LE FESTİN DE BELSHATSAR
La ville renfermait d’autres merveilles de construction. Il y avait des temples de grande taille et d’une splendeur inégalée, décorés d’or, d’argent et de pierres précieuses. À l’intérieur et autour des temples, il y avait des centaines de statues de dieux en or et en argent. Une statue du dieu Bel en or massif mesurait 15 pieds (soit 4,6m environ) de haut et pesait 43 000 livres (soit 19,5 tonnes). En plus du palais royal de Nebucadnetsar, il y avait un certain nombre d’autres palais somptueux pour la noblesse du royaume. Il y avait de nombreux jardins magnifiques dont celui connu sous le nom de « Jardins suspendus de Babylone », l’une des sept merveilles du monde. Ils furent construits par Nebucadnetsar pour plaire à son épouse préférée, une princesse Mède. Il semblerait qu’elle était malheureuse dans les plaines de Babylone et qu’elle regrettait le paysage plus accidenté de son pays natal avec ses collines en terrasses. Pour la rendre heureuse, on construisit un jardin composé de plusieurs niveaux, ou gradins, dont la base devait mesurer plus de cent acres (une acre équivaut à 4046 m2 environ). Chaque niveau, un peu plus petit que celui du dessous, était soutenu par d’énormes arcs de pierre de trente pieds de haut (soit 9m environ), l’ensemble formant une structure pyramidale effilée de 300 pieds de haut (soit 91,5m environ). Chaque niveau était recouvert de terre et planté d’arbustes exotiques provenant du monde entier. Leurs fleurs colorées pendaient et retombaient en cascade d’un niveau à l’autre avec un effet spectaculaire. Des visiteurs du monde entier venaient voir ce magnifique jardin et admirer toutes les autres merveilles de Babylone, la ville la plus grande et la plus prospère du monde.
Ce contexte, nous permet de mieux comprendre pourquoi le roi Nebucadnetsar s’enfla d’orgueil, comme le rapporte le quatrième chapitre de Daniel. Le roi marchait sur le toit plat de son palais. Toute la belle architecture de la ville s’étendait devant lui. Il y avait des temples étincelants et des châteaux imposants. Les jardins suspendus étaient non seulement resplendissants de couleurs, mais l’arôme délicieux des fleurs flottait dans l’air. Le puissant Euphrate coulait à proximité, apportant à Babylone le commerce et la richesse du monde. Autour de tout cela, il y avait des murs sûrs et imprenables. Le cœur du roi se gonfla d’orgueil en pensant que toutes ces choses avaient été faites uniquement pour son plaisir personnel. Il se sentait grand et important. Il s’est alors exclamé à haute voix, comme le rapporte Daniel 4 : 30 : « N’est-ce pas ici Babylone la grande, que j’ai bâtie pour être la maison de mon royaume, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? » Son arrogance déplut à Dieu. Nous lisons encore aux versets 31 et 32 : « La parole était encore dans la bouche du roi, qu’une voix tomba des cieux : Roi Nebucadnetsar, il t’est dit : Le royaume s’en est allé d’avec toi ; et on te chassera du milieu des hommes, et ta demeure sera avec les bêtes des champs ; on te fera manger de l’herbe comme les bœufs, et sept temps passeront sur toi, jusqu’à ce que tu connaisses que le Très-haut domine sur le royaume des hommes et qu’il le donne à qui il veut. » La sentence fut immédiatement exécutée. Lorsque, après sept ans, sa folie prit fin et que sa raison lui revint, le grand Nebucadnetsar réalisa qu’il n’était pas aussi important qu’il le pensait.
BELSHATSAR, TROP CONFİANT
Considérons maintenant notre leçon qui se trouve dans le cinquième chapitre de Daniel. Nebucadnetsar était mort. Nabonide, son fils, était probablement mort lui aussi. Belshatsar, le petit-fils de Nebucadnetsar, était depuis peu sur le trône de Babylone. Convoitant les immenses richesses de Babylone, les Mèdes et les Perses avaient consolidé leurs forces sous la direction de Cyrus, le Perse, et depuis plusieurs mois, ils assiégeaient la ville. Il s’agit du Cyrus dont le Seigneur, par l’intermédiaire de son prophète Ésaïe, avait déclaré qu’il libérerait son peuple, dont beaucoup de captifs étaient à Babylone — Voir Ésaïe 44 : 28 et 45 : 1. Mais les habitants de Babylone se sentaient en sécurité derrière leurs immenses murs. Ils étaient amplement approvisionnés pour un siège beaucoup plus long que ce qu’une armée pouvait imposer, pensaient-ils. Ils croyaient pouvoir survivre indéfiniment, car en plus des marchandises stockées, il y avait, dans l’enceinte de la ville, de grandes fermes et des pâturages qui fournissaient une nourriture abondante. Toute l’eau nécessaire était puisée dans le grand fleuve qui traversait la ville. Les défenseurs de Babylone méprisaient donc l’armée assiégeante de Cyrus et s’amusaient de ses tactiques. Observant depuis les hautes murailles, ils pouvaient voir les troupes ennemies à une distance considérable. Elles semblaient être en train de creuser et d’ériger une sorte de mur de terre, près du coude de la rivière. Elles ne s’approchaient même pas de la ville, ce qui aurait permis leur bombardement par les catapultes placées sur les hauts murs. Lâches ! Rien à craindre d’eux ! Belshatsar lui-même monta probablement sur le mur pour jeter un coup d’œil. Les petites silhouettes au loin, qui fouillaient dans la terre, ressemblaient aux travaux futiles d’une fourmilière. Il rit et retourna dans son palais, considérant ce siège comme un échec total. Il décida de célébrer l’occasion en donnant un grand festin.
