« Jésus lui dit : parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! »
Jean 20 : 28, 29
Jean 11 : 14-16
Les Écritures donnent peu de renseignements sur Thomas, sinon qu’il fut choisi par Jésus pour être un des douze apôtres ; qu’il avait un amour ardent et authentique pour le Maître, qu’il avait tendance à douter. Ce dernier trait de caractère se révéla lorsqu’il refusa de croire que Jésus était ressuscité tant qu’il n’aurait pas vu la marque des clous dans ses mains et la blessure à son côté.
Le grand amour que Thomas manifestait au Maître, se retrouve dans les paroles qu’il adressa à ses compagnons : « Allons aussi, afin de mourir avec lui. » (Jean 11 : 16). Cela se passait quand Lazare de Béthanie mourut. Les deux sœurs, Marthe et Marie, avaient informé Jésus, trois jours auparavant, qu’il était malade. À ce moment-là, Jésus et ses disciples se trouvaient « au-delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d’abord baptisé. » ― Jean 10 : 40.
Jésus s’était retiré là-bas pour fuir la colère de ses ennemis de Jérusalem, car « ils cherchèrent encore à le saisir » (Jean 10 : 39). Lorsqu’Il fut informé de la maladie de Lazare, le Maître attendit encore deux jours, puis Il dit à ses disciples : « Retournons en Judée » (Jean 11 : 7). Les disciples trouvèrent que ce n’était pas prudent, ils Lui dirent : « Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée ! » ― Jean 11 : 8.
Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures au jour ? » (Jean 11 : 9). La réponse de Jésus paraît être à double sens, mais elle exprime plutôt la pensée que dans le plan de Dieu il y a des temps opportuns. Jésus n’avait pas fui ses ennemis par peur, mais parce qu’Il savait que l’heure de sa mort n’était pas encore venue. Maintenant, elle était si proche qu’il n’y avait plus de raison de l’éviter.
Lorsque Jésus leur fit part de son intention de retourner à Béthanie, Thomas répliqua : « Allons aussi, afin de mourir avec lui. » (Jean 11 : 16). Cette intention démontre son amour pour le Maître ― un si grand amour qu’à cet instant, il était prêt à mourir avec Lui, si c’était nécessaire. Et les disciples n’avaient pas tort quant aux conséquences du retour du Maître en Judée. Le réveil de Lazare souleva à nouveau la colère contre Lui, et accéléra son arrestation et sa crucifixion.
Jean 14 : 1-6
Ces célèbres versets nous montrent l’un des objectifs importants de la vie chrétienne : à savoir, être auprès du Père céleste dans la « place » que Jésus est allé préparer pour tous ceux qui ont déposé leur vie en marchant dans ses pas comme disciples. Il dit : « Je vais vous préparer une place ». Ce n’est pas l’une des « plusieurs demeures » mentionnées peu avant (verset 2), car, comme Jésus le déclare, elles étaient déjà à disposition dans la maison du Père.
Les disciples avaient des difficultés à saisir les vérités spirituelles que leur exposait Jésus, quoique, d’après Lui, ils auraient dû mieux les comprendre que ce n’était le cas. Il leur dit : « Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. » Thomas répondit : « Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » ― Jean 14 : 4, 5.
Jésus venait de dire qu’Il allait leur préparer une place ― dans la maison de son Père. Ils n’arrivaient pourtant pas à concevoir le sens de ces paroles, c’est pourquoi Il leur expliqua patiemment : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (verset 6). Jésus allait au Père, et s’ils voulaient aussi être auprès du Père, le « chemin » passait par Lui et par la mort avec Lui.
Le « chemin » signifie que nous avons un accès au Père par le mérite du sang versé de Jésus, tandis que la « vérité » montre que nous avons la possibilité, par son enseignement, de connaître la volonté divine en devenant les disciples du Maître. Par ses mérites, et en restant fidèles à ses commandements, nous pourrons ainsi atteindre la vie ― la vie divine, auprès du Père Éternel. Mais Thomas, qui manquait de sens spirituel pour comprendre ce que Jésus voulait dire, était sceptique : « Comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » (verset 5).
Jean 20 : 24-29
Ce passage des Écritures dépeint le mieux le caractère incrédule de Thomas. Indirectement, ces versets montrent aussi son amour pour Jésus ; ils prouvent que Thomas se trouvait près de la scène de la crucifixion, qu’il observait attentivement ce qui arrivait au Seigneur ; qu’il remarqua ses blessures aux mains et au côté, et qu’il avait encore cela en mémoire lorsqu’il refusa de croire que Jésus était ressuscité. Il ne pouvait croire que s’il voyait les blessures concrètement.
Jésus eut de la compassion pour la faiblesse de Thomas, et lui vint en aide. Convaincu, Thomas s’écria : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (verset 28). L’utilisation du mot « Dieu » prouve à nouveau l’attachement que Thomas avait pour Jésus, c’était presque de l’adoration. Il était enfin convaincu que son cher Maître était vraiment ressuscité, et il n’avait pu retenir ce cri de vénération et d’amour.
Le verset 27 explique clairement ce qui se déroulait dans la salle. Jésus apparut à Thomas et aux autres disciples. Le Seigneur, en se manifestant à leurs yeux, voulut attirer particulièrement l’attention sur ce « signe », et manifester le fait qu’Il n’était plus l’être de chair qu’Il était auparavant. Il avait donné sa chair pour la vie du monde. S’Il avait été rétabli à la vie en tant qu’être humain, cela aurait signifié qu’Il n’avait pas pris réellement la place du pécheur, et que la « rançon » pour Adam et toute la race humaine n’était pas versée.
Thomas était maintenant convaincu, mais Jésus ajouta : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (verset 29). Ce principe est encore vrai de nos jours. Beaucoup de gens n’apprécient pas la seconde présence de Jésus, parce qu’ils ne Le « voient » pas, ils ne comprennent pas qu’Il n’est plus dans la chair et qu’on ne peut plus Le voir avec nos yeux humains.
TA – Juillet-Août 2006