« L’ÉTERNEL EST AVEC TOI, VAILLANT HEROS ! »

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Bien-aimés frères et sœurs ! Je voudrais partager avec vous quelques réflexions sur un personnage biblique, un des héros de la foi cité par l’apôtre Paul dans son épître aux Hébreux chapitre 11, verset 32. Nous allons parler de Gédéon… et nous allons intituler notre sujet : « L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! »

Pour nous remettre dans le contexte historique, nous allons retourner à l’histoire d’Israël, après la mort de Josué, à la période des Juges. Après la conquête de la terre promise, la nation d’Israël s’éloigna très rapidement de Dieu et commença à servir les idoles et les dieux des nations avoisinantes. Pour punir Israël, Dieu permettait que ces nations païennes les envahissent et pillent leurs biens.

C’était une période très difficile pour les Israélites. Alors, pour leur venir en aide, Dieu leur suscitait des Juges. Nous lisons en Juges 2 : 16-18 (Darby) les explications sur le rôle des Juges : « Et l’Eternel suscita des juges ; et ils les délivrèrent de la main de ceux qui les pillaient. Mais, même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas ; car ils se prostituèrent après d’autres dieux et se prosternèrent devant eux ; ils se détournèrent vite du chemin où leurs pères avaient marché en écoutant les commandements de l’Eternel, ils ne firent pas ainsi. Et quand l’Eternel leur suscitait des juges, l’Éternel était avec le juge, et les délivrait de la main de leurs ennemis pendant tous les jours du juge. »

Après la mort du Juge, ils retournaient à leur idolâtrie, et la punition divine tombait de nouveau sur Israël. Le 6ème chapitre du livre des Juges nous donne un peu plus de détails sur l’occupation de la terre d’Israël par les Madianites qui durait déjà depuis sept ans. Les Israélites étaient obligés de se retirer dans les montagnes, de se cacher dans les cavernes, de dissimuler leur nourriture. Dans un tel contexte difficile, pour répondre à leurs cris, Dieu leur suscita un juge nommé Gédéon. Nous lisons dans le livre des Juges 6 : 11-16 : « Puis vint l’ange de l’Eternel, et il s’assit sous le térébinthe d’Ophra, qui appartenait à Joas, de la famille d’Abiézer. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir, pour le mettre à l’abri de Madian. L’ange de l’Eternel lui apparut, et lui dit : L’Eternel est avec toi, vaillant héros ! Gédéon lui dit : Ah ! Mon seigneur, si l’Eternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L’Eternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Egypte ? Maintenant l’Eternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian ! L’Eternel se tourna vers lui, et dit : Va avec cette force que tu as, et délivre Israël de la main de Madian ; n’est-ce pas moi qui t’envoie ? Gédéon lui dit : Ah ! Mon seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël ? Voici, ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. L’Eternel lui dit : Mais je serai avec toi, et tu battras Madian comme un seul homme. »

Pour commenter ce texte nous devons faire plusieurs remarques. À l’époque, pour battre le blé, on utilisait généralement une aire de battage en bois, et les animaux foulaient aux pieds les épis. Ici Gédéon battait le blé au pressoir – utilisé en principe pour presser les raisins, ce qui suggère qu’il battait en petite quantité et en cachette. C’était certainement pour mettre rapidement le blé en lieu sûr.

L’ange qui lui apparaît, le messager, parle au nom de Dieu, et il est identifié dans les versets suivants comme étant l’Éternel Lui-même. Il lui dit : « L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! » Ces paroles résumaient probablement le courage montré dans le passé par Gédéon et annonçaient sa mission future. Il était un bon guerrier, et il deviendrait un soldat encore plus courageux pour la cause du Seigneur. Surpris, Gédéon met en doute la protection divine pour son peuple. « Si l’Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? » demande-t-il. Il manifeste une bonne connaissance de l’histoire de son peuple. Il évoque la sortie d’Égypte et les nombreux miracles dont son peuple fut l’objet. Il exprime aussi un découragement et des doutes. « Maintenant l’Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian ! »

La réponse de L’Éternel fut très encourageante : Va et délivre ton peuple de la main de Madian ! Ne cherche pas d’excuses et ne doute point ! Tu es suffisamment fort, « Va avec cette force que tu as »! (v14). Ne cherche pas d’autres moyens, ce dont tu disposes est suffisant ! C’est moi, l’Éternel, qui t’envoie ! Même si Gédéon avance encore d’autres arguments qui prouvent plutôt son humilité, l’ordre est clair : Courage ! Avec mon aide tu battras tous les ennemis.

