La vallée des larmes transformée en un lieu plein de sources de bénédictions

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Nos considérations sont basées sur le Psaume 84 versets 6 à 8 : « Heureux ceux qui placent en toi leur appui ! Ils trouvent dans leur cœur des chemins tout tracés. Lorsqu’ils traversent la vallée de Baca, Ils la transforment en un lieu plein de sources, et la pluie la couvre aussi de bénédictions. [Plusieurs manuscrits hébreux et l’ancienne version grecque traduisent par : il (Dieu) en fait une oasis (Parole de Vie également – Ndlt.)]. Leur force augmente pendant la marche, et ils se présentent devant Dieu à Sion. »

Baca signifie ‟pleurer, verser des larmesˮ. La Bible du Semeur traduit ainsi le verset 7 : « Car lorsqu’ils traversent la vallée des Larmes, ils en font une oasis, et la pluie d’automne vient la recouvrir de bénédictions. »

Comment obtenir la force du Seigneur ? Cela ne peut venir que par l’étude de sa Parole, par la prière, en s’appuyant sur le Seigneur et en suivant ses voies.

Avez-vous déjà considéré la signification de « suivre les voies du Seigneur » ? C’est avoir les principes du Seigneur dans le cœur et s’appuyer continuellement sur sa force lorsque nous traversons la vallée des pleurs. Les saints principes de Dieu dans notre cœur et la force du Seigneur (par la prière) en nous peuvent transformer ces vallées de pleurs en sources de joie. Nous irons de « force en force », nous serons transformés de « gloire en gloire » à l’image du Fils bien-aimé de Dieu, jusqu’à ce que nous rencontrions enfin Dieu, notre Père, en Sion.

Très tôt à l’école, j’ai appris que 2+2 font 4, ce n’est qu’après avoir quitté l’école que j’ai commencé à réaliser qu’il y avait des moments où 2+2 font 8. Ainsi, par exemple, lors d’un incendie à Manhattan, des policiers interdisaient aux gens de passer. Malgré cela, une mère essaya de forcer le passage car son enfant se trouvait dans l’immeuble en feu, et il fallut six policiers pour la retenir.

Nous avons deux glandes surrénales qui produisent, entre autres, de l’adrénaline, qui peut parfois nous donner plus que la force naturelle « 2+2=4 », et nous fournir une force super humaine qui peut être « 2+2=8 ».

En ce qui concerne la Nouvelle Créature, cela ne devrait pas être l’exception mais la règle dans notre vie. Et ce sera la règle dans notre vie, si par la prière nous recherchons continuellement la force du Seigneur, et si par l’étude de sa Parole et sa pratique dans notre vie quotidienne nous avons les principes de Dieu dans notre cœur. Alors nous aurons des expériences « 2+2=8 ». Nous verrons les vallées de pleurs se transformer en sources de bénédictions.

Nos considérations se concentreront sur le thème général des épreuves, sous la forme de méditations, de leçons, sans qu’elles soient dans un ordre particulier. Il y aura des leçons que j’ai apprises au fil des ans, des expériences parfois amères. Et il y aura des leçons que j’ai observées dans la vie de nos frères.

Les mots épreuves ou tentations ont en grec le sens général de tests ou de mises à l’épreuve. Lorsque nous subissons des tests ou des examens à l’école de Christ, ils ont un double objectif :

1)    Ils révèlent à notre Père céleste nos progrès, notre état de développement.

2)    Notre Père céleste nous révèle aussi combien nous avons évolué sur le chemin étroit.

Il y a trois catégories d’épreuves :

1)    Les expériences agréables

2)    Les expériences amères

3)    Les épreuves doctrinales.

Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les expériences amères, mais nous allons brièvement mentionner les deux autres.

1)    Les expériences agréables : agréables pour la chair mais préjudiciables pour la Nouvelle Créature. Lorsque nous sommes à l’aise dans le corps, nous sommes loin du Seigneur. Il y a beaucoup de sortes d’expériences qui sont agréables à la chair mais qui mettent à l’épreuve la Nouvelle Créature : il peut s’agir de choses temporelles telles qu’un nouveau travail, une promotion, le succès dans les affaires, une nouvelle maison ; mais cela peut aussi concerner les choses spirituelles, comme être élu ancien ou diacre, recevoir de nombreuses invitations pour présenter des exposés, occuper une position importante aux yeux des frères, recevoir les louanges des frères. Ces expériences peuvent être très agréables à la chair et devenir ainsi des tests, des épreuves pour la Nouvelle Créature.

2)    La deuxième catégorie « La vallée de Baca » : les expériences amères, les expériences difficiles pour la chair. L’Apôtre Pierre nous dit en 1 Pierre 1 : 7-9 : « afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra, lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi. »

Comment obtient-on de l’or ? L’or est mélangé à des impuretés. L’or doit être soumis à une chaleur intense pour séparer les impuretés de l’or pur. Il en est ainsi de notre foi et de notre caractère qui est mélangé aux impuretés de l’imperfection humaine. Le Seigneur doit nous soumettre à la chaleur du creuset afin de développer l’or du caractère dans nos cœurs. Les Écritures mentionnent que le Seigneur est le Grand Affineur qui veille sur le feu. Dans sa providence, le Seigneur permet que directement ou indirectement de nombreuses expériences surviennent dans notre vie. Il crée parfois une chaleur intense, nous ne citerons que quelques possibilités :

– Perte d’emploi

– Décès dans la famille

– Maladie en phase terminale

– Tout type de maladie

– Victime de commérages

– Désirer obtenir ce que les autres possèdent

– Épreuves de comparaison : Certains frères sont en bonne santé alors que nous sommes en mauvaise santé. D’autres ont la prospérité financière, nous sommes dans la pauvreté. Certains frères ont beaucoup de talents pour servir le Seigneur, et apparemment nous n’en avons aucun. D’autres peuvent avoir des fonctions dans l’Église que nous aimerions avoir. Certains sont, par nature, beaux, tendres et gentils, et nous semblons être si disgracieux et rudes par nature.

