L’INVITE INATTENDU

Listen to this article

« Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin, et il entra, pour rester avec eux. » – Luc 24 : 28, 29.

Notre réflexion d’aujourd’hui est appuyée sur un évènement intéressant, décrit par Luc, mais passé sous silence par les autres Evangiles. Ce que nous allons y découvrir, nous permettra de réfléchir sur des leçons très importantes nécessaires au Peuple du Seigneur.

Le voyage de Jérusalem à Emmaüs est un exemple de foi dans les épreuves, un réconfort et une consolation dans les soucis. Le petit village d’Emmaüs se trouvait à environ 11 km de Jérusalem. Le voyageur pouvait s’y rendre à pieds en deux heures. C’est là précisément que se dirigeaient deux amis attristés. Ils revenaient de Jérusalem, où probablement ils avaient observé la Pâque, comme l’avait recommandé Moïse.

Qui étaient ces deux voyageurs ? Cela ne nous est pas indiqué, si ce n’est que l’un d’eux se nommait « Cléopas ». Nous n’avons aucun détail dans les Ecritures nous permettant de les identifier. D’après le récit de Luc, il est clair que ni l’un ni l’autre n’étaient Apôtres. Ceci nous est confirmé au verset 33 : « Se levant à l’heure même (après avoir reconnu le Seigneur), ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux assemblés. »

Ce verset affirme que les onze Apôtres étaient assemblés à Jérusalem. Ceci exclut donc nos deux voyageurs du cercle des Apôtres. Il est très probable que le voyageur non identifié, soit Luc lui-même qui par modestie n’a pas révélé son nom, comme ne l’a pas fait Jean lorsqu’il s’était couché sur le sein de Jésus – Jean 13 : 23.

Toutefois nous pouvons remarquer que le Seigneur ne leur était pas inconnu. Il ne nous est pas dit, non plus, s’ils étaient des auditeurs assidus de Jésus, ou éventuellement des témoins de ses miracles. Selon toute vraisemblance il a dû en être ainsi, car ils avaient de Lui une certaine connaissance.

Il est aussi intéressant de constater, que lorsque le Seigneur se fit reconnaître, animés d’une grande joie ils se précipitèrent, afin d’en avertir les Apôtres, sachant où les trouver. Ce détail semble nous indiquer, qu’avant d’avoir pris la décision de retourner à Emmaüs, ils se trouvaient en compagnie des Apôtres et des autres disciples. Il ne nous est pas précisé ce qui les avait poussés à rentrer chez eux à Emmaüs. Toutefois leur décision peut servir de leçon pour chacun d’entre-nous.

Ce qui est clair, c’est que pendant que les Apôtres et les disciples étaient concentrés sur les évènements qui venaient de se dérouler, au même moment deux d’entre eux quittent la communion pour rentrer chez eux.

Le Seigneur utilisa cette situation au profit des deux voyageurs, mais aussi pour le bien de l’assemblée de Jérusalem. Il ne nous est pas dit si ces deux disciples restèrent auprès des Apôtres après leur retour à Jérusalem. Cet événement a très certainement eu une influence sur eux pour rester dans la communion des Apôtres, dans l’attente d’autres manifestations du Seigneur.

La leçon pour nous réside dans le fait que l’Apôtre Paul nous avertit en Hébreux 10 : 25 : « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns. »

Certains n’apprécient pas suffisamment l’importance de l’assemblée, cette communion fraternelle qui permet à chacun de progresser dans la Vérité. C’est dans ces lieux que les bénédictions divines sont déversées.

Nous avons une leçon similaire avec Thomas. Il fit preuve d’un manque de foi, lorsque les Apôtres lui annoncèrent que le Seigneur s’était manifesté à eux. Il s’est comporté de la sorte, pour la simple raison qu’il ne se trouvait pas avec eux à ce moment-là.

S’il s’était trouvé auprès d’eux, il n’aurait pas douté un seul instant car il aurait, lui aussi, aperçu le Seigneur et n’aurait pas été privé de cette grande bénédiction. Toutefois, afin d’affermir Thomas, le Seigneur lui apparut spécialement en présence de tous les Apôtres.