Habituellement, lorsqu’un siège est en cours, la nourriture est strictement rationnée. Mais le roi Belshatsar était si confiant dans la force de sa capitale et si méprisant à l’égard de Cyrus, qu’il ordonna la préparation d’un somptueux festin. Avec ses princes, ses femmes et ses concubines, il accueillerait un millier de personnes de la noblesse de Babylone. Il y aurait de la nourriture et du vin en abondance, limités seulement par la capacité des fêtards à s’en remplir. Pas besoin de lésiner. Babylone ne serait jamais prise ! La ville n’était-elle pas sous le patronage et la protection des puissants dieux dont les temples se trouvaient là ? Ces dieux qui avaient permis à son grand-père, Nebucadnetsar, de conquérir le monde entier.
Le festin fut préparé et servi dans la grande salle de bal du palais royal. Le roi Belshatsar était assis à une table surélevée, au bout de la pièce, avec ses nombreux fils, ses femmes et ses concubines. La pièce était éclairée par un énorme lampadaire, ou lustre, près de la table du roi. Au-dessous se trouvaient des rangées et des rangées de tables, où pouvaient prendre place un millier de membres de la noblesse de Babylone avec leurs dames. Au signal du roi, des plats exotiques furent successivement servis sur d’énormes plateaux, transportés depuis les cuisines du palais par des centaines d’esclaves. Le vin coulait à flots. Chaque coupe vide était immédiatement remplie à nouveau. On portait des toasts et on buvait à la gloire des dieux de Babylone. Comme il y avait beaucoup de dieux, on trinquait beaucoup. Le vin commença à faire effet, et les toasts devinrent plus irréfléchis.
Nous pouvons imaginer, à ce stade, qu’un noble éminent se soit levé, la coupe débordante, et ait clamé à haute voix : « Je bois à la déconfiture du Dieu des Hébreux ! N’importe lequel des dieux de Babylone est plus grand que Lui ! » Un silence soudain s’abattit sur l’assemblée. Beaucoup de personnes présentes avaient un respect craintif pour le Dieu des Hébreux. Elles avaient entendu parler de ses œuvres merveilleuses, et se sentirent donc mal à l’aise devant ce geste de défi. Le roi était mécontent de cette retombée de l’esprit de fête. Stimulé par le vin, il se lève et s’écrie : « Je vais boire ce toast ! Et je vais vous montrer ce que je pense du Dieu des Hébreux ! Apportez ici les vases sacrés d’or et d’argent que mon grand-père, Nebucadnetsar, a pris dans le temple hébreu de Jérusalem, afin que nous puissions y boire notre vin, à la louange de nos propres dieux ! Je vais vous montrer quels dieux sont les plus forts ! » Nous lisons maintenant le récit de Daniel 5 : 2-4 : « Belshatsar, comme il buvait le vin, commanda d’apporter les vases d’or et d’argent que son père [note marginale anglaise : grand-père] Nebucadnetsar avait tirés du temple qui était à Jérusalem, afin que le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y bussent. Alors on apporta les vases d’or qu’on avait tirés du temple de la maison de Dieu, qui était à Jérusalem ; et le roi et ses grands, ses femmes et ses concubines, y burent. Ils burent du vin, et ils louèrent les dieux d’or et d’argent, d’airain, de fer, de bois, et de pierre. »
BELSHATSAR PROFANE LES VASES DU TEMPLE
Le fait de profaner publiquement les vases sacrés du temple de Jéhovah, à la louange des idoles, était un acte de blasphème des plus grossiers. Le grand-père de Belshatsar, Nebucadnetsar, n’aurait jamais agi de la sorte ; il était mieux informé. Il savait par expérience que le Dieu des Hébreux était au-dessus de tout autre dieu ou de tout roi terrestre. Nous lisons en Daniel 2 : 47 qu’il avait dit à Daniel : « En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois. » Il avait aussi dit en Daniel 3 : 29 : « Et de par moi l’ordre est donné qu’en tout peuple, peuplade, et langue, quiconque parlera mal du Dieu de Shadrac, de Méshac et d’Abed-Nego, sera mis en pièces ». Belshatsar aurait dû écouter son grand-père et ne pas dire du mal du Dieu des Hébreux. Il avait accès aux registres des décrets nationaux. Dans les archives se trouvait un enregistrement de la main même de Nebucadnetsar, fait après sa guérison de la folie, un témoignage des plus puissants, par un roi des plus puissants. Nous lisons en Daniel 4 : 34-37 : « Et à la fin de ces jours, moi, Nebucadnetsar, j’élevai mes yeux vers les cieux, et mon intelligence me revint, et je bénis le Très-haut, et je louai et magnifiai celui qui vit éternellement, duquel la domination est une domination éternelle, et dont le royaume est de génération en génération ; et tous les habitants de la terre sont réputés comme néant, et il agit selon son bon plaisir dans l’armée des cieux et parmi les habitants de la terre ; et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-tu ? Dans ce temps-là, mon intelligence me revint, et, pour la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me revinrent, et mes conseillers et mes grands me cherchèrent, et je fus rétabli dans mon royaume, et ma grandeur fut extraordinairement augmentée. Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je loue et j’exalte et je magnifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vérité, et les voies, jugement, et qui est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil. » Belshatsar aurait dû savoir toutes ces choses. Il aurait dû profiter de l’expérience de son grand-père. Il aurait dû la prendre à cœur, surtout cette dernière phrase : Il « est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil », qui fut la grande leçon que Nebucadnetsar avait apprise. En fait, Belshatsar savait toutes ces choses. En tant que descendant de Nebucadnetsar, successeur au trône, il était soigneusement instruit de l’histoire de l’empire et des actes de ses ancêtres. Lorsqu’il défia et blasphéma Dieu, il le fit volontairement et délibérément.