Bien-aimés frères et sœurs ! Dans un premier temps, Gédéon, en tant que libérateur des Israélites de l’oppression de Madian, représente notre Seigneur Jésus, le Grand Libérateur de l’humanité de l’oppression du péché et de la mort. Mais dans un second temps, Gédéon représente chacun d’entre nous, appelé par Dieu à servir sa cause. Même si nous nous sentons parfois faibles et petits, de condition modeste, Dieu a remarqué en nous un talent, une force suffisante pour nous utiliser à son service.

« Qu’y a-t-il dans ta main ? » (Exode 4 : 2) fut la question posée à Moïse dans une situation similaire, et cela doit nous servir d’exemple et d’encouragement. Nous avons suffisamment de moyens pour combattre nos ennemis : la chair, le monde et Satan – représentés par les Madianites et les Ammonites. « Je puis tout par celui qui me fortifie », déclare l’apôtre Paul en Philippiens 4 : 13. C’est avant tout une question de foi en Dieu, et non pas de perception de nos propres moyens, de notre propre force.

À la suite de cette conversation Gédéon offrit des sacrifices à Dieu, qui furent acceptés et consumés. En mémoire de cette rencontre avec l’ange de Dieu, Gédéon construisit un autel qu’il nomma Yahvé-Shalom ce qui signifie ‘Dieu donne la paix’, ou ‘Dieu est paix’.

La suite de son histoire est semblable à nos épreuves de fidélité. Après notre appel par Dieu, nous devons nous débarrasser de nos idoles héritées de notre passé. Cela correspond à notre sortie de « Babylone ». Toutes les fausses croyances, mauvaises habitudes idolâtres doivent être rejetées. Même les enfants de parents consacrés, avant leur baptême, doivent prendre aussi cette décision importante et personnelle – sortir de Babylone. La sortie de Babylone c’est la décision d’adorer Dieu en esprit et en vérité (Jean 4 : 23). Elle comporte non seulement le rejet des fausses doctrines mais aussi le rejet de l’esprit de ce monde et de ses attraits.

Dans l’histoire de Gédéon, Dieu lui demande de détruire les idoles de la maison de son père. Par crainte de représailles, de nuit, Gédéon avec ses dix serviteurs va détruire l’autel de Baal et le pieu sacré. Le chiffre dix mentionné dans cette épreuve nous suggère bien nos capacités humaines. Nous devons nous débarrasser de nos « idoles » avec notre force et nos capacités humaines. Le rejet et la destruction de nos croyances, des idoles du passé, provoquent souvent l’incompréhension et la haine de l’entourage. À celui qui abandonne les vieilles croyances, les gens donnent souvent un autre nom, souvent à consonance péjorative : hérétique, dissident, impie, apostat… De la même manière, Gédéon fut menacé de mort par les habitants de sa ville et son nom fut changé en Jerubbaal [Que Baal plaide] – (ou combatte) contre lui – Juges 6 : 32.

Nous lisons en Juges 6 : 34 que « Gédéon fut revêtu de l’esprit de l’Éternel ; il sonna de la trompette, et Abiézer fut convoqué pour marcher à sa suite ». Que peut signifier que les fils d’Abiézer, les frères de Gédéon, furent appelés les premiers auprès de lui ?

Quand notre Seigneur fut baptisé par Jean-Baptiste dans le Jourdain, Il fut engendré du Saint Esprit et commença sa mission tout d’abord envers ses frères de la nation d’Israël. Il commença à prêcher la bonne nouvelle du Royaume et la libération future du péché et de la mort. Il réunit les disciples autour de Lui et choisit les apôtres.

Gédéon aussi n’a pas commencé la libération du pays avant de ressentir sur lui la force de l’Esprit de Dieu. Il sonna alors de la trompette pour rassembler ses frères et se préparer au combat. Le groupe de combattants réuni premièrement auprès de Gédéon peut représenter les apôtres et les premiers disciples qui ont accompagné Jésus lors de sa mission terrestre ; des membres de sa propre famille, la nation juive. Les autres combattants devaient les rejoindre rapidement. Nous aussi après notre baptême nous avons cherché la compagnie de nos frères, cherché l’abri et l’encouragement dans nos assemblées.

Un enfant de Dieu, après son baptême, a parfois besoin de s’assurer que le chemin choisi est vraiment béni et approuvé par Dieu. Suis-je vraiment un instrument de Dieu ? Gédéon a ressenti le même besoin, il posa à Dieu cette même question.