Mais reprenons notre leçon des deux disciples retournant à Emmaüs. Ils étaient tristes et abattus, car Jésus, le grand Prophète, qui fut puissant en paroles et en actions devant Dieu et les hommes, Celui dans lequel ils avaient placé tout leur espoir de libération de l’occupation Romaine, devint la proie de la méchanceté humaine, étant jugé et mis à mort atrocement.

« Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » déclarèrent-ils (v. 21). Sur le chemin du retour, leur esprit était préoccupé par ces évènements qu’ils ne pouvaient comprendre. Ils étaient déçus et embarrassés, leur cœur était troublé. Ils discutaient en chemin et déversaient tour à tour leur douleur ; ils étaient tristes et confus. La situation leur pesait sur le cœur.

Une telle condition peut parfois toucher ceux qui, par manque de foi et sous le poids des préoccupations et des soucis de la vie présente, n’ont pas les yeux de leur compréhension suffisamment ouverts sur les perspectives divines. Le fait d’entamer des débats sans fin, essayant d’expliquer par des méthodes humaines les intentions de Dieu, peut non seulement conduire à l’embarras et la déception, mais également à l’inquiétude et au découragement.

Pourtant les deux disciples avaient appris la nouvelle annoncée par les femmes qui trouvèrent le sépulcre vide, fait qui fut confirmé ensuite : « Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont point vu » (v. 24). Ces événements les rendaient désemparés et tristes.

De telles situations peuvent se présenter parmi les membres de la famille de la foi. Lorsque surviennent des événements imprévisibles, certains au lieu de se confier dans le Seigneur, regardent par toutes sortes de lunettes noires, dans lesquelles tout se dédouble, apparaît altéré, improbable et contradictoire.

Par manque de foi et de saint Esprit, de telles personnes se retrouvent à la croisée des chemins, et ne savent plus quoi penser ni à qui faire confiance. En une certaine circonstance l’Apôtre Paul déclare en Hébreux 5 : 11, 12 : « Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. »

Ces personnes, dans leur embarras et leur confusion, ne distinguent pas toujours qu’il leur manque Celui qu’ils ont perdu de vue, l’Invité inattendu, Celui qui ouvre les yeux de la compréhension sur les vérités divines, qu’ils avaient pourtant connues au commencement de leur course.

L’époque actuelle génère beaucoup de difficultés à bon nombre de chrétiens. Lorsque les disciples virent le Seigneur « marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent : C’est un fantôme. » (Matthieu 14 : 26). Les Ecritures nous disent que le Seigneur devait venir comme « un voleur dans la nuit », invisible aux yeux naturels, mais pouvant être discerné par les yeux de la foi de ceux qui veillent.

Aujourd’hui parmi la maison de la foi du monde entier, certains de ceux qui ont été informés de la seconde Présence du Seigneur, qui l’ont acceptée, ainsi que la nourriture du temps convenable, essaient de déprécier les manifestations qui accompagnent cette présence. Ils interprètent cette présence à leur manière et trouvent la nourriture non appétissante, périmée et dépassée.

D’autres difficultés sont liées à la consécration. Chacun d’entre nous est parfaitement informé de la merveilleuse récompense destinée à la Nouvelle Créature. Nous lisons en Romains 8 : 29, 30 : « Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. »

Pour certains consacrés, cet honneur est devenu trop élevé, paraît trop prétentieux, voire inaccessible. Après de longues années de consécration ils en arrivent à s’estimer indignes de ce privilège et à déclarer ne pas avoir les qualifications suffisantes. Parce qu’ils ne comprennent pas le véritable sens de leur consécration, ils estiment se satisfaire d’une place secondaire dans le Royaume, place pour laquelle ils ne sont pas invités.

D’autres encore ont tendance à se décourager, à exagérer les choses, à penser qu’ils ont certainement à un moment ou à un autre irrité le Seigneur, qu’ils n’ont pas eu toujours suffisamment de foi. Parfois ces sentiments les conduisent à la crainte, la peur et la résignation. Très souvent ceux qui sont ainsi découragés, oublient pourquoi le Seigneur a tenu compagnie aux deux disciples qui se rendaient à Emmaüs. Souvenons-nous des paroles du Seigneur à Pierre lorsqu’ils se trouvaient sur la mer de Galilée : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Nous ne discernons pas toujours les méthodes sournoises et subtiles de l’adversaire Satan qui par son influence nous fait perdre parfois l’équilibre spirituel, en nous poussant au découragement. De tels sentiments doivent être combattus énergiquement à l’aide du caillou de la fronde de David, qui est la Parole de Dieu.

