LE FILS PERDU

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« Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. » – Matthieu 9 : 13

Au chapitre 15 de l’évangile de Luc, le Seigneur, dans trois paraboles, parle de la joie de retrouver ce qui était perdu. Dans la première parabole, il est question d’une « brebis perdue », dans la deuxième d’une « drachme perdue » et dans la troisième du « fils perdu ». Toutes les trois décrivent la joie de retrouver ce qui était perdu.

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. » – Luc 15 : 6.

Ces trois paraboles donnèrent une raison de plus aux pharisiens et aux scribes d’être en conflit avec le Seigneur. Ils se tenaient à la lettre de la loi et ne pouvaient pas se réjouir quand Jésus guérissait des malades le jour du sabbat ou lorsqu’Il fréquentait les publicains et les pécheurs. Parce qu’ils suivaient la loi à la lettre et qu’ils observaient la tradition orale, ils se considéraient comme seuls justes, et tous les autres comme des pécheurs.

L’évangéliste Matthieu rapporte au chapitre 9 versets 11 à 13, que les pharisiens posèrent franchement la question aux disciples de Jésus : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ? » Jésus, entendant cela, répondit : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Le Seigneur est venu dans le monde pour appeler les pécheurs, pour chercher ceux qui sont perdus. C’est pourquoi, le « bon berger » laisse ses quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert, et va chercher la « brebis perdue », jusqu’à ce qu’il la retrouve. Il la retrouve avec une grande joie qu’il ne peut pas contenir. Il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. » – Luc 15 : 6.

Jésus apporte une conclusion spirituelle à cette parabole : « Je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » – Luc 15 : 7.

Dans la parabole de la drachme perdue en Luc 15 : 10, Jésus affirme : « De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »

Pour ressentir de la joie lorsqu’un pécheur se repent, il faut d’abord se préoccuper de sa guérison ou de son retour à Dieu. Les pharisiens et les scribes n’avaient aucune sympathie pour le « petit » (à leurs yeux) peuple, et évitaient ceux qu’ils désignaient avec dédain comme publicains ou pécheurs. Ils ne comprenaient pas que Jésus manifestait autant de compassion pour les faibles, les malades et les misérables, pour les « brebis perdues de la maison d’Israël » – Matthieu 10 : 6.

Les scribes et les pharisiens s’opposaient au Seigneur, parce qu’Il guérissait des malades le jour du sabbat. Ils ne comprenaient pas qu’Il avantageait toujours les malheureux. Il leur enseignait pourtant que « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. » – Marc 2 : 27.

Dans la troisième parabole, celle « du fils perdu », Jésus montre aux pharisiens et aux scribes combien le comportement du fils aîné est déplacé et sans pitié envers son jeune frère et son père.

Relisons d’abord le texte de cette parabole en Luc 15 : 11-32.

« Il dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.

Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.

Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.

Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires.

Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.

Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.

Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit : Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras.

Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d’entrer. Mais il répondit à son père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras !

Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ; mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. »

Il est intéressant de noter l’intitulé de cette parabole dans la traduction [allemande] de Hermann Menge. Il écrit : « La parabole du fils perdu (ou plutôt des deux fils perdus) ».

Perdus en Adam

Il n’est pas difficile de comprendre ce que signifie cet additif de H. Menge. Il a certainement pensé que comme descendants d’Adam nous sommes tous perdus, et que Jésus est venu sur terre pour chercher ce qui était perdu. Après la chute dans le péché, tous les descendants d’Adam furent perdus, y compris le peuple d’Israël, que ce soit la « fidèle » classe des pharisiens (symbolisée par le fils aîné) ou le reste du peuple représenté dans la parabole par le jeune fils qui a dilapidé son héritage.

