Israël, une nation favorisée – La miséricorde de Dieu dans l’alliance de la loi – L’Israël spirituel, une nouvelle nation – La sacrificature royale – Les autres nations qui ne sont pas reconnues par Dieu – Comment la miséricorde de Dieu va finalement atteindre tout le monde.
« L’Eternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté » – Psaume 103 : 8.
Une des difficultés que nous rencontrons, comme étudiants de la Bible, est que dans le passé nous avons accepté une vue trop étroite du caractère divin et de la Bible. Durant plus de douze siècles, la Bible n’était pas étudiée. En lieu et place, certains évêques, croyant être des apôtres d’une autorité égale à celle des Douze, choisis par le Seigneur Jésus (St. Paul prenant la place de Juda), pensaient qu’ils avaient le plein droit, comme apôtres, de composer un substitut de la Bible. Ce substitut fut élaboré au moyen de credo inventés – des confessions de foi. Ces credo étaient étudiés et la Bible était négligée.
Sous ces circonstances, il n’est pas surprenant que le peuple de Dieu se fût éloigné du véritable enseignement de sa Parole. Même lorsque la Bible commença à revenir dans les mains du peuple, au temps de la Réforme, les pauvres têtes des hommes étaient tellement obstruées et confuses, du fait des fausses doctrines de douze siècles de théorisation humaine, qu’ils n’étaient pas préparés pour voir la Bible dans sa propre lumière, mais plutôt à la lumière de ces credo. En outre, on leur a longtemps appris que douter des credo ferait d’eux des hérétiques et que l’hérésie était punie par les tourments éternels. D’où les efforts déployés pour rester en accord avec les credo, dans toutes les études bibliques subséquentes.
Maintenant, les étudiants de la Bible voient que tout cela était erroné – que la Bible aurait dû être étudiée à sa propre lumière. Ils voient que les credo sont remplis d’erreurs génératrices de confusion, rendant réellement la Parole de Dieu sans effet s’ils sont acceptés. A présent, nos études bibliques sont différentes, en raison de notre compréhension plus claire de ces choses et parce que nous vivons à l’aurore du Nouvel Age – au temps où le peuple de Dieu devait comprendre la Parole, selon sa promesse – « ceux qui auront de l’intelligence comprendront » – Daniel 12 : 10.
Les agissements de Dieu avec Israël
Notre texte fut adressé, à l’origine, à la nation d’Israël. A cause de sa désobéissance, Dieu retrancha d’une communion toute particulière avec Lui notre père Adam, notre mère Eve ainsi que tous leurs enfants, les punissant de mort – comme n’étant pas dignes de la vie éternelle – « Mourant, tu mourras » (Genèse 2 : 17). Mais Dieu n’a pas hâté l’exécution de cette sentence. Les pécheurs pouvaient vivre comme ils le pouvaient. La miséricorde de Dieu se manifesta à l’égard de la postérité d’Abraham – à l’égard d’Isaac, de Jacob et ensuite de tous les enfants de Jacob. Dieu fit des douze tribus une seule nation, les unissant par ses promesses à leur égard, en relation avec l’Alliance de la Loi instituée par Moïse au mont Sinaï. S’ils gardaient la Loi de Dieu, ils vivraient éternellement – ils ne mourraient jamais. De plus, ils devaient être bénis dans toutes leurs affaires – leur santé, leurs troupeaux, leur bétail. Tout serait béni.
Mais ils ne purent garder cette Alliance de la Loi, parce qu’ils étaient nés dans le péché, tout comme le reste de la race. Néanmoins, Dieu résolut qu’en s’efforçant de garder la Loi, cette nation serait grandement bénie. Et il en fut ainsi. A vrai dire, Il les châtiait pour leurs méfaits et leurs manquements, mais toujours avec un intérêt et une attention affectionnés, sans jamais les rejeter entièrement. Leurs détresses et captivités nationales faisaient partie de ces châtiments, en vue de leur apprendre les leçons nécessaires. Ainsi, la faveur de Dieu se perpétuait envers cette nation – et aucune autre – de la mort de Jacob à la mort de Jésus, durant une période de 1845 ans. Même à l’expiration de cette période, rejetant la nation qui venait de rejeter Jésus et de Le crucifier, le Seigneur pourvut à ce que tout Juif spirituellement disposé puisse non seulement rester dans sa faveur, mais également entrer dans une faveur encore plus grande à partir de la Pentecôte, étant engendré du saint Esprit – afin de ne plus faire partie d’une maison de serviteurs, sous Moïse, mais de la maison des fils, sous Jésus (Hébreux 3 : 5, 6). Même lorsqu’Il rejeta cette nation, Dieu laissa entendre clairement qu’un temps viendrait où sa faveur reviendrait à eux – après l’établissement du Royaume du Messie – Amos 9 : 11, 12 ; Actes 15 : 13-17.
