LA FOURNAİSE ARDENTE
En guise d’introduction, nous lisons en Daniel 1 : 1, 2 : « La troisième année du règne de Jehoïakim, roi de Juda, Nebucadnetsar, roi de Babylone, vint à Jérusalem et l’assiégea ; et le Seigneur livra en sa main Jehoïakim, roi de Juda… »
Lors de cet événement, Nebucadnetsar emmena en captivité à Babylone l’élite de la nation juive, et nous lisons plus loin, au verset 6 : « Et parmi eux il y avait, d’entre les fils de Juda, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. » À Babylone, les noms de ces quatre jeunes hébreux furent changés. Daniel s’appela désormais Belteshatsar, et les trois autres s’appelèrent respectivement Shadrac, Méshac et Abed-Nego.
Après un programme intensif d’études dans lequel ils excellèrent grandement, ils furent désignés comme conseillers à la cour royale. Puis vint l’incident du rêve de Nebucadnetsar concernant la grande statue composée de plusieurs métaux, qu’une pierre frappa aux pieds et détruisit — une image du royaume de Dieu supplantant les royaumes de ce monde. Par l’intervention du Seigneur, Daniel interpréta le rêve, ce que tous les sages du royaume n’avaient pas réussi à faire ; et le résultat fut, comme indiqué en Daniel 2 : 48, 49 : « Alors le roi éleva Daniel en dignité, et lui fit beaucoup de grands dons, et l’établit gouverneur sur toute la province de Babylone, et grand intendant de tous les sages de Babylone. Et Daniel fit une demande au roi, qui établit Shadrac, Méshac et Abed-Nego sur les services de la province de Babylone. Et Daniel se tenait à la porte du roi. »
Ayant rappelé ce contexte, avançons maintenant d’une quinzaine d’années. Nous trouvons Daniel placé à une position très élevée dans l’empire, et ses trois compagnons occupant les fonctions de magistrats dans les provinces de Babylone. Selon la version Leeser (Bible en anglais), Shadrac, Méshac et Abed-Nego étaient « chargés du service public de la province de Babylone » ; et selon la version Moffatt, ils étaient « chargés des affaires de la province ». Il est évident qu’ils n’étaient pas seulement des juges et des administrateurs de la fonction publique, mais aussi des contrôleurs qui supervisaient les transactions commerciales. Le roi les avait sagement établis ainsi. Il connaissait leur intégrité et leur honnêteté absolues en raison de son expérience antérieure avec eux. Nous pouvons imaginer qu’à de tels postes, ils se sont fait de puissants ennemis parmi les autres fonctionnaires du gouvernement. D’autant plus que dans les gouvernements orientaux, la corruption était, et est, presque un mode de vie. Ainsi, faire cesser ou interdire les pratiques et les contrats malhonnêtes avec le gouvernement a dû être amèrement ressenti. Ceci, associé à la jalousie et à la rivalité pour les faveurs du roi, conduisit leurs ennemis à conspirer pour détruire Shadrac, Méshac et Abed-Nego. Mais ils avaient beau essayer, ils ne trouvaient aucun motif valable contre ces hommes de Dieu dont tous les actes étaient irréprochables. Ainsi, au fil des ans, les frustrations des ennemis de ces trois Hébreux se sont accrues et accumulées.
C’est alors que le roi, Nebucadnetsar, fit quelque chose qui allait jouer en leur faveur. Le roi le fit en toute sincérité et fut probablement animé des plus hautes motivations. Il se souvenait encore très bien du rêve qu’il avait fait bien des années auparavant de la grande statue composée de plusieurs métaux et de l’interprétation qu’en avait faite Daniel. Daniel avait dit : « Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, et la force, et la gloire ; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et t’a fait dominer sur eux tous. Toi, tu es cette tête d’or. » – Daniel 2 : 37, 38.
Puis, après lui avoir annoncé l’apparition d’autres royaumes inférieurs au sien et de la façon dont ils seraient tous détruits, Daniel avait révélé que « le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit. » (verset 44). De plus, Daniel, qui était à la droite de Nebucadnetsar, lui avait sans doute parlé de l’espoir d’Israël, tel qu’il était exprimé dans la promesse faite à Abraham, Isaac et Jacob : « En toi et en ta postérité, toutes les nations de la terre seront bénies ». Et Daniel a dû faire le lien entre cette promesse et le royaume représenté par la pierre qui avait frappé la statue et rempli toute la terre, embrassant et bénissant toutes les nations — un empire universel qui durerait toujours. Ces choses ont dû faire réfléchir Nebucadnetsar. Ajoutées à son orgueil de monarque puissant et absolu, de conquérant du monde, elles l’ont amené à raisonner ainsi : « Le grand Dieu du ciel Lui-même me considère comme une « tête d’or ». Je suis l’ornement des siècles. Je suis l’homme le plus sage et le plus capable du monde. Mon royaume est de Dieu. Tous les hommes, et même la création animale, ont été remis entre mes mains par Dieu. Et je possède déjà un empire universel. Je suis maintenant le roi des rois. Alors pourquoi mon royaume ne serait-il pas éternel ? Pourquoi ne serais-je pas l’agent qui bénira le monde ? Quant à ces promesses à Israël, n’ai-je pas conquis Israël par ma grande puissance ? J’ai donc accédé à tous leurs droits. Les promesses qui leur ont été faites sont désormais miennes ! Argumentant ainsi, nous voyons comment il est naturel pour un tel homme d’arriver à une telle conclusion.