Nous lisons en Juges 6 : 36-40 : « Gédéon dit à Dieu : Si tu veux délivrer Israël par ma main, comme tu l’as dit, voici, je vais mettre une toison de laine dans l’aire ; si la toison seule se couvre de rosée et que tout le terrain reste sec, je connaîtrai que tu délivreras Israël par ma main, comme tu l’as dit. Et il arriva ainsi. Le jour suivant, il se leva de bon matin, pressa la toison, et en fit sortir la rosée, qui donna de l’eau plein une coupe. Gédéon dit à Dieu : Que ta colère ne s’enflamme point contre moi, et je ne parlerai plus que cette fois : Je voudrais seulement faire encore une épreuve avec la toison : que la toison seule reste sèche, et que tout le terrain se couvre de rosée. Et Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche, et tout le terrain se couvrit de rosée. »

Voilà l’épreuve de la toison. La toison, c’est la laine, la fourrure des moutons. Dans la Bible, dans les Psaumes (23 :1 ; 79 :13 ; 80 : 2), Dieu est présenté comme le Berger du peuple d’Israël. Par conséquent, dans cette image la toison peut représenter aussi les bénédictions de la nation d’Israël. Dans le premier cas, la toison fut pleine de rosée, et la terre aux alentours resta sèche. Cela représente une période de temps où les nations païennes sont restées loin de Dieu, « au sec ». À cette époque, seule la nation Juive, grâce à son alliance avec Dieu, était en communion avec Lui et profitait de la rosée de bénédictions.

Selon les conditions de la loi Mosaïque, Dieu s’engageait à les bénir tant qu’ils respectaient la loi. Ils bénéficiaient de la rosée du ciel. C’était une période de grâce pour cette nation. Gédéon en pressa une coupe pleine, ce qui représente une grande abondance de bénédictions !

Trois ans et demi après la mort de notre Seigneur, cette grâce fut retirée à la nation juive et elle fut accordée aux païens. À partir du baptême de Corneille – le premier païen consacré, les autres païens purent entrer sous l’alliance Abrahamique et bénéficier de ses promesses. Cette période de temps, qui dure encore, et durera tant que le dernier membre du Petit Troupeau n’aura pas été pris de ce côté-ci du voile, est représentée par la toison sèche et la terre mouillée. La nation Juive a été privée de bénédictions divines et la toison reste encore sèche durant la nuit de l’Âge de l’Évangile.

Grâce à cette terre couverte de rosée, nous aussi, nous pouvons nous adresser directement à notre Père céleste et l’appeler ‘Abba’. Pour des Gédéons potentiels que nous sommes aujourd’hui, nous avons le privilège d’observer et de comprendre de nombreuses leçons et images que Dieu nous donne au travers de sa nation choisie. Comme pour Gédéon à l’époque, cela doit nous apporter un encouragement et la confirmation que nous avons choisi un bon combat.

Puis, pour Gédéon, arrive maintenant le moment difficile de la sélection de ses soldats. Pendant des années les Madianites étaient venus piller la terre d’Israël sans le concours de l’armée. Informés du soulèvement des Israélites, ils viennent à présent avec une grande force militaire.

Gédéon se trouvait sur un lieu élevé et pouvait contempler le camp de l’ennemi, en bas, dans la vallée. (Juges 7 : 1). En Juges 7 : 12 nous avons la description de ses ennemis : « Madian, Amalek, et tous les fils de l’Orient, étaient répandus dans la vallée comme une multitude de sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables comme le sable qui est sur le bord de la mer ».

Le verset 10 du chapitre 8 du livre des Juges nous donne le chiffre impressionnant de 135 000 soldats ennemis. Gédéon, comme un bon général, fut certainement préoccupé par le nombre de soldats dans le camp adverse. Il se réjouissait que la mobilisation générale en Israël avait réuni autour de lui 32 000 soldats. Malgré tout, le rapport de force lui était largement défavorable : 1 pour 4. Quelle dut être sa surprise, quand Dieu lui déclara que ses soldats étaient trop nombreux !

En Juges 7 : 2, nous lisons : « Alors Yahvé dit à Gédéon : Le peuple qui est avec toi est trop nombreux pour que je livre Madiân entre ses mains ; Israël pourrait en tirer gloire à mes dépens, et dire : “C’est ma propre main qui m’a délivré !” » (Bible de Jérusalem).