– Mariage : jougs inégaux, idéaux de consécration différents

– Enfants rebelles

– Épreuves dans le monde : problèmes au travail ; problèmes de concurrence ; problème de perte d’emploi

– Épreuves dans l’Église : exclusion de la fonction d’ancien ou de diacre ; difficultés avec les frères ; victime de commérages ou de malentendus ; heurts de personnalités ; problèmes doctrinaux.

– Défauts hérités qui peuvent devenir une épreuve : problèmes émotionnels, problèmes psychologiques, problèmes physiques.

Plusieurs expériences difficiles peuvent survenir en même temps : deux, trois, cinq ou plus à la fois. Elles créent alors une chaleur intense. Nous avons besoin d’endurance, nous devons nous appuyer sur le Seigneur pour avoir sa force. Nous devons exercer les principes et les voies de Dieu dans notre cœur. Et si nous le faisons, ces expériences amères peuvent être transformées en sources de bénédictions. Mais les bénédictions ne viendront que si nous sommes victorieux dans les épreuves.

La victoire dans l’épreuve se traduira par plusieurs choses :

a)    L’esprit angoissé et perplexe qui accompagne ces épreuves sera transformé par la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence (Philippiens 4 : 7). Cette paix qui permet de se soumettre calmement et dit : « Je sais que cela est mieux parce que c’est la volonté de Dieu ».

b)    La victoire dans l’épreuve aura pour résultat une foi plus forte. C’est dans l’épreuve que nous nous adoucissons au point de pouvoir dire : « Je puis toutes choses, et par la grâce de Dieu je peux tout supporter par Christ qui me fortifie » – selon Philippiens 4 : 13.

c)    La victoire dans l’épreuve se traduira par une plus grande détermination à apprendre, à connaître, à faire, à obéir à la volonté du Père céleste. Plus nous sommes obéissants sous la pression, — quand il est beaucoup plus facile de faire la mauvaise chose que de mettre en pratique les principes de Dieu — plus nous cristallisons ces principes dans nos cœurs. Et plus il est facile de réussir à appliquer et à cristalliser ces principes.

d)    La victoire dans l’épreuve aura pour conséquence l’augmentation de notre résistance à nos ennemis : le monde, la chair et l’adversaire. Il s’agit ici encore du même principe : Chaque fois que nous résistons à ces ennemis, cela nous fortifie et nous prépare à mieux résister à d’autres attaques de leur part.

e)    La victoire dans l’épreuve aura pour résultat le développement du caractère, si nous sommes correctement exercés. ‟C’est à l’école de l’expérience que nous apprenons nos leçons les plus précieuses. Les saints les plus matures qui ont la plus profonde sympathie, la plus grande patience, la plus tendre serviabilité et la plus haute considération, sont ceux qui sont passés par le feu de l’affliction, et qui ont été correctement exercés par celui-ci.ˮ (R1944).

f)      La victoire dans l’épreuve se traduira par une communion plus douce et plus intime avec le Père céleste. ‟C’est lorsque la croix était la plus lourde, que les nuages étaient les plus sombres, que la tempête était la plus forte, que nous avons réalisé la présence du Maître, et que les leçons bénies de la foi, de la confiance et de l’amour tendre et personnel du Seigneur, ont été scellées dans le cœur des disciples.ˮ (R1944).

« C’est sous une telle discipline que l’âme mûrit pour une soumission affectionnée qui dit avec calme : Je puis tout faire, tout supporter, par Christ qui me fortifie. Au fur et à mesure que les scories de la vieille nature se consument et que l’or se manifeste, ces précieuses âmes deviennent de plus en plus chères à leur affectueux Seigneur. Elles lui sont si chères que, dans chaque affliction, Il se tient près d’elles, les soutenant par sa grâce et les consolant par sa présence ; alors, les ombres les plus opaques de la douleur deviennent les lieux de repos les plus sanctifiés dont elles se souviennent, où l’Étoile du Jour brille du plus grand éclat. » [Manne 16 juin].

Je connais une histoire, je ne sais pas si elle est vraie ou non, où, dans l’ancien temps, lorsqu’une brebis était capricieuse et continuait à s’égarer, le berger pouvait, dans une certaine mesure, lui endommager une patte. Il lui cassait alors la patte, l’enveloppait et portait la brebis, s’occupant de tous ses besoins, jusqu’à ce que la patte guérisse. Cette brebis s’éloignera-t-elle à nouveau du troupeau ? La brebis ne quittera plus le berger. Et figurez-vous qu’à un moment donné, le Seigneur, dans sa providence, peut avoir à nous « casser la jambe », symboliquement parlant, parce que nous sommes d’entêtés rebelles. Dans le processus de guérison, nous apprenons à apprécier les profondeurs de son amour, les profondeurs de sa tendresse, les profondeurs de sa préoccupation pour nous. Et c’est seulement ainsi que nous apprenons finalement à ne jamais nous éloigner de Lui.

3)    Les épreuves doctrinales.

Les versets en Philippiens 1 : 9-11 sont l’une des déclarations la plus profonde concernant la doctrine que l’on puisse trouver dans la Bible. Pourquoi ? Parce que c’est la prière de l’apôtre Paul pour les frères de Philippes : « Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. »

L’apôtre Paul ne dit pas seulement « que votre amour augmente de plus en plus », il dit aussi que votre amour doit s’accroître en connaissance et en discernement. En anglais, le début du verset 10 se lit ainsi : « Afin que vous approuviez les choses qui sont excellentes ». Il y a des raisons de conclure que ceci pourrait être mieux traduit par « afin de tester les choses qui diffèrent ». Le mot grec pour « approuver » signifie : « discerner, reconnaître comme véritable après examen ».

L’apôtre Paul tient à ce que leur amour ne soit pas aveugle dans leur enthousiasme, mais qu’il soit fondé sur la connaissance et le discernement. L’amour doit être dirigé par la connaissance. Pourquoi ? Pour que les frères puissent éprouver les différences qui existent parmi eux.