Un trop grand attachement aux choses charnelles, assombrit les yeux de la compréhension spirituelle. Cela se traduit très souvent par un manque de temps pour la lecture, la méditation, la prière et la réunion, alors que les choses futiles, secondaires, prennent la première place et nuisent à notre salut. Tôt ou tard, une telle condition conduit au découragement ainsi qu’aux questions oiseuses et inutiles qui pèsent sur le cœur.

Lorsque le Seigneur s’est approché des deux disciples, il est dit que « leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître » (v. 16). Par manque de foi, ils n’étaient pas en mesure de Le reconnaître, sauf lorsque leur cœur fut suffisamment réchauffé et préparé.

Lorsque le Seigneur se manifestait, tel un jardinier, un voyageur, ou lorsqu’Il était invisible, Il leur faisait comprendre qu’Il était toujours avec eux. Le Psalmiste déclare : « L’Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement ». – Psaume 34 : 19.

Malgré cette assurance, nous ne distinguons peut-être pas toujours la présence du Seigneur à nos côtés. Très souvent, nos yeux en sont empêchés à cause de nos préoccupations exagérées pour cette vie.

Le Seigneur, parce qu’Il nous aime, est parfois amené à nous parler à l’aide de différents événements douloureux tels l’épreuve, la difficulté, l’accident, ou la maladie, afin de nous sortir de la léthargie qui nous envahit. Ces situations ne deviennent effectives que lorsque nous ressentons un réel besoin d’aide. Parfois le Seigneur nous envoie un « ange » qui peut être un frère, une sœur ou un ami, venant nous dire les mots que nous avons besoin d’entendre, comme si le Seigneur nous parlait Lui-même.

Lorsque nous sommes embarrassés et que nous nous posons des questions compliquées sur la signification d’une prophétie ou d’un verset biblique, alors le Seigneur qui connaît nos bonnes intentions crée au moment voulu les conditions qui peuvent nous apporter la compréhension suffisante.

Le Seigneur peut utiliser également un membre de l’assemblée, qui soulève une pensée très intéressante à laquelle nous n’avons pas prêté attention, et qui éclaire subitement notre compréhension. Il nous éclaire également lorsque nous étudions soigneusement sa Parole ou les Etudes dans les Ecritures. Le Seigneur dispose de différents moyens par lesquels nous pouvons être bénis.

La Parole de Dieu est le Livre qui parle à notre cœur et à notre esprit, qui nous pénètre et nous éclaire en nous accordant la sagesse venant d’En-Haut nécessaire à notre salut. Cette Parole est le baume qui apaise les cœurs fatigués et meurtris. Lorsque nous sommes découragés, lorsque notre foi faiblit, lorsque nous perdons le désir de prier et de nous réunir, souvenons-nous des deux disciples d’Emmaüs.

Si nous avons accepté la Vérité d’un cœur sincère, laissons au Seigneur le soin de diriger notre vie. Tout ce que nous ne pouvons pas comprendre, s’éclaircira avec le temps. « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter » – (Jacques 1 : 5). Cette pensée nous montre que la véritable sagesse, la compréhension des vérités profondes de Dieu, ne peut nous être accordée si nous ne l’avons pas demandée. La prière est après la foi l’élément le plus important nécessaire à la croissance spirituelle de la Nouvelle Créature.

En permettant au Seigneur de nous parler comme Il le fit avec les deux disciples d’Emmaüs, Il mènera à bien en nous l’œuvre de transformation de notre caractère, augmentera notre foi et notre confiance. Le Seigneur est toujours prêt à nous combler de bénédictions, même dans les plus grandes épreuves, mais Il ne le fait que lorsque nous sommes disposés et préparés à les recevoir.

Nous ne devons jamais oublier les paroles de notre Seigneur qui se trouvent en Matthieu 28 : 20 : « … et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Sommes-nous avec notre Seigneur ? Si nous nous souvenions plus souvent de cette promesse, nous ressentirions d’autant plus sa bénédiction.