On peut donner un sens plus large à cette idée, car, quand Jésus prononça cette parabole, Il n’était allé que vers « les brebis perdues de la maison d’Israël ». En Jean 10 : 16, il est question d’autres « brebis perdues » qui ne sont pas de la maison d’Israël. Le Seigneur dit : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène. » Ces « autres brebis », qui représentent toute l’humanité, étaient aussi des « brebis perdues » que « le bon berger » devait ramener ou racheter.

Pharisiens, pécheurs et publicains

Le jeune fils, qui apparaît le premier dans la parabole, représente le peuple ordinaire, la « foule », que les pharisiens et les dirigeants traitaient dédaigneusement, en disant qu’il ne connaissait pas la loi et était maudit (Jean 7 : 49). « Publicains et pécheurs » était une autre dénomination méprisante pour la foule, les deux mots ayant la même signification.

En Israël, les percepteurs d’impôts étaient mal vus parce qu’ils s’enrichissaient en prélevant des impôts supplémentaires, qu’ils représentaient les Romains honnis, et qu’ils travaillaient pour eux. Pour ces raisons, les pharisiens et les scribes les rejetaient aussi.

Le Seigneur, dans une autre parabole (Luc 18 : 9-14), compare la classe des pharisiens aux publicains et montre le comportement de chacun devant le Père céleste. L’un comme l’autre est en définitive un pécheur. C’est donc sans importance de considérer lequel des deux est le plus condamnable, car chacun a besoin du pardon de ses péchés par la grâce de Dieu. Le publicain reconnaît qu’il est pécheur et qu’il a besoin de la grâce et du pardon divin, et il prie plein d’humilité pour le pardon, disant : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. » – Luc 18 : 13.

Il y avait réellement une différence dans la manière de vivre du pharisien, et il était certainement exact que le peuple décrit comme « publicains et pécheurs » était moralement plus dégradé que lui. Il est exact que parmi la population, le vol, l’injustice et les adultères avaient cours. Pourtant, cela ne donnait pas le droit aux pharisiens, aux scribes et aux dirigeants de regarder leurs concitoyens avec mépris, car eux non plus n’étaient pas sans péchés et ils n’avaient aucun mérite à ne pas être tombés aussi bas. Ils n’avaient donc aucune raison d’être arrogants et de prier : « O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain. » – Luc 18 : 11.

Le premier pas vers la repentance, c’est de reconnaître que nous sommes pécheurs et que nous ne pouvons satisfaire la justice divine. Les « publicains et les pécheurs » ressentaient leur humiliation et ainsi, ils étaient ouverts à l’invitation du Seigneur : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Matthieu 11 : 28). Ils reconnaissaient être pécheurs, et accueillaient avec joie la miséricorde de Dieu en la personne de Jésus.

Le pharisien, représentait l’autorité religieuse – il était assis sur la chaire de Moïse – et se considérait comme pur devant Dieu ; il se glorifiait même de ce qu’il avait sacrifié. De son noble point de vue, il n’avait aucune raison pour demander le pardon, et il regardait le pécheur avec mépris.

L’intention de changer

Le « fils perdu », qui représente le publicain et le pécheur, après avoir dilapidé son bien en mauvaise compagnie, se trouva en grandes difficultés. Il finit dans un pays lointain distant de sa patrie comme gardien de pourceaux. Il se nourrissait des restes de carouges que laissaient les pourceaux. Un dicton rabbinique dit bien : « Quand le Juif est contraint de manger des caroubes, il fait pénitence. »

Souvent, quand l’homme va bien, il ne se préoccupe pas de son Créateur. Mais quand les difficultés s’accumulent, que les coups du sort s’acharnent, quand l’avenir paraît sombre et bouché, l’homme devient fragile et se demande quel est le sens de sa vie. Tel est le cas ici.

Le jeune fils se souvint qu’il était à l’aise dans la maison de son père et des nombreuses bénédictions dont il jouissait. Cela lui ouvrit les yeux sur ce qui avait une valeur durable. Il se rendit compte qu’il avait profondément déçu son père, quand il avait quitté la maison, qu’il a mésestimé son bien et gaspillé son héritage dans un pays étranger. Peut-on se présenter en tant que fils devant un père qu’on a tellement déçu. Certainement pas !

