L’ÉPREUVE DES APÔTRES ET SES LEÇONS

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« Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » – Marc 14 : 38

Nous reconnaissons ces paroles, ce sont celles qui ont été prononcées par le Maître dans le jardin de Gethsémané la nuit où Il fut livré. Elles étaient adressées spécialement, et avec beaucoup de force, aux onze apôtres qui étaient avec Lui, et plus particulièrement aux trois auxquels Il avait demandé de rester près de Lui, alors qu’Il s’éloignait un peu plus dans le Jardin pour prier. Le Maître semblait réaliser que des événements étonnants devaient avoir lieu cette nuit-là. Mais les apôtres n’avaient pas saisi la situation. Leurs oreilles étaient endurcies. Ils ne manquaient pas de loyauté, ce n’était pas une question d’indifférence, mais ils ne comprenaient pas.

Nous devons nous rappeler qu’à ce moment-là, les apôtres n’étaient pas engendrés du saint Esprit, et ne pouvaient donc pas pleinement veiller avec le Seigneur et prier avec Lui comme s’ils avaient été spirituellement éclairés. Jésus leur avait dit qu’Il serait crucifié, mais ils avaient pris cette déclaration comme l’une de ses obscures paroles. Ils avaient entendu de très nombreuses paraboles prononcées devant la foule, et n’avaient pas été en mesure de les comprendre. Il leur avait déclaré que lorsque le saint Esprit viendrait, il les guiderait dans toute la vérité et leur annoncerait les choses à venir.

Parmi ces paroles obscures, Jésus leur avait dit qu’Il était le Pain descendu du ciel. Ils ne comprenaient pas cela, ni comment Il pouvait ressembler à la manne des temps anciens ; ils ne comprenaient pas davantage pourquoi manger ce Pain leur donnerait la vie. Ces choses étaient si mystérieuses qu’ils ne pouvaient pas les accepter, et, de ce fait, beaucoup de ceux qui avaient été intéressés au début s’étaient détournés de Lui. Ils disaient : Comment le monde entier pourrait-il manger sa chair ou boire son sang ? C’est ridicule ! C’est pourquoi ils ne marchèrent plus avec Lui. Mais les apôtres et une petite centaine de frères continuèrent à avoir foi en Lui. Ils disaient : Il y a quelque profonde signification dans ses paroles, et une raison cachée pour son étrange manière de faire ; peut-être, comme le dit Jésus, nous comprendrons en temps voulu. Nous voyons tant de preuves qu’Il est le Fils de Dieu que nous ne devons pas trébucher sur ces choses. Ainsi, ils continuèrent à croire en Lui et à garder ces déclarations obscures en suspens dans leurs esprits.

L’ERREUR DE L’IMPULSIF PIERRE

Aussi, quand Jésus leur déclara que le Fils de l’Homme devait monter à Jérusalem, que les Juifs Le crucifieraient, et que le troisième jour Il ressusciterait d’entre les morts, ils ne purent le comprendre. Il leur avait déjà fait connaître que toutes les glorieuses promesses se rapportant au Messie s’appliquaient à Lui. Comment, alors, pourrait-Il être crucifié ? C’est pourquoi, Pierre se mit à Le reprendre, en disant : Tu dis des choses étranges, cela ne T’arrivera pas ! Mais Jésus lui répondit : « Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » – Matthieu 16 : 23.

Pierre, bien sûr, admit la réprimande et comprit qu’il avait commis une erreur. Il avait pensé que quelque chose de mal pourrait arriver au Maître, mais pas une chose telle que celle d’être crucifié. Quelques jours auparavant, une multitude de gens avaient crié : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna dans les lieux très hauts ! » (Matthieu 21 : 9). Il y avait un million ou plus de Juifs à Jérusalem qui L’avaient acclamé comme Roi. Les apôtres pensaient donc que les principaux sacrificateurs n’oseraient rien faire contre Lui. Et à présent, ils avaient pris part au Souper de la Pâque, et Jésus leur avait dit qu’Il désirait manger la Pâque avec eux avant de souffrir. Pierre avait déclaré que, même si tous devaient Le renier, il ne renierait jamais son Maître. Évidemment, Pierre se disait en lui-même : Qu’est-ce qui pourrait m’amener à Le renier ? Je ne peux faire une telle chose.