La prochaine étape logique pour Nebucadnetsar vers cet objectif fut ainsi d’unifier son empire qui s’étendait sur toutes les nations et langues, avec une grande variété de cultures, de coutumes et de religions. Il fonderait une organisation de Nations Unies, qui lui serait subordonnée. Pour y parvenir, il devait trouver un dénominateur commun, quelque chose sur laquelle tous pourraient s’entendre, une force qui les attirerait et les maintiendrait ensemble dans la loyauté envers lui et son empire. En y réfléchissant et en consultant ses sages, la conclusion s’imposa : quelle plus grande force universelle y avait-il que la religion ? La faculté de vénération est ancrée en chaque être humain. Il doit adorer quelque chose, un dieu ou une idole. Il ne peut s’en empêcher. C’est une contrainte innée, quelle que soit sa nation ou sa langue. C’est donc la force à exploiter pour unifier les nations du monde, pour leur donner un terrain d’entente, pour rendre permanente et pacifique la domination universelle de Babylone.
Nebucadnetsar décida donc d’établir une religion commune dans tout son royaume. On pourrait appeler cela le mouvement œcuménique originel. Mais l’acceptation de cette nouvelle religion ne devait pas être volontaire. Le roi était suffisamment pragmatique pour savoir qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que les centaines de nations et de tribus, avec leurs langues, leurs coutumes et leurs cultures différentes, se mettent volontairement d’accord sur quoi que ce soit. Et il n’était pas du genre à user de demi-mesures. Il décida d’utiliser la force la plus sauvage pour imposer l’obéissance. Après tout, n’avait-il pas conquis le monde par la force brutale ? C’était une méthode éprouvée et assurée.
Mais il fallait au préalable créer un symbole approprié de la nouvelle religion unificatrice. Ce devait être une figure imposante et spectaculaire qui fascinerait et impressionnerait tous ceux qui la verraient. Nebucadnetsar a peut-être envisagé de faire une statue du Dieu de Daniel dans ce but. Il se souvenait comment, des années auparavant, lorsque Daniel avait interprété son rêve et en avait attribué tout le mérite au Dieu du ciel, lui, le grand Nebucadnetsar, était tombé sur sa face et avait dit à Daniel : « En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois ! » (verset 47). Mais il n’y avait aucune statue du Dieu de Daniel qu’il aurait pu honorer. Ces Hébreux, avec leurs coutumes étranges, ne faisaient pas de statue de leur Dieu pour se prosterner devant elle comme le faisaient les autres peuples. Ah, mais il y avait un dieu dont il avait une statue, un dieu qu’il vénérait lui-même. C’était le dieu Bel-Mérodac, auquel il attribuait toutes ses victoires. C’était un dieu qui le représentait bien, lui et son irrésistible pouvoir de conquête. Ce serait un symbole que tous craindraient et devant lequel ils se prosterneraient. Ce serait le dieu des nations.
Nebucadnetsar fit donc de son dieu une statue d’or colossale, haute de cent pieds et large de dix pieds. Comme nous le lisons en Daniel 3 : 1 : « Nebucadnetsar, le roi, fit une statue d’or ; sa hauteur était de soixante coudées, sa largeur, de six coudées. Il la dressa dans la plaine de Dura, dans la province de Babylone. » Cette statue avait à peu près la hauteur d’un immeuble moderne de dix étages. Avez-vous vu la statue de la Liberté qui domine le port de New York ? Elle est aussi imposante que l’idole de Nebucadnetsar. Quarante personnes peuvent se tenir debout dans sa tête. Mais la statue de la Liberté est un symbole bien différent, un symbole d’illumination pour le monde. Il y a de nombreuses années, je pouvais la voir de la fenêtre de ma chambre au Foyer du Bethel. J’avais l’habitude de la regarder tous les soirs et de voir la lumière de sa torche, et de penser combien il a été approprié de la placer à la vue du Béthel, car le Béthel était le bureau du Pasteur Russell d’où brillait la Vérité éclairante du Seigneur pour le monde entier !
