« Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez. » – Romains 8 : 13.
Ces paroles, adressées par l’Apôtre aux Chrétiens consacrés vivant à Rome, s’appliquent également aux Chrétiens vivant tout au long de cet âge. Les termes sont les mêmes tout au long de la dispensation Évangélique. Ils n’ont pas changé, et ne changeront pas. L’appel est de devenir des soldats du Seigneur Jésus Christ, sous la bannière de la croix, et d’avoir des épreuves et des difficultés dans la vie présente et la récompense qui suivra. L’accord de notre consécration est que nous ferons un complet abandon de nous-mêmes en tant qu’êtres humains, que nous renoncerons à nos droits et privilèges terrestres, pour autant que nous en avons le contrôle. Il inclut encore plus que cela. Il comprend la renonciation à nos espérances en tant que membres du monde des humains.
La disposition de Dieu pour le monde est qu’ils seront guéris du péché et ramenés à la pleine perfection humaine perdue par la désobéissance d’Adam. Nous qui acceptons l’offre de cette dispensation Évangélique, nous abandonnons tous ces privilèges de rétablissement que la mort de Jésus nous a donnés. Nous les abandonnons pour l’espérance qui est accordée à l’église, non pas l’espérance de la perfection humaine, mais l’espérance d’être jugés dignes d’atteindre, auprès du Maître, la gloire, l’honneur et l’immortalité – la nature divine.
Ce ne sont là que des espérances, des perspectives. Nous ne voyons pas les choses glorieuses elles-mêmes. Nous n’avons que la Parole de Dieu en ce qui les concerne. Nous abandonnons l’espérance terrestre pour l’espérance céleste. Ces êtres engendrés du saint Esprit sont appelés de nouvelles créatures. Et ces nouvelles créatures doivent vivre, non pas selon la chair, mais selon l’Esprit. C’est-à-dire qu’elles ne doivent pas obéir aux commandements de la chair, mais à ceux du saint Esprit de Dieu.
MOYENS POUR CROÎTRE SPİRİTUELLEMENT
Ce saint Esprit auquel ils doivent obéir, ils le reçoivent de plusieurs façons. Tout d’abord, ils le reçoivent lors de l’engendrement, et c’est une influence directe de Dieu. Cette créature spirituelle embryonnaire doit croître en grâce, en connaissance et en amour – grandir en Christ et se développer pleinement dans le Corps de Christ. Et cette nouvelle créature doit se nourrir de la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas seulement d’utiliser la Parole de Dieu, mais aussi d’aller vers le Père par la prière et discerner ses providences. Elle peut même apprendre certaines choses par ses échecs et par les disciplines liées à ces échecs.
Ces nouvelles créatures doivent donc démontrer leur loyauté de cœur, leur confiance en Dieu, à tous ces égards. Et si elles le font jusqu’au terme de leur course, elles règneront finalement dans le glorieux royaume du Messie. Et ceux qui recevront la récompense du cohéritage avec le Seigneur, seront ceux qui auront prouvé leur loyauté jusqu’à la mort.
Le grand Capitaine de notre Salut fut le premier à recevoir cette opportunité. Il a été trouvé fidèle. Il a donné sa vie en obéissant à la volonté du Père. Ses expériences furent la coupe que le Père versa pour Lui. A tout moment, le langage de son for intérieur était : « Je prends plaisir à faire Ta volonté, ô Seigneur ! Ta loi est écrite dans mon cœur. » C’est la voie qui doit être suivie par tous ceux qui veulent atteindre le même but que Christ, et être cohéritiers avec Lui dans son royaume.
Un héritier adjoint est un cohéritier, c’est-à-dire une personne qui partage un héritage avec une autre. Le Père a voulu dès le début qu’il y ait, non seulement la tête – Christ – mais aussi l’église, son corps. « Celui qui a préconnu Jésus nous a aussi préconnus par Jésus. » (Romains 8 : 29). L’Apôtre dit qu’en amenant beaucoup de fils à la gloire, il convenait à Dieu de rendre parfait le Capitaine de notre Salut par les souffrances – par les choses qu’Il a souffertes. Et les fils qui veulent être associés à Lui dans ce royaume glorieux doivent aussi souffrir dans les choses par lesquelles ils passent – Hébreux 2 : 10 ; 2 Timothée 2 : 11, 12.
Parmi les épreuves et les difficultés par lesquelles les disciples de notre Seigneur doivent passer, se trouvent les assauts du péché et de Satan, les attraits du monde et les faiblesses de la nature humaine. Le Maître a subi certaines de ces épreuves, mais Il était saint, innocent, sans tache et séparé des pécheurs (Hébreux 7 : 26). Nous ne sommes pas capables de les surmonter complètement, et nous avons donc l’imputation du mérite de Christ pour couvrir nos imperfections involontaires. Jésus n’a pas eu une telle disposition. Nous, qui sommes imparfaits et souillés, nous avons cet arrangement afin d’avoir la possibilité d’atteindre ce but. Chaque imperfection que nous avons est couverte par le mérite de Christ. Nous sommes donc bien engagés dans cette course.
