UNE HYPOTHÈSE COSMOGONIQUE
Pour aider certains de nos lecteurs, nous allons exposer brièvement l’une des conceptions formulées à propos de la période de la Création, et connue sous le nom de “ Théorie de Vail ” ou “ Théorie de la voûte ” qui intéresse spécialement l’auteur. Nous tacherons, par la suite, de découvrir l’harmonie qui existe entre cette hypothèse et le compte rendu de Genèse 1 : 1 à 2 : 3.
Et tout d’abord, commençons par la condition indiquée en Genèse 1 : 2 ; “ La terre était ” désolée, vide, ténébreuse. L’homme sage n’essaiera pas de deviner ce que Dieu n’a pas révélé sur la manière dont il a procédé pour rassembler les atomes de la terre. Ce qui n’est pas révélé appartient à Dieu et il est prudent d’attendre patiemment ce qu’il dévoilera par la suite quand le moment sera venu. Armé du pic et de la pelle, l’homme à l’œil scrutateur a trouvé que la croûte terrestre est formée de diverses couches ou strates superposées, toutes témoignant qu’elles furent jadis malléables et humides, sauf les roches primitives sur lesquelles ces couches, ou strates, sont construites avec plus ou moins de régularité. Ces roches de base indiquent clairement qu’elles furent jadis malléables et fluides à cause d’une chaleur intense. Les savants sont même généralement d’accord pour affirmer que, à peu de profondeur sous la “ croûte ” terrestre, la terre est encore brûlante et en état de fusion.
19 . LE COMMENCEMENT
Ces roches primitives ou ignées (granit, basalte, etc.) doivent avoir été, à un certain moment, portées à une température si élevée que tous les éléments combustibles qu’elles contenaient ont dû être brûlés. Et puisque ces roches de profondeur constituent la partie inférieure de l’écorce terrestre, nous avons toute raison de penser qu’il fut un temps où la terre entière était une masse d’un blanc incandescent. A ce moment, l’eau et les minéraux (qu’on trouve maintenant dans les couches supérieures, ou strates, déposées dans l’eau, doivent avoir été changés à l’état gazeux et ont entouré la terre d’une voûte impénétrable atteignant des kilomètres d’épaisseur dans toutes les directions.
24
La rotation de la terre sur son axe doit avoir imprimé à cette masse gazeuse un mouvement semblable en même temps qu’elle la concentrait plus particulièrement dans la région de l’équateur. A mesure que la terre se refroidissait, la température de cette masse gazeuse allait aussi en diminuant et ses éléments constitutifs passaient de l’état gazeux à l’état solide et liquide, les minéraux plus lourds gravitant en strates vers le bas. A cette phase de sa formation, la terre devait probablement ressembler à la façon dont se présente actuellement la planète Saturne entourée de ses “ anneaux ”.
Tandis que le refroidissement s’accentuait, ces anneaux, séparés et plus ou moins éloignés les uns des autres acquirent un mouvement de rotation différent de celui de la terre et gravitèrent ainsi de plus en plus près d’elle. L’un après l’autre, ils furent précipités sur la surface de la terre. Après la formation du “ firmament ” ou “ étendue ” ou “ atmosphère ”, ces déluges provenant des “ anneaux ” qui descendaient, atteignirent naturellement la terre à partir des deux pôles, points les plus distants de l’équateur, points ou la force centrifuge se fait le moins sentir en opposition à la région de l’équateur où elle atteint son maximum.
20 . LE COMMENCEMENT
Le brisement de ces “ anneaux ”, à de longs intervalles, provoqua de nombreux déluges et accumula couches stratifiées après couches stratifiées à la surface de la terre. L’afflux des eaux des pôles vers l’équateur dispersa inégalement les sables siliceux, les limons ou alluvions et les minéraux. Ces eaux, fortement minéralisées, couvraient ainsi toute la surface de la terre exactement comme cela est décrit au début du récit de la Genèse.
