« Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d’une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’agneau. » – Apocalypse 7 : 9, 10.
Depuis la glorification et l’élévation de notre cher Seigneur et Sauveur comme Tête du Christ (Éphésiens 1 : 3-14) – qui « s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts » (Hébreux 1 : 3) – le Plan de Dieu nous indique qu’il y a un appel céleste pendant l’actuel Âge de l’Évangile. « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous. » – Éphésiens 4 : 4-6.
Depuis la Pentecôte, cet appel sert à développer et former à la nature divine, la sacrificature royale pour la première résurrection (Apocalypse 20 : 6). En d’autres termes, la précieuse Parole de Dieu explique sans conteste, qu’il y aura une résurrection des cent quarante-quatre mille membres du Corps de Christ – Éphésiens 4 : 11-16 ; 1 Corinthiens 12 : 12, 13 ; Apocalypse 7 : 1-10 ; 14 : 1-5 et 15 : 2-4.
Cet arrangement unique du grand Plan de Rédemption de Dieu ne se trouve pas que dans le Nouveau Testament. Étudions soigneusement les différents arrangements du service du Tabernacle dans l’histoire du peuple d’Israël sous l’ancienne alliance. Ils ont été écrits pour notre instruction, comme en témoigne Romains 15 : 4 et 1 Corinthiens 10 : 11 : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. »
Dans les versets suivants, il est clairement établi qu’après la sortie d’Égypte des enfants d’Israël, notre grand Dieu choisit une seule tribu pour le service de son sanctuaire, la tribu de Lévi, à la place des premiers-nés de toutes les tribus. Cette tribu, la seule sur les douze, ne devait avoir aucune part dans l’attribution de la Terre Promise. Examinons avec attention ce que la Parole divine nous dit à ce sujet.
« Voici, j’ai pris les Lévites du milieu des enfants d’Israël, à la place de tous les premiers-nés, des premiers-nés des enfants d’Israël ; et les Lévites m’appartiendront. Car tout premier-né m’appartient ; le jour où j’ai frappé tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël, tant des hommes que des animaux : ils m’appartiendront. Je suis l’Éternel. » – Nombres 3 : 12 et 13.
« Ceux dont on fit le dénombrement, tous les mâles depuis l’âge d’un mois et au-dessus, furent vingt-trois mille. Ils ne furent pas compris dans le dénombrement des enfants d’Israël, parce qu’il ne leur fut point donné de possession au milieu des enfants d’Israël. » – Nombres 26 : 62.
« En ce temps-là, l’Éternel sépara la tribu de Lévi, et lui ordonna de porter l’arche de l’alliance de l’Éternel, de se tenir devant l’Éternel pour le servir, et de bénir le peuple en son nom : ce qu’elle a fait jusqu’à ce jour. C’est pourquoi Lévi n’a ni part, ni héritage avec ses frères : l’Éternel est son héritage, comme l’Éternel, ton Dieu, le lui a dit. » – Deutéronome 10 : 8, 9.
Nous retrouvons la même idée en Josué 18 : 7 : « Mais il n’y aura point de part pour les Lévites au milieu de vous, car le sacerdoce de l’Éternel est leur héritage. »
Cela prouve une fois de plus, qu’il n’y avait qu’un seul héritage pour la tribu de Lévi : le plus élevé que Dieu puisse donner. Le fait que les Lévites n’avaient aucune part dans le « pays », qu’ils ne possédaient aucun bien matériel, signifie ou typifie l’espérance d’un héritage spirituel. La tribu de Lévi, ainsi mise à part, est un type de la « nouvelle Création en Christ » engendrée de l’Esprit.
L’apôtre Paul le dit en 2 Corinthiens 5 : 17 : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. »
Être « en Christ », c’est être séparé du monde qui ignore Dieu et des choses terrestres ; c’est se consacrer, s’immerger dans la volonté de Dieu (être baptisé dans la mort de Christ) ; c’est faire alliance par le sacrifice, avec l’espérance, non pas d’hériter du « pays », mais d’atteindre la nature spirituelle et d’être avec Jésus-Christ dans les lieux célestes.