Soudain, la lumière de la pièce s’affaiblit tandis qu’une ombre sombre passe au-dessus du grand lustre. Tous les yeux se sont tournés vers lui pour voir une énorme main commencer à écrire quelque chose sur le mur. Nous lisons maintenant Daniel 5 : 5, 6 : « En ce même moment, les doigts d’une main d’homme sortirent, et écrivirent, vis-à-vis du chandelier, sur le plâtre de la muraille du palais du roi ; et le roi vit l’extrémité de la main qui écrivait. Alors le roi changea de couleur, et ses pensées le troublèrent ; et les liens de ses reins se délièrent, et ses genoux se heurtèrent l’un contre l’autre. » Belshatsar était terrifié, et son visage, rougi par l’abus de vin, pâlit. Son assurance le quitta, et il fut dégrisé instantanément. Il tremblait violemment de la tête aux pieds. La main disparut, mais l’écriture resta : quatre mots, en gros caractères, mystérieux et indéchiffrables, en haut du mur, à la vue de tous. Reflétée par la lumière, l’écriture semblait scintiller, comme du feu. L’assemblée entière était abasourdie. Il y eut un silence absolu, jusqu’à ce que le roi s’écrie. Nous poursuivons au verset 7 : « Le roi cria avec force d’amener les enchanteurs, les Chaldéens et les augures. ». Ils vinrent en hâte, regardèrent l’écriture, et chacun à son tour secoua la tête. Les caractères étaient étranges, et n’appartenaient à aucune langue connue. Le roi était désespéré. Il offrit alors de riches incitations. Nous lisons : « Le roi prit la parole et dit aux sages de Babylone : Quiconque lira cette écriture et m’en indiquera l’interprétation sera revêtu de pourpre, et aura une chaîne d’or autour de son cou, et sera le troisième gouverneur dans le royaume. » Mais même cette mirobolante promesse, celle d’être le troisième dans la hiérarchie du monde, ne servit à rien. Le récit dit au verset 8 : « Alors arrivèrent tous les sages du roi, mais ils ne purent lire l’écriture ni faire connaître au roi l’interprétation. »
Maintenant, ce fut le pandémonium (un lieu plein d’agitation et de bruit). Une terreur extrême s’empara de toute l’assistance. Les dames s’enfuirent. Certaines d’entre elles cherchèrent la reine-mère et lui racontèrent ce qui se passait. Elle n’avait pas assisté au festin, mais même de son appartement, elle pouvait entendre les cris effrayés des convives. Elle se rendit rapidement dans la salle du banquet. Lorsqu’elle entra, le bruit se calma et on lui laissa le temps de s’approcher du roi. À ce moment-là, le roi était un objet pitoyable. Pâle comme la mort, tremblant violemment, il pouvait à peine se tenir sur ses pieds. Ses nobles n’étaient pas beaucoup mieux. Nous poursuivons maintenant le récit aux versets 10-12 : « La reine, à cause des paroles du roi et de ses grands, entra dans la maison du festin. La reine prit la parole et dit : O roi, vis à jamais ! Que tes pensées ne te troublent pas, et ne change pas de couleur, il y a un homme dans ton royaume, en qui est l’esprit des dieux saints ; et, aux jours de ton père [grand-père], de la lumière, et de l’intelligence, et une sagesse comme la sagesse des dieux, ont été trouvées en lui ; et le roi Nebucadnetsar, ton père [grand-père], ton père [grand-père], ô roi, l’a établi chef des devins, des enchanteurs, des Chaldéens, des augures, parce qu’un esprit extraordinaire, et la connaissance et l’intelligence pour interpréter les songes et pour expliquer les énigmes et pour résoudre les problèmes difficiles, ont été trouvés en lui, en Daniel, à qui le roi a donné le nom de Belteshatsar. Que Daniel soit donc appelé, et il indiquera l’interprétation. »
DANİEL İNTERPRÈTE L’ÉCRİTURE
Le prophète Daniel était à cette époque âgé d’environ 90 ans. Il était probablement encore au service du gouvernement, bien qu’il n’exerçât plus la noble fonction de dirigeant qu’il occupait sous Nebucadnetsar. Il résidait sans doute dans l’un des bâtiments tout proche du palais. Un messager du roi fut dépêché en toute hâte pour aller chercher Daniel. Mais je pense qu’un ange du Seigneur est arrivé le premier et Daniel a eu connaissance de tous les aspects de la situation. Il fut informé de la profanation des vases du temple, de l’insulte faite à Dieu, de l’apparition de la main, de l’écriture mystérieuse et de sa signification. Il ne fut donc pas surpris lorsque le messager du roi frappa à sa porte. Poursuivant le récit, nous lisons aux versets 13-16 : « Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi prit la parole et dit à Daniel : Es-tu ce Daniel, l’un des fils de la captivité de Juda, que le roi, mon père [grand-père], a amenés de Juda ? Et j’ai entendu dire de toi que l’esprit des dieux est en toi, et que de la lumière, et de l’intelligence, et une sagesse extraordinaire se trouvent en toi. Et maintenant, les sages, les enchanteurs, ont été amenés devant moi, afin qu’ils lussent cette écriture et m’en fissent connaître l’interprétation, et ils n’ont pu indiquer l’interprétation de la chose. Et j’ai entendu dire de toi que tu peux donner des interprétations et résoudre les problèmes difficiles. Maintenant, si tu peux lire l’écriture et m’en faire connaître l’interprétation, tu seras vêtu de pourpre, et tu auras une chaîne d’or autour de ton cou, et tu seras le troisième gouverneur dans le royaume. »
