« Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche. » – Apocalypse 3 : 18.
Dans notre étude du tabernacle typique, lequel était une ombre des biens à venir, nous avons vu que tout, à l’intérieur du tabernacle, était fait d’or. Les planches avec lesquelles le tabernacle était construit étaient recouvertes d’or. Le mobilier était également en or. Il y avait le chandelier d’or, la table d’or, l’autel d’or des parfums, l’arche d’or du témoignage et les chérubins d’or. L’or était également mis en évidence sur les vêtements de gloire typiques du souverain sacrificateur. La frange de la robe (NDLR : celle au-dessus de la tunique) était constituée de clochettes d’or pur et de grenades ; le tissage de l’éphod était entrelacé de fils d’or, et il était fixé sur les épaules avec des agrafes en or ; et sur la tête du souverain sacrificateur se trouvait la couronne d’or, sur laquelle était inscrit « Sainteté à l’Éternel. » – Exode 28 : 36.
Tout cela contrastait de façon frappante avec les métaux utilisés ailleurs dans la structure, sa signification typique étant ici que tout ce qui se trouvait dans le « Saint », qui représente la condition actuelle des croyants vraiment consacrés, et dans le « Très Saint », qui représente la glorieuse condition de l’église triomphante, appartient à la nature divine, l’or étant un symbole de divinité. Tous ceux qui ont le privilège d’entrer dans le Saint et le Très Saint antitypiques doivent également être, comme nous le dit Pierre, « participants de la nature divine » (2 Pierre 1 : 4). Ils sont membres du corps du grand souverain sacrificateur dont la nature divine était symbolisée typiquement par l’or des vêtements de gloire du souverain sacrificateur typique.
C’est en harmonie avec cette même signification symbolique de l’or, que l’auteur de l’Apocalypse dit de la cité céleste, la Nouvelle Jérusalem, « … et la cité était d’or pur [une institution divine], …et la rue de la cité était d’or pur [toutes ses grandes routes sont établies par Dieu] » (Apocalypse 21 : 18, 21 – Darby). Et le Psalmiste, parlant de la classe privilégiée qui, une fois glorifiée, constituera cette cité céleste, ce gouvernement ou ce royaume de Dieu, – les membres du corps ou l’épouse de Christ, participants de la nature divine, – dit : « La reine est à ta droite, parée d’or d’Ophir. …Son vêtement est de broderies d’or » – Psaume 45 : 9, 13 – Darby.
C’est au même symbolisme approprié que notre Seigneur se réfère également en s’adressant à son peuple dans notre texte, – « Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu. » (Apocalypse 3 : 18). Ces mots, rappelons-le, ne s’adressent pas au monde, mais au peuple de Dieu, justifié et consacré (Apocalypse 1 : 1 ; 3 : 14). Cet appel est une exhortation pour qu’il accomplisse fidèlement son alliance, qu’il se soumette pleinement et sans réserve à la discipline du Seigneur nécessaire pour son perfectionnement dans la sainteté et pour le rendre apte à régner avec Lui comme son épouse et cohéritière dans la gloire du royaume divin.
Ce n’est que lorsque nous nous emparons par la foi des « excessivement grandes et précieuses promesses » – le cohéritage avec Christ dans son royaume à venir et dans sa gloire – promesses qui nous incitent à remplir les conditions requises de consécration et de sacrifice de soi jusqu’à la mort, qu’il y a de « l’or » de la « nature divine » en nous. Ce trésor ne peut être acheté qu’au prix d’une entière consécration ou sacrifice de tout ce que nous avons, pour Christ. Avant notre justification par la foi en Christ, nous n’avions rien à sacrifier, tout ce que nous avions étant sous la condamnation ; mais, étant justifiés, nous pouvons « offrir nos corps comme des sacrifices vivants, saints, agréables à Dieu, ce qui est notre service raisonnable »(selon Rom. 12 : 1). Ainsi nous est donné le trésor de la nouvelle nature divine, l’or. C’est ainsi que nous « achetons » de l’or.
Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, et il y a donc beaucoup d’alliage qui s’y mêle. D’où la nécessité de fondre l’or dans le creuset pour l’affiner. Et si nous voulons acheter de « l’or éprouvé par le feu », ce doit être au prix d’une soumission fidèle et constante à la discipline du Seigneur dans les épreuves ardentes qui sont nécessaires pour consumer nos scories et affiner notre or. C’est pourquoi Pierre dit : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. » (1 Pierre 4 : 12). Et Paul nous rappelle le conseil de la sagesse (Proverbes 3 : 11, 12 ; Hébreux 12 : 5-8), – « Mon fils, ne méprise pas la correction de l’Éternel, et ne t’effraie point lorsqu’il te reprend ; car l’Éternel châtie celui qu’Il aime. »
Pierre nous rappelle également que l’épreuve de notre foi est bien plus précieuse que celle de l’or qui périt (version Darby), et que le but recherché au travers d’une telle épreuve ait pour résultat « la louange, l’honneur et la gloire lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1 Pierre 1 : 7). Il serait vain pour n’importe quel consacré au Seigneur d’espérer être digne du glorieux héritage des saints sans passer par le processus d’affinage de l’épreuve du feu ; car Paul nous dit que : « le feu éprouvera l’œuvre de chacun, quelle qu’elle soit » (version anglaise) « Mais si vous êtes exempts du châtiment [discipline, épreuves ardentes], auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. » (1 Corinthiens 3 : 13 ; Hébreux 12 : 6-8). Et par le Prophète Ésaïe, le Seigneur s’adresse à son Israël spirituel, comme à son Israël charnel typique, « Je porterai ma main sur toi, je te purifierai de tes scories, et j’ôterai toutes tes impuretés. » (selon Ésaïe 1 : 25). Le Prophète Malachie, faisant spécialement référence aux derniers jours de cet âge, aux jours de la présence du Seigneur, et au grand travail d’affinage qui doit alors être accompli, dit : « Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Car il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons. Il s’assiéra, fondra et purifiera l’argent ; Il purifiera les fils de Lévi, Il les épurera comme on épure l’or et l’argent. » – Malachie 3 : 2, 3.
Tout le peuple du Seigneur doit s’attendre à des épreuves ardentes, surtout en ce jour du Seigneur. Aussi vrai que nous sommes fils de Dieu, nous les aurons assurément ; et quand elles surviennent, nous devons reconnaître rapidement leur but à notre égard et veiller à ce qu’elles nous exercent à la sainteté, à la sobriété et à une piété profonde et fervente. « Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être [un sujet] de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle. » – Hébreux 12 : 11 – Darby.
C’est à l’école de l’expérience que nous apprenons nos leçons les plus précieuses ; et les saints les plus mûrs, en qui nous trouvons la plus profonde sympathie, la plus grande indulgence, l’assistance et la prévenance les plus tendres, sont ceux qui ont traversé le feu de l’affliction, et qui ont été droitement exercés par elle. Lorsque la croix fut la plus lourde, que les nuages furent les plus noirs, et quand la tempête se déchaina, alors la présence du Maître se manifesta d’une manière plus perceptible, et les précieuses leçons de foi, de confiance, et de l’amour tendre et personnel du Seigneur, furent scellées dans le cœur des disciples. C’est sous une telle discipline que l’âme se mûrit en une soumission aimante qui dit avec calme : Je puis tout faire, tout supporter, par Christ qui me fortifie. Au fur et à mesure que les scories de la vieille nature se consument et que l’or se manifeste (de plus en plus), ces précieuses âmes deviennent de plus en plus chères à leur affectueux Seigneur. Elles lui sont si chères que, dans chaque affliction, Il se tient près d’elles, les soutenant par sa grâce et les consolant par sa présence ; alors, les ombres les plus opaques de la douleur deviennent les lieux de repos les plus sanctifiés dont elles se souviennent, où l’Étoile du Jour brille du plus grand éclat. (Manne du 16 juin).