Pourtant il dit : « Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. » – Luc 15 : 18, 19.

Il avait fait l’expérience du « monde » qui ne lui avait accordé aucune pitié, seulement du mépris. Le « monde » aime les forts qui réussissent ; il dédaigne les faibles, les « bons à rien ». Il n’y a pas de pitié à en attendre. Mais il y avait encore le père, sur la miséricorde duquel le « fils perdu » faisait reposer tous ses espoirs. Il s’est profondément humilié : « traite-moi comme l’un de tes mercenaires ». En Israël, les mercenaires ou les ouvriers salariés, au contraire des serviteurs, ne faisaient pas partie de la famille. Le fils perdu ne s’attendait plus à faire partie de la famille, même en tant que serviteur.

Après avoir étourdiment dilapidé tout son héritage – tout ce à quoi il avait droit – il ne pouvait plus rien demander à son père. Tout ce qu’il pouvait encore faire, c’était d’espérer que son père lui accorde sa grâce et sa miséricorde. Et cet espoir ne fut pas déçu.

L’incroyable amour et la pitié que le père éprouvait pour son « fils perdu » s’exprime dans le fait qu’il le reconnut de loin. « Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. » – Luc 15 : 20.

Nous avons compris sans tarder que notre Seigneur parle ici du Père céleste qui montre son amour parfait en pardonnant les péchés. Le Père reconnaît de loin le pécheur qui désire se repentir et Il est prêt à lui tendre la main.

La grâce et la miséricorde divines

Le Père nous témoigne sa grâce et sa miséricorde. Étant pécheurs, nous ne pouvons pas nous approcher de Lui. Le péché nous a éloignés de la famille divine. De nous-mêmes, nous ne pouvons pas modifier cette situation. Mais Dieu vit « de loin », avant la fondation du monde, à quoi la désobéissance du premier couple humain aboutirait. Et parce qu’Il était « ému de compassion », parce qu’Il aimait encore son « fils perdu » Adam, Il pourvut au sacrifice de réconciliation.

Combien tout cela est en opposition avec l’image que se fait l’homme en général de Dieu, image répandue par les soi-disant hautes autorités spirituelles : un Dieu terrible qui torture les hommes pécheurs dans un feu éternel. Un juge qui détermine arbitrairement celui qui doit supporter les tourments éternels et celui qui mérite la gloire céleste. Il est bien plus agréable et rassurant de savoir que le Père céleste est « ému » envers le pécheur, de même que notre Seigneur était ému en voyant les hommes malades du péché, qui, cherchant de l’aide, se tournaient vers Lui : « Jésus, aie pitié de moi ! » – Marc 10 : 47.

En Jean 3 : 16 nous trouvons ces paroles connues : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Comme le père s’avance vers le « fils perdu », de même le Père céleste se tourne vers les pécheurs. À son cher Fils, Il a confié la mission de délivrer l’humanité et de la réconcilier avec Lui ; et celle d’intervenir en faveur d’Adam et de prendre le châtiment – la mort – sur Lui.

Moïse apprit que le Créateur pardonnait les péchés de ses créatures humaines, lorsque l’Éternel proclama : « L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent. » – Exode 34 : 6, 7.

L’amour, la grâce et la miséricorde sont des éléments du merveilleux caractère de notre Père céleste. Il est riche en compassion, en patience, et Il est prêt à pardonner les péchés, si le pécheur regrette et prie de tout cœur pour son pardon.

David, qui avait gravement péché, pria Dieu de lui pardonner dans les Psaumes ; il fait allusion à la miséricorde et au pardon des péchés, comme cela a été révélé à Moïse dans son Saint Nom : « C’est à cause de ton nom, ô Éternel ! Que tu pardonneras mon iniquité, car elle est grande. » – Psaume 25 : 11 ; (voir aussi Psaumes 79 : 9 ; 109 : 21 et 143 : 11).