La gloire de cette future victoire devait revenir à l’Éternel et non à l’armée d’Israël. Nous lisons ensuite au verset 3 : « Publie donc ceci aux oreilles du peuple : Que celui qui est craintif et qui a peur s’en retourne et s’éloigne de la montagne de Galaad. Vingt-deux mille hommes parmi le peuple s’en retournèrent, et il en resta dix mille. » (Version Segond).

Ces événements eurent lieu non loin d’une petite source nommée Harod, ou En-Harod, dont le nom signifie « source du tremblement de peur » (réf. Strong #5878). Ceci peut s’accorder avec le retrait de ce grand nombre de soldats craintifs.

Et voilà son armée réduite à un tiers ! Il ne reste seulement que 10 000 soldats ! La foi de Gédéon est mise à rude épreuve. Maintenant le rapport de force est encore plus défavorable : 1 pour 13,5. Lisons les versets 4 à 6 : « L’Éternel dit à Gédéon : Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre vers l’eau, et là je t’en ferai le triage ; celui dont je te dirai : Que celui-ci aille avec toi, ira avec toi ; et celui dont je te dirai : Que celui-ci n’aille pas avec toi, n’ira pas avec toi. Gédéon fit descendre le peuple vers l’eau, et l’Éternel dit à Gédéon : Tous ceux qui laperont l’eau avec la langue comme lape le chien, tu les sépareras de tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l’eau en la portant à la bouche avec leur main furent au nombre de trois cents hommes, et tout le reste du peuple se mit à genoux pour boire. »

Maintenant c’est Dieu Lui-même qui fait la sélection, c’est Lui qui fixe les règles ! La bonne façon de boire l’eau, c’est de la porter avec la main à la bouche. Celui qui va s’agenouiller pour boire directement dans le ruisseau est éliminé. L’homme qui porte l’eau à la bouche avec sa main est plus prudent. Il voit la pureté de l’eau consommée, et en même temps il peut rester sur ses gardes, il peut observer les alentours et détecter rapidement un danger. L’homme qui s’agenouille est obligé d’enlever une partie de son armure, il ne contrôle plus suffisamment ni la qualité de l’eau ni les alentours. Il reste très vulnérable lorsqu’il se penche au-dessus du ruisseau.

Dans cette image, comme souvent dans la Bible, l’eau représente la vérité. Ces deux groupes de l’armée de Gédéon représentent deux classes qui aiment et qui absorbent la vérité. Cependant, l’une de ces classes est plus prudente, plus prévoyante et mieux disposée à contrôler et écarter les impuretés éventuelles de l’eau absorbée.

Sur 10 000 hommes seulement 300 furent sélectionnés comme aptes à combattre avec Gédéon. Les autres furent écartés et renvoyés dans leurs tentes. Ces 300 hommes sélectionnés par Dieu avaient des qualités exceptionnelles. Ils furent jugés dignes de combattre contre l’envahisseur.

« Et l’Éternel dit à Gédéon : C’est par les trois cents hommes qui ont lapé, que je vous sauverai et que je livrerai Madian entre tes mains. Que tout le reste du peuple s’en aille chacun chez soi. » (Verset 7).

Avant le combat décisif, pour le fortifier, Dieu donna un encouragement spécifique à Gédéon : Si tu as peur de combattre, va d’abord avec ton serviteur dans le camp de l’ennemi et écoute ce qui se dit là-bas. Lorsque Gédéon arriva, un soldat ennemi racontait un songe à son camarade.

« Il disait : J’ai eu un songe ; et voici, un gâteau de pain d’orge roulait dans le camp de Madian ; il est venu heurter jusqu’à la tente, et elle est tombée ; il l’a retournée sens dessus dessous, et elle a été renversée. Son camarade répondit, et dit : Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de Joas, homme d’Israël ; Dieu a livré entre ses mains Madian et tout le camp. » – Juges 7 : 13, 14.

Bizarre… Un pain d’orge doit renverser les tentes de l’ennemi ! La nourriture, un élément noble et positif, doit renverser et bouleverser le campement du mal !

L’orge est la première céréale qui arrive à maturité en Palestine, avant le blé ou le seigle. Ce pain d’orge qui roulait sur les Madianites, peut nous représenter notre Seigneur avec l’Église, qui comme « prémices » renverseront les tentes de Madian – le campement des soldats de Satan. L’Église complète deviendra le pain nourrissant pour tous les affamés de la justice et de la paix. Ce songe du soldat madianite confirme la peur et l’incertitude qui règnent actuellement dans le monde. Inconsciemment, les gens se rendent compte que seul le Royaume de Dieu peut apporter une solution et mettre fin à tous leurs problèmes. Ce songe représente la défaite de ce monde vu par les yeux des perdants.