Le Seigneur se rapproche toujours avec une douce et délicate sympathie de ceux qui sont affectés par la tristesse. Lorsque nous sommes dans une condition d’abattement, c’est Lui qui est notre plus fidèle ami. Nous ne Le reconnaissons pas toujours lorsqu’Il s’approche de nous, mais nous pouvons avoir l’assurance qu’Il est prêt à considérer notre douleur et nos besoins, et qu’Il le fait de la façon qui sera la plus profitable pour nous.

« Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses » (Hébreux 4 : 15). Le Seigneur peut nous comprendre. C’est pourquoi ne craignons pas d’être abandonnés. « Nous avons un avocat (un défenseur, un protecteur) auprès du Père, Jésus-Christ le juste ». – 1 Jean 2 : 1.

Un exemple connu peut nous aider à comprendre toute l’attention que le Seigneur nous porte : Un jour j’ai eu un songe. J’ai rêvé que je cheminais sur la plage en compagnie du Seigneur. Dans la toile de sa vie se réfléchissaient tous les jours de ma vie. J’ai regardé en arrière, et j’ai vu qu’à ce jour, où passait le fil de ma vie, surgissaient des traces sur le sable. L’une était la mienne, et l’autre celle du Seigneur.

Ainsi, nous continuions à marcher, jusqu’à ce que tous mes jours fussent achevés. Alors, je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière. J’ai remarqué qu’en certains endroits, il y avait seulement une empreinte de pieds ; et ceci coïncidait justement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur, et de plus grande douleur.

J’ai donc interrogé : « Seigneur, tu as dis que tu étais avec moi, tous les jours de ma vie. Et j’ai accepté de vivre avec toi. Mais pourquoi m’as-Tu laissé seul dans les pires moments de ma vie ? »

Et le Seigneur me répondit : « Mon fils, je t’aime. J’ai dit que je serais avec toi, durant tout le chemin et que je ne te laisserais pas une seule minute. Et je ne t’ai pas abandonné. Les jours où tu as vu une seule trace sur le sable, furent les jours où je t’ai porté… ».

Le Seigneur a en réserve de nombreuses bénédictions pour son peuple qu’Il envoie lorsque les circonstances l’exigent. « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir, persécutés, mais non abandonnés. » – 2 Corinthiens 4 : 8, 9.

Lorsque le Seigneur s’est approché des deux disciples qui allaient dans la même direction, Il engagea avec eux la discussion. Il savait qu’ils s’entretenaient de Lui, qu’ils étaient surpris par la tournure des événements et que cela les préoccupait. Le Seigneur savait lire les cœurs, d’autant plus qu’après sa résurrection Il a été honoré de la nature divine, ainsi Il savait que ces deux disciples étaient sincères dans leur foi, mais qu’ils se trouvaient dans le désarroi.

Il en est de même dans notre vie chrétienne. Le Seigneur ne sous-estime pas notre zèle spirituel lorsqu’il est sincère. Parfois il nous arrive de ne pas le rendre suffisamment vivant. Lorsque notre tristesse voile notre paix intérieure et affaiblit notre foi, alors toutes les sincères démarches faites dans le but de résoudre certaines interrogations ne resteront jamais sans réponse.

Ceux qui ne cherchent pas suffisamment à progresser spirituellement ne peuvent s’attendre à ce que le Seigneur soit près d’eux. Le Seigneur est près de ceux qui engagent des discussions sérieuses, importantes, spirituelles, de ceux qui échangent des pensées pour mieux comprendre. En Matthieu 18 : 20, nous lisons : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Ceci exclut toutes les discussions stériles et nuisibles.

Ces deux disciples n’auraient pu jouir de la présence de cet invité inattendu, s’ils avaient engagé des discussions sur les choses futiles de ce monde. Ceci nous enseigne que le Seigneur ne s’approche pas de nous, lorsque nous oublions que nous sommes de Nouvelles Créatures, lorsque nos paroles sont accompagnées de sous-entendu, de calomnie, de diffamation, ou lorsqu’elles sont inutiles, emportées, hypocrites et sales.

Nous sommes des héros dans notre combat, lorsque nous savons lutter contre les convoitises des yeux, de la chair et des excès de la vie, contre les ennemis de la justice, de la pureté et de la vertu.

Si nous avons l’Esprit de Christ, nous allons, autant que cela sera possible, nous libérer des pièges de la vie présente, pour accumuler le temps nécessaire, voire indispensable, qu’il nous appartient de consacrer au service du Seigneur, de la vérité et des frères.