Cette offre n’impressionna pas Daniel. Il avait été un dirigeant avant même que ce roi soit né. Il avait autrefois été établi sur toute la province de Babylone. Il savait être dans l’abondance ou être abaissé. Il connaissait la futilité de la gloire terrestre. À son âge, la perspective d’une nouvelle élévation dans le royaume de Babylone n’avait aucun attrait particulier. Il n’avait aucune crainte de ce roi si inférieur en tout point à son grand-père, le grand Nebucadnetsar. Ce qu’il allait faire, il le ferait en tant que prophète du Dieu Très-Haut et non pour des faveurs terrestres. Il dit donc au roi, un peu dédaigneusement, aux versets 17-24 : « Alors Daniel répondit et dit devant le roi : Que tes présents te demeurent, et donne tes récompenses à un autre. Toutefois je lirai l’écriture au roi, et je lui en ferai connaître l’interprétation. O roi, le Dieu Très-haut donna à Nebucadnetsar, ton père [grand-père], le royaume, et la grandeur, et l’honneur, et la majesté ; et, à cause de la grandeur qu’il lui donna, tous les peuples, les peuplades et les langues, tremblaient devant lui, et le craignaient ; il tuait qui il voulait, et il conservait en vie qui il voulait ; il exaltait qui il voulait, et il abaissait qui il voulait. Mais quand son cœur s’éleva et que son esprit s’endurcit jusqu’à l’orgueil, il fut précipité du trône de son royaume, et sa dignité lui fut ôtée ; et il fut chassé du milieu des fils des hommes, et son cœur fut rendu semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ; on le nourrit d’herbe comme les bœufs, et son corps fut baigné de la rosée des cieux, jusqu’à ce qu’il connut que le Dieu Très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu’il y établit qui il veut. Et toi, son fils [petit-fils] Belshatsar, tu n’as pas humilié ton cœur, bien que tu aies su tout cela. Mais tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; et on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi et tes grands, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin ; et tu as loué les dieux d’argent et d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, et n’entendent, et ne comprennent point ; et le Dieu en la main duquel est ton souffle, et à qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l’as pas glorifié. Alors a été envoyée de sa part l’extrémité de la main, et cette écriture a été tracée. » Le roi s’affaissa sur sa chaise, et tous les nobles restèrent debout, fascinés, tandis que Daniel faisait face au mur et montrait l’étrange écriture. Nous lisons aux versets 25-28 : « Et voici l’écriture qui a été tracée : MENÉ, MENÉ, THEKEL, UPHARSİN ! Voici l’interprétation des paroles. MENÉ : Dieu a compté ton royaume, et y a mis fin. THEKEL : Tu as été pesé à la balance, et tu as été trouvé manquant de poids. PÉRÈS (pluriel : UPHARSIN) : Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses. »
LA GRANDE BABYLONE ASSİÉGÉE
Pendant ce temps, alors que la fête se déroulait, de formidables événements se produisaient à l’extérieur de la ville. Il faisait nuit et la garde sur la muraille s’était retirée. La ville étant assiégée, toutes les portes étaient fermées et barrées, y compris les grilles du fleuve. Mais l’armée de Cyrus avait maintenant terminé sa tâche. Ce que l’on croyait être le creusement de vains remblais à une certaine distance de la ville était, en réalité, celui d’une grande tranchée reliant les deux côtés latéraux de la boucle de l’Euphrate qui traversait Babylone. À peu près au moment où l’écriture apparut sur le mur de la salle de banquet, le fleuve fut détourné et commença à couler dans son nouveau canal. La boucle passant par Babylone fut asséchée. Les grandes grilles d’eau en bronze, si étroitement fermées, étaient maintenant suspendues à quarante pieds (soit 12m environ) dans les airs au-dessus d’une large autoroute qui était le lit du fleuve. Dans le lit asséché de la rivière, les armées de Cyrus marchaient maintenant dans la Babylone supposée imprenable. Rangée après rangée, ils étaient des milliers et des milliers d’hommes. La garde symbolique de la ville, prise complètement par surprise, fut rapidement maîtrisée, et Cyrus lui-même, accompagné de Darius, entra dans le palais royal l’épée dégainée. Alors que Daniel venait de terminer son discours au roi, qu’il avait reçu la robe pourpre et la chaîne d’or et que Belshatsar l’avait proclamé troisième du royaume, Cyrus remonta l’allée de la grande salle de banquet jusqu’à la table du roi et transperça Belshatsar de son épée. Il a ensuite proclamé Darius, roi de Babylone.
Je pense que la promotion de Daniel a été la plus courte jamais enregistrée. Il n’a occupé le troisième rang dans ce royaume de Babylone que cinq minutes environ. Le récit se termine par ces mots : « En cette nuit-là, Belshatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Et Darius, le Mède, reçut le royaume, étant âgé d’environ soixante-deux ans. » Le deuxième empire universel de la vision de Nebucadnetsar prenait place. La poitrine et les bras d’argent succédaient à la tête d’or. Les Mèdes et les Perses régnaient désormais sur le monde.
LE FLÉAU DE L’ORGUEİL
Ce récit du festin de Belshatsar et de la chute de Babylone contient de nombreuses leçons pour nous, mais la principale concerne l’orgueil. Comme Daniel le dit à Belshatsar : « Tu n’as pas humilié ton cœur … Tu t’es élevé contre le Seigneur des cieux … et le Dieu en la main duquel est ton souffle, et à qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l’as pas glorifié » (Daniel 5 : 22, 23), nous lisons dans les Proverbes 16 : 18 : « L’orgueil va devant la ruine, et l’esprit hautain devant la chute. » C’est ce qui est arrivé à Belshatsar. Nous lisons encore dans les Proverbes 16 : 5 : « Tout cœur orgueilleux est en abomination à l’Éternel. » L’orgueil, sous quelque forme que ce soit et chez qui que ce soit, est abominable. Considérons donc la nature de l’orgueil et ses conséquences.
Premièrement, il y a les diverses formes d’orgueil que l’on trouve dans le monde et qui constituent l’esprit du monde. Le peuple du Seigneur devrait être très éloigné de ces formes d’orgueil. Par exemple, certains dans le monde se considèrent supérieurs aux autres à tous égards, comme s’ils avaient été spécialement créés à partir d’une « poussière de la terre » supérieure. Ils se vantent de leur noble ascendance et de leurs qualités héréditaires. Mais ils feraient mieux de ne pas regarder trop loin en arrière. Mark Twain (écrivain américain) raconte comment il a commencé à retracer ses origines. Quand il est arrivé à un voleur de chevaux, il a abandonné.
Certains dans le monde se glorifient de la richesse dont ils ont hérité. Mais beaucoup ont découvert qu’il n’est pas sage de se vanter de telles richesses, car une enquête pourrait révéler que de nombreuses fortunes ont été fondées sur le vol, l’oppression, l’esclavage et d’autres formes d’exploitation.
L’orgueil résultant de l’éducation n’est pas non plus approprié. De quoi peut-on être orgueilleux ? Être instruit signifie seulement que vous avez assimilé ce que d’autres ont découvert ou écrit. En outre, la « sagesse du monde » n’est pas du tout fiable. L’histoire est souvent falsifiée, la guerre et la violence sont glorifiées, l’éthique est déformée, la philosophie est corrompue, et même les livres scientifiques datant de quelques années sont obsolètes face à l’évolution rapide des connaissances.
Se glorifier de sa beauté ou de sa supériorité physique n’est certainement pas justifié. Ces qualités sont héritées. Le parent, plutôt que l’enfant, peut avoir des raisons d’être fier.
L’orgueil en matière de vêtements ou d’ornements est également insensé. Le fabricant des tissus ou des ornements peut avoir des raisons d’être fier de son travail, mais sûrement pas celui qui les porte. Il ne fait que s’approprier le savoir-faire et le travail d’autrui.