On peut se demander : Pourquoi y a-t-il des différences doctrinales ? Parce qu’elles sont nécessaires pour notre mise à l’épreuve et notre développement. Afin que nous puissions les examiner. Notre capacité à éprouver celles-ci dans de telles situations ainsi que nos actions et réactions avec les frères fournissent les terrains d’entraînement.

Le verset 11 nous dit : afin que vous soyez… « remplis du fruit de justice qui est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. » Nous voyons donc que l’amour non fondé sur la connaissance n’est pas suffisant. Nous avons besoin d’être remplis des fruits de la justice.

Mais d’un autre côté, nous apprenons en 1 Corinthiens 13 : 2 : « Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. »

La connaissance seule nous rend hautains. Mais la connaissance exercée à bon escient nous édifie et remplit nos cœurs. Il n’y a rien de plus désagréable dans l’Église qu’un frère qui insiste pour que tout le monde croit exactement comme lui, qui utilise la vérité comme une massue sur ses frères. Il n’y a rien de plus pathétique dans l’Église qu’un frère aimant et sensible qui a perdu son chemin dans la vérité présente. Il n’y a rien de plus digne dans l’Église qu’un frère qui a un tel amour pour la vérité, qu’il exposera la vérité dans l’amour pour aider ses frères dans la compréhension de la vérité, et qu’il cherchera à montrer de l’amour à tous ses frères, aussi bien avec ceux avec lesquels il est d’accord qu’avec ceux avec lesquels il n’est pas d’accord. Et n’oublions jamais un principe de base de l’amour : si nous n’aimons que ceux qui nous aiment, nous ne sommes pas meilleurs que les publicains et les pécheurs.

« Qui est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de son avènement ? » – 1 Thessaloniciens 2 : 19.

L’apôtre Paul ne pouvait pas imaginer recevoir la couronne de vie, la récompense de l‘appel céleste, et concevoir de la recevoir sans que ses frères soient là aussi avec lui. Sa plus grande joie était que ses frères puissent aussi obtenir cette récompense. Pensons-nous ainsi de nos frères ?

Une question se pose à ce propos : Faut-il s’assembler avec des frères qui ont des divergences doctrinales ou autres ?

Dans l’épître aux Galates, l’apôtre Paul montre un contraste d’attitude envers deux classes différentes. Une attitude est exposée au chapitre 4, l’autre attitude est montrée au chapitre 5. Dans ce chapitre 5, nous découvrons que ceux qui avaient séduit les frères de Galatie étaient venus de l’extérieur. L’apôtre Paul a une attitude envers les frères de Galatie, et une autre attitude envers ceux qui étaient la source des erreurs. Tout d’abord l’attitude de l’apôtre Paul envers les frères qui étaient dans l’erreur, est exprimée en Galates 3 : 1 (Darby) : « O Galates insensés, qui vous a ensorcelés ? » [pour que vous n’obéissiez plus à la vérité]. Apparemment, toute l’ecclésia avait été trompée.

En Galates 4 : 9-14, il leur dit : « Mais maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner à ces principes élémentaires sans force et sans valeur auxquels vous voulez vous asservir encore ? Vous faites très attention aux jours, aux mois, aux saisons et aux années ! J’ai peur d’avoir inutilement travaillé pour vous. Frères et sœurs, je vous en supplie, soyez comme moi, car moi aussi j’ai été comme vous. Vous ne m’avez fait aucun tort mais, vous le savez, c’est à cause d’un problème physique que je vous ai annoncé l’Évangile pour la première fois. Et mis à l’épreuve par mon corps, vous n’avez montré ni mépris ni dégoût ; au contraire, vous m’avez accueilli comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ lui-même. » (Segond 21).

Il use maintenant de sympathie à leur égard, il a une approche chaleureuse. Nous lisons ensuite au verset 15 : « Où donc est l’expression de votre bonheur ? En effet, je vous rends ce témoignage : si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner », et au verset 16 : « Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? »

Il est très important de prendre en considération le verset 17 : « Le zèle que ces gens [ceux qui avaient trompé les frères de Galatie] manifestent pour vous n’est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous afin que vous soyez zélés pour eux. » Ils voulaient arracher, écarter les frères de l’apôtre Paul, pourquoi ? Pour capter les frères de Galatie. Mais l’apôtre Paul ne voulait pas se séparer de ses frères de Galatie, même s’ils étaient dans l’erreur.

« Il est beau d’avoir constamment du zèle pour ce qui est bien, et pas seulement quand je suis présent parmi vous. Mes enfants, j’éprouve de nouveau les douleurs de l’accouchement pour vous, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous. Je voudrais être en ce moment auprès de vous et pouvoir changer de ton, car je suis dans l’embarras à votre sujet. » (Versets 18-20).

Puis, à partir du verset 21, il parle des questions doctrinales. Remarquons la chaleur de son approche. Il ne veut pas être séparé d’eux, même s’ils sont dans l’erreur doctrinale.

Au chapitre 5, nous trouvons l’attitude de l’apôtre Paul envers ceux qui étaient à l’origine de la tromperie. Galates 5 : 7-12 (Bible du Semeur) : « Vous couriez si bien  ! Qui vous a détournés de l’obéissance à la vérité  ? Une telle influence ne vient en tout cas pas de celui qui vous a appelés. Ne dit-on pas : « Il suffit d’un peu de levain pour faire lever toute la pâte » ? Pour moi, voici l’assurance que j’ai à votre sujet à cause du Seigneur : vous ne penserez pas autrement que moi. Mais celui qui jette le trouble parmi vous, quel qu’il soit, recevra son châtiment. En ce qui me concerne, frères, si je prêchais encore la nécessité de se faire circoncire, pourquoi continuerait-on encore à me persécuter  ? Car alors, le message de la mort de Christ en croix n’aurait plus rien qui puisse susciter l’opposition. Ah  ! Qu’ils se mutilent donc complètement, ceux qui sèment le désordre parmi vous ! »

L’apôtre Paul utilise ici une figure de style. Ces frères venus de l’extérieur croyaient en la circoncision, et Paul souhaite qu’ils « retournent le couteau sur eux-mêmes », sous-entendant qu’ils se séparent pour ne plus faire de mal.

