LES EFFETS BENEFIQUES DE LA PERSECUTION

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Actes 5 : 12

Les méthodes employées par Dieu – L’approbation divine de l’Evangile – Opposition des sadducéens et des souverains sacrificateurs – Des multitudes ont cru à Jérusalem – Le communisme de l’Eglise commence à échouer – Sept diacres nommés.

« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » – Galates 6 : 2.

La manifestation d’amour et de sympathie parmi les premiers chrétiens avait un effet salutaire en ce qu’elle soutenait les écrits des Apôtres. Ce principe est aussi vrai aujourd’hui qu’il l’était alors. Il est nécessaire d’avoir une vie semblable à celle de Christ pour une adhésion correcte au message de l’Evangile. « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » (Romains 8 : 9). Les gens du monde sont en mesure de discerner l’influence de l’Evangile dans la vie de ceux qui professent être chrétiens, avant même de prêter une attention particulière au Message de l’Evangile en lui-même.

Hélas, nous pouvons voir tant de preuves de l’accomplissement des paroles de l’Apôtre Paul concernant notre époque ! Il déclare qu’en ce temps-ci, beaucoup auront une forme de piété dépourvue de sa puissance, « aimant le plaisir plus que Dieu. » (2 Timothée 3 : 4, 5). Le problème semble venir du fait que le sectarisme a perdu l’essence du Message de l’Evangile que Jésus et les Apôtres enseignèrent. Cette sérieuse perte fit place à différents substituts favorisés par le grand adversaire ; mais ceux-ci n’ont rien à voir avec l’Evangile, et n’ont pas de pouvoir réel sur les cœurs et les vies de ceux qui désirent faire le bien. Le Message de l’Evangile que Jésus et les Apôtres enseignèrent était exprimé dans la prière de notre Seigneur : « Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre, comme au ciel. » (Matthieu 6 : 10). Les Apôtres exhortaient le peuple à se préparer pour le Royaume du Fils bien-aimé de Dieu et à accepter l’invitation à devenir membres de la classe de l’Epouse.

Les paraboles de Jésus, ses sermons ainsi que les enseignements des Apôtres abondent en promesses indiquant que le Royaume du Messie sera la grande panacée pour tous les malades du monde, et que l’Eglise, si elle est trouvée fidèle, prendra part à la gloire de son Maître, à l’honneur et à l’immortalité. C’est parce que l’Apôtre Paul avait, comme il le déclare, cette espérance glorieuse devant lui qu’il accepta volontiers d’endurer les difficultés comme un bon soldat de Jésus Christ et considéra toutes ses afflictions et ses souffrances pour Christ, son sacrifice, comme de légères afflictions. A cause de cette espérance, de cette foi profondément ancrée en lui, il considérait toutes les perspectives terrestres comme étant sans valeur, par comparaison, et sacrifia volontairement sa renommée, sa position familiale ainsi que sa citoyenneté romaine pour endurer les coups, les emprisonnements et la dérision. – Philippiens 3 : 7-11 ; 2 Corinthiens 4 : 17 ; 11 : 23-28.

Le fruit amer de l’erreur

Ni ce principe ni l’Evangile n’ont changé. C’est simplement le véritable Message qui a été perdu de vue. La théorie affirmant que le Royaume de Christ fut établi en l’an 800 après J.C. se propagea ; elle soutenait que les Papes en étaient les représentants ou les vicaires, régnant à la place de Christ , que les Cardinaux formaient la classe du Petit Troupeau élevé à une gloire et un honneur particuliers, et que les Evêques, les Archevêques et les curés participaient également à la gloire de l’Eglise exaltée.

Nous ne doutons pas de la sincérité de ceux qui promulguèrent ces théories ; mais nous voyons maintenant avec certitude qu’une grande erreur a été commise. Les nations Européennes se sont entendues dire qu’elles étaient les royaumes terrestres de Dieu, relevant du système papal, le royaume spirituel ; en relation avec Dieu de cette manière, elles avaient le droit divin de gouverner le peuple. Le monde fut soumis à ces enseignements anti-scripturaires durant onze siècles. Ce que les catholiques mirent en route, les protestants le continuèrent.