Le Seigneur se rapproche de nous, lorsque nous nous trouvons dans de telles dispositions. « Alors ceux qui craignent l’Eternel se parlèrent l’un à l’autre ; l’Eternel fut attentif, et il écouta ; et un livre de souvenir fut écrit devant lui. » – Malachie 3 : 16.

Lorsque nous nous réunissons, unis par un seul esprit, dans le but d’apprendre l’un de l’autre les leçons nécessaires, alors le Seigneur est dans une telle assemblée, même si nous ne discernons pas toujours la manière, le genre et la forme, par lesquels le Seigneur est avec nous, prêt à nous aider dans la compréhension des Ecritures.

Le Seigneur dirige et surveille son œuvre. Cela Lui confère le droit d’utiliser les moyens appropriés, les instruments (des frères et des sœurs) dotés d’humilité, de zèle, qui possèdent une bonne compréhension de la vérité, pour nous accorder les bénédictions nécessaires. Les membres du Corps, unis à la Tête par l’Esprit, peuvent s’attendre à voir se réaliser les promesses du Seigneur.

Ceux qui ne désirent, ni n’aiment se trouver en communion avec le peuple du Seigneur, témoignent de leur mauvaise condition spirituelle. Ce n’est qu’en développant les fruits de l’Esprit, que nous pouvons nous attendre à être utiles aux autres, à les aider à orner leur caractère des qualités exigées du vrai disciple de Christ.

Lorsque le Seigneur demanda aux deux disciples quelle était la cause de leur embarras et de leur tristesse, ils furent étonnés de constater que le voyageur qui se joignait à eux, et qui rentrait de Jérusalem, ne connaissait pas le grand drame qui s’y était déroulé. A n’en pas douter, cet événement, ne serait-ce qu’à cause de la manifestation des ténèbres en plein jour, avait dû susciter beaucoup d’émotions et d’interrogations dans la ville de Jérusalem.

Les paroles des deux disciples furent pour le Seigneur le thème directeur des discussions qui allaient suivre. En effet, Il orienta ses auditeurs vers les Ecritures et leur rappela ce qui y était écrit, en commençant par Moise et tous les prophètes. Le Seigneur leur cita les prophéties qui parlaient de ses propres souffrances et de sa gloire.

Les disciples écoutaient avec une grande attention l’explication des prophéties, qui fut pour eux des « paroles dites à propos », et suffisantes pour apaiser leur douleur.

Luc ne nous a pas rapporté l’intégralité de la discussion avec le Seigneur, mais nous ne doutons pas un seul instant qu’elle fut très intéressante, concrète et convaincante. Nous ne pouvons qu’imaginer l’intonation de la voix de notre Seigneur et les arguments qu’Il utilisa avec ses auditeurs, au point que leurs cœurs se sont réchauffés de joie, qu’ils « brûlaient au dedans d’eux ». Les paroles de notre Seigneur ont projeté la lumière et la force suffisantes pour dissiper leur inquiétude et leur doute.

Lorsque les voyageurs se rapprochèrent d’Emmaüs où ils habitaient, le Seigneur sembla vouloir aller plus loin (v. 29). Nous trouvons ici une leçon très intéressante, sur laquelle il nous appartient de méditer. Si les disciples n’avaient pas proposé à leur compagnon de voyage de rester avec eux, le Seigneur aurait très certainement poursuivi son chemin, puis aurait disparu, comme Il avait le pouvoir de le faire. Mais le cœur des disciples était touché, profondément ému en la présence de l’invité inattendu, avec qui ils souhaitaient prolonger cette communion.

Pas un seul instant ils n’avaient imaginé qui pouvait être ce compagnon. Par les paroles entendues, dans ces moments appropriés, ils ressentaient un étonnement, puis un grand réconfort. Comment alors ne pas désirer davantage la présence d’un tel ami ?

Ceux qui aiment sincèrement la Vérité, sont toujours bien disposés à l’égard de ceux qui leur apportent la bonne Parole, et qui les consolent. Pour le moment, le Seigneur était un étranger pour eux, mais Il a su parler à leur cœur. En retour, ils Lui manifestèrent une très grande reconnaissance.

Parmi le peuple du Seigneur, très souvent nous ne nous connaissons pas, nous sommes étrangers en ce qui concerne les liens charnels, mais l’esprit qui nous anime nous permet d’avoir un seul langage, un seul but. Nous lisons en effet en Ephésiens 4 : 3–5 : « Vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous ».