Voyons-nous la différence d’attitude ? Une chaleur, une tendresse, de l’affection envers ceux qui sont trompés. Il y avait même des anciens dans l’église de Galatie qui étaient trompés. Mais Paul avait quand même le désir de les aider. Mais pour ceux qui étaient la source d’erreurs, l’apôtre Paul n’a pas de compassion, il donne la pensée de la séparation, de se couper des faux enseignants, il a une position plus dure.

Voici maintenant quelques pensées variées avec diverses étapes sur la façon de remporter la victoire dans les épreuves : Prière, étude, cœur pur, etc.

A – Avoir connaissance des expériences

Je voulais juste mentionner ce que l’apôtre Paul dit en Romains 8 : 28 : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Segond).

Nous commençons parfois ce verset par : « Toutes choses concourent au bien… », au lieu de : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien ». Comment le savons-nous ? Nous le savons grâce à l’expérience, à la connaissance du passé. Nous devrions nous constituer un bagage de connaissances expérimentales sur lequel nous pouvons nous appuyer pour nous rendre compte que Celui qui nous a conduits jusqu’ici continuera à nous conduire.

Il y a un passage intéressant en Marc 9 : 24 : « Je crois, mais aide-moi, car je manque de foi ! »

Dans chaque épreuve que nous traversons, il y a une zone de connu, et une zone d’inconnu. Et le connu, c’est que « Celui qui nous a conduits jusqu’ici peut nous conduire encore ». C’est pourquoi nous disons : « Je crois, je sais que tu m’as conduit jusqu’ici, maintenant soutiens ma foi dans les aspects inconnus de cette situation particulière ».

B – La foi

Qu’est-ce qui peut se désagréger en temps d’épreuve ? Avons-nous déjà eu une épreuve où nous avons pensé que notre foi se briserait ?

Pour illustrer cela, il y a cette situation qui s’est produite en une certaine circonstance. Au fil des ans j’ai eu la possibilité d’être impliqué avec beaucoup de nos jeunes, et à plusieurs reprises, j’ai reçu des lettres de jeunes frères ou de jeunes sœurs consacré(e)s universitaires qui demandaient : « Comment puis-je savoir s’il y a un Dieu ? » et non pas « Comment puis-je savoir si le Seigneur règne ? ou s’Il est présent ? ou qu’il y a une rançon pour tous ? ».

Considérons 1 Pierre 1 : 7 : « afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. »

L’apôtre Pierre compare notre foi à la purification de l’or, comment obtient-on de l’or ? Notre foi est mêlée à des scories, à notre esprit et nos imperfections. Dans la providence du Seigneur, nous pouvons parfois penser que notre foi s’effrite dans les épreuves, et douter que le Seigneur s’occupe vraiment de nous dans ces situations. Comment savoir s’Il va répondre à notre prière ? Qui suis-je pour briguer l’appel céleste ? Toutes sortes de doutes peuvent surgir dans notre esprit. Mais qu’est-ce qui s’émiette ? Ce n’est probablement pas notre foi, ce sont les imperfections. Elles sont si intimement liées à notre foi qu’il faut les brûler. Quelles sont ces imperfections que le Seigneur veut enlever ?

a)      Les préjugés. Combien d’entre nous croient d’une certaine manière, et estiment leurs frères parce qu’ils appartiennent au milieu particulier des Étudiants de la Bible ?

b)      Le sectarisme. Combien d’entre nous croient aux doctrines parce que nous apprécions beaucoup la logique scripturaire ? Ou les acceptons-nous parce qu’un certain frère l’a dit ou parce que le frère Russell l’a dit ? Si nous acceptons la vérité simplement parce que quelqu’un l’a dit, nous ne sommes pas moins qu’un bigot. Nous devons faire nôtre la Vérité. Lorsque nous traversons des expériences où notre foi peut sembler s’effriter, c’est que le Seigneur nous fait passer de l’étape « quelqu’un nous a dit » à celle où nous faisons nôtre la Vérité et où nous brûlons les scories du sectarisme.

c)      L’orgueil. Combien d’entre nous sont fiers de pouvoir défendre intellectuellement la vérité ? Sommes-nous trop confiants dans notre capacité à affronter les épreuves ?

d)      L’égoïsme. Lorsque nous mettons de côté notre apparence, pensons-nous au fond de nous-mêmes qu’à cause de nos idées, de nos connaissances, de nos œuvres, nous sommes un peu plus spéciaux, et que le Seigneur prendra soin de nous d’une manière plus particulière ?

Ce sont des éléments d’impureté, et il y en a beaucoup d’autres qui sont tellement entremêlés avec notre foi que parfois nous ne pouvons pas les distinguer de la foi, et nous pensons qu’ils sont la foi. Le Seigneur nous donnera des expériences qui brûleront nos préjugés, notre sectarisme, notre orgueil et notre égoïsme. Parfois, nous pouvons penser que notre foi s’effrite. Mais le fait même que nous soyons conscients de cela, prouve que nous voulons exercer notre foi dans cette expérience. Pourquoi le jeune frère a-t-il écrit pour avoir une explication de la vérité, même s’il doutait de l’existence de Dieu ? Il avait au fond de lui le désir d’avoir une explication de la vérité. Il avait le désir de croire que la Vérité pouvait répondre à cette question. Ce n’était donc pas sa foi qui s’effritait mais ses préjugés.