Mais revenons à Babylone. La statue était des plus imposantes. On nous dit qu’elle était faite d’or. Il est probable qu’elle n’était pas en or massif, bien que l’historien Hérodote ait mentionné à Babylone une statue de plus petite taille qui était en or massif et pesait 43 000 livres. « Et Nebucadnetsar, le roi, envoya (un ordre) pour assembler les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les grands juges, les trésoriers, les conseillers, les légistes, et tous les magistrats des provinces, afin qu’ils vinssent pour la dédicace de la statue que Nebucadnetsar, le roi, avait dressée. » (Daniel 3 : 2). Tous les dirigeants de son vaste empire furent convoqués à Babylone, et quelle assemblée colorée ce devait être ! Ils devaient être des milliers, de toutes les nations, de toutes les races et de toutes les langues, chacun revêtu de sa plus belle tenue traditionnelle pour faire honneur au grand roi. La statue, si terrible par ses dimensions, était probablement couverte, ce qui ajoutait au caractère mystérieux de l’événement. Cette silhouette recouverte fut la première chose qu’ils virent en arrivant.
Imaginons la scène. La statue silencieuse et inquiétante, drapée de noir, se dressait très haut au centre du terrain de parade. Elle dominait tout. Plus loin, adossée à une colline, il y avait une énorme fournaise qui avait été construite. Elle brûlait si furieusement que l’on pouvait en sentir la chaleur même à cette distance. Cela ajoutait une note sinistre à cette occasion par ailleurs festive. Aux pieds de la statue, une plate-forme avait été fabriquée, sur laquelle était rassemblé un grand orchestre, composé de musiciens jouant de toutes sortes d’instruments de musique, de toutes les nations. Devant cet orchestre se tenaient les nobles, les dirigeants et les fonctionnaires du royaume, rangée après rangée, les plus nobles devant, s’étendant vers l’arrière par degrés décroissants d’importance. D’un côté, surplombant toute l’assemblée, se trouvait une estrade richement décorée, sur laquelle siégeait le roi Nebucadnetsar, entouré de sa cour. Tous les yeux étaient fixés sur la colossale statue drapée. Elle semblait bouger et se tordre lorsque la brise agitait sa couverture. Un murmure respectueux s’élevait de la multitude. Soudain, un héraut du roi monta sur la plate-forme devant la statue et leva la main pour demander le silence. Nous lisons alors le récit : « Et un héraut cria avec force : Il vous est ordonné, peuples, peuplades, et langues : Aussitôt que vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la musette et de toute espèce de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d’or que Nebucadnetsar, le roi, a dressée. » – Daniel 3 : 4, 5.
À ce stade, nous pouvons imaginer que certains idolâtres dans cette grande foule se dirent : « Pourquoi devrais-je adorer un autre dieu que le mien ? Mon dieu pourrait être offensé si je le faisais. Je ne le ferai pas ! Mais le héraut continua : « Et quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas sera jeté à l’heure même au milieu d’une fournaise de feu ardent. » (Daniel 3 : 6). À l’instant même, toute opposition vint s’évaporer. Ils comprenaient maintenant la signification de la fournaise ardente toute proche.
Au signal du roi, l’orchestre se mit à jouer, la draperie tomba à terre, révélant une statue d’or glorieuse et étincelante, et tandis que le voile descendait, la statue semblait s’élever au ciel sous leurs yeux, et chaque homme se prosternait devant elle, en une vague, comme le blé devant la faux. C’est-à-dire tous sauf trois hommes ! Shadrac, Méshac et Abed-Nego, se tenaient encore debout sur leurs pieds, la tête haute. En fait, si tous avaient strictement obéi à l’ordre du roi, personne n’aurait remarqué que les trois Hébreux n’avaient pas obéi. Celui qui se prosterne, le visage tourné vers le sol, ne peut pas regarder autour de lui. Mais n’oublions pas que Shadrac, Méshac et Abed-Nego étaient constamment observés. Leurs ennemis les espionnaient, jour et nuit, pour trouver une occasion de les trouver en faute. Nous pouvons être sûrs que l’un de ces espions avait été chargé de prendre position près des Juifs, pour les surveiller à cette occasion. Et maintenant, enfin, ils avaient la preuve dont ils avaient besoin ! Et le châtiment était une mort par le feu. Comme ils ont dû se réjouir de la façon dont les choses avaient tourné !
Dès que la cérémonie fut terminée et que le roi fut rentré dans son palais, satisfait de la réussite de son plan, ils passèrent à l’action. Nous lisons maintenant la suite du récit : « À cause de cela, en ce même moment, des hommes chaldéens s’approchèrent et accusèrent les Juifs. Ils prirent la parole et dirent au roi Nebucadnetsar, O roi, vis à jamais ! Toi, ô roi, tu as donné ordre que tout homme qui entendrait le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la musette, et toute espèce de musique, se prosterne et adore la statue d’or, et que quiconque ne se prosternerait pas et n’adorerait pas, serait jeté au milieu d’une fournaise de feu ardent. Il y a des hommes juifs, que tu as établis sur les services de la province de Babylone, Shadrac, Méshac et Abed-Nego, ces hommes ne tiennent pas compte de toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux, et la statue d’or que tu as dressée ils ne l’adorent pas. » – Daniel 3 : 8-12.