La nouvelle nation de Dieu
Pendant ce temps, les juifs saints qui étaient de « véritables israélites » devinrent le noyau, ou commencement de l’Israël spirituel. De cet Israël spirituel, St. Pierre dit : « Vous êtes un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis [dans un but particulier], afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » -1 Pierre 2 : 9.
Nous voyons ainsi que l’Eglise est la Nouvelle Création de Dieu, la nouvelle nation avec laquelle Dieu traite exclusivement durant l’Age de l’Evangile. Il traite avec elle en vue de son éducation et de son développement, pour l’associer à notre Seigneur Jésus dans son merveilleux Royaume Millénaire. Ensuite, durant mille ans, Celui-ci et sa sainte compagnie rassemblée de toutes les nations sous les cieux, béniront l’Israël naturel ainsi que toutes les nations du monde au moyen de la lumière, de la connaissance, de l’assistance et du relèvement, dans le but de les délivrer de l’esclavage du péché et de la mort, et de les faire revenir à la ressemblance à Dieu, perdue par Adam et rachetée au Calvaire.
C’est à cause de cette œuvre particulière que Dieu réserve à l’Eglise, qu’Il a rendu ardentes les épreuves de celle-ci, déclarant : « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14 : 22). Sans se soucier des lignes sectaires, nous pouvons dire que les membres de cette classe de personnes pleinement consacrées ont tous été engendrés du saint Esprit. Personne d’autre n’est reconnu par Dieu. Les membres de cette Eglise ont leurs noms inscrits dans le Livre de Vie de l’Agneau – dans les cieux – et démontrent dans la vie présente leur fidélité et leur loyauté envers Dieu. Lorsque le nombre prédestiné de personnes aura franchi le pas (de la consécration, trad.) et aura démontré sa loyauté jusqu’à la mort, alors cette nation sainte sera complète.
C’est à la descendance spirituelle d’Abraham qu’appartiennent les merveilleuses promesses de Dieu. St. Paul dit de cette classe : « Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 8, 16, 29). La promesse suivante fut faite à Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité » (Genèse 22 : 18). Nous avons l’assurance de Paul que Christ et son Eglise sont cette Semence Spirituelle, dont la mission sera, au temps voulu par Dieu, de bénir toute l’humanité, – « toutes les familles de la terre » – non seulement ceux qui seront encore vivants au temps de l’établissement du Royaume, mais tous ceux qui ont un jour vécu. La miséricorde de Dieu dont il est parlé dans notre texte concerne tout particulièrement cet Israël spirituel – davantage encore que l’Israël naturel.
L’ampleur de la miséricorde divine
Nous en arrivons à présent à l’apogée de la miséricorde et de la grâce de Dieu. La nation juive était petite. L’Eglise, l’Israël spirituel est petit. Mais la grâce et la miséricorde de Dieu doivent s’étendre à l’humanité entière – à toute créature pour qui Christ mourut. Le Père a déjà fixé le temps où Il s’occupera du monde pour lui donner l’opportunité de profiter de sa grâce et de sa miséricorde. Ce sera durant le Millenium – les mille ans du Règne de Christ. Celui-ci sera le grand Roi spirituel de la terre et les membres de son Eglise Lui seront associés comme cohéritiers ; ils L’assisteront comme dirigeants, maîtres, médecins ; ils prodigueront des encouragements, accorderont des récompenses et seront amenés à infliger des punitions à l’humanité durant le Millenium. Tout ce service auprès du monde sera accompli en vue d’accorder aux hommes, s’ils le désirent, la grâce et la miséricorde divines prévues par Dieu dès le commencement et qui doivent être témoignées à l’humanité au travers du Règne de Gloire du Messie.
Pendant mille ans, le Soleil croissant de la Justice va bénir le monde, inondant la terre de la lumière de la connaissance de Dieu. Pendant ces mêmes mille ans, Satan sera lié pour ne plus pouvoir tromper les peuples. Et pendant ces mêmes mille ans, l’œuvre de bénédiction et de rétablissement progressera. Le Millenium entier constituera ces temps (ou années) de rétablissement. Toute créature aura les yeux de la compréhension ouverts afin de voir et de comprendre l’Amour de Dieu, sa tendre Miséricorde ainsi que sa Sagesse, le tout se concentrant en notre Seigneur Jésus-Christ et étant manifesté par Lui. La Miséricorde de Dieu sera exercée à l’égard du monde pour le libérer des liens du péché et de la mort, et l’amener à la pleine liberté des fils de Dieu – la même dont Adam jouissait avant d’avoir péché. – Romains 8 : 19-23.
De cette manière, nous voyons « une profondeur dans la Miséricorde de Dieu, telle la profondeur de l’océan. » Nous voyons que sa grâce, quoique limitée premièrement à une seule nation terrestre, puis à une classe élue tirée d’entre toutes les nations, doit finalement s’étendre à tout être humain vivant ou ayant vécu sur le globe terrestre, et apporter pleinement à chacun le privilège et les opportunités de la connaissance, de l’amour, de l’obéissance et de la bénédiction.
WT 1915 p.5817