Chaque fois qu’une nouvelle épreuve se présente au Chrétien, qu’il veuille bien se rappeler ce précepte du Seigneur, « Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu », cela stimulera son courage, fortifiera son endurance patiente, et ravivera son sacrifice. « De l’or éprouvé par le feu ! » Comment peut-il être éprouvé sans creuset ni flamme ? Comment les scories peuvent-elles être éliminées autrement ? Il n’y a pas d’autre moyen. « C’est pourquoi, ne trouvez pas (cela) étrange » ; laissez le feu brûler ; laissez les scories se consumer, et veillez, bien-aimés, à ce que dans la chaleur de la flamme vous n’enleviez pas le « sacrifice vivant » de l’autel. Souvenez-vous que l’œil du grand Affineur est sur vous ; et comme l’affineur d’or surveille le métal dans le creuset pour y voir son image se refléter, ainsi le Seigneur, le grand Affineur, a l’œil sur vous. Il veille attentivement à ce que le précieux métal de votre caractère reflète son image. Ou, pour parler clairement, Il examine dans chaque épreuve quelles sont les influences qui dirigent nos actions. Il se rend compte si ce sont les influences des avantages présents, la politique du monde, les amitiés personnelles, les amours terrestres – de maris, de femmes ou d’enfants, de maisons, de terres, d’honneur parmi les hommes, l’amour des aises ou de la paix à tout prix ou, au contraire, si nous sommes dirigés par les purs principes de la Vérité et de la justice, si nous voulons défendre ces principes avec zèle et énergie, quel que soit le prix que cela peut nous coûter en travail ou en souffrance, ou les deux à la fois, combattant ainsi le bon combat de la foi jusqu’à la fin la plus amère – savoir jusqu’à la mort. (Manne du 17 juin).
Ceux qui agissent ainsi, reflètent l’image du Maître. Comme Lui, ils sont loyaux envers Dieu, aux principes de vérité et de justice, courageux, obéissants, fidèles. Ce sont les vainqueurs. Ils triomphent par la foi ; car sans une foi forte et confiante, ils ne pourraient pas supporter les difficultés comme de bons soldats, et poursuivre jusqu’au bout un chemin qui est continuellement à contre-courant de la vieille nature humaine. La foi revêt l’armure de Dieu et s’engage dans la bataille d’un pas ferme et assuré, entrainée par le chant stimulant :
« Réveille-toi mon âme, tend chaque nerf,
Et presse-toi avec vigueur ;
Une course céleste demande ton zèle,
Et une couronne immortelle. »
Le chemin du Chrétien de l’abnégation ne peut être un chemin facile, sans heurt et paisible. Des moments de calme arrivent de temps en temps, mais les tempêtes et les luttes en sont la règle ; et celui qui recherche la facilité et la paix aux dépens des principes de la vérité et de la justice, ou qui est si indifférent à la valeur de ces principes au point de ne pas étudier pour les discerner afin de les défendre, n’est pas un soldat de la croix fidèle et vainqueur. « Jamais ne crois la victoire remportée, ni une fois rassuré ne t’assied ; ton dur labeur n’étant pas terminé, ta couronne tu n’as pas encore gagnée. »
Jésus a dit : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi. » (Matthieu 10 : 34-38). « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas (c’est-à-dire : et ne M’aime pas plus que — Voir note bas de page dans le Diaglott) son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. … Quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple … Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ! » – Luc 14 : 26, 33, 35.
Oh, combien il est nécessaire d’entendre le message de la foi pour gagner la victoire de la foi – cette victoire qui rend tout autre amour subordonné à l’amour de Dieu, qui fait que tout autre intérêt se plie aux intérêts de sa grande œuvre, et qui sacrifie allègrement tout autre intérêt aux intérêts qui ont pour centre Christ et son royaume à venir. L’oreille de la foi doit s’accorder aux notes harmonieuses de la vérité divine si l’âme veut percevoir son inspiration bénie ; et l’œil de la foi doit discerner la symétrie (ou l’aspect harmonieux) de la vérité et la beauté de la sainteté, si l’âme veut être remplie d’un zèle ardent pour Dieu, pour sa vérité et sa justice.
Mais laissons l’âme être ainsi inspirée d’un amour profond et durable pour l’harmonie de la vérité et la beauté de la sainteté, et remplie d’une sainte ferveur pour Dieu, alors tout le reste sera secondaire, et nous serons victorieux par la foi dans chaque confrontation avec l’ennemi. L’âme séjournant ainsi auprès de Dieu peut toujours chanter avec confiance :
« Si, sur une mer d’huile, je vogue calmement,
O Dieu, vers Toi, mon cœur tranquille trouvera le bon vent.
Mais si la vague écume, retardant mon transport,
Bénis soient l’ouragan, la brume qui m’attirent au port. »
(Cantique 206).
WT1896 p1943