Le roi avait du mal à en croire ses oreilles ! Il lui semblait inconcevable que son magnifique plan, qui prévoyait la domination éternelle de Babylone sur les millions d’habitants du monde entier, soit contrecarré par trois hommes seulement, qui de surcroît étaient ceux qu’il avait lui-même pris en charge alors qu’ils n’étaient rien, qu’il avait favorisés, exaltés et transformés en ce qu’ils étaient. Par leur exemple, ils encourageaient la rébellion contre lui, leur bienfaiteur, en utilisant l’influence des hautes positions qu’il leur avait lui-même conférées. C’ÉTAIT BEAUCOUP TROP ! Nous lisons donc plus loin : « Alors Nebucadnetsar, en colère et en fureur, commanda d’amener Shadrac, Méshac et Abed-Nego ; alors on amena ces hommes devant le roi. » (Daniel 3 : 13). Les trois Hébreux ne montrèrent aucune crainte lorsqu’ils furent amenés devant le roi, mais lui firent face avec calme et sérénité.
Nous poursuivons : « Nebucadnetsar prit la parole et leur dit, Est-ce à dessein, Shadrac, Méshac, et Abed-Nego, que vous ne servez pas mon dieu, et que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai dressée ? » (Daniel 3 : 14). Voyant leur absence totale de crainte, et se rappelant leurs antécédents d’intégrité absolue à son service, il pensa que l’accusation n’était peut-être pas réellement vraie. Sachant qu’ils risquaient d’être brûlés vifs, ils devaient certainement avoir peur s’ils étaient coupables, pensa-t-il. Il décida donc de leur donner une autre chance de démontrer leur obéissance. Il ferait répéter la cérémonie pour leur bien. Nous lisons : « Maintenant, si, au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la musette, et toute espèce de musique, vous êtes prêts à vous prosterner et à adorer la statue que j’ai faite … ; mais si vous ne l’adorez pas, à l’instant même vous serez jetés au milieu de la fournaise de feu ardent. » (Daniel 3 : 15). Il montra la fournaise, qui brûlait encore, et que l’on pouvait voir de la fenêtre. Et de peur qu’ils n’aient l’idée folle d’échapper au châtiment, il ajouta avec arrogance : « Et qui est le Dieu qui vous délivrera de ma main ? » (Daniel 3 : 15). « Shadrac, Méshac et Abed-Nego répondirent et dirent au roi : Nebucadnetsar, il n’est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet. S’il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! Et sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée. » (Daniel 3 : 16-18). En d’autres termes, ils dirent à Nebucadnetsar : Nous n’avons pas à répondre à ta question, à savoir quel Dieu peut nous délivrer de ta main, car tu connais déjà la réponse. Tu connais le Dieu que nous adorons. Il est tout à fait capable de nous délivrer de ta fournaise. Mais même s’Il ne le fait pas, nous ne nous inclinerons pas devant ton dieu. Nous préférons mourir plutôt que d’agir ainsi.
Qu’est-ce qui les a poussés à prendre cette position ? Ces jeunes hommes connaissaient les commandements du Dieu de leurs pères, et les prenaient au pied de la lettre. Ils étaient familiers avec Exode 20 : 3-5, « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne t’inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point… » Et Lévitique 26 : 1 : « Vous ne vous ferez pas d’idoles, et vous ne vous dresserez pas d’image taillée, ou de statue… » Et Exode 23 : 24, à propos des dieux des païens : « Tu ne te prosterneras point devant leurs dieux, et tu ne les serviras point… » Et par obéissance à leur Dieu, ils étaient prêts à mettre leur vie en jeu, défiant le décret du souverain le plus puissant du monde.
Nebucadnetsar n’avait rien d’autre à faire que d’appliquer la sanction. Il manœuvrait pour des enjeux extrêmement élevés, un empire universel durable, et il était défié par trois de ses gouverneurs les plus dignes de confiance. C’était une rébellion ouverte, dont tout le monde était témoin, et qui devait être traitée sans pitié. Faire preuve de clémence permettrait à la rébellion de s’étendre. Nous lisons donc : « Alors Nebucadnetsar fut rempli de fureur, et l’apparence de son visage fut changée envers Shadrac, Méshac et Abed-Nego. Il prit la parole et commanda de chauffer la fournaise sept fois plus qu’on n’était accoutumé de la chauffer… » – Daniel 3 : 19.