LEÇONS POUR LE PEUPLE DE DİEU
Mais notre leçon ici n’est pas pour le monde, mais pour le peuple de Dieu. Les Écritures sont données pour nous mettre en garde. L’orgueil contre lequel nous sommes mis en garde est l’orgueil spirituel. Alors que dans le monde l’orgueil est simplement insensé, pour la nouvelle créature, il est extrêmement dangereux. Il peut entraîner la perte de notre appel et de notre élection, car si nous nous élevons avec orgueil, comme Nebucadnetsar, ou comme Belshatsar, nous nous plaçons sous la condamnation rappelée en Luc 18 : 14 : « Car quiconque s’élève, sera abaissé. » Cela écarte toute possibilité d’être élevé à la gloire, l’honneur et l’immortalité. Ainsi, nous sommes exhortés en 1 Pierre 5 : 6 : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu. » L’orgueil est donc une maladie spirituelle qui, si elle n’est pas jugulée, peut conduire à la perte de tout. Car Jacques 4 : 6 nous dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles. » Que pouvons-nous espérer si Dieu Lui-même nous résiste ? Examinons maintenant quelques-unes des nombreuses formes que peut prendre l’orgueil spirituel, afin de le fuir comme la peste qu’il est.
Il y a d’abord ce sentiment général d’orgueil qui risque fort de s’emparer de ceux qui marchent depuis longtemps sur le sentier étroit et sont le plus en vue dans le service du Seigneur. Il est insidieux car il se développe très progressivement et imperceptiblement. Il se manifeste alors par un sentiment de supériorité, celui d’être meilleur que les autres. Lorsqu’il assiste à des études béréennes, celui qui en est atteint n’estime aucune réponse appropriée aux questions posées, hormis la sienne. Dans les réunions de témoignage, il n’entend aucun témoignage vraiment utile, sauf le sien. Comme les autres sont hésitants et inefficaces ! — selon lui. Il n’a jamais vu d’ancien présider une réunion qui sache la diriger. Il considère que ses discours sont beaucoup plus profonds que ceux des autres orateurs, dont il méprise les meilleurs efforts.
Si, au moment des élections, il reçoit moins de voix que les autres, il se sent blessé. Il se prend pour un martyr et rend responsables certains « ennemis » dans l’assemblée. C’est un état presque désespéré. Il est difficile de faire machine arrière lorsqu’il est si solidement établi. Seul un châtiment sévère du Seigneur peut le corriger. Le seul moyen sûr est de s’en prémunir. Comment y parvenir ? La moindre tendance à la supériorité doit être notée et réprimée. Si nous commençons à penser que nous sommes quelqu’un de grand et que nous avons une position spéciale devant le Seigneur, au-dessus de nos frères, considérons sérieusement 1 Corinthiens 10 : 12 : « Ainsi, que celui qui croit être debout, prenne garde qu’il ne tombe. » Si nous nous sentons suffisant et prétentieux, pensant que nos capacités, qui sont en réalité si imparfaites aux yeux du Seigneur, sont meilleures que celles de nos frères, prenons garde à Philippiens 2 : 3 : « Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même. » Ou, comme le rend la version révisée : « Ne faites rien par égoïsme ou par vanité, mais dans l’humilité, estimez les autres meilleurs que vous-mêmes. »
Certains font preuve d’orgueil en étant envieux de ceux qui occupent des positions plus importantes dans la présentation publique de la vérité, pensant qu’ils pourraient faire mieux et qu’ils devraient donc avoir cette charge. Ces personnes devraient considérer 1 Corinthiens 12 : 18 : « Mais maintenant, Dieu a placé les membres, chacun d’eux, dans le corps, comme il l’a voulu. » Et aussi Romains 12 : 10 : « Quant à l’amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; quant à l’honneur, étant les premiers à le rendre aux autres. »
Il y a ensuite une forme d’orgueil spirituel qui est particulièrement insidieuse parce qu’elle découle de la beauté de la vérité elle-même. Le divin plan des âges de Dieu est d’une magnificence sans pareille. Celui qui l’entrevoit pour la première fois est ébloui par sa pure grandeur. Il n’en a jamais assez. Il se réjouit et se délecte de son rayonnement — cette merveilleuse révélation d’un Dieu d’amour tout-puissant, ce grand salut, cette vie d’entre les morts, cette solution parfaite à tous les problèmes de l’humanité ! Connaître et accepter la vérité est l’expérience suprême de toute une vie. Plus on l’approfondit, plus son éclat apparaît. Elle est simple, mais glorieuse. Elle est absolument sans défaut, et il y a si peu de gens dans le monde qui l’apprécient.