Combien il est bon et agréable de recevoir un frère, une sœur, ces merveilleux invités qui nous sont envoyés par le Seigneur ! Si nous ne connaissons que peu de choses l’un de l’autre, avec quelle facilité et quelle spontanéité l’Esprit de Christ nous unit ! Le Seigneur fut reconnu lorsqu’Il rompit le pain, et nous nous reconnaissons à l’aide de la prière et de la Parole de Vérité. Car nous lisons en Matthieu 10 : 40 : « Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé ».

L’invitation sur le chemin d’Emmaüs eut lieu à la fin du voyage, le soir, à la tombée de la nuit. Ces détails ne sont pas sans signification pour nous. Pendant près de 19 siècles, l’Eglise a marché avec le Seigneur, conduite par son Esprit. Pendant toute cette période beaucoup de questions restaient sans réponse. La vérité fut très souvent enfouie dans les traditions de l’église nominale. La Réformation projeta une certaine lumière bénéfique mais insuffisante.

Arriva alors le soir du Grand Jour Evangélique, la période de Laodicée, la moisson. Sous l’influence de la seconde présence du Seigneur, nombreux furent ceux qui discernèrent la voix du Seigneur, et qui désirèrent sa communion. Tous ceux-là furent honorés par le Seigneur revêtu de puissance et de gloire, leur préparant une table garnie, au temps approprié. Nous lisons en effet en Apocalypse 3 : 20 : « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ».

Il en fut de même avec les deux disciples d’Emmaüs, qui reconnurent le Seigneur alors qu’Il rompait le pain (v. 31) – « Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. » A son retour, notre Seigneur fut reconnu par la bénédiction du souper, qui ouvrit les yeux et les cœurs de la compréhension spirituelle. L’Eglise profite aujourd’hui pleinement de ce privilège, qui n’a pas existé pendant la majeure partie de cet âge.

Ainsi, d’une manière générale, lorsque sur notre chemin vers la cité céleste, nous nous heurtons aux difficultés, lorsque nous sommes embarrassés et tristes, ou si notre foi est éprouvée, dirigeons spontanément nos regards vers Celui qui peut nous aider dans toutes les situations difficiles – l’invité inattendu d’Emmaüs.

Pendant tout notre voyage, le Seigneur est près de nous, Il nous accompagne, dans les moments de tristesse ou de joie. Souvent Il nous demande la cause de notre chagrin, Il nous parle et avec ses méthodes nous donne les conseils nécessaires.

« Le soir approche ». Le jour du choix de l’Eglise arrive à sa fin. Nous voyons autour de nous les signes évidents des ténèbres qui assombrissent la société humaine. La nuit vient, dans laquelle personne ne pourra travailler. « Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par la sainteté et la conduite et par la piété. » – 2 Pierre 3 : 11.

A présent, le Seigneur fait rendre compte aux derniers membres de son Corps et leur accorde la juste récompense. Soyons prêts car « ceux qui me disent :  Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » dit le Seigneur. – Matthieu 7 : 21.

Que les paroles de la citation suivante pénètrent dans notre cœur : « O toi pèlerin fatigué et affligé sur le chemin de ta céleste demeure, si ton chemin te paraît solitaire, si les difficultés te font plier jusqu’à terre, et le poids de tes difficultés ralentir ton zèle, demande au Seigneur qu’Il reste avec toi aujourd’hui, parle-Lui de ta douleur, demande-Lui son aide. Ne permets jamais que ce précieux consolateur, l’invité inattendu t’abandonne, car si tu ne le retiens pas à tes cotés, Il continuera son chemin, et tu seras privé de la récompense. »

Les moments les plus importants de notre vie sont ceux où nous prenons certaines décisions. Parfois nous en prenons de bonnes, parfois de moins bonnes. Celles qui sont en harmonie avec la volonté divine enrichissent notre vie, elles nous apportent la paix et la bénédiction.

Les moins bonnes nous amènent souvent l’amertume, la déception et la douleur. La véritable confiance, celle qui provient du Seigneur, nous donne la force nécessaire pour atteindre notre but.

« Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra pour rester avec eux » – v. 29.

Seigneur reste avec nous, nous te prions – Amen.

fr. J. W.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *