Chers frères et sœurs, que la grâce et la paix du Seigneur soient avec vous.Le texte de base de notre étude sera tiré de l’épitre de l’Apôtre Paul à Tite chapitre 2 versets 1 et 2 où nous lisons : « Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine. Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience. »
De même que la nourriture naturelle peut être plus ou moins saine, on peut aussi trouver des enseignements sains ou malsains sur le plan spirituel.
Il faut savoir que tout ce que nous aimons n’est pas forcément sain. La santé spirituelle doit être un objectif prioritaire pour un enfant de Dieu. De la façon que nous assimilons la saine doctrine, dépend notre croissance spirituelle et par conséquent notre avenir éternel. Je vais vous suggérer, chers frères et sœurs, quelques caractéristiques de la saine doctrine.
1. Elle vient de Dieu. C’est Lui la source. La saine doctrine fait la liaison entre l’homme et Dieu. En Proverbes 2 : 6 nous lisons : « Car l’Éternel donne la sagesse ; De sa bouche sortent la connaissance et l’intelligence ». Dans le domaine religieux, plus que dans tout autre domaine, nous voyons les hommes influencés par d’autres hommes, par des traditions, par des pasteurs, par des prêtres et des cérémonies, par des organisations ou par diverses confessions.
Le mot « religion » vient du mot latin « religio » qui signifie « lier » de nouveau ou « relier ».
Le péché a rompu la relation entre l’homme et Dieu. Et la saine doctrine a pour but le rétablissement de cette communion.
2. Elle reconnaît le Seigneur comme :
a) Le seul médiateur entre Dieu et l’homme – 1 Timothée 2 : 5.
b) Le seul Nom sous le ciel par lequel on peut être sauvé : « Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » – Actes 4 : 12.
c) Le seul Chef de l’Église qui est son Corps – Colossiens 2 : 19.
d) Le seul modèle de perfection que nous avons devant nous – Hébreux 3 : 1.
3. La saine doctrine reconnaît la Bible comme étant le seul livre inspiré par Dieu et la seule autorité en matière de foi – 2 Timothée 3 : 16.
Ce principe n’est pas en contradiction avec la méthode employée par Dieu tout au long de l’histoire de susciter des serviteurs fidèles qui par leur vie et leur travail ont redirigé le regard des fidèles vers la Bible. Mais la doctrine de ces serviteurs doit toujours être corroborée par la Bible.
4. La saine doctrine mène à la piété tandis que l’autre mène vers l’orgueil spirituel. Lisons 1 Timothée 6 : 3, 4 : « Si quelqu’un enseigne de fausses doctrines, et ne s’attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons ». L’Apôtre Paul conseille plus loin de se séparer de ces gens-là.
La valeur d’une doctrine est donnée par ses implications et ses conséquences dans notre vie. Ce ne sont pas de simples idées, des théories, des opinions, mais ce sont des enseignements qui doivent avoir avec certitude un impact positif sur nous si la doctrine est correcte et notre cœur pur.
La piété est un sentiment profond de révérence envers Dieu. C’est aussi la ressemblance à Dieu, et personne ne pourra entrer dans le Royaume des cieux sans avoir cette vertu.
5. La saine doctrine s’oppose complètement à la fausse doctrine. La Bible considère cette dernière comme étant :
a) la doctrine des démons – 1 Timothée 4 : 1.
b) la doctrine de Balaam – Apocalypse 2 : 14.
c) la doctrine des Nicolaïtes – Apocalypse 2 : 15.
Ce que nous venons de voir ne sont que quelques aspects de la saine doctrine. Voyons maintenant quels sont ses effets. Si nous avons la saine doctrine, nous serons :
1. Sains dans la foi.
2. Sains dans l’amour.
3. Sains dans la patience.
Je pense que cet ordre est raisonnable, car seule la foi fondée sur la Bible peut développer un amour sain et véritable. De même, ce n’est qu’un amour réel qui peut constituer la base d’une patience.
Arrêtons-nous maintenant sur les trois effets de la saine doctrine.
1. LA FOI
Puisque l’Apôtre Paul utilise l’expression « saine doctrine », il faut comprendre qu’il y a aussi une doctrine malsaine. La foi, c’est l’élément essentiel du chrétien. Elle est le fondement sur lequel nous devons bâtir toute la superstructure de notre caractère. Elle constitue un véritable exercice de notre esprit en ce qui concerne tout ce que nous considérons comme vérité. La foi est si importante qu’elle influence et ennoblit toute la personnalité de l’être humain, c’est à dire l’intellect, les sentiments et la volonté.
L’Apôtre définit la foi ainsi : « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » – Hébreux 11 : 1.
Le chrétien peut être sain dans la foi à condition que sa foi soit fondée sur les Écritures : « Afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » – 1 Corinthiens 2 : 5.