« Lorsque Gédéon eut entendu le récit du songe et son explication, il se prosterna, revint au camp d’Israël, et dit : Levez-vous, car l’Éternel a livré entre vos mains le camp de Madian. » – Juges 7 : 15.

Fortifié par cette visite nocturne dans le camp de l’ennemi, Gédéon se prosterna, rendit gloire à Dieu, et mobilisa ses soldats pour attaquer l’ennemi. Ses trois cents soldats furent divisés en trois unités qui encerclèrent l’ennemi. En plus des armes traditionnelles – leurs épées, ils prirent des cruches, des flambeaux et des trompettes. Ajoutons encore, qu’au départ, les flambeaux furent cachés dans les cruches. Voilà une curieuse armée qui se prépare au combat !

« Les trois corps sonnèrent de la trompette, et brisèrent les cruches ; ils saisirent de la main gauche les flambeaux et de la main droite les trompettes pour sonner, et ils s’écrièrent : Épée pour l’Éternel et pour Gédéon ! Ils restèrent chacun à sa place autour du camp, et tout le camp se mit à courir, à pousser des cris, et à prendre la fuite. Les trois cents hommes sonnèrent encore de la trompette ; et, dans tout le camp, l’Éternel leur fit tourner l’épée les uns contre les autres. » (Juges 7 : 20-22). Et les Madianites survivants commencèrent à fuir vers le Jourdain.

L’homme droitier tient son arme principale dans la main droite. Dans ce combat c’était la trompette – ou shofar en hébreu, la corne de bélier. Le vacarme des cruches brisées, le bruit étourdissant des trompettes, les torches agitées et les cris des soldats de Gédéon, tout cela provoqua la panique et la déroute de l’armée de Madian. Surpris dans leur sommeil, désorientés, les soldats ennemis s’entretuèrent mutuellement ! Les soldats de Gédéon, épaulés par les autres tribus israélites, n’avaient plus qu’à achever le travail. Dans cette bataille cent vingt mille soldats ennemis furent tués !

Cette victoire fut obtenue non pas par la force de l’épée mais par l’intervention divine, comme illustrée dans la parole adressée à Zorobabel écrite en Zacharie 4 : 6 : « L’ange me dit de transmettre cette parole à Zorobabel : voici ce que déclare le Seigneur de l’univers : “Ce n’est pas par la violence ni par tes propres forces que tu accompliras ta tâche, mais c’est grâce à mon Esprit.” » (Bible en français courant).

L’Esprit de Dieu est représenté dans ce combat par la lumière de la torche qui brille… une fois la cruche brisée. Le fait de briser les cruches d’argile par l’armée de Gédéon représente la volonté de ceux qui forment le peuple de Dieu à offrir leurs corps en sacrifices vivants, saints et agréables à Dieu, ce qui permet de prendre part au combat de la foi, contre l’armée du péché. Casser la cruche terrestre c’est utiliser notre vie charnelle au service de Dieu et de la vérité.

La trompette c’est la Parole de Dieu. Jésus, représenté par Gédéon, choisit encore et éprouve ses soldats, les encourage à sonner de la trompette et à combattre le mal. Le son de cette trompette retentit plus fort encore depuis la seconde présence du Seigneur, et retentira encore jusqu’à la fin du Millénium, où tout le mal sera éradiqué de la terre, où tous les soldats Madianites, Amalécites et autres ennemis de Dieu seront tués.

Le son de la trompette accompagné de cris de guerre est très efficace ici ou comme dans la conquête de Jéricho. L’histoire du combat de Gédéon et de ses soldats est une image, et c’est une prophétie pour le futur. Dieu est capable de combattre pour son peuple.

La Bible évoque à plusieurs reprises cette façon très subtile de combattre qui consiste à provoquer d’abord la peur et la confusion parmi les ennemis, et produire ainsi un combat fratricide par la suite.

Nous pouvons observer cette même façon de combattre les Philistins dans l’épisode de Jonathan et de Saül en 1 Samuel 14 : 13-23. Rappelons simplement le verset 20 : « Saül rassembla sa troupe et ils partirent au combat. Ils trouvèrent leurs ennemis qui se battaient entre eux, dans un tumulte indescriptible. » (Bible en français courant).

