MORTİFİANT LE CORPS

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« Je cours donc ainsi, non au hasard ; ainsi je me bats, mais non pas comme battant l’air » – 1 Corinthiens 9 : 26.

L’Apôtre Paul avait une connaissance précise de ce que constituait le prix. Il ne doutait pas à ce sujet ; il ne s’agissait pas pour lui de savoir si c’était une chose ou une autre. Saint Paul savait que le « haut appel en Jésus Christ » est que nous pouvions être héritiers avec Lui, si nous souffrions avec Lui – que nous serions avec Lui dans la gloire. L’Apôtre ne doutait pas non plus quant aux termes et aux conditions de la course. Il savait que ceux-ci étaient jusqu’à la mort même ; et que s’il cherchait à sauver sa vie, il la perdrait. Il ne doutait pas non plus quant à sa propre détermination. Il savait avec certitude qu’il était entré dans la course. Il n’était pas de ceux qui se contentent de dire : « J’espère faire ainsi pendant quelque temps ». Il avait conclu avec le Seigneur une alliance de sacrifice jusqu’à la mort.

L’Apôtre ne doutait pas non plus de l’occasion qu’il avait de gagner le prix. Il savait qu’il lui appartenait de vouloir et de faire ce qui est en harmonie avec le bon plaisir de Dieu. Il savait que rien d’impossible n’était exigé de lui dans cette course ; que les termes et les conditions de la course incluaient « la grâce d’être aidé dans chaque moment de besoin » ; et que cette grâce et cette aide viendraient du Seigneur. D’où l’expression de l’Apôtre que, pour ceux qui courent dans cette course, il n’y avait aucun doute, du début jusqu’à la fin.

Il peut en être ainsi pour tous sous l’œil conducteur du Grand Rédempteur. Nous pouvons chacun affermir notre appel et notre élection : « … car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais ; car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée. » – 2 Pierre 1 : 10, 11.

« JE TRAİTE DUREMENT MON CORPS ET JE LE TİENS ASSUJETTİ »

L’Apôtre nous dit qu’il tient son corps assujetti, de peur qu’après avoir prêché la bonne nouvelle aux autres, il soit lui-même rejeté. « Mais je mortifie mon corps, et je l’asservis, de peur qu’après … je ne sois moi-même réprouvé », déclare-t-il (1 Corinthiens 9 : 27 – Darby). Une traduction dit ceci : « Je traite durement mon corps » ; c’est-à-dire que j’impose des mesures contraignantes à mon corps.

Le corps appartenait à l’origine à l’homme naturel, à la volonté naturelle. Lorsque l’ancienne volonté a laissé place à la nouvelle volonté, cette dernière est devenue propriétaire du corps. La nouvelle volonté ne peut pas être correctement servie par le vieux corps, parce que le nouvel esprit est parfait et le corps imparfait. Lorsque le nouvel esprit, l’esprit de Dieu, l’esprit de Christ, prend possession du corps mortel, il a plus ou moins de difficultés. L’esprit n’est pas adapté au corps, ni le corps à l’esprit. C’est donc le travail de la nouvelle volonté de montrer son obéissance au Seigneur, son entière fidélité à la volonté divine, même si le corps devait, à certains égards, être traité de manière indigne, ignorant ses prétentions, ses nécessités supposées, etc…

Nous ne devons donc pas seulement mortifier et malmener le corps, mais, de plus, nous devons l’assujettir. Nous devons le mettre au service de la Nouvelle Créature. L’Apôtre dit : « Mais si l’esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ vivifiera aussi vos corps mortels par son esprit. » (Romains 8 : 11). L’Esprit Saint, qui nous vient de plus en plus à mesure que nous nous nourrissons du Seigneur, nous aide à conformer nos vies à sa volonté, et vivifie aussi ou rend vivants nos corps mortels au service de la vérité.