Je peux comprendre ce préjugé. À mes 18 ans, au lieu d’aller à l’armée, j’ai intégré un camp d’objecteurs de conscience, et j’ai été confronté à beaucoup d’intellectuels, car ils autorisaient cela aux objecteurs philosophiques, politiques ou religieux. Ces intellectuels, lorsqu’ils voyaient quelqu’un marcher dans le camp avec une Bible se jetaient sur lui, et ils ne se sont pas gênés de se jeter sur moi. Et vous savez, je suis arrivé dans ce camp à 18 ans, en pensant que je détenais la vérité. Et je pense que cela fait partie de nos préjugés. Nous croyons que nous avons toutes les réponses. Les doutes viendront. S’il n’y avait pas de place pour les doutes, il n’y aurait pas besoin de foi. Mais chaque fois que nous nous approchons d’une expérience comme celle-ci, crions simplement au Seigneur : « Seigneur, je crois, aide mon incrédulité ».

C – Pourquoi certaines épreuves doivent-elles être répétées ?

Pourquoi certaines épreuves se répètent-elles si nous en avons déjà tiré les leçons ? Une raison nous est donnée en Galates 6 : 7 : « Ne vous faites pas d’illusions  : Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. On récolte ce que l’on a semé. » (Semeur).

Je paie encore pour certaines choses que j’ai faites il y a des années et des années, selon ce principe de récolter ce que l’on sème. J’avais appris la leçon, et parfois je criais au Seigneur : Pourquoi, pourquoi est-ce que je souffre encore de cette expérience ? J’ai appris ma leçon. Pourquoi devais-je continuer à en payer le prix ? J’ai commencé à comprendre que, d’une manière générale, le principe selon lequel nous récoltons ce que nous avons semé est un principe fermement ancré dans l’arrangement de Dieu. Dieu pourrait supprimer la douleur de récolter ce qu’on a semé lorsque nous avons appris la leçon, mais souvent, et pour la plupart, Il choisit de ne pas supprimer cette douleur.

Pourquoi ? Lorsque l’humanité sortira de la tombe, dans le royaume, leur cœur sera quelque peu marqué par le mal et les mauvais principes développés, à cause des choses qu’ils ont semées puis récoltées.

Les caractéristiques qu’ils devront acquérir et éliminer, seront les conséquences de ce principe de récolter ce qu’on a semé. Comment aurions-nous, vous ou moi, la patience de dépêtrer ces pauvres âmes dans le Royaume ? À moins que nous n’ayons nous-mêmes goûté au plus haut point les conséquences de récolter ce que nous avons semé.

D – Les malentendus

Avons-nous honte des épreuves de malentendus parmi les frères ? Nous pensons souvent qu’il serait si facile de souffrir pour Christ si les questions étaient claires et nettes. Mais souvent, nos souffrances et nos épreuves sont dues à un malentendu. Avez-vous jamais pensé à ce qui a déclenché la série d’événements qui ont finalement conduit à la mort de l’Apôtre Paul ? Ce fut un incident dans le Temple de Jérusalem. Selon Actes 21 : 26-28 quatre Grecs juifs l’accompagnaient, et on a cru qu’ils étaient païens, ce qui provoqua une émeute, et Paul fut arrêté. C’était un malentendu, ils n’étaient pas païens, mais Juifs.

À maintes reprises, Dieu nous permet de vivre, pour notre bien, des expériences qui sont mal comprises et considérées comme des injustices. Ne passons pas notre vie à clarifier les malentendus. Un climat de malentendu fournit l’un des moyens les plus efficaces, à ceux qui sont mal compris, pour développer un amour sensible. Et cet amour sensible se développe envers ceux qui nous comprennent mal et nous représentent mal. En cherchant continuellement à dissiper l’atmosphère de malentendu, nous passons à côté de merveilleuses occasions de développer cet amour sensible qui ne pourrait jamais être développé autrement.

E – L’épreuve de la jalousie

Il y a un test ou une épreuve qui nous est commune à tous, à des degrés divers, et c’est l’épreuve de la jalousie. Nous ne parlons pas de la jalousie de nos frères mais de notre propre jalousie. Nous voulons juste analyser brièvement trois caractéristiques de la jalousie.

a)      Avons-nous déjà remarqué un frère ou une sœur critiquer un autre frère ? Cela ne saute pas aux yeux, mais lorsque nous voyons quelqu’un rabaisser l’autre, que fait-il ? Il s’élève subtilement. Mais nous ne discernons pas ce principe lorsque nous faisons des commérages, n’est-ce pas ? Nos commérages sont une tentative pathétique de nous enorgueillir aux yeux de nos frères et de rabaisser, de dévaloriser quelqu’un d’autre.

b)      La deuxième caractéristique de la jalousie est que nous sommes plus jaloux des personnes de notre propre cercle de connaissances que des personnes extérieures. C’est de là que vient l’expression “jalousie entre semblables”. Un enseignant n’est pas jaloux d’un architecte comme il le serait d’un autre enseignant. Le problème de la “jalousie entre semblables” a été un problème constant dans l’histoire de l’Église. C’est un problème perfide dans la période de la moisson. Il y a toujours eu des difficultés lorsque des frères se sont rapprochés, ont partagé des idées communes et ont travaillé ensemble. À maintes reprises, au sein de ces mêmes frères qui étaient si proches, peut-être dans la même assemblée, quelque chose a éclaté entre eux. Parfois cela paraît être une question de principe, parfois une question de doctrine, mais souvent c’est de la jalousie. Et en général, ce sont les anciens qui en subissent les conséquences.

c)      La troisième caractéristique de la jalousie : il est plus facile de pleurer avec ceux qui pleurent que de se réjouir avec ceux qui se réjouissent. Vous allez peut-être dire : « Ce n’est pas possible, quelle preuve avez-vous ? » Je vous prie de vous tourner vers votre dictionnaire, et qu’est-ce que le dictionnaire sinon le vocabulaire des hommes déchus, dans lequel nous trouvons un certain nombre de mots qui ont le sens de partager la douleur d’un autre, comme compassion ou sympathie par exemple, mais nous n’avons aucun mot qui a le sens de se réjouir de la joie d’un autre. Vous pourriez penser au mot “félicitations”, mais le sens n’est pas vraiment celui d’entrer dans la joie d’un autre, mais plutôt de reconnaître que quelqu’un d’autre se réjouit. Comme c’est pathétique ! Il est si difficile de se réjouir du succès de notre frère. Il est tellement plus facile d’entrer dans son chagrin. Cela en dit long sur la méchanceté de la jalousie que nous avons tous à des degrés divers dans notre cœur.