La prophétie d’Ézéchiel, dans le chapitre 38, lorsqu’elle décrit la destruction de l’armée de Gog au pays de Magog, parle aussi de ce combat fratricide.

« J’appellerai l’épée contre lui sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur, l’Éternel ; l’épée de chacun se tournera contre son frère. J’exercerai mes jugements contre lui par la peste et par le sang, par une pluie violente et par des pierres de grêle ; Je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Je manifesterai ma grandeur et ma sainteté, Je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles sauront que je suis l’Éternel. » – Ézéchiel 38 : 21-23.

Le prophète Zacharie décrit la même situation en Zacharie 14 : 3 et 13 : « L’Éternel paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. En ce jour-là, l’Éternel produira un grand trouble parmi eux ; l’un saisira la main de l’autre, et ils lèveront la main les uns sur les autres. » (Segond).

Oui, Dieu combat pour son peuple charnel et spirituel ! En analysant les différentes guerres récentes d’Israël, depuis la guerre de 1948, puis la guerre « des six jours » en 1967, et la guerre du « Yom kippour » en 1973, à chaque fois, même avec un rapport de force très défavorable, Israël est sorti victorieux de ces conflits. Ce fut certainement avec l’aide de Dieu, même si les intéressés ne le reconnaissent que très rarement.

Un autre exemple encore. Depuis ce que les historiens appellent « le printemps arabe » (qui a pris naissance en décembre 2010), nous avons un aperçu, un avant-goût, de la manière dont Dieu est capable de combattre pour son peuple, et semer la confusion dans le camp des ennemis d’Israël. En Tunisie, en Égypte, en Lybie, au Yémen, en Irak, au Liban et en Syrie, il y a des combats fratricides entre les différentes factions. Pendant ce temps-là, Israël reste relativement tranquille et peut se développer économiquement. Mais ce n’est qu’une préfiguration de la véritable bataille qui est encore devant nous.

Lorsque l’heure a sonné à l’horloge divine, le « rideau de fer » s’est effondré sur lui-même par des conflits internes, par le désaccord entre les différents composants du bloc Soviétique. Et il en sera de même avec la papauté et les différentes composantes de la Babylone mystique.

Alors, bien-aimés frères et sœurs, que devons-nous retenir de l’histoire de Gédéon ?

« L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! » – Si un jour nous avons entendu cet appel, si nous avons répondu à cette invitation, alors continuons notre combat ! Jésus, comme Gédéon, nous a montré son courage, et restera toujours un exemple à suivre. Dieu nous a appelés chacun individuellement car Il a vu, Il a constaté en nous des qualités utiles à son travail. Remplissons notre rôle de soldat avec zèle et dignité. Dieu ne nous a pas abandonnés, n’a pas abandonné nos assemblées, même si l’adversaire essaye de prouver le contraire. La sélection au bord de l’eau est une épreuve continuelle et non pas une épreuve juste avant la consécration. Nous devons toujours examiner avec attention l’eau que nous buvons, la vérité que nous absorbons. Nous devons rejeter tout enseignement qui fausse la nature même de notre Dieu (par exemple la trinité), et nous devons nous éloigner de ceux qui les propagent.

Ne nous décourageons pas à cause du petit nombre de combattants, de ceux qui croient comme nous, et ne suivons pas une nouvelle vague de pseudo-modernisme religieux qui traverse la chrétienté d’aujourd’hui et essaye de s’introduire au sein de nos assemblées ! Ne cherchons pas une autre force ! Dieu avait dit à Gédéon : Va avec cette force que tu as… pour combattre ! Avec la prière et avec humilité, nous devons briser au quotidien nos cruches charnelles (rejeter nos ambitions personnelles et l’orgueil), afin de faire briller la lumière de la vérité. Notre ambition suprême doit être de suivre fidèlement l’exemple de notre Seigneur et sonner de la trompette, proclamer le Royaume qui arrive.

Nous devons annoncer les bienfaits et les bénédictions que ce Royaume nous apportera ainsi qu’à toute l’humanité. Maintenant a lieu l’épreuve de la fidélité et de la confiance en Dieu et en son Plan. Si nous restons fidèles, alors soyons sûrs, que même aux moments les plus difficiles, Dieu combattra à nos côtés et nous donnera la victoire. « L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! » – Amen.

Sujet Fr. Marius KWARCİAK – HÉNİN le 17/3/2019

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