L’apôtre Paul donne les conditions pour arriver à cette transformation spirituelle en Romains 12 : 1, 2 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » Tandis que Pierre présente la vocation ainsi : « Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 Pierre 2 : 9). Et cette vocation englobe toute la tribu de Lévi typique : la « nouvelle Création », la maison de la foi de l’Âge de l’Évangile
« IL Y A BEAUCOUP D’APPELÉS, MAIS PEU D’ÉLUS » – Matthieu 20 : 16 ; 22 : 14.
Dieu, dans le type de la tribu de Lévi, nous apprend des faits surprenants. Parmi les nombreux Lévites, appelés et séparés pour le service de Dieu, très peu – Aaron et ses fils – furent oints et choisis comme véritables sacrificateurs (Exode 28 : 1-4, 41 ; 29 : 1, 5-9). Aucun autre Lévite ne devint sacrificateur, ils avaient seulement l’autorisation de servir dans le parvis du tabernacle. Nous y reviendrons. C’est de là que vient la constatation de Jésus : « Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »
Notre Père céleste nous l’explique par l’image d’une course, qu’Il a organisé pour tous ceux qui, engendrés de l’Esprit, désirent gagner la couronne de vie et avoir part à la sacrificature royale. Pour nous encourager et pour notre joie, Paul nous donne plus de détails dans les versets suivants : « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible ; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. » – 1 Corinthiens 9 : 24, 25.
Puis : « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » – Philippiens 3 : 12-14.
« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée. » – Hébreux 12 : 1-3.
SACRIFICATEURS ET SERVITEURS
Qu’avons-nous appris en la matière ? Le type de la tribu de Lévi dans l’Ancien Testament montre clairement deux classes antitypiques dans le Nouveau Testament : la classe des sacrificateurs et la classe des serviteurs – toutes deux dans la maison de Dieu. Nous les retrouvons en Apocalypse 7 : 1-17, l’une est le « petit troupeau » (Luc 12 : 32), les 144 000 membres du Corps de Christ, l’autre est « une grande foule que personne ne pouvait compter. » La différence entre les deux paraît évidente. – Voir Apocalypse 3 : 21 ; 20 : 6.
Les uns sont représentés assis sur le trône avec le Seigneur, en tant que rois et sacrificateurs, et ceux qu’on ne peut pas compter se tiennent devant le trône de Dieu et « devant l’agneau » et ils adorent dans le temple du Tout-Puissant. Cette vision des chers disciples de Jésus montre deux natures différentes et deux services différents, bien qu’ils soient tous deux au niveau spirituel.
La question se pose : pourquoi cet arrangement spécial ? Les Saintes Écritures donnent des réponses intéressantes. Six cents ans avant l’apôtre Paul, le prophète Ézéchiel a pu, dans une certaine mesure, avoir un aperçu du « troisième ciel » (2 Corinthiens 12 : 2) ; dans une vision, Dieu lui a montré l’organisation du futur royaume de mille ans de Christ. – Ézéchiel chapitres 40 à 47.
En Ézéchiel 44 : 10-14, le prophète entend ces paroles : « De plus, les Lévites qui se sont éloignés de moi, quand Israël s’égarait et se détournait de moi pour suivre ses idoles, porteront la peine de leur iniquité. Ils seront dans mon sanctuaire comme serviteurs, ils auront la garde des portes de la maison et feront le service de la maison ; ils égorgeront pour le peuple les victimes destinées aux holocaustes et aux autres sacrifices, et ils se tiendront devant lui pour être à son service. Parce qu’ils l’ont servi devant ses idoles, et qu’ils ont fait tomber dans le péché la maison d’Israël, je lève ma main sur eux, dit le Seigneur, l’Éternel, pour qu’ils portent la peine de leur iniquité. Ils ne s’approcheront pas de moi pour être à mon service dans le sacerdoce, ils ne s’approcheront pas de mes sanctuaires, de mes lieux très saints ; ils porteront la peine de leur ignominie et des abominations qu’ils ont commises. Je leur donnerai la garde de la maison, et ils en feront tout le service et tout ce qui doit s’y faire. »
A l’inverse, les versets 15 et 16 du même chapitre disent : « Mais les sacrificateurs, les Lévites, fils de Tsadok, qui ont fait le service de mon sanctuaire quand les enfants d’Israël s’égaraient loin de moi, ceux-là s’approcheront de moi pour me servir, et se tiendront devant moi pour m’offrir la graisse et le sang, dit le Seigneur, l’Éternel. Ils entreront dans mon sanctuaire, ils s’approcheront de ma table pour me servir, ils seront à mon service. »
Nous voyons ici, deux groupes bien distincts dans la tribu de Lévi. La différence entre les deux venait de leur conduite spirituelle divergente. Les uns suivaient fidèlement le droit chemin, tandis que les autres étaient attirés par des affaires du monde, ce qui déplaisait à Dieu. Mais la grâce de Dieu est grande, Lui qui n’exclut pas de son assemblée ceux qui ont emprunté d’autres voies. On peut comprendre qu’ils aient manqué la plus haute position dans la maison de Dieu, qu’Il ne leur confie pas la fonction de sacrificateur ; mais avec miséricorde, Il leur accorde le droit de servir dans le sanctuaire et de le garder.
Dans la parabole des dix vierges (Matthieu 25 : 1-13), le Seigneur expliqua qu’elles furent fatiguées et s’endormirent. Par la suite, cinq d’entre elles constatèrent qu’elles n’avaient pas assez d’huile (d’Esprit de Dieu) dans leurs lampes et qu’elles ne pouvaient pas répondre à l’appel « Voici l’époux », parce qu’elles n’étaient pas prêtes. Ces « vierges folles » durent rester devant la porte fermée de la salle des noces. Elles étaient « folles » parce qu’elles n’avaient pas soigné l’Esprit des lampes, mais l’avait « attristé » (Éphésiens 4 : 30) et elles n’avaient pas assez d’Esprit pour être des « fiancées ». Elles étaient pourtant des « vierges ».
Le Psaume 45 montre une image semblable. Il y a la magnifique fille du roi, de toute beauté, parée de vertu et de fidélité. Elle n’est pas seulement belle, elle est « resplendissante » et est déjà entrée dans le palais du roi, alors que ses compagnes la « suivent » et sont introduites – après elle – dans le palais. Ces compagnes ont donc un autre rang, bien moins élevé que la fille du roi. Il n’est rien dit de leur beauté ni de leur splendeur.
Par notre expérience terrestre, nous savons que les dames de la cour servaient la reine. Pourtant, le Psaume 45 : 16 dit qu’elles entrent dans le palais du roi « au milieu des réjouissances et de l’allégresse ». Retenons ce fait.
Deux autres descriptions de l’Ancien Testament montrent deux natures spirituelles différentes dans la future existence de la véritable Église de Christ. En Genèse 24, l’histoire émouvante du choix de Rebecca, la fiancée d’Isaac, nous est racontée. Dans ce récit, Rebecca est un type de l’épouse de Christ, qui devient son « corps ». Nous connaissons tous les explications de l’apôtre Paul en Galates 3 : 16, 29 et 4 : 28.
Mais la belle Rebecca ne vient pas seule vers son fiancé. Dans sa traversée du désert, elle est accompagnée de plusieurs servantes qui, sous la conduite d’Eliézer (qui représente le Saint Esprit de Dieu), avancent vers le pays promis de Canaan. Notons qu’elles marchent toutes à la rencontre « du fiancé » sous la conduite de l’Esprit de Dieu, mais seule Rebecca est la fiancée et la future souveraine.
Un autre type des deux parties distinctes de l’Église de Christ est caché dans le Cantique des cantiques de Salomon. Au chapitre 8 : 8, 9, il est précisé que la belle fiancée de Salomon (type de Christ) a une petite sœur encore enfant qui, ne parvenant pas à l’or (c’est-à-dire à la nature divine) est décrite comme un mur garni de « créneaux d’argent ». « L’or » et « l’argent » sont deux métaux différents, n’ayant pas la même valeur – deux natures et deux missions différentes dans la maison de Dieu.