Considérons trois étapes que nous pouvons suivre pour contrôler la jalousie :

1/ Prier sincèrement et sérieusement pour l’intérêt spirituel du frère dont nous sommes jaloux. Je ne veux pas dire prier : « Pardonne-leur Seigneur de me faire du mal ». Mais plutôt de nous intéresser sérieusement à leur Nouvelle Créature dans notre vie de prière, et de prier sincèrement chaque jour pour leur bien-être spirituel, une telle prière sincère ne peut que changer notre attitude envers eux.

2/ Selon Philippiens 2 : 3, « Estimer l’autre meilleur que soi-même ». Mettons un point d’honneur à passer du temps et à parler avec ceux qui nous semblent hostiles. Dans ces conversations, mettons un point d’honneur à trouver des domaines dans lesquels nous pouvons vraiment les apprécier. Ensuite, allons vers le Seigneur par la prière et remercions le Seigneur pour leur exemple dans ces domaines, et cela nous aidera à changer notre attitude envers eux.

3/ Romains 12 : 10 : « Par amour fraternel soyez pleins d’affection les uns pour les autres et rivalisez d’estime réciproque. » (Segond 21). Remarquons l’accent mis sur l’amour chaleureux et affectueux. J’aurais pu simplement mettre l’accent sur un amour ‘agapè’, désintéressé envers notre frère. “Désintéressé” peut être mal compris, il s’agit plutôt d’un amour non égoïste. Mais ce doit être un amour “chaleureux”. Et si nous sommes pleins d’affection envers notre frère, si nous faisons preuve de tendresse, cela contribuera à montrer notre intérêt pour lui. Si nous faisons preuve de chaleur à son égard et que nous recevons une réponse chaleureuse, cela nous aidera à minimiser notre jalousie, notre peur et notre réserve (distance émotionnelle). L’apôtre Paul renverse la situation et dit : « Soyez chaleureux les uns envers les autres ». Ainsi, non seulement nous devons être chaleureux envers le frère dont nous sommes jaloux, mais nous devons laisser le frère être chaleureux envers nous. Et cela est difficile. Par nature, certains d’entre nous sont prêts à faire n’importe quoi pour leur frère, mais nous ne laissons pas notre frère faire n’importe quoi pour nous. Nous voulons certainement qu’il soit tendre et chaleureux avec nous. Mais si nous sommes jaloux, nous ne les laisserons certainement pas être tendres et chaleureux envers nous. Tout ce que nous avons à faire, c’est de laisser son amour et sa tendresse briller dans notre cœur. Et si nous donnons une chance à notre frère, sa chaleur, sa tendresse, son amour, son souci pour nous feront fondre la jalousie qui est dans notre cœur.

F – Pouvons-nous éliminer complètement la jalousie ou toute autre imperfection charnelle de notre cœur ?

Je suis pessimiste sur ce point car nous aurons notre chair avec nous jusqu’au jour de notre mort. Si nous pouvions nous rendre parfaits dans tous les domaines, nous n’aurions pas besoin de la Rançon, n’est-ce pas ? Non, mais ce qui m’a aidé à comprendre la lutte avec ma chair déchue est une illustration que le frère Russell nous a donnée.

Prenons comme exemple notre Congrès qui se compose de deux partis : le Parti démocrate et le Parti républicain. Dans la Chambre des représentants, je pense que les démocrates sont le parti majoritaire à l’heure actuelle. Disons qu’un projet de loi est présenté, et qu’il y a un débat. Chaque membre peut se lever dans la Chambre des représentants et argumenter pour ou contre ce projet de loi ; et il y a parfois un débat animé qui a lieu, puis un vote. Et quelle que soit la décision du vote de la majorité, ce qui est voté par la majorité devient la loi du pays. Et lorsque cette loi est adoptée ou qu’un projet de loi est adopté, devenant ainsi la loi du pays, n’importe quel membre du parti minoritaire peut prendre la parole à la Chambre des représentants et dire que c’est le pire projet de loi qui ait jamais été adopté, qu’il faudrait rejeter ce projet de loi et continuer à parlementer encore et encore. Mais cela ne change rien, elle sera toujours la loi, peu importe ce que l’on peut dire.

Essayons de faire une application pratique de cette illustration. Imaginons que nous sommes un jeune couple marié dans la vérité, que nous n’avons pas beaucoup d’argent, mais que nous aimerions avoir une maison à nous. Le frère Russell suggère que si nous avons une famille, il est préférable que nous ayons notre propre maison (Volume 6 Chapitre 13).

Nous commençons donc à rechercher une maison, et il y a cette petite maison là-bas. Si nous achetons cette maison nous pourrons payer chaque mois notre prêt hypothécaire assez facilement, et il nous restera de l’argent pour le service du Seigneur ou pour aller à des conventions. Et il y a aussi cette grande maison là-bas qui est si belle, c’est ce dont nous avons toujours rêvé, mais les paiements sont si élevés que si nous l’achetons, il ne restera rien pour le service du Seigneur et les activités pour la vérité.