À ce stade, certains sont sensibles au virus de l’orgueil. Untel commence à penser qu’il doit être supérieur à ses semblables pour avoir accès au plan de Dieu, qu’il doit avoir une supériorité naturelle d’esprit, ou une noblesse de caractère, qui le rende digne de cela. Il commence à se sentir important, à penser qu’il est quelqu’un de grand, le favori de Dieu. Cette condition est déjà assez mauvaise, mais le pas suivant qu’il peut franchir est particulièrement déplorable. Bien qu’il sache que Dieu lui a révélé les beautés du plan divin par l’intermédiaire d’un serviteur fidèle et prudent (qu’Il a fait maître de tous ses biens ; que ce serviteur a été habilité à distribuer « la nourriture au temps convenable » à la famille de la foi), il en vient à croire qu’il a une compréhension plus claire de la vérité que « ce serviteur » ; qu’il peut utiliser de meilleurs mots pour exprimer plus adéquatement la pensée correcte. Il s’élève ainsi et met son propre esprit sur le même plan que celui du plus grand étudiant de la Bible des temps modernes — l’instrument spécial de Dieu pour la restauration de « la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3). Il s’imagine qu’il peut améliorer la vérité. Il commence à voir une « nouvelle lumière ». Il finit par se gonfler d’orgueil spirituel au point de croire qu’il a des révélations spéciales du Seigneur, qu’il a été désigné comme l’instrument spécial de Dieu pour promulguer une grande doctrine, pour découvrir une nouvelle interprétation de l’Écriture ou un nouveau type. Il reçoit bien des révélations, mais elles ne viennent pas du Seigneur. S’il ne peut l’éviter, il peut mentionner ou citer les écrits du frère Russell, mais quand il le fait, c’est généralement avec une remarque désobligeante ajoutant « qu’il n’est pas d’accord avec le frère Russell sur bien des points » ou « qu’il ne suit aucun homme, mais va directement à la Parole de Dieu. »
Voyons-nous comment l’orgueil spirituel peut être terriblement destructeur ? Comment il peut détruire la nouvelle créature ? Soyons sur le qui-vive pour étouffer le moindre début d’orgueil. Gardons continuellement à l’esprit que ce n’est pas grâce à une valeur ou à un mérite quelconque de notre part que nous avons été appelés et que nous avons reçu la connaissance de la vérité. C’était une faveur totalement imméritée, un don gratuit de Dieu. 1 Corinthiens 1 : 26-29 décrit le peuple du Seigneur, disant que parmi celui-ci, il n’y a « pas beaucoup de sages … pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles. » Mais « les choses folles, … les choses faibles, … les choses viles, celles qui sont méprisées, celles qui ne sont pas, … en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » Nous ne pouvons nous attribuer absolument aucun mérite. Tout ce que nous avons ou ce que nous sommes est un don. Nous lisons en 1 Corinthiens 4 : 7 : « Et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si aussi tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu ? » Et en Jacques 1 : 17 : « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières. » Et nous ne pouvons même pas être fiers d’un service du Seigneur que nous avons le privilège d’accomplir. C’est le Seigneur qui nous utilise, et non nous-mêmes. Nous sommes des outils dans sa main. Alors, de quoi pouvons-nous nous vanter ? Comme l’exprime Ésaïe 10 : 15 : « La cognée se glorifiera-t-elle contre celui qui s’en sert ? La scie s’élèvera-t-elle contre celui qui la manie ? Comme si la verge faisait mouvoir ceux qui la lèvent, comme si le bâton levait celui qui n’est pas de bois ! » Comme le souligne Luc 17 : 10 : « Nous sommes des esclaves inutiles. » Souvenons-nous donc de la leçon que Nebucadnetsar et Belshatsar ont si douloureusement apprise, à savoir qu’Il « est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil » – Daniel 4 : 37.
AUTRES LEÇONS TİRÉES DE CETTE EXPÉRİENCE
De même que les Hébreux furent emmenés captifs dans la Babylone littérale et y furent emprisonnés, le vrai peuple du Seigneur a été captif dans la Babylone mystique. À la fin de l’ère évangélique, la chute et le rejet de Babylone est annoncé, et le Seigneur appelle son peuple à sortir de ce système en disant en Apocalypse 18 : 4 : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple. » De même que la Babylone littérale était immensément riche et dominait le monde, la chrétienté, jusqu’à récemment, a fait de même en subjuguant et en exploitant les nations païennes. Mais aujourd’hui, sa prééminence et sa domination sont remises en question par de puissants gouvernements communistes – (NDLR : Cet article a été écrit avant 1985).
De même que la Babylone littérale était considérée comme imprenable, la papauté, l’élément majeur de la Babylone mystique, s’approprie faussement la promesse de Matthieu 16 : 18 selon laquelle « les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. »
Le sentiment de sécurité de la Babylone littérale suivi de sa chute rapide nous rappelle 1 Thessaloniciens 5 : 3 : « Quand ils diront, Paix et sûreté, alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n’échapperont point. » Ceci décrit l’époque actuelle où les royaumes de ce monde cèdent la place à la domination de Christ.
De même que la puissance et la prospérité de la Babylone littérale dépendaient du commerce que lui apportait l’Euphrate, et que la ville s’est effondrée suite au détournement de ses eaux, de même la Babylone mystique s’effondrera parce que les peuples de la terre lui retireront leur soutien. Ainsi s’accomplira la prophétie d’Apocalypse 16 : 12 : « Et le sixième [ange] versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; et son eau tarit, afin que la voie des rois qui viennent de l’orient fût préparée. » Comme l’orient est le lieu du lever du soleil, les « rois de l’orient » sont ceux qui accompagnent le « Soleil de justice », le Christ Jésus, le nouveau roi de la terre.