Lorsque la Grande Bretagne se rebella contre la Papauté et que le Roi Henri VIII déclara que son royaume était un autre empire spirituel, lorsqu’il introduisit les évêques à la Chambre des Lords et se déclara, lui et ses successeurs, représentants de Christ sur terre, en grande puissance, ce fut une bévue en partie semblable à celle que les Catholiques avaient faite auparavant. Lorsque, plus tard, Luther et ses partisans se sont rattachés aux princes allemands, qu’ils les ont favorisés et reconnus, et qu’en retour ceux-ci les approuvèrent, les royaumes allemands furent ainsi proclamés royaumes de Dieu. Il en fut de même des autres nations européennes, grandes et petites.

Prétendant être le Royaume de Dieu, ces royaumes du monde ont, par là même, empêché les peuples d’entendre le Message de l’Evangile se rapportant à la Seconde Venue de Christ, qui a pour but d’établir le véritable Royaume de Dieu, de mettre fin au péché, de dissiper l’ignorance et l’obscurité pesant sur le monde et d’aider l’humanité à se débarrasser du mal pour revenir à l’image et à la ressemblance de Dieu. La Bible déclare que les tromperies susmentionnées viennent de Satan, ce sont « des doctrines de démons. » – 1 Timothée 4 : 1.

A présent, nous voyons une partie des fruits amers produits par de tels faux enseignements. Des millions de personnes se rassemblèrent au sein de sectes et de partis non autorisés par la Bible, alors que seule une minorité s’est, comme il le fallait, jointe à Christ Lui-même, en tant que ses membres. Cette grande masse de personnes trompées par l’idée qu’ils sont de véritables chrétiens, est aujourd’hui en guerre [il s’agit de la Première Guerre Mondiale, trad.], combattant comme des démons. La grande intelligence accordée au monde et découlant du Message de Dieu, en illuminant de plus en plus les esprits des hommes, est employée à mauvais escient. Au lieu d’apporter le bonheur au monde, elle le rend malheureux par des inventions destinées à la destruction humaine. Les païens n’étaient pas en mesure de faire de telles inventions, et même s’ils l’avaient été, ils n’auraient pas été assez cruels pour en arriver à les utiliser. Quel tableau, hélas !

Dans toutes les églises de toutes les dénominations, des prières sont faites pour et contre son prochain. Le clergé est désorienté. Les laïques le sont également. La véritable foi en la Bible s’estompe. Il ne reste qu’une petite forme de piété. Toutefois, Dieu n’est jamais resté sans témoins dans le monde. Aujourd’hui, les fidèles disciples de Jésus se rendent compte de ce qui ne va pas. Ils se réveillent, étudient la Bible à nouveau et en retirent des bénédictions. Ils se rendent compte que nos difficultés proviennent des credo qui sont réellement en contradiction avec la Bible, mais qui englobent les notions étranges de nos aïeux induits en erreur. Il est temps à présent pour le peuple de Dieu qui n’a pas encore revêtu entièrement l’armure de Dieu de le faire ; car la Bible semble nous assurer que des conditions encore plus rigoureuses sont devant nous. – Ephésiens 6 : 12-18.

L’opposition inspirée par l’égoïsme

Notre étude d’aujourd’hui montre l’effet que produisait une vie simple et loyale basée sur la foi, la confiance, l’obéissance et l’amour. Elle montre comment des foules venaient grossir l’Eglise, y compris une « grande multitude de sacrificateurs ». Elle nous montre de plus jusqu’à quel point la colère avait gagné les Sadducéens et les officiels de ce temps-là. Ils étaient affligés de l’enseignement prodigué au peuple ; car les enseignements des disciples de Jésus s’opposaient grandement à ce que, eux-mêmes, avaient enseigné et espéré.

Ne croyant pas les Prophètes, ils utilisaient largement la religion comme manteau, comme « forme de piété. » Leurs réelles espérances étaient en corrélation avec celles des Gentils : devenir plus intimement associés avec l’empire romain et, ainsi, obtenir une faveur spéciale. Ils craignaient que l’enseignement relatif au Messie, le Roi futur du monde, n’arrive aux oreilles des dirigeants romains, attirant sur les juifs le ridicule et la disgrâce, les privant peut-être de certaines des libertés dont ils jouissaient et étouffant toutes leurs aspirations concernant l’avenir. Leur opposition à l’Evangile était donc entièrement égoïste.

