivre une vie de pureté et de sainteté. Avec cet effort, s’introduisent la paix et l’amour de Dieu, pour diriger et prendre possession de l’homme tout entier. Et quand le cœur est ainsi nettoyé et rempli de Dieu, les fruits d’un tel principe intérieur de vie deviennent très manifestes à tous ceux qui nous voient, sur le plan de la gentillesse, la miséricorde, la bonté et l’amitié, pure et sainte, avec tous ceux qui possèdent de semblables dispositions d’esprit.
Par opposition à cette sagesse qui vient d’en haut, l’apôtre en mentionne une autre, qu’il décrit comme terrestre, sensuelle, diabolique. C’est une sagesse, ou une sournoiserie, développée par un esprit d’envie et de contestation et toujours productrice de « confusion et de toutes sortes de mauvaises actions ». L’orgueil et l’égoïsme inspirent ce genre de sagesse, exactement comme dans le cas de Satan ; et c’est pourquoi, tous ceux qui se réclament du nom de Christ doivent-ils rester très humbles. Entretenir un tel esprit de malice, d’envie et de contestation amères, tout en professant avoir toujours l’esprit de la vérité, est décrit par l’apôtre comme signifiant « mentir contre la vérité ». Dieu défend qu’un tel esprit prenne place dans le cœur de ceux qui jusqu’ici ont été fidèles et ont bien couru.
Avec quel soin nous faut-il protéger nos cœurs contre le moindre soupçon d’orgueil et d’ambition mondaine, et contre chaque racine d’amertume qui, prenant naissance, pourrait nous tourmenter. Il y a des milliers d’événements et de circonstances dans la vie, qui sont calculés pour nous rendre esclaves de l’esprit du monde, et seuls ceux qui veillent avec vigilance et se trouvent dans une attitude permanente de prière peuvent espérer être gardés dans ce jour mauvais. Les tentations et les épreuves nous avertissent rarement de leur approche, et c’est pourquoi notre armure de justice doit toujours être ajustée et solidement bouclée.
« Ne laissez aucun endroit sans surveillance,
Ne manifestez aucune faiblesse de l’âme ;
Considérez chaque vertu, chaque grâce,
Et fortifiez le tout. »
Observez soigneusement l’instruction de l’apôtre : « lequel d’entre vous est sage et intelligent ? Qu’il montre ses œuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse ». C’est par notre conduite, et non par ce que nous disons, que nous devons être jugés ; et si quelqu’un a la véritable sagesse céleste, laquelle est toujours liée à l’humilité, cela se manifestera sûrement dans une façon de se conduire franche, virile et honorable, dictée par la sagesse qui descend d’en haut, laquelle est toujours pure [non égoïste], pacifique, douce, compatissante et sincère.
Puisse le Seigneur accorder à tous ses enfants fidèles une mesure abondante de cette sagesse céleste et les riches récompenses de grâce et de paix qui l’accompagnent toujours. Rejetez toutes ces choses : malice, envie, haine, ambitions égoïstes, et revêtez ces ornements de l’esprit de Christ que sont l’humilité, la gentillesse, la générosité, la douceur, l’amour. « Si quelqu’un n’a pas l’esprit de Christ [dans une certaine mesure], il ne lui appartient pas ». Et celui en qui ces grâces ne sont pas cultivées et ne croissent pas, il les perdra bientôt et sera étouffé par l’esprit égoïste et plébéien du monde.
Il y a certains enfants du monde qui cultivent extérieurement la gentillesse et la bienveillance, comme choix de ligne de conduite, mais dont les cœurs, comme ils l’expriment en privé, sont pleins d’amertume, d’envie et d’égoïsme ; et il y a certains enfants de Dieu qui, de par leur nature, sont très égoïstes et mesquins, mais dont les cœurs transformés combattent contre les faiblesses de la chair et qui, ensuite, se repentent de leur égoïsme et de leur mesquinerie. Puissent-ils rechercher la grâce qui les aidera dans chaque moment de besoin ! Leur progrès pour ressembler à Christ se manifestera graduellement, à eux et à d’autres. « Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui [Dieu] qui a ressuscité le Christ d’entre les morts [a également la puissance et] vivifiera [à l’activité dans son service et à sa louange, dans la vie présente] vos corps mortels aussi… »
Ainsi, nous avons ici la sagesse terrestre, basée sur l’égoïsme, qui est mise en opposition à la sagesse céleste basée sur l’amour et le service en faveur des autres. Celui qui est réellement sage choisira la céleste, dont l’issue, en Christ, est la vie éternelle.
WT p.1448 – 1892