Une pensée semblable est exprimée en Apocalypse 19 : 6-9. Nous avons de nouveau l’image de la fiancée, « l’épouse de l’agneau » qui s’est « préparée » pour la noce.
Les préparatifs d’une noce demandent un certain temps, même dans la vie terrestre, suivant la situation sociale des fiancés. Quoi qu’il en soit, même une jeune fille simple et courageuse travaillait, il n’y a pas si longtemps encore, plusieurs années durant à préparer son trousseau.
C’est pourquoi il est dit de la fiancée « qu’elle se prépare », elle fait tout son possible pour montrer à son éminent fiancé, son amour et son attachement. Ainsi, elle obtient la robe blanche de fin lin, étincelante de pureté. Son fiancé la lui a offerte : « Et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints. » – Apocalypse 19 : 8.
En opposition avec l’image de la fiancée, qui parvient à l’honneur le plus élevé, au plus grand bonheur de la perfection, parce qu’elle n’a jamais faibli dans sa fidélité au Seigneur, il y a la « grande multitude » qui doit d’abord laver sa robe tachée dans « le sang de l’agneau » avant de paraître devant le trône. La question se pose toujours : qu’a-t-elle fait ou omis de faire, pour avoir manqué de s’asseoir sur le trône avec les vainqueurs ?
« UN PEU DE LEVAIN… »
La réponse nous vient des lettres de l’apôtre Paul à l’assemblée des Galates : « Vous couriez bien : qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? … Un peu de levain fait lever toute la pâte. » (Galates 5 : 7-9). Et Jean nous exhorte de façon pressante : « Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. » – 2 Jean 8.
Avec quel amour et avec quelle sollicitude notre bon Père parle ici à ses enfants engendrés de l’Esprit pour la vocation céleste la plus élevée ! Que chacun donne, de tout son cœur, le meilleur de lui-même à la suite du Seigneur, pour qu’à la fin de son pèlerinage, il puisse entendre le Père céleste lui dire « tu as bien fait » et recevoir sa pleine récompense : la couronne de vie.
Si l’apôtre parle de « pleine récompense » du Père céleste, il y a logiquement aussi une demi-récompense ou une récompense partielle, moindre ; selon notre compréhension, elle concerne la « grande multitude », d’après Apocalypse 7.
« … SAUVÉ, MAIS COMME AU TRAVERS DU FEU »
Pour ne manquer aucun enseignement divin, considérons encore un passage des Écritures. En 1 Corinthiens 3 : 10-15, l’apôtre Paul nous exhorte sérieusement : « Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. »
Que signifie ce passage ? Il y a là un sol sur lequel beaucoup de gens bâtissent. C’est une maison spirituelle, dont le sol est Esprit : c’est Jésus-Christ. La résistance des différentes « maisons » dépend des matériaux utilisés pour les construire. « L’or, l’argent, les pierres précieuses » sont des matériaux solides ; « le bois, le foin, le chaume » ne résistent pas aux intempéries. Ces maisons risquent d’être détruites par la tempête.
Quelle forme spirituelle peut-on donner à cet exemple terrestre ? Où trouve-t-on l’antitype spirituel de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ? N’est-ce pas merveilleusement décrit en Apocalypse 21, où Jésus-Christ montre au prophète de l’Apocalypse « la ville sainte, la nouvelle Jérusalem » ?
Cette ville est toute en or qui – comme nous le savons – est le symbole de la nature divine. A partir du verset 17, nous voyons le mur de 144 coudées, merveilleusement orné de diverses pierres précieuses. Quelle image splendide du « petit troupeau », de la « fiancée de Christ », des 144 000 membres de son corps !