Ils avaient fait arrêter et mettre en prison les Apôtres pour le simple fait d’avoir prêché. Mais le Seigneur envoya son ange qui délivra ses serviteurs fidèles ; et, avec courage, ceux-ci apparurent à nouveau le lendemain au Temple, prêchant au peuple comme auparavant. A nouveau, ils furent arrêtés, conduits devant les officiels et on leur ordonna de ne plus prêcher en ce Nom [au Nom de Jésus-Christ, trad.]. L’origine du ressentiment des officiels est indiqué dans leurs paroles, « Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme. » Cela veut dire qu’il semble que vous soyez réellement en mesure de convaincre le peuple de cette ville, que nous avons commis un grand crime en mettant à mort votre leader fanatique, appelé Jésus.

Mais plus ils essayaient de s’opposer au Message, et plus Dieu le bénissait, plus le commun peuple recevait la Vérité et plus l’Eglise de Christ croissait.

Le triomphe graduel de la lumière

Nous voyons ce même principe illustré au temps de la Réforme, lorsque le temps vint pour que Dieu redonne la Bible aux hommes, après qu’elle ait été mise de côté durant mille deux cent soixante ans. Lorsque les évêques commencèrent à prétendre qu’ils étaient également Apôtres, et lorsque, usant de cette autorité apostolique, ils donnèrent au peuple le credo de Nicée en 325 après J.C., il fut mis fin à l’étude de la Bible ; il était en effet enseigné au peuple que ce credo, ainsi que d’autres subséquents, contenaient tout ce en quoi il fallait croire et que toute autre étude de la Bible n’était pas nécessaire, mais bien plutôt dangereuse, car, par le fait de croire quoi que ce soit en dehors de ces credo, les croyants deviendraient des hérétiques et seraient condamnés à la torture éternelle.

Lorsque, sous la direction divine, Wyclif et Tyndale attirèrent l’attention du peuple sur le Nouveau Testament en langue anglaise, cela marqua le commencement d’un retour à une foi individuelle ainsi qu’un nouveau départ pour l’étude de la Bible. Il a fallu les siècles qui suivirent pour nous aider à sortir des épaisses ténèbres de ces douze siècles, durant lesquels les hommes n’avaient pas accès à la Bible et étaient empoisonnés par les divers credo. Rien d’étonnant que nous sentions toujours certains effets de ce poison ! Rien d’étonnant qu’il nous soit toujours difficile d’utiliser notre bon sens dans l’étude de la Bible ! Dieu soit loué pour la lumière du nouveau Jour commençant à poindre ! Dieu soit loué pour le fait que, partout, ses véritables saints sont réveillés et prient, comme le Cardinal Newman :

« Conduis, douce lumière, au milieu des ténèbres environnantes ! »

Mais si Dieu entend nos prières et fait en sorte que cette lumière guide ses fidèles, il est de notre responsabilité de nous débarrasser de tous les credo et de ne pas soutenir l’hypocrisie ni l’erreur, pour être de ceux qui marchent dans le chemin du juste, « dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour. » – Proverbes 4 : 18.

Le communisme, un échec

En ce temps-là apparurent certaines difficultés liées au communisme. Le favoritisme était dénoncé dans la distribution du nécessaire vital. En cette circonstance critique, les Apôtres réalisèrent qu’ils ne pouvaient entreprendre de gérer une communauté selon des règles terrestres. Ils conclurent qu’ils devaient, comme le Maître l’avait ordonné, se donner entièrement à l’œuvre de l’Evangile. Ils nommèrent [Ils firent nommer, selon Actes 6 : 3-6, trad.] sept Diacres pour s’occuper de l’œuvre de charité, mais bientôt ceux-ci aussi échouèrent et, depuis ce moment-là, nous n’entendons plus parler du communisme premier.

Cette expérience permise par le Seigneur servit à son dessein. Elle mit en évidence le véritable esprit chrétien ; néanmoins, elle nous montra que pareille pratique était impossible aussi longtemps que nous-mêmes et les autres sommes limités par les imperfections de la chair.

WT 1916 p.5850

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