Voyons donc quelques aspects de la foi :
a) La foi véritable ne peut pas être établie par des hommes ni par des synodes, ni par des conciles. Elle ne peut pas être établie non plus au cours de séminaires théologiques. Elle ne peut être fixée ni à Rome, ni à Constantinople, ni à Brooklyn ni ailleurs sur cette terre. Elle nous a été transmise d’en Haut par la Bible. Voyons ce que l’Apôtre Jude écrit au verset 3 : « Bien aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. »
b) La foi est progressive, et elle a comme base la connaissance. C’est comme une plante fragile qui ayant des conditions optimales va croître en devenant plus forte. Lisons 2 Thessaloniciens 1 : 3 : « Nous devons à votre sujet, frères, rendre continuellement grâces à Dieu, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous à l’égard des autres augmente de plus en plus. »
c) Notre foi est vitale pour le progrès de la nouvelle créature. Pour nous Chrétiens, la foi n’est pas un habit de fête mais un vêtement quotidien. L’Apôtre Paul ajoute en Romains 1 : 17 : « Le juste vivra par la foi. » En 1 Thessaloniciens 2 : 13 on lit : « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. »
d) La foi est un pouvoir victorieux comme on peut le lire en 1 Jean 5 : 4 : « Parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. »
Ce triomphe ne s’obtient pas seulement par des déclarations ou par l’appartenance à un système ou à un groupement religieux mais au contraire par un combat continu contre nous-mêmes.
Nous sommes appelés pour vaincre la haine par l’amour en qualité de disciples du Seigneur, la méchanceté par la bonté, l’égoïsme par l’altruisme, l’orgueil par l’humilité. La Bible nous dit en Apocalypse 3 : 21 : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. »
e) La foi doit être éprouvée. Dieu permet les épreuves pour notre bien spirituel. Personne ne pourra accéder à la vie éternelle sans être mis à l’épreuve. Quelle doit être l’attitude d’un enfant de Dieu vis-à-vis de ces épreuves ? Comment les recevoir ?
– Nous devons recevoir avec reconnaissance toutes ses instructions
– et avec humilité toutes les expériences quelques dures qu’elles soient.
Chers frères et sœurs réfléchissons à nos expériences.
Nous nous posons souvent les questions suivantes :
– Apprécions-nous nos épreuves comme étant trop dures ?
– Sommes-nous découragés sous le poids des tentations et des chagrins ?
– Nous sentons-nous désorientés et inquiets à cause des épreuves délicates qui nous arrivent ?
– Avons-nous perdu l’amitié ou la communion avec une personne très chère ?
– Les nuages qui sont au-dessus de nous, nous cachent-ils les couleurs de l’arc-en-ciel ?
– Avons-nous l’impression que le pouvoir de l’Adversaire est si grand que notre foi est menacée ?
– Les jours de la vieillesse sont-ils plus durs que nous ne les avons imaginés ?
– Chers frères, les tentations et les épreuves auxquelles nous sommes exposés sont-elles plus puissantes que notre foi ?
C’est justement par de telles expériences que notre foi est éprouvée. Apportons toujours nos douleurs et nos problèmes devant le trône divin, c’est là que nous allons trouver en permanence une oreille prête à nous écouter. Celui qui nous a aimés alors que nous étions pécheurs, nous aime encore davantage à présent. Personne ne peut aimer comme Dieu ni caresser comme Lui. Sa main, qui parfois pèse lourd, est en fait une main tendre. Et lorsque l’épreuve sera terminée, cette main va nous élever et nous bénir.
2. L’AMOUR
Le deuxième effet de la saine doctrine est l’amour.
Il y a plusieurs types d’amour : l’amour pour l’époux, pour l’épouse, pour les enfants, pour les parents ou bien pour l’art, pour la musique, etc… Mais l’amour dont parle la Bible, c’est un amour spécial. Le mot grec « agape » a le sens de bienveillance inégalable, sans pareil. C’est un amour désintéressé qui n’a rien d’égoïste en soi, qui poursuit le bien d’autrui. L’amour « agape » cherche le bien suprême de son prochain quel qu’il soit.
Les philosophes grecs soutenaient que l’homme ne peut pas être aimé s’il n’est pas digne de l’être. L’amour chrétien est capable d’aimer celui qui n’est pas digne d’être aimé. L’amour humain s’exerce dans un cercle restreint. Par contre l’amour chrétien s’exerce dans un cercle si grand qu’il inclut même les ennemis. Il y a donc une différence radicale entre l’amour chrétien et l’amour naturel. L’amour naturel, c’est une réaction du cœur, une réaction spontanée. L’amour chrétien est un exercice de toute la personnalité, non seulement du cœur, mais aussi de l’intelligence, de la raison et de la volonté. C’est une victoire, une réalisation qui demande un effort conscient canalisé vers un idéal. C’est un triomphe remporté contre soi-même.
L’amour chrétien, c’est le reflet de l’amour de Dieu, et il y trouve le modèle et le pouvoir. Et encore plus, l’amour de Dieu, c’est un amour transformateur, c’est un amour qui produit les grandes qualités de la vie et du caractère chrétien, c’est-à-dire de la patience, de la bonté, de l’amabilité, de l’espérance qui nous fortifient pour la vie.