Au cours de chacun de ces longs “ jours ” de sept mille ans, un certain travail se développa ainsi que le relate Genèse. Il est possible que chacun d’eux se termina par un déluge apportant des changements radicaux et préparant la voie à d’autres étapes de création et de préparation pour l’homme. Cette théorie de Vail avance que le dernier de ces “ anneaux ” n’était formé que par de l’eau ne contenant ni impuretés ni minéraux en dissolution, une eau pure. Ce dernier “ anneau ” ne s’était pas encore rompu ni abattu sur la terre lorsque Adam fut créé, mais entourait complètement notre planète tel un voile translucide au-dessus de l’atmosphère. Il servait, comme le fait le verre blanchi d’une serre, à égaliser la température en sorte que le climat aux pôles devait être très peu différent (s’il l’était) de l’équateur.
25
Dans de telles conditions, les plantes tropicales poussaient partout comme le montre la géologie. Les orages, qui résultent des changements rapides de la température devaient être inconnus à cette époque et, pour des raisons analogues, il ne devait pas pleuvoir.
Le récit des Écritures s’accorde avec ces données, disant qu’il n’y eut pas de pluie avant le déluge, que la végétation était arrosée par une vapeur s’élevant de la terre, autrement dit que le climat était celui d’une serre chaude et humide (Genèse 2 : 5, 6). Après le déluge qui survint au temps de Noé, de grandes modifications s’opérèrent et en particulier une diminution importante de la durée de la vie humaine.
21 . LE COMMENCEMENT
Lorsque se rompit le voile d’eau en suspension dans l’air, la condition de serre chaude cessa : la région de l’équateur, la ligne imaginaire suivie par le soleil, devint plus chaude, en même temps qu’aux pôles le changement dut être terrible, une transition presque instantanée de la température d’une serre chaude à celle du froid polaire.
On a trouvé, dans la région arctique, des preuves de ce refroidissement subit de la température. Deux mastodontes complets ont été retrouvés enveloppés complètement d’une glace solide et claire qui a dû les surprendre et les geler sur le champ. On a trouvé aussi des tonnes de défenses d’éléphants dans les mêmes plaines gelées de la Sibérie qui n’est pas précisément un lieu d’habitat rêvé pour les éléphants et les mastodontes, etc. Dans la même contrée et toujours dans, la glace, on a également retrouvé une antilope. Mais ce qui montre que l’effet de surprise a dû être immédiat, c’est qu’on a trouvé dans l’estomac de l’animal de l’herbe non digérée, de l’herbe qui venait d’être mangée par la bête quelques instants seulement avant d’être gelée à mort — et cela dans un pays où à l’heure actuelle, aucune herbe ne peut pousser.
Cette soudaine chute torrentielle d’eau — cette rupture soudaine de l’enveloppe qui maintenait l’équilibre entre la chaleur de la terre et celle du soleil — produisit les immenses champs de glace et les banquises des régions polaires desquels se détachent chaque année des centaines d’icebergs flottant jusque vers l’équateur.
26
Pour autant qu’on puisse en juger, tel a été le processus pendant des siècles pour aller maintenant en diminuant. A ce stade nous en sommes à l’époque glaciaire des géologues lorsque d’énormes icebergs portés par des courants rapides, creusèrent de profondes crevasses, à travers l’Amérique du Nord et qu’on peut encore observer dans les collines ; l’Europe du nord-ouest porte le même témoignage dans les siennes. Cependant, il n’en a pas été de même dans l’Europe du sud-est, en Arménie et dans les pays limitrophes —
22. LE COMMENCEMENT
le berceau de notre race, là où l’arche fut également construite, et près duquel, sur le Mont Ararat, elle se posa finalement. D’après les professeurs Wright et Sir T.W. Dawson L.L.D., FRS. et d’autres géologues, toutes ces contrées de l’Arabie auraient été l’objet d’un affaissement général du sol suivi d’un relèvement de celui-ci. Il semblerait que ce témoignage implique que l’arche ait flotté dans un remous relativement calme par rapport à la ruée générale des eaux. C’est ce que paraissent indiquer les couches de sédiments extrêmement épaisses que l’on retrouve dans toute cette contrée. Il est évident que toute la terre fut submergée par les eaux arrivant des pôles Nord et Sud, tandis que le berceau de la race fut d’abord le siège d’une dépression suivie au moment convenable d’un relèvement de terrain. Voici ce qu’a écrit sur cette question le Prof. G.F. Wright, géologue bien connu du collège d’Oberlin (O.) tel que le journal de New-York en date du 30 mars 1901 l’a publié.