Il n’y a pas deux créatures, mais une seule ; nous ne pouvons pas être deux créatures en même temps. Ce n’est que lorsque la vieille créature se soumet et que nous sommes transformés, en ce qui concerne la volonté, que nous devenons des nouvelles créatures, de sorte que, désormais, nous sommes vraiment des nouvelles créatures. Mais la nouvelle créature n’a pas encore son nouveau corps. Dans notre texte, l’Apôtre fait évidemment référence à la nouvelle créature, au nouvel homme. Il y a un homme extérieur, que le monde peut considérer comme l’individu, mais à mesure que l’homme extérieur est assujetti et sert, la nouvelle créature devient plus forte, jusqu’à ce que, finalement, avec la mort du corps humain, Dieu donne à la nouvelle créature un nouveau corps, dans la résurrection. Alors la nouvelle créature sera satisfaite, quand elle sera trouvée à sa ressemblance.

Bien que le corps soit considéré comme mort, il y a néanmoins tendance de la part de la chair à se relever de cette condition. Par conséquent la nouvelle créature a besoin d’être continuellement sur ses gardes dans le bon combat de la foi. Ces luttes du nouvel esprit contre la chair sont un « bon combat » dans le sens qu’elles sont dirigées contre les péchés et les faiblesses qui appartiennent à la nature déchue. Toute la vie de la nouvelle créature est une vie de foi. Il serait impossible pour quelqu’un de poursuivre cette bataille contre sa chair, ses penchants et ses désirs, à moins d’avoir foi dans les promesses et dans l’aide du Seigneur.

L’APÔTRE NE PENSAİT PAS NE PAS L’ATTEİNDRE

Il y a un autre passage dans lequel Saint Paul dit que nous devrions craindre « … qu’une promesse ayant été laissée d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre » (Hébreux 4 : 1 – Darby). Il ne pensait pas ne pas l’atteindre lui-même, mais il exhortait ceux à qui il écrivait à affermir « leur appel et leur élection ».

Faire sérieusement une pleine consécration de la volonté, un engagement complet de chaque faculté et talent d’esprit et du corps au service du Seigneur sera d’une grande aide pour surmonter les faiblesses de la nature déchue. Celui qui adopte cette juste vision de sa consécration au Seigneur et de son enrôlement dans l’armée du Seigneur, se rend compte qu’il n’a rien de plus à donner au Seigneur. Ainsi toute lutte de la volonté qu’il a pu avoir, est terminée quand il a finalement décidé de se donner au Seigneur. Combien il est donc important de se rendre compte que le service est jusqu’à la mort, et qu’il ne saurait être question d’envisager quelque suggestion de se retirer et de cesser de combattre le bon combat de la foi !

Nous devons nous rappeler que ce n’est pas la chair, la vieille créature, qui est entrée à l’école de Christ et qui est instruite et préparée pour le royaume, car « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu » (1 Corinthiens 15 : 50). Notre acceptation de l’appel divin à la nature spirituelle signifie, non seulement le renoncement à la nature terrestre dans tous les sens du terme, mais aussi notre engendrement comme nouvelles créatures, comme « fils de Dieu ». La nouvelle créature, le nouvel esprit, la nouvelle volonté, est à l’école de Christ, pour être rendu parfait, pour être amené en plein accord avec la volonté divine, pour devenir une copie, être semblable au Seigneur. Nous n’arriverons jamais à amener notre chair en harmonie absolue avec la loi divine, à cause de ses imperfections héréditaires et autres. D’où la nécessité qu’elle soit recouverte de la robe de justice de Christ. Celui qui recherche la perfection de la chair, et qui y fonde sa foi, doit nécessairement avoir un faible espoir d’atteindre la ressemblance à Christ – de devenir un membre de la classe prédestinée – de devenir « l’image de son Fils. » – Romains 8 : 29.