L’utilisation d’une fournaise pour infliger un châtiment était une pratique empruntée aux Perses. D’autres documents nous apprennent que la fournaise de Nebucadnetsar était construite comme un four à briques. Elle mesurait environ quarante pieds de haut et avait la forme d’une urne. Elle avait une grande ouverture en arc sur un côté, près du fond, par laquelle elle était alimentée, et qui servait également de fenêtre d’observation, et elle se rétrécissait jusqu’à une ouverture plus petite au sommet, fournissant un courant d’air à la flamme, et par laquelle la victime était introduite. Elle était construite contre le flanc d’une colline pour assurer une plus grande concentration de chaleur et pour que l’ouverture supérieure soit facilement accessible par une rampe sur le flanc de celle-ci. Si elle était alimentée par du bitume, qui était abondant dans cette région et qui aurait pu être utilisé dans ce cas, la chaleur d’une telle fournaise pouvait atteindre des milliers de degrés. On imagine à quel point la fournaise devint chaude lorsque le roi ordonna qu’elle soit chauffée sept fois plus que la normale.
Dès ce moment-là, tout le monde sut que des Juifs avaient désobéi. Le roi voulut que tous soient témoins de leur punition, afin de faire comprendre la futilité d’une quelconque opposition à sa volonté. Ainsi, les représentants de toutes les nations et de toutes les langues de l’empire se rassemblèrent à nouveau sur ordre du roi, cette fois face à la fournaise. Remplie au maximum de sa capacité, les flammes de la fournaise s’élevaient probablement à une centaine de pieds dans les airs, illuminant la statue monstrueuse d’une lumière vacillante et non naturelle, la faisant apparaître comme vivante et dansante. Le roi donna un ordre, et fit appel aux hommes les plus forts de l’armée. Ils ressemblaient à des géants comparés aux trois jeunes Hébreux, et ils pouvaient les soulever avec facilité. Ils empoignèrent les jeunes gens et les ligotèrent, tout habillés, avec des cordes solides. Puis, à un signal, ils s’élancèrent sur le chemin à flanc de colline jusqu’au sommet de la fournaise, se servant des Hébreux comme bouclier contre la chaleur insupportable. Lorsqu’ils déposèrent Shadrac, Méshac et Abed-Nego dans la fournaise, ces hommes puissants de l’armée furent, pendant un instant, enveloppés par la flamme qui s’élevait vers le ciel. Ils respirèrent cet air surchauffé et leurs poumons brûlèrent et se desséchèrent, et ils moururent instantanément. Selon les termes du récit : « Parce que la parole du roi était rigoureuse et la fournaise extrêmement chauffée, la flamme du feu tua ces hommes qui avaient fait monter Shadrac, Méshac et Abed-Nego » (Daniel 3 : 22). Puis nous lisons : « Et ces trois hommes, Shadrac, Méshac et Abed-Nego, tombèrent liés au milieu de la fournaise de feu ardent. » (Daniel 3 : 23). En raison de la chaleur blanche et brillante de la fournaise, chaque détail de son intérieur était visible à travers la fenêtre en arc. Observant attentivement, le roi vit les trois jeunes gens tomber, l’un après l’autre, dans les flammes.
Le roi vit alors une chose surprenante qui le fit se lever précipitamment de son trône ! Il avait déjà vu des hommes brûler. Dans une telle chaleur, ils devaient être réduits en cendres en quelques secondes. Et maintenant, il voyait non seulement les trois hommes marcher vivants et sans liens dans la fournaise, mais aussi une autre personne qui marchait avec eux et dont l’éclat si glorieux brillait même plus que la clarté incandescente de la fournaise ! Nous lisons : « Alors le roi Nebucadnetsar, consterné, se leva précipitamment et prit la parole et dit à ses conseillers, N’avons-nous pas jeté au milieu du feu trois hommes liés ? Ils répondirent et dirent au roi, Certainement, ô roi ! Il répondit et dit, Voici, je vois quatre hommes déliés, se promenant au milieu du feu, et ils n’ont aucun mal ; et l’aspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu. » – Daniel 3 : 24, 25.