Les disciples avaient pensé que tout était propice – tant et si bien que Jésus les trouva discutant entre eux pour savoir lequel serait le plus grand dans le royaume. Et ils avaient été si accaparés par ces choses dont ils discutaient qu’ils n’avaient pas songé à se laver mutuellement les pieds. Puis le Maître et les apôtres allèrent de l’autre côté du torrent du Cédron vers le Mont des Oliviers. Après être entrés dans le Jardin de Gethsémané, Jésus prit avec Lui Pierre, Jacques et Jean et dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier » (Matthieu 26 : 36). Puis Il revint vers eux, et les trouvant endormis leur dit : « Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ». Mais ils ne purent songer à aucune tentation pouvant les surprendre dans ce lieu paisible.

ÉPREUVE ET VICTOIRE À GETHSÉMANÉ

Jésus éprouva un état d’agonie dans le Jardin. Il craignait que d’une certaine manière Il avait pu violer la loi. Il craignait d’avoir commis quelque erreur et de ne pas avoir satisfait à toutes les conditions – à toutes les exigences du Père, en ce qui concernait la nouvelle vie qu’Il avait commencée. En pareil cas, toute sa vie humaine était un échec, non seulement pour Lui-même, mais pour l’humanité qu’Il était venu sauver de la mortet du péché. Après que le Seigneur eut traversé ces épreuves dans le Jardin, Dieu Lui envoya une aide spéciale. Un ange vint pour Le servir. Nous ne connaissons pas la nature de cette aide ; mais si nous pouvons lire entre les lignes, l’ange Lui donna l’assurance qu’Il avait accompli sa part – Il avait été pleinement obéissant à la volonté du Père.

Dès que Jésus reçut cette assurance, Il devint très calme. S’Il avait la faveur du Père, la bénédiction du Père, Il pourrait traverser n’importe quelle expérience, quelle qu’elle soit ! Puis Il revint vers ses disciples en leur disant qu’Il avait obtenu la victoire. Il n’était plus troublé. Il avait dit : « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Marc 14 : 34 ; Matthieu 26 : 38). Mais à présent Il avait repris confiance grâce à l’assurance que Dieu Lui avait donnée. Il n’était plus nécessaire de veiller et de prier pour ce qui Le concernait.

RÉSISTER À LA TENTATION AUGMENTE LA FORCE

Nous remarquons que cette exhortation était particulièrement nécessaire aux disciples à ce moment-là. Ayant de telles épreuves et expériences si particulières devant eux, s’ils avaient veillé et prié Dieu pour obtenir la sagesse et la grâce, afin de ne pas tomber dans la tentation – d’entrer en tentation – ils auraient obtenu l’aide pour y résister. Ils auraient été pareillement exposés aux tentations, mais ils n’y seraient pas entrés. Les tentations peuvent se présenter à nous plusieurs fois par jour, et lorsqu’elles surviennent, nous pouvons être trompés et induits en erreur. Mais si nous résistons à la tentation cela nous rend d’autant plus forts pour résister aux suivantes. Et ainsi l’Apôtre Jacques nous dit : « regardez comme un sujet de joie complète les diverses tentations auxquelles vous pouvez être exposés » (Jacques 1 : 2). Mais personne ne pourrait considérer une tentation comme un sujet de joie si, lorsqu’elle survenait, il y succombait – y entrait.

Saint Pierre n’a jamais pu songer, sans avoir de regret, au moment où il renia son Maître. S’il avait veillé et prié pour être guidé, il serait sorti vainqueur lorsque Jésus fut traduit devant le tribunal ; il n’aurait pas renié son Seigneur. Il aurait été plus fort quand la tentation survint et aurait dit : Non, je ne renierai jamais le Seigneur ! Je veux partager son sort ! Plus tard, il aurait pu dire : Je vous le dis, frères, la situation était tendue ! Mais je me réjouis d’avoir subi cette tentation et d’avoir été capable de sortir vainqueur de cette heure terrible !