L’amour de Dieu offre une relation avec Lui, une communion que rien ne peut détruire. En Éphésiens 2 : 4, 5 nous lisons : « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ ».
L’amour de Dieu est grand pour au moins trois raisons :
Dieu nous a aimés alors que nous n’étions que des pécheurs – Romains 5 : 8.
Il nous a amenés à une nouvelle vie en Christ – Colossiens 1 : 13, 14.
Cet amour « agape » dépasse le présent et ce sera une loi éternelle pour tous les êtres intelligents de l’univers.
Mes bien-aimés dans le Seigneur, c’est là sur la montagne des Béatitudes que notre Seigneur a affirmé ce que le monde n’avait jamais entendu. Lisons Matthieu 5 : 44, 45 : « Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. »
L’amour pour les ennemis, c’est le point culminant de l’amour, il est l’enseignement le plus élevé de Jésus. Pourquoi Dieu nous demande-t-Il d’atteindre ce standard ? La réponse est dans le verset 45 du chapitre 5 de Matthieu : « Afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux » ; et la même idée continue dans le verset 48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »
En d’autres termes, Jésus nous dit : Vous qui êtes les fils de Dieu, vous devez procéder avec amour envers ceux qui vous haïssent parce que Dieu Lui-même les aime, et vous devez être semblables à Dieu. Cet amour spécial ne peut être atteint que par la « crucifixion » de nous-mêmes et par le règne de Jésus dans notre vie. Un tel amour ne sort pas l’épée, mais au contraire, il ouvre les bras ; il ne demande pas à celui qui est tombé quelle est sa religion, mais à la manière du Samaritain, il lui lave les blessures, lui panse les plaies et lui apporte son aide. C’est cela notre but, et c’est seulement quand nous aurons atteint ce but que nous pourrons être considérés sains dans l’amour.
3. LA PATIENCE
La patience est un attribut du caractère de Dieu. Depuis plus de 6000 ans, notre Dieu de la Bible supporte tout le désordre et le déshonneur causés par les méchants. Et plus que cela, pendant que le péché et le pécheur suivaient leur cours, Dieu miséricordieux a fait du bien à la création gémissante.
Lorsqu’on pense au grand sacrifice du Golgotha, nous sommes comblés par la bonté et l’amour infini de Dieu. Pareillement, notre cher Sauveur est un modèle, non seulement de bonté et d’humilité mais aussi de patience. Écoutons ce que l’Apôtre Paul nous dit en Hébreux 12 : 3 : « Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. »
En grec, il y a deux mots pour patience : « makrothumeo » qui signifie supporter, endurer, et « hupomone » qui signifie une patience gaie, bienveillante pour endurer les souffrances. C’est ce dernier, le sens du mot patience dans le Nouveau Testament pour le chrétien.
Pourquoi devons-nous avoir de la patience ? La réponse est simple : parce que Dieu Lui-même est patient et nous sommes appelés à L’imiter. Voilà pourquoi l’Apôtre Jacques insiste autant sur cette vertu en Jacques 1 : 2-4 : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
Voyons maintenant ce qu’est la patience pour un enfant de Dieu.
– La patience est la capacité à supporter les épreuves, étant animé d’un espoir.
– C’est l’attitude qui s’efforce minutieusement de ressembler à Dieu.
– C’est une grâce qui embellit notre caractère, plus que d’autres.
– C’est le pouvoir de rester spirituel dans des conditions critiques.
– C’est un grand remède qui nous guérit, et il est bénéfique aussi pour ceux de notre entourage.
– La patience ne doit pas être occasionnelle mais doit être un élément permanent de notre caractère chrétien.
– La patience n’est pas d’accepter tristement les épreuves mais c’est la capacité de regarder au-delà de la douleur vers un but glorieux.
– Le Chrétien attend patiemment, ayant de l’espoir. Il n’attend pas la nuit, mais le matin. Il n’attend pas une fin, tristement, mais rayonnant de bonheur, un nouveau commencement. Il n’attend pas la mort mais la résurrection et la vie.
La patience est la racine de toute bonne chose, un fruit qui ne se gâte jamais et une cité inébranlable. C’est la paix pendant la guerre. C’est la certitude au milieu des doutes. C’est la qualité qui maintient le chrétien debout lorsque le vent souffle. C’est la vertu qui peut transformer la plus grande épreuve en victoire comme on le lit en Hébreux 10 : 36 : « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. »
Que le Seigneur nous aide à cultiver et à développer ces qualités de la saine doctrine pour pouvoir entrer dans le royaume céleste de Dieu. C’est cela que je souhaite à tous ainsi qu’à moi-même. Amen.
Fr. Cornel Brie
« Les œuvres de l’Eternel sont grandes… et sa justice subsiste à jamais. » – Psaume 111 : 2, 3.
« Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant. » – Apocalypse 15 : 3.