A présent, la grande statue d’or était oubliée ; le projet grandiose d’un empire babylonien éternel, oublié également ; la dignité de la fonction royale, mise de côté. Nebucadnetsar courut vers la fournaise, s’approchant aussi près que la chaleur le permettait. Mais la quatrième personne avait disparu. Nous lisons : « Alors Nebucadnetsar s’approcha de l’ouverture de la fournaise de feu ardent ; il prit la parole et dit, Shadrac, Méchac et Abed-Nego, serviteurs du Dieu Très-haut, sortez et venez ! Alors Shadrac, Méchac et Abed-Nego sortirent du milieu du feu. Et les satrapes, les préfets, les gouverneurs, et les conseillers du roi, qui étaient assemblés, virent ces hommes sur le corps desquels le feu n’avait eu aucune puissance, les cheveux de leur tête n’avaient pas été brûlés, et leurs caleçons n’avaient pas changé, et l’odeur du feu n’avait pas passé sur eux. Nebucadnetsar prit la parole et dit, Béni soit le Dieu de Shadrac, de Méshac et d’Abed-Nego, qui a envoyé son ange et a sauvé ses serviteurs qui se sont confiés en lui… » (Daniel 3 : 26-28), et, sans aucun doute, il fit mettre en pièces la grande statue d’or qui n’était plus d’aucune utilité. C’est ce qu’implique la prophétie de Jérémie 50 : 2 : « Annoncez parmi les nations, et faites-le entendre, et élevez l’étendard ; faites-le entendre, ne le cachez pas ; dites, Babylone est prise, Bel est honteux ; Merodac est brisé ; ses idoles sont honteuses, ses images sont brisées. » Et aussi Jérémie 51 : 44 : « Et je punirai Bel à Babylone, et je ferai sortir de sa bouche ce qu’il a englouti, et les nations n’afflueront plus vers lui, la muraille aussi de Babylone est tombée. »
Ce récit fascinant des trois Hébreux et de la fournaise ardente a été rapporté pour le bien du peuple de Dieu. Toutes les Écritures inspirées l’ont été. Mais il n’est pas nécessaire que nous déterminions que cet évènement fut un type et que nous cherchions à ce que chaque caractéristique de celui-ci ait un accomplissement correspondant et analogue. Sans considérer le récit de cette manière, examinons maintenant certaines des leçons précieuses et vivifiantes qu’il était destiné à nous enseigner. Tout d’abord, rappelons que Shadrac, Méshac et Abed-Nego avaient environ seize ans lorsqu’ils furent emmenés en captivité à Babylone. Ils ont rapidement assimilé une instruction de haut niveau et au moment de leur refus d’adorer la statue, ils étaient des jeunes hommes de trente-cinq ans et occupaient des postes très importants. Quel était leur secret ? Ils avaient été élevés par des parents pieux, et ne s’étaient jamais éloignés du Dieu de leurs pères. En dépit de leur position élevée dans un gouvernement païen et des tentations inhérentes à leur contact quotidien avec des idolâtres corrompus et malhonnêtes, ils adhéraient strictement aux lois de leur Dieu. Il y avait un grand contraste entre eux et leurs associés. Ils se distinguaient comme des brillants exemples du bien que tous pouvaient voir. Nous aussi, nous devons maintenir l’intégrité chrétienne dans un environnement défavorable, en étant, comme le dit l’Apôtre en Philippiens 2 : 15, 16 : « afin que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération tordue et perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie… »
Une autre leçon que nous pouvons apprendre ici est que la profondeur de la consécration et de la piété n’est pas nécessairement une question d’âge. Les jeunes en Christ sont souvent plus avancés et forts en Christ – à l’instar de ceux qui sont depuis beaucoup plus longtemps sur le chemin étroit. Ainsi, aux jeunes dans le Seigneur, je dirais, dans le langage de Paul à Timothée, en 1 Timothée 4 : 12 (Diaglott) : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais deviens un modèle pour les croyants en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté. »
Nebucadnetsar a érigé une statue d’or et a cherché à unifier toutes les familles de la terre en un seul empire durable sous sa domination. Cela illustre bien l’ambition et le but constant de Satan. Tout comme Nebucadnetsar convoita le royaume promis de Dieu et chercha à l’établir sous sa propre domination, Satan convoitait la domination du Père céleste et cherchait à l’usurper. Comme nous le lisons en Ésaïe 14 : 13, 14 : « Et toi, tu as dit dans ton cœur, Je monterai aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, et je m’assiérai sur la montagne de l’assignation, au fond du nord. Je monterai sur les hauteurs des nues, je serai semblable au Très-haut. » Très tôt dans l’histoire de l’humanité, Satan a tenté d’unifier et de lier les familles de la terre en construisant une structure qui servirait de point de ralliement. Il a d’abord suggéré cette idée à l’esprit des hommes, comme le relate Genèse 11 : 4 : « Et ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet [atteigne] jusqu’aux cieux ; et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. » Le projet échoua, et je suis sûr que ce n’est pas une coïncidence si le nom de ce lieu fut appelé « Babel ». C’est de ce nom qu’est dérivé le nom de « Babylone », où Satan a fait une autre tentative similaire, comme nous l’avons vu.
Il a tenté d’usurper le royaume de Dieu avec chaque empire universel qui a été établi : Babylone, Médo-Perse, Grèce puis Rome. Chaque tentative a échoué. Il s’y est essayé lorsqu’il a cherché à obtenir la coopération et l’adoration de Jésus en Le tentant dans le désert. Échec à nouveau. Il a presque réussi avec le grand système papal. Pendant un certain temps, cette monstruosité a exercé un pouvoir absolu, couronnant et détrônant les rois. Et, comme dans le cas de Nebucadnetsar, elle a forcé l’adoration et l’obéissance par les moyens les plus cruels et les plus sauvages. Des milliers de soi-disant « hérétiques » ont été torturés à mort, et certains ont été littéralement brûlés. Cette tentative aussi a fini par échouer. Puis vint la Société des Nations, sans succès ; et maintenant nous avons les Nations Unies, qui ne se portent pas très bien non plus. Mais maintenant, nous avons autre chose. Nous avons une autre image en or. C’est celle de l’œcuménisme. Son cri de ralliement est : « Pourquoi ne pouvons-nous pas tous avoir une seule religion ? Pourquoi y a-t-il tant d’organisations ecclésiastiques ? Faisons-les fusionner et fondons-les en un seul objet glorieux devant lequel nous pouvons tous nous incliner. Nous devons présenter un front uni au communisme — une image unie. Croyez ce que vous voulez en privé, mais que l’image publique soit unique, une belle image en or. » C’est la toute dernière tentative de Satan pour unifier et consolider son empire. Cela aussi échouera.
Le récit ne mentionne nulle part que les trois jeunes Hébreux ont prié Dieu lorsqu’ils furent confrontés à la mort dans une fournaise ardente. Mais nous savons qu’ils l’ont fait. Comment le savons-nous ? Parce qu’ils ont réclamé et obtenu l’une des précieuses promesses que Dieu avait faites à Israël en Ésaïe 43 : 1-3 : « Mais maintenant, ainsi dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob, et qui t’a formé, ô Israël, Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et par les rivières, elles ne te submergeront pas ; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas. Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur. »
J’imagine qu’après leur refus de se prosterner devant la statue, ils se sont rendus dans leur appartement en sachant pertinemment que les officiers du roi seraient là quelques minutes plus tard. Je les imagine à genoux devant une fenêtre ouverte vers Jérusalem, les mains jointes, priant le Dieu de leurs pères. Ils exprimaient tous leur dévotion à Dieu et leur détermination à respecter ses lois à tout prix, même jusqu’à la mort. Puis ils dirent probablement quelque chose comme ceci : « Seigneur, tu as promis à ton peuple, par ton prophète Ésaïe : « Quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas. » Nous revendiquons cette promesse, si telle est ta volonté. Mais si notre heure de mourir est venue, tant mieux, et nous attendrons ta grande résurrection. »
C’est peut-être à ce moment-là qu’on a frappé à la porte. « Ouvrez, au nom du roi ! » Ils ont suivi les officiers et ont fait face au furieux Nebucadnetsar avec calme et sérénité parce qu’ils avaient remis complètement l’affaire entre les mains de Dieu. C’est pourquoi ils ont pu dire au monarque du monde : « S’il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! Et sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée. » – Daniel 3 : 17, 18.
Réalisons-nous que cette précieuse promesse d’Ésaïe 43 : 1-3 est aussi la nôtre ? Nous aussi, nous sommes l’Israël de Dieu. Nous sommes l’Israël spirituel. Lorsqu’Il dit : « Je t’ai racheté », Il fait référence au précieux sang de Christ appliqué en premier lieu en faveur de l’Église. « Tu es à moi », dit-Il. Nous lisons aussi en Malachie 3 : 17 (Martin) : « Ils seront miens, a dit l’Éternel des armées, lorsque je mettrai à part mes plus précieux joyaux, et je leur pardonnerai… » C’est à nous qu’Il s’adresse. Et Il a promis d’être avec nous lorsque nous traverserons les « eaux ». Il s’agit de l’époque actuelle décrite en Luc 21 : 25, 26 : « … sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. » Et Il a aussi promis d’être avec nous dans le feu. Cela ne se réfère pas seulement à la période de trouble et de feu que le monde traverse. Chacun de nous, individuellement, a des expériences de fournaise ardente pendant sa marche sur le chemin étroit, mais Il a promis : « …quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas. » (Ésaïe 43 : 2). Le Seigneur sait ce que chacun de nous traverse, et s’Il permet des épreuves ardentes, c’est pour notre bien, pour nous éprouver. Comme le dit Job en Job 23 : 10 : « Mais il connaît la voie que je suis ; il m’éprouve, je sortirai comme de l’or. » Pierre l’exprime aussi en 1 Pierre 1 : 7 : « Afin que l’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu, soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ. »
Et, comme les trois jeunes Hébreux n’étaient pas seuls dans la fournaise, nous ne le sommes pas non plus. Comme ils ont dû se sentir seuls lorsqu’ils étaient les seuls à être debout, alors que des milliers étaient prosternés devant la statue. Comme ils ont dû se sentir seuls face à un roi et une cour hostiles. Comme ils étaient seuls et impuissants lorsqu’ils furent saisis et ignominieusement ligotés par des hommes rudes et puissants. Comme ils étaient terriblement seuls lorsqu’ils furent jetés dans les flammes ! Ah, mais lorsqu’ils sont tombés dans le feu, une chose merveilleuse s’est produite. Leurs cordes brûlèrent instantanément et se détachèrent d’eux. Ils furent libérés ! Nous le savons car on les vit se promenant dans la fournaise. Leurs cordes se sont consumées, mais pas un seul de leurs cheveux n’a été brûlé ! Et le plus merveilleux de tout, c’est qu’ils n’étaient plus seuls. Un être glorieux, dont la lumière surpassa même la flamme du feu, les salua, les embrassa et marcha avec eux. Je ne doute pas que c’était « l’étoile brillante du matin » (Apocalypse 22 : 16), le Logos, le représentant personnel du grand Jéhovah Dieu, Celui dont il a été prophétisé : « Le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière. » (Matthieu 4 : 16 ; Ésaïe 9 : 1, 2). Celui qui est maintenant notre Seigneur Jésus-Christ, marchera avec nous, aussi, dans notre fournaise ardente et en sa compagnie nous ne recevrons aucune blessure, aucun mal qui puisse mettre en danger notre bien-être éternel. Seules nos cordes seront consumées. Seules les scories seront enlevées. Nous en ressortirons comme de l’or ! Nous lisons au sujet des trois Hébreux que, dans la fournaise ardente, leurs manteaux ne furent pas altérés et qu’ils ne sentirent même pas l’odeur du feu. Il en est de même pour nous, alors que nous marchons au milieu du temps de détresse du monde, et que nous avons nos ardentes expériences personnelles, nos manteaux ne sont pas affectés. Le feu ne s’allume pas sur nous. La nouvelle créature n’est pas touchée de manière vitale. Nous conservons toujours le manteau ou la couverture de la robe de justice de Christ. Cela ne peut jamais être enlevé aux fidèles. Et, lorsqu’ils seront libérés de la fournaise des épreuves, il n’y aura pas de brûlures, pas de cicatrices, pas d’odeur de fumée, pas de trace de contamination.
Je pense qu’il est significatif que les hommes puissants qui ont jeté les hommes de Dieu dans la fournaise soient morts sur le coup. À ce propos, on ne peut s’empêcher de penser aux paroles de Jésus en Luc 17 : 1, 2 (Segond) : « Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent ! Il vaudrait mieux pour lui qu’on mît à son cou une pierre de moulin et qu’on le jetât dans la mer, que s’il scandalisait un de ces petits. » Jésus exprime la même pensée en Marc 9 : 42 : « Et quiconque sera une occasion de chute pour (ou, comme le dit la Diaglott, « prendra au piège ») un des petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui mît au cou une pierre de meule, et qu’il fût jeté dans la mer. »
Après leur expérience dans la fournaise ardente, nous lisons que le roi a promu Shadrac, Méshac et Abed-Nego dans le royaume. Nous aussi, nous serons promus. Lorsque nos souffrances avec Christ seront terminées, notre Grand Roi nous dira : « Montez plus haut » !
Les trois jeunes Hébreux ont appris une leçon qu’ils n’oublieront jamais, et ils nous ont enseigné une leçon que nous n’oublierons jamais. Ils ont cru en Dieu sans réserve, Lui ont obéi à tout prix, et se sont appuyés sur Lui implicitement. Et, grâce à leur foi suprême, ils ont été délivrés miraculeusement. Ils ont vécu dans la foi toute leur vie, et sont finalement morts dans la foi, et c’est de Shadrac, Méshac et Abed-Nego, que Paul a écrit dans le onzième chapitre des Hébreux, lorsqu’il a parlé de certains « qui, par la foi… éteignirent la force du feu. » (verset 34). Il est écrit qu’à cause de leur foi, ils recevront « une meilleure résurrection » (verset 35). Mais pensons à ceci : Nous, membres du Corps de Christ, sommes assurés en Hébreux 11 : 40 que Dieu a prévu des choses encore meilleures pour nous ! Et, si nous sommes fidèles, nous les nommerons « princes dans toute la terre » ! – Psaume 45 : 16 (Ostervald).
Nous Te remercions, O Dieu, pour ces exemples qui inspirent la foi et l’intégrité et pour ton pouvoir de préserver ton peuple en toute situation. Que le Fils de Dieu marche avec nous dans notre fournaise ardente. Puissions-nous en sortir comme de l’or !
Fr. R.S. SEKLEMIAN (USA)Retour au sommaire