NOUS FAİSONS CES CHOSES QUE NOUS NE DEVRİONS PAS FAİRE ET NE FAİSONS PAS CELLES QUE NOUS DEVRİONS FAİRE

En nous joignant au Seigneur dans la foi et la consécration, nous nous proclamons nous-mêmes, non comme des diplômés et des héritiers, mais comme des étudiants, des disciples, désireux d’être préparés pour hériter « des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (1 Corinthiens 2 : 9). Si cette pensée est gardée à l’esprit comme étant l’enseignement divin sur le sujet, elle tendra à nous empêcher d’être découragés quand nous constatons que, inévitablement, nous faisons ces choses que nous ne devrions pas faire et laissons de côté les choses que nous devrions faire : car dans notre chair n’habite aucune perfection. – Romains 7 : 15, 18, 19, 25.

Il est inutile de faire remarquer que le nouvel esprit, à mesure qu’il se développe à la ressemblance de l’esprit de Christ, ne relâchera aucun effort pour maintenir le corps en soumission, face aux impulsions du péché – pour maintenir morte la volonté de la chair. Assurément, aucun fils de Dieu engendré de l’esprit ne pourrait permettre au péché de régner dans son corps mortel. Si le péché le contrôlait à un degré quelconque, ce ne serait pas volontairement, et ne pourrait donc l’être que momentanément – jusqu’à ce que le nouvel esprit, la nouvelle créature, voyant la rébellion de la chair, la vainque, obtenant la grâce et l’aide promises à chaque instant de besoin de la réserve céleste de grâce – Christ.

Cette pensée, correctement admise, aidera les vrais disciples à apprécier leur propre position, et à ne pas être complètement découragés s’ils sont vaincus par une faute de la chair, tant qu’ils réalisent que leurs cœurs ne sympathisent pas avec le péché et l’injustice, mais sont, au contraire, en totale harmonie avec les principes et les instructions de notre Maître, et désireux d’être purifiés et agréables à ses yeux. De plus, cette pensée aidera aussi tous ceux-là à exercer un amour fervent entre eux, envers les frères qui sont également disciples, élèves dans cette école – des nouvelles créatures, non selon la chair, mais selon l’esprit. Si donc chacun voyait des souillures de la chair chez les frères, des souillures qu’ils désapprouvent et combattent, il devrait se souvenir que le mal qu’il voit est l’ennemi de son frère, et non le frère lui-même, la nouvelle créature – s’il en est ainsi, cela nous donne l’assurance que son cœur, sa volonté, est en harmonie avec le Seigneur et sa loi d’amour ; et qu’il cherche chaque jour à combattre avec succès contre les faiblesses de la chair.

UN HOMME EST TENTÉ QUAND İL EST ENTRAÎNÉ PAR SA PROPRE CONVOİTİSE

En étudiant ce sujet, nous devons garder deux faits à l’esprit : Les Écritures n’attribuent (1) aucun péché à la nouvelle créature, et (2) aucune perfection de justice à notre chair déchue. La nouvelle créature (dont la chair est reconnue comme morte), qui est représentée par la nouvelle mentalité, et qui est engendrée de Dieu, ne peut pécher ; car dans son essence même, en tant que semence ou germe implanté par la vérité – « l’esprit de la vérité » – elle est opposée au péché. Cette nouvelle créature est tellement en accord avec la justice, tellement imprégnée de l’esprit du Seigneur, l’esprit de sainteté, qu’elle se complaît dans la sainteté et non dans le péché ; et cela doit être le cas aussi longtemps que cette condition d’engendrement ou de sanctification perdure. « Quiconque est engendré de Dieu, ne pèche pas [volontairement – n’approuve le péché, ni ne prend plaisir en lui], car la semence de Dieu demeure en lui [la sainte semence de la vérité, l’esprit de vérité dont il a été engendré] » (1 Jean 3 : 9 – traduction littérale) ; « Et le méchant ne le touche pas. » – 1 Jean 5 :18 – Darby.