Nous ne devons pas seulement résister au péché, mais nous devons aussi renoncer à nos droits. Nous devons considérer la perte de nos biens avec joie, sachant que nos épreuves, correctement reçues, produisent pour nous au-delà de toute mesure un poids éternel de gloire. Si quelqu’un devait être effrayé par la perte de sa réputation, de sa renommée ou autre, il n’aurait pas le bon état d’esprit et ne serait pas considéré comme un vainqueur.
DEUX CLASSES D’INFIDÈLES
Nous avons décrit les fidèles – ceux qui marchent sur les traces du Rédempteur jusqu’à la fin. Mais il y a deux autres classes. La première classe retourne dans le péché, comme le dit St. Pierre, « comme une truie se vautrant dans le bourbier » (2 Pierre 2 : 22). Aucune disposition n’est prévue à leur égard. Ils ont rompu leur alliance, et l’Apôtre souligne qu’il ne leur reste rien d’autre que « l’obscurité des ténèbres » – Jude 13.
Et puis il y a ceux d’une autre classe, qui ne penseraient pas à retourner vivre de cette manière, comme le pourceau, pour se vautrer dans le péché. Mais ils sont retenus par la crainte de la mort, et sont toute leur vie assujettis à la servitude (Hébreux 2 : 15 – Darby)). Ils craignent cette mort en sacrifice. Ils ne feront pas preuve de suffisamment de foi et de courage. Ils ne seront pas de la classe favorisée, parce qu’ils n’ont pas assez du caractère du Maître. Et pourtant, ils ne sont pas mauvais. Ils sont loyaux de cœur. S’il n’en était pas ainsi, ils retourneraient se vautrer dans le bourbier, comme la classe précitée.
Le Seigneur voit que ceux-ci L’aiment, et que dans des conditions favorables, ils seraient très heureux de vivre pour Lui. Mais ils vivent dans une période d’adversité. Et le Seigneur, dans sa grande compassion, ne les laisse pas tout perdre, mais leur offre un moyen d’y échapper. Il permet donc que des épreuves s’abattent sur eux – c’est la providence de Dieu qui fait cela. Comme le dit l’Apôtre, Il les livre à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. S’ils profitent de leurs expériences, ils pourront faire partie de la classe de la grande multitude et obtenir la nature spirituelle. Mais ils ne seront pas considérés dignes de participer à la plus haute bénédiction, la nature divine.
En principe faire partie de l’une ou l’autre de ces deux classes n’est pas instantané. Toute personne engendrée du saint Esprit ne peut pas mourir subitement de la seconde mort. Il y a une trop grande différence entre le fait d’être engendré de l’esprit et la condition de péché volontaire pour que nous puissions imaginer qu’ils puissent se suivre de près l’un après l’autre. Ce sont des aspects opposés. Il serait impossible de passer d’une condition à l’autre instantanément. Cette classe prospère donc pendant un certain temps, mais au fur et à mesure que les épreuves, les difficultés et les persécutions liées à la vie Chrétienne surviennent, elle tombe graduellement.
LES CAUSES D’ÉCHEC
Ces classes échouent de vivre au niveau requis. Dans les deux cas, il y a une tendance à suivre un chemin intermédiaire – ne pas vivre près du Seigneur et de ses exigences, ni s’éloigner de Lui. Comme le dit l’Apôtre, si nous continuons à vivre selon la chair, si nous adoptons un mode de vie qui fasse plaisir à notre vieille nature, nous pouvons savoir que c’est le chemin spacieux (voir Volume 1 page 242) qui mène à la destruction. Et donc, si nous vivons selon la chair et continuons à vivre ainsi, la fin sera la mort.
Les Écritures nous apprennent que le Seigneur ne permettra pas à ceux qui L’aiment vraiment, qui sont loyaux de cœur et qui ont simplement fait un faux pas, d’avoir part à la seconde mort. L’apôtre Jean dit : « Si quelqu’un [en Christ] a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jean 2 : 1). Qu’il s’approche du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et secours en temps de besoin. Mais tout faux pas aurait tendance à nous éloigner de plus en plus du but. Nous devons toujours presser le pas. La mort de ceux qui vivent selon la chair sera la seconde mort ; car ces nouvelles créatures ont déjà passé la première mort. L’Apôtre dit que nous sommes passés de la mort à la vie.
« Nous », cette classe dont il est question dans le texte, avons reçu notre part du sacrifice de Christ, et ayant reçu notre part, il ne nous resterait plus rien, si nous devions la perdre. Et si l’un d’entre nous faisait un mauvais usage de sa part, toute mort qu’il subirait serait la seconde mort. Il n’y a qu’une seule mort pour la nouvelle créature, car elle ne peut jamais être rachetée. Toutes les dispositions sont prises pour l’aider, mais il n’y a aucune disposition si elle prend position comme pécheur volontaire.
L’Apôtre dit : « Je vous exhorte, frères, … à offrir vos corps comme un sacrifice vivant. » Et c’est ce que font les fidèles : ils sacrifient leur vie. Et c’est à cette condition qu’ils obtiendront la grande récompense de la nature divine !
WT1913 p5269