Nous soumettons la question au Seigneur dans la prière, et il y a ce débat et cette bataille mentale dans notre esprit. Tous “les membres du parti minoritaire”, qui, nous l’espérons, est la chair, nous donneront des raisons pour acheter cette grande maison, et tous “les membres du parti majoritaire”, qui, nous l’espérons, est la Nouvelle Créature, nous donneront toutes les raisons pour lesquelles nous devrions acheter cette petite maison. Le parti minoritaire peut avoir de l’égoïsme et de l’orgueil, et les membres du parti majoritaire peuvent avoir de la patience et de la générosité, et ainsi de suite…

Nous prenons notre décision. Nous décidons d’acheter la plus petite maison, c’est la volonté du Seigneur pour nous. Nous achetons la petite maison, nous emménageons, et sommes très heureux. Puis, environ 6 mois plus tard, un frère de notre assemblée achète cette belle grande maison, et l’assemblée décide d’avoir des réunions dans cette belle grande maison, que se passe-t-il alors ? La partie minoritaire commence à dire des choses dans notre esprit : « Espèce d’idiot, pourquoi as-tu acheté cette petite maison ? ». Laissons la partie minoritaire prendre parti pour la chair. La partie minoritaire nous donnera toutes sortes de complexes de culpabilité. Elle doit exposer sa position, mais n’ayons pas de complexe de culpabilité. Tant que cette voix minoritaire ne change pas notre façon de penser ou notre façon d’agir, alors elle ne nous gênera pas en tant que Nouvelles Créatures. La Nouvelle Créature est toujours la voix majoritaire, et elle a le plein contrôle.

Je compatis avec les frères qui ont de tels complexes de culpabilité à cause de la voix minoritaire qui veut prendre le dessus. Examinons ce qu’il en est, c’est ce que nous aurons jusqu’à notre mort, mais tant que la voix minoritaire ne changera pas notre ligne de conduite, nous ferons la volonté du Seigneur.

G – Ensuite, il y a l’épreuve des divisions parmi les étudiants de la Bible.

Vous savez, nous vivons dans un monde de spécialisation, et en tant que chrétiens nous avons tendance à nous spécialiser, et c’est peut-être une erreur. C’est une autre raison pour la fragmentation du mouvement des étudiants de la Bible. Certains sont tellement convaincus qu’ils soulignent l’importance de la doctrine, d’autres segments du mouvement des étudiants de la Bible soulignent l’importance de la dévotion, pour d’autres c’est l’amour des frères qui est la chose essentielle, et certains mettent l’accent sur l’activité dans la vérité.

Une leçon que j’ai apprise en observant les divers mouvements des étudiants de la Bible, généralement parlant, est que chaque segment de frères met l’accent, un peu trop peut-être, sur un idéal chrétien particulier. J’essaie donc de penser en termes de chrétien complet :

–           le chrétien complet aimera tellement le Seigneur qu’il mènera une vie de prière et de dévotion profonde dans laquelle il jouira pleinement de la communion continuelle avec le Seigneur.

–           Le chrétien complet aimera tellement la vérité qu’il sera enthousiasmé par toute la vision de la vérité présente telle que le Seigneur nous l’a donnée en cette fin d’Âge. Mais il ne se servira pas de la vérité comme d’un étalon pour mesurer et condamner son frère. Il cherchera plutôt, dans l’amour, à inspirer tous ses frères à une vision de la vérité qui leur permettra de se tenir debout en ce jour mauvais.

–           Le chrétien complet cherchera et trouvera des moyens de montrer son amour et de donner sa vie pour tous les frères avec lesquels il est d’accord ou en désaccord sur le plan doctrinal.

–           Le chrétien complet connaîtra la fatigue, non seulement en donnant sa vie pour les frères, mais en sacrifiant tout pour l’œuvre de la moisson. Et il attendra avec une espérance radieuse le moment où ses labeurs et ses souffrances cesseront lorsqu’il passera de l’autre côté du voile et que ses œuvres se poursuivront dans le Royaume.

Ma prière est que nous soyons tous des chrétiens complets. Oui, il y a des épreuves parmi les frères. Quand je pense aux épreuves des frères, je pense aux épreuves que l’apôtre Paul a eues avec les frères de Corinthe. Et il y a un certain nombre de problèmes que l’apôtre Paul a eu avec les frères. Il y avait des problèmes doctrinaux. En 1 Corinthiens 11 : 18, 19 nous lisons : « Tout d’abord, j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions – et je le crois en partie. Il faut bien en effet qu’il y ait aussi des divisions parmi vous, afin que l’on puisse reconnaître ceux qui sont approuvés de Dieu au milieu de vous. »

Mais il n’y avait pas que des épreuves doctrinales. Certains ont accusé l’apôtre Paul d’être un faux apôtre. D’autres ont accusé l’apôtre Paul d’être trop charnel. Nous pouvons peut-être nous identifier à cette expérience. Certains prétendirent que l’apôtre Paul avait perdu la tête. Je suis sûr que chaque fragment des étudiants de la Bible, considérant les autres, pense que l’autre est un peu singulier.

Mais quelle fut la réponse de l’apôtre Paul à ces frères de Corinthe ? Voyons 2 Corinthiens 7 : 2, 3 : « Faites-nous une place dans votre cœur  ! [puis il s’adresse à ceux avec qui il a un problème, et il les supplie de le recevoir] Nous n’avons causé de tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons exploité personne. En parlant ainsi, je n’entends nullement vous condamner. Je vous l’ai déjà dit  : nous vous portons dans notre cœur à la vie et à la mort. » (Semeur)

Certains peuvent penser que je parle comme un disque rayé concernant ce verset, mais peut-être qu’au fil des ans cela a donné un tel sens à ma vie de consacré que j’ai fait le deuil des expériences les plus difficiles de ma vie que sont les problèmes parmi les frères, les épreuves parmi les frères. Il y a vraiment peu de choses que nous puissions faire pour résoudre ces problèmes, mais la principale chose que je peux faire est d’imiter l’attitude de l’apôtre Paul.