Nous ne devons pas supposer que chaque épreuve ou difficulté qui nous assaille provient du diable ; mais nous devons plutôt nous souvenir des paroles de l’Apôtre : « Un homme est tenté quand il est entraîné et séduit par sa propre convoitise. » (Jacques 1 : 13, 14). De telles tentations sont donc de la chair, et le résultat de notre appartenance à la race déchue dont les faiblesses et les imperfections se sont aggravées et intensifiées depuis maintenant six mille ans. Alors, nous devons reconnaître parmi nos principaux ennemis nos propres faiblesses et prédispositions aux choses égoïstes, dépravées, pécheresses.

Le monde entier, ainsi dépravé et sous le contrôle de l’esprit d’égoïsme, est en grande partie, quoiqu’inconsciemment, l’instrument de Satan, « qui agit dans le cœur des enfants de la désobéissance » (selon Éphésiens 2 : 2). Pour les enfants de Dieu, le monde est devenu un ennemi et un tentateur en raison du fait que nous [l’église] avons été « engendrés de nouveau » à de nouvelles espérances, de nouvelles ambitions, de nouvelles aspirations, de nouveaux désirs, qui sont radicalement différents de tout ce que le monde connaît ou avec lesquels il sympathise.

« LA CHAİR A DES DÉSİRS CONTRAİRES À CEUX DE L’ESPRİT, ET L’ESPRİT EN A DE CONTRAİRES À CEUX DE LA CHAİR »

Nous sommes engendrés de l’Esprit Saint, et ses tendances sont célestes et spirituelles, en harmonie avec la justice et l’amour. Pourtant, seuls nos cœurs sont ainsi changés – notre chair est beaucoup plus en harmonie avec le monde qu’avec le nouvel ordre de choses établi dans nos cœurs et nos volontés par la grâce et la vérité, par l’intermédiaire de Christ. Par conséquent, lorsque le monde, à travers les paroles ou les écrits ou l’esprit général de l’un quelconque de ses enfants, entre en contact avec le peuple du Seigneur, ils – ceux du peuple du Seigneur – trouvent immédiatement que, bien que leur cœur soit fidèle au Seigneur et à toutes les gracieuses promesses qu’Il leur a faites, ainsi qu’à l’esprit de justice, d’amour et de vérité, cependant, leur chair a néanmoins une affinité pour le monde et y est attirée par ses vues, ses arrangements, ses plaisirs, etc.

C’est pourquoi le Chrétien est appelé à se considérer comme mort, non seulement au péché, mais à ses propres désirs naturels, ses appétits, ses penchants, et aussi au monde, qui est en harmonie avec le péché et a des goûts et des appétits dépravés. Comme le donne à entendre l’Apôtre, il y a un combat incessant entre la nouvelle créature, la nouvelle volonté, et la vieille créature, la disposition charnelle et dépravée. Il dit : « La chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair » (Galates 5 : 17). Et même si le Chrétien avancé a atteint le point où il est capable de considérer sa chair et sa volonté comme complètement mortes et enterrées, néanmoins, il a besoin de se réexaminer continuellement de peur que la chair ne reprenne vie. C’était la méthode de l’Apôtre. Il dit : « Mais je mortifie mon corps [mort, enterré] et je l’asservis [au nouvel esprit], de peur qu’après avoir prêché à d’autres je ne sois moi-même réprouvé » (1 Corinthiens 9 : 27 – Darby). Cette mortification du corps, cette surveillance, de peur qu’il ne redevienne vivant, est une nécessité permanente pour ceux qui veulent être des vainqueurs ; car c’est la victoire du nouvel esprit, de la volonté nouvelle, sur l’ancienne volonté, celle de la chair, qui nous rend victorieux, en développant en nous un caractère fort et saint – un caractère semblable à celui de notre glorieux Seigneur et Rédempteur.

WT1911 p4809

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