Notre grand Dieu est miséricordieux, riche en grâce et pardonne à tous ceux qui regrettent leurs péchés et désirent se tourner vers Lui. Il est près de ceux qui ont « le cœur brisé ».

L’amour bienveillant du Père

En parlant de notre consécration, nous disons que « Dieu nous a attirés à Lui ». Disons que la première impulsion ne vient pas de nous, mais que le Père céleste est venu à notre rencontre, alors que nous étions encore pécheurs. Toute sa richesse en grâce se manifeste dans la vocation et l’élection de l’Église. C’est par sa grâce, qu’Il nous appelle à cette gloire extraordinaire. C’est par sa grâce que nous sommes justifiés par la foi. C’est par sa grâce que le Père nous a choisis parmi les nations. Et c’est par sa grâce que nous avons en Christ un porte-parole auprès du Très-Haut.

La grâce signifie un bien immérité, auquel on n’a pas droit. Le Père céleste est venu à notre rencontre, comme le père dans notre parabole est venu à la rencontre de son « fils perdu ». Il le prend dans ses bras et l’embrasse en guise de réconciliation. Lorsque le jeune fils prie son père de lui pardonner et s’humilie : « Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils », le père ordonne à ses serviteurs d’apporter la plus belle robe, de l’en revêtir, de lui passer un anneau au doigt et de préparer une grande fête : « … Réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. » – Luc 15 : 23, 24.

La plus belle robe

Dans la « robe », que le père offre au fils, nous reconnaissons la « robe de justice de Christ » qui couvre nos péchés. Nous remarquons que les serviteurs devaient revêtir le fils de la « plus belle robe » avant qu’il entre dans la maison du père. Il en est de même pour nous, comme pour toute l’humanité, il nous faut d’abord une justification avant de pouvoir revenir dans la famille divine. Pour l’humanité justifiée, ce sera le cas à la fin des mille ans de rétablissement.

Nous lisons en Esaïe 61 : 10 : « Je me réjouirai avec joie en l’Éternel, mon âme s’égayera en mon Dieu ; car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert de la robe de la justice. » (Darby).

Cette « robe de la justice » couvre toutes les imperfections de notre nature déchue et nous est donnée gratuitement. Pour le Père, nous ne sommes acceptables qui si nous sommes couverts de cette « robe ». Paul dit en Romains 3 : 23, 24 : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. »

L’anneau aussi, que le père ordonne à ses serviteurs de passer au doigt de son fils retrouvé, a une signification symbolique. C’est le signe de l’amour perpétuel du père pour son fils qui était perdu. L’amour parfait de notre Père céleste est permanent et éternellement disponible, de même que l’anneau n’a ni commencement, ni fin. « Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » – Romains 5 : 8.

Le manque d’amour du fils aîné

Lorsque le père organisa une fête pour manifester sa joie de revoir son « fils perdu » en bonne santé, le fils aîné apprit le retour de son frère. Mais il ne put pas s’en réjouir, parce que des sentiments d’envie et de jalousie l’envahissaient. Il était en colère et ne voulait pas entrer dans la maison pour saluer son frère.

L’image, que Jésus donne des pharisiens représentés par le fils aîné dans la parabole, nous montre leur véritable attitude envers leur Père dans les cieux. Ils se plaignaient, étaient déçus, offensés, hypocrites et furieux, à cause de la conversion des « publicains » et des « pécheurs ». Ils étaient vraiment furieux à cause de la miséricorde et de l’amour que le Père céleste témoignait à ces « fils perdus » de la maison d’Israël. « … ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? » – Matthieu 20 : 15.