De façon plus réaliste, l’apôtre Pierre montre comment le caractère du disciple de Jésus progresse vers la gloire de la perfection : « … à l’amour fraternel la charité », la charité divine (2 Pierre 1 : 5-7). « Car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais », dit-il au verset 10 ; et au verset 11 : « C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. »
Qu’arrivera-t-il aux maisons, construites sur le même sol, mais avec des matériaux inflammables et trop légers ? Elles subiront des dommages, elles vont s’écrouler et seront brûlées ; de même, la structure d’un caractère instable, peut-être trop tourné vers le monde, sera ébranlée par les épreuves, les contrariétés, les peines et les soucis terrestres. La « maison » perd en stabilité, en assurance et en défense, quand la foi manque et que l’on se détourne de la ligne droite.
Pourtant, par la grâce débordante de Dieu, ces « nouvelles créatures » ne seront pas perdues, mais seront sauvées « comme au travers du feu », elles se tiendront devant le trône, « des palmes dans leurs mains », symbole de la victoire finale sur le péché et le mal.
Les paroles de l’apôtre en 1 Corinthiens 5 : 3-5 et Jude 22, 23 expriment les mêmes pensées. L’importante exhortation d’Apocalypse 3 : 11 est encore valable pour nous qui vivons aujourd’hui : « Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »
PENSÉES FINALES
Rassemblons tous les exemples cités et les explications des apôtres pour comprendre ce qu’ils nous enseignent sur la « grande multitude ».
Nous avons identifié un haut appel pour devenir la « fiancée » et la cohéritière de notre cher Seigneur Jésus-Christ. Nous savons qu’ensemble, en tant que « rois et sacrificateurs », les appelés auront l’inimaginable et merveilleuse mission de rétablir à la perfection, l’humanité dégradée par le péché.
De nombreux exemples nous montrent que, parmi ceux qui se sont consacrés pour suivre Christ et ont été engendrés du Saint Esprit, tous n’atteindront pas ce but suprême. Nous avons même appris pour quelles raisons ils manquent l’objectif ; ils ont peu de zèle, ont légèrement dévié de la vérité, ils sont trop attachés aux intérêts et aux plaisirs terrestres, bref : ils ne s’abandonnent pas assez à la volonté du Père céleste, ou même se dispersent dans des doctrines non bibliques.
À cause de ces efforts insuffisants dans la course pour la magnifique couronne de l’amour parfait et de l’immortalité, un grand nombre d’appelés restent – d’après notre compréhension – derrière le petit troupeau des 144 000 membres du corps de Christ : « …une grande foule, que personne ne pouvait compter », donc un nombre que Dieu n’a pas révélé.
Nous considérons avec grand respect l’immense grâce de Dieu et nous sommes reconnaissants, qu’Il n’abandonne pas la grande multitude de ses enfants croyants à la seconde mort, malgré leurs fréquentes erreurs, leurs obstinations, leurs vanités, leurs manquements. Dans son immense bonté et sa miséricorde, Il a prévu de leur accorder la perfection, à un niveau moins élevé, comme serviteurs devant le trône de Dieu, après une épreuve de purification ; et Il leur permettra de remplir une mission dans son merveilleux plan de rétablissement.
C’est pourquoi, ils lancent des cris de joie, que l’apôtre Jean entendit : « Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’agneau ! » « Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau. C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ; ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » – Apocalypse 7 : 10, 14-17.
Tirons le plus grand bénéfice et de grandes bénédictions de ces saintes paroles de Dieu et de ses enseignements. Avec joie et un cœur déterminé, dans la mesure de nos forces, de nos capacités, efforçons-nous d’adhérer, malgré nos faibles moyens, à la merveilleuse déclaration d’Éphésiens 4 : 12-15 : « Pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que,professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. »
Il est vrai qu’il n’y a pas de plus grand privilège, il n’y a pas de meilleur service que celui que nous pouvons encore accomplir pour notre grand Dieu et Père, ainsi que pour notre présent Seigneur et Roi, et pour ses fidèles disciples, membres de son corps. Louons et glorifions avec une profonde reconnaissance notre Père céleste pour cette grâce au nom de Jésus-Christ.
TA Septembre-Octobre 1995