Mais Satan le réclamait, désirait le passer au crible, pour ainsi dire. Si, après avoir renié le Seigneur, Pierre avait dit : Je ne reviendrai pas en arrière maintenant, je renoncerai complètement au Seigneur, et n’en tiendrai plus compte ! Alors il aurait réellement tout perdu. Mais, bien qu’il ait été pris dans la tentation, il remporta finalement la victoire. Ce fut à l’heure du chant du coq, Pierre, entendant le coq chanter, pensa : C’est exactement ce que Jésus a dit : avant que le coq chante, je Le renierai trois fois. Alors Saint Pierre sortit et pleura amèrement ; et, après s’en être expliqué avec Dieu dans les larmes et les prières, il reprit la bonne voie. Et ainsi, entrer dans la tentation ne signifie pas un échec complet. Mais plus nous résistons à la tentation, ne lui permettant pas de nous vaincre, plus notre caractère deviendra fort.

TEXTE APPLICABLE AUJOURD’HUI DANS UN SENS SPÉCIAL

Les expériences des disciples en rapport avec ce texte ont été, au sens large, applicables à tout le peuple de Dieu de cet âge de l’Évangile, mais elles le sont aussi particulièrement aujourd’hui. Le temps est venu pour l’église d’être particulièrement vigilante, attentive, et de s’armer contre les ruses du monde, de la chair et de l’adversaire.

Comme l’a exprimé le poète Longfellow :

« Ne sois pas semblable aux muets troupeaux,

Sois un héros dans la lutte ! » (Psaume de la vie)

Nous pouvons faire partie de l’armée du Seigneur et cependant être comme du bétail qu’on pousse devant soi. Mais nous devons être intelligents. Le Seigneur nous a donné la compréhension de son plan. Grâce à cela, nous avons aujourd’hui un avantage sur les apôtres, car ils n’avaient pas encore discerné le grand divin plan des âges et la signification des souffrances de l’église. Nous avons beaucoup d’avantages de cette manière. Jésus leur avait expliqué à son propos : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24 : 26). Et Il leur a ouvert les Écritures autant qu’ils étaient capables de les comprendre, et indiqué la nécessité de ses souffrances. Pourtant, ils ne pouvaient pas comprendre clairement. Mais nous, nous avons un avantage en ce que nous connaissons le plan de Dieu ; et ainsi les paroles de notre Seigneur sont plus puissantes dans leur application pour nous que pour l’église primitive.

Soyons vigilants, actifs, éveillés, et collaborons avec Dieu et avec le Seigneur Jésus-Christ. Considérons l’offre qui nous est faite – le grand haut-appel – la chose la plus merveilleuse jamais connue dans toute la création ! Nous n’aurons plus jamais une autre occasion de montrer à Dieu et à notre Seigneur Jésus notre zèle pour la justice et notre ardeur d’esprit. L’occasion actuelle est très spéciale. Dieu a rendu cela possible pour chacun d’entre nous, qui sommes en harmonie avec Lui, de croître en grâce et en connaissance, et ainsi d’être plus intelligents dans notre service. Et nous devons prier en accord avec cette intelligence.

Quel que soit le caractère des tentations, nous ne pouvons pas les discerner clairement avant qu’elles ne surviennent, parce que si nous les connaissions à l’avance, elles ne seraient que de légères tentations et nous les vaincrions aisément. C’est pourquoi veillons et prions toujours. Notre seule sauvegarde est d’être prêts, notre adversaire, le diable, cherchant qui il pourra dévorer. Il connaît nos points faibles mieux que nous et ne laisse échapper aucune occasion d’en profiter. Chacun de nous, s’il veut vaincre, doit avoir les grâces de l’Esprit dans son cœur, de même que la grâce du Seigneur pour le « secourir au temps du besoin ».

Si nous voulons être vainqueurs, notre exhortation journalière devrait être :

« Mon âme, sois sur tes gardes,

Dix mille ennemis surgissent !

La horde du péché́ s’élance

Pour t’enlever le prix. »

WT1913 p5331

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