OİGNANT « LES PİEDS » DE CHRİST

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« Elle a fait ce qu’elle a pu. » – Marc 14 : 8

Nous ne pouvons guère imaginer un plus grand éloge qui aurait pu venir des lèvres du Maître à l’un de ses disciples. Ce témoignage de Jésus devrait donc être un réconfort particulier, notamment pour les sœurs dans l’église. Elles n’ont pas toutes les occasions de servir dans la vérité qu’ont les frères. Il y a certaines limitations liées au sexe, et celles-ci, bien sûr, s’appliquaient à Marie. Elle n’a pas eu le privilège d’accompagner Jésus pour entendre tous ses enseignements, ni de coopérer avec Lui de cette manière, ni de faire partie des soixante-dix envoyés pour accomplir des œuvres puissantes et proclamer le Royaume.

Mais sans être découragée par ces limitations, Marie était particulièrement vigilante à tirer profit de toutes les opportunités qui s’offraient à elle. Elle et sa famille étaient des amis privilégiés de Jésus — depuis combien de temps, nous ne le savons pas. Mais nous savons qu’Il se rendait fréquemment chez eux, et les Écritures témoignent que « Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. » – Jean 11 : 5.

Quand Lazare tomba malade, les sœurs Lui envoyèrent dire ces mots : « Celui que tu aimes est malade. » (Jean 11 : 3). Elles manifestaient leur foi ainsi que leur soumission quant à la réponse qui leur serait donnée, à savoir : simplement un mot, ou un mouchoir béni (cf. Actes 19 : 11, 12), ou autre chose. Elles avaient la sensation qu’Il prendrait soin d’eux — étant un ami intime de la famille.

Leur foi a dû être fortement éprouvée lorsque notre Seigneur resta absent, alors que Lazare mourut et que les funérailles avaient eu lieu. Au quatrième jour, Jésus vint à Béthanie — trop tard pour faire du bien ! Nous nous souvenons que Marie, qui s’était assise aux pieds de Jésus pour être instruite par Lui, était tellement accablée parce qu’Il n’avait pas envoyé de secours pour son frère, qu’elle n’avait même pas le désir de voir le Seigneur. Elle n’avait pas envie de Lui faire honneur. Aussi, lorsqu’elle apprit qu’Il était venu, elle resta assise dans la maison et n’alla pas L’accueillir. Naturellement, après que Jésus ait appelé Lazare hors du tombeau, sa foi, son amour et son zèle furent ravivés et renforcés. Sa foi avait été durement éprouvée et testée, et elle avait finalement triomphé.

Lorsque Jésus monta à Jérusalem, avant la crucifixion, Il vint chez eux comme d’habitude. Lazare, Marthe et Marie firent alors un grand festin, auquel assistèrent quelques-uns des Pharisiens de la ville de Jérusalem. Le lendemain de ce festin, Jésus monta sur un ânon et entra dans Jérusalem, où Il fut proclamé roi par une multitude de disciples. Il semblait que les choses devenaient très favorables, et que très prochainement le peuple allait Le recevoir comme Roi – Luc 19 : 37-40.

Certains étaient jusque-là dans l’expectative et d’autres avaient persévéré