La leçon que Nebucadnetsar a apprise est « que le Très-haut domine sur le royaume des hommes, et qu’il le donne à qui il veut. » (Daniel 4 : 25). Daniel 4 : 17 montre que Dieu a toujours eu le contrôle suprême de la terre. Il n’a pas abandonné son règne, pas un seul instant. Satan est un usurpateur qui n’a aucun droit réel de régner. Son règne n’a été que toléré. En temps voulu, la domination de la terre lui sera complètement arrachée et donnée à Christ, Celui que Dieu a choisi. En Ézéchiel 21 : 27, Christ est appelé « celui auquel appartient le juste jugement, et je le lui donnerai. »
La déclaration de Nebucadnetsar en Daniel 4 : 37 — « Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je loue et j’exalte et je magnifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vérité, et les voies, jugement, et qui est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil. » — sera le sentiment du cœur des humains restaurés à la fin de l’ère millénaire.
Le mépris de Belshatsar pour l’assiégeant Cyrus, qui avait été désigné par Dieu pour conquérir Babylone et qui symbolisait le Christ, le Roi oint, nous rappelle le Psaume 2 : 1-6, qui prophétise le changement de régime de la terre : « Pourquoi s’agitent les nations, et les peuples méditent-ils la vanité ? Les rois de la terre se lèvent, et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son Oint, Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes ! Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux, le Seigneur s’en moquera. Alors il leur parlera dans sa colère, et, dans sa fureur, il les épouvantera, Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté. »
Le manger et le boire du festin de Belshatsar au moment de la chute imminente de la Babylone littérale, nous rappelle la prophétie de Luc 17 : 26, 27 : « Et comme il arriva aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l’homme aussi, on mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et le déluge vint, et les fit tous périr. »
Au cours de la fête, leur louange des dieux d’or et d’argent nous rappelle les faux critères de ce présent monde mauvais — l`éloge du succès, la poursuite fébrile de la prospérité, l’adoration de Mammon. Très peu de gens dans le monde obtiennent réellement de grandes richesses, qui sont cependant futiles et éphémères ! Après avoir lutté toute une vie pour les amasser, on meurt et on laisse tout derrière soi ! Le but n’est pas atteint. Pour le peuple du Seigneur, c’est bien différent. Nous prêtons attention aux paroles de Jésus, données en Luc 12 : 33, 34 : « … Faites-vous des bourses qui ne s’usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n’approche point, et où la teigne ne détruit point. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. »
Les dirigeants de la Babylone littérale ont bu du vin dans les vases sacrés de l’Éternel. De même, les dirigeants de la Babylone mystique ont fait un mauvais usage de la Sainte Bible. Ils en ont tiré des doctrines fausses qui déshonorent Dieu, ils se sont enivrés de ces doctrines et ont enivré les peuples. Comme l’exprime Apocalypse 17 : 2 : « … et ceux qui habitent sur la terre ont été enivrés du vin de sa fornication. »
Il peut également y avoir une autre signification à cet acte de mauvais usage des vases sacrés. Les vases d’or pourraient représenter le Petit troupeau et les vases d’argent la Grande Multitude. Peut-être que ces derniers seront soumis à de mauvais traitements et à l’ignominie avant leur changement.
Lors de la fête, une main apparut et écrivit sur le mur, en face du chandelier, et les dirigeants de la Babylone littérale furent effrayés, au point que leurs genoux se heurtèrent. Nous lisons en Luc 21 : 25, 26 : « Et il y aura des signes dans le soleil et la lune et les étoiles, et sur la terre une angoisse des nations en perplexité devant le grand bruit de la mer et des flots, les hommes rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. » Comme l’écriture sur la muraille précéda immédiatement la prise de la ville, cela pourrait indiquer que juste avant la calamité finale, les dirigeants de la terre en auront une indication précise et effrayante.
En Daniel 5 : 27 le message de Dieu était : « Tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé manquant de poids. » Dieu pèse et juge les nations et leurs dirigeants. Il a constaté qu’aucun n’est à la hauteur de la norme du royaume et que tous doivent être éliminés. Le gouvernement actuel de la terre ne pourra jamais apporter le rétablissement. Seul Christ, en appliquant le mérite de son sacrifice de rançon, peut abolir la mort.
Nous sommes impressionnés par le courage de Daniel lorsqu’il interpréta l’écriture sur le mur. Cela indique clairement que nous devons témoigner fidèlement du royaume sans craindre les conséquences.
De même que Cyrus a tué Belshatsar et s’est emparé du gouvernement du monde, Christ, l’antitypique Cyrus, écarte Satan et son gouvernement de la scène et inaugure la phase messianique du Royaume dans la puissance et la gloire.
Daniel fût vêtu de pourpre, on mit une chaîne d’or à son cou, et il fut proclamé troisième du Royaume. L’Église, représentée par Daniel, sera revêtue de la robe pourpre de la royauté, recevra la chaîne d’or de la nature divine et occupera la troisième place, après le Père céleste et Jésus-Christ.
Efforçons-nous de faire partie de cette fidèle « classe de Daniel » !
Fr. R.S. SEKLEMIAN (USA)