Nous lisons en 2 Corinthiens 7 : 3 : « Mourir et vivre avec vous » (KJV). Savez-vous que toute notre vie chrétienne, nos expériences, notre existence en tant que Nouvelles Créatures, nos expériences au moment de la mort sont le sacrifice de la chair. Ainsi, l’apôtre Paul dit à ces frères de Corinthe, ces frères qui pensent qu’il leur a fait du tort : Vous pouvez penser que je vous ai fait du tort, mais vous êtes dans mon cœur, pour vivre et mourir ensemble, vous êtes si précieux pour moi que je veux partager les expériences difficiles, avoir une communion de cœur pour chaque expérience que vous traversez.

Chers frères, si nous voulons un jour tester le degré de notre amour pour les frères, l’une des façons de faire ce test est d’analyser notre attitude de prière pour tous nos frères. Désirons-nous une communion de cœur et une communion dans la prière ? Avoir la communion dans la prière et partager les expériences de tous nos frères ?

En ce qui concerne les problèmes entre les frères, nous allons nous concentrer sur une situation particulière. Des frères dans une assemblée, dont l’un d’eux a le surnom de “frère difficile”, viennent vous dire : Ce frère est un vrai problème pour tous les frères, mais surtout pour nous. Peut-être que vous lui en avez parlé et qu’il vous a jeté un regard surpris, disant qu’il ne savait pas de quoi vous parliez, ou peut-être qu’il a été d’accord avec vous, déclarant : Tu as raison, je vais changer. Les semaines et les mois passent, et il est toujours le même frère difficile.

Vous décidez alors que vous ne pouvez vraiment pas le changer. Et lorsque vous faites cette expérience, vous comprenez pour la première fois ce que doit ressentir Dieu alors qu’Il s’est employé à nous fournir des bénédictions, bénédictions que nous recevons par le biais de l’arrangement du Corps de Christ. Mais les frères difficiles semblent tout simplement transformer cet arrangement en occasions de querelles, de jalousie, de malentendus, de mauvaises paroles, de méfiance, de soupçons.

Lorsque nous faisons l’expérience de ce genre de problèmes, nous commençons à réaliser et à comprendre ce que Dieu doit ressentir. Le point de vue de Dieu est différent du nôtre : Il voit tous les frères lorsqu’Il considère l’Église ; elle compte un frère difficile de plus, et ce frère difficile de plus, c’est nous-mêmes. Parce qu’Il voit que nous sommes tout aussi difficiles avec nos frères que nos frères sont parfois difficiles avec nous.

C’est un grand pas vers la sagesse que de réaliser que nous sommes le frère difficile. Tout comme nos espoirs et nos joies ont été détruits à cause d’autres personnes, il y a des joies qui ont parfois été gâchées par notre imperfection. Vous pouvez dire : J’admets que j’ai des défauts, mais cela ne suffit pas, nous devons réaliser que nous avons des défauts majeurs qui sont une épreuve pour nos frères. Vous pouvez dire : Pourquoi ne me le disent-ils pas ? Ils l’ont fait ! De bien des façons. C’est pourquoi vous pouvez penser qu’ils sont des frères difficiles.

Dieu voit les choses d’un point de vue plus élevé, Il voit les fautes de tous les frères. Nous voyons les fautes de tous les frères, sauf les nôtres. Ce qui est très important est que Dieu nous voit différemment, Il aime tous les frères malgré leurs défauts, tous ceux qui ont confiance dans le sang de Christ. Nous pourrions dire : Il n’a pas à vivre avec eux. Mais Il le fait. Il vit avec tous les frères, bien plus intimement et bien plus continuellement que n’importe lequel d’entre nous. Malgré l’envie, l’arrogance, l’égoïsme, la prétention auxquels sont confrontés ses précieux enfants, son esprit est plus affligé que le nôtre. Nous devons être les imitateurs de notre Père céleste à cet égard. Nous devons aimer le frère difficile tout en réalisant que nous sommes nous aussi un frère difficile.

À ce sujet, j’espère que vous n’avez pas été comme moi. J’ai passé de nombreuses années sur le chemin étroit avant de me rendre compte que j’étais un frère difficile. La prise de conscience a été bouleversante.

Je veux lire un passage des Écritures en Job 23 : 8-10 : « Mais, si je vais à l’orient, il n’y est pas ; si je vais à l’occident, je ne le trouve pas ; est-il occupé au nord, je ne puis le voir ; se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir. Il sait néanmoins quelle voie j’ai suivie ; et, s’il m’éprouvait, je sortirais pur comme l’or. » (Segond).

Je n’aurai pas le temps de lire des versets complémentaires en Hébreux 11 : 33-40. L’apôtre Paul y fait mention de deux groupes de personnes qui ont eu une foi victorieuse. L’un a été délivré en remportant une grande victoire dans la bataille, échappant au tranchant de l’épée, mais il a parlé d’une autre classe qui a été démunie, persécutée, emprisonnée, décapitée vraisemblablement pour notre délivrance.

Je veux terminer en lançant un défi au chrétien mature. Sommes-nous prêts à accepter les épreuves même s’il n’y a aucun signe de délivrance extérieure ? Parfois, une multitude d’adversités nous frappe, certaines écrasantes, et il n’y a aucune délivrance ou bénédiction compensatoire apparente. Il semble que nous devions supporter l’insupportable. Mais si, comme Job, nous pouvons croire que les expériences sont nécessaires à notre développement, et réaliser que, comparées à l’éternité, ce ne sont que de légères afflictions, alors nous pourrons dire : Même si je ne le vois pas, Il sait néanmoins quelle voie j’ai suivi. (extrait de Job 23 : 8-10).

Lorsque nous traversons des épreuves, il nous reste cependant la dernière des libertés humaines : c’est la liberté de choisir son attitude. Nous l’exerçons dans n’importe quelle situation, et c’est la seule liberté qui compte vraiment pour le chrétien. Quelles que soient les circonstances, par la grâce de Dieu, nous pouvons décider de notre conduite. Si nous avons les voies de Dieu dans notre cœur et que nous nous appuyons sur la force de Dieu par la prière, alors notre expérience la plus sombre, la vallée des pleurs, sera transformée en source de bénédictions.

Frère Kenneth Rawson (USA) – 1987


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