L’attitude des pharisiens nous rappelle Jonas, qui se plaignait et s’irritait contre la miséricorde de Dieu envers le peuple de Ninive qui avait péché et s’était repenti, se couvrant de sacs et de cendre. Les pharisiens, les scribes et les sacrificateurs avaient une position avantageuse comme enseignants du peuple, ils avaient l’occasion de satisfaire son intérêt pour la parole divine, et de montrer aux pécheurs la grâce, le pardon et la miséricorde de Dieu. Au lieu de cela, ils jalousaient le Seigneur, lorsqu’Il s’occupait, bouleversé et bienveillant, de ces gens. Ils montraient ainsi qu’il leur manquait quelque chose de très important : l’esprit d’amour, de pardon et de miséricorde.

Il manquait aux scribes et aux pharisiens la juste attitude de cœur, celle qui les « bouleverserait » en voyant le peuple, leurs frères, dans cette misérable situation – loin de Dieu. Finalement, ils n’étaient pas propres à l’œuvre de rétablissement, ni à ramener l’humanité à Dieu, tâche que conduira l’Église à leur place pendant le Millénium.

Jésus critiquait les pharisiens, les qualifiant d’hypocrites et de « conducteurs aveugles ». En effet, ils étaient réellement aveugles dans leur mission. Car ils étaient chargés d’exercer la miséricorde divine, de s’efforcer avec zèle à exhorter le peuple pécheur à se repentir et à revenir à Dieu. Par leur attitude fausse, ils faisaient obstacle à tous ceux qui soupiraient après le royaume de Dieu ; ils ne laissaient pas entrer ceux qui voulaient y entrer (Voir Matthieu 23 : 13). Dans la parabole des noces, ils sont désignés comme les premiers invités qui dédaignèrent l’invitation, et de cette manière insultèrent l’hôte – Matthieu 22 : 2-10.

À leur place, furent conviés au repas de noce, les croyants des nations. Nous, qui nous sommes consacrés, nous sommes entrés à leur place. Nous avons repris la mission que les pharisiens et les scribes n’ont pas su remplir : faire connaître l’amour et la miséricorde que Dieu manifeste aux pécheurs en pardonnant leurs péchés en Christ.

L’appel à la charité

En tant que disciples et messagers du Seigneur, nous sommes appelés à nous comporter avec nos frères, nos sœurs et nos semblables, comme le Seigneur le ferait. Les Saintes Écritures nous disent que notre Sauveur éprouvait de la compassion pour tous les humains : pour les malades, les faibles, pour les personnes séduites et tourmentées par l’adversaire. Il ne nous est pas toujours naturel de manifester de la compassion et de la pitié pour les faibles. C’est pourquoi nous sommes à l’école de Christ pour apprendre de notre noble modèle. Notre Seigneur nous a appris que nous n’obtiendrons miséricorde que si nous exerçons la miséricorde envers les autres. « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! » – Matthieu 5 : 7.

N’oublions pas que nous sommes préparés ici-bas à une mission qui demandera beaucoup de pitié et d’indulgence, lorsque nous serons associés au Seigneur pour travailler au rétablissement de l’homme dégradé par le péché. Si nous voulons remplir cette honorable mission, il nous faut développer une compassion sincère pour l’humanité tourmentée et pour chaque pécheur. Jésus avait une grande compassion pour les pécheurs, tout comme son Père. C’est ce qu’Il attend de nous, ses fils justifiés, comme l’exprime le Seigneur en Luc 6 : 36 : « Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. » Nous trouverons partout l’occasion d’exercer cette vertu. Si nous manquons cette grâce qui nous est accordée, si nous ne faisons pas l’effort de développer cet important trait de caractère et si nous restons insensibles envers notre prochain, il semblerait que nous ne sommes pas propres au travail du royaume.

La parabole se termine par cette constatation : « Mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé. »

Soyons toujours de ceux qui se réjouissent de la vérité, du fait que nous avons au-dessus de nous un Dieu d’amour et miséricordieux, qui ramènera à la vie par Christ l’humanité perdue en Adam.

TA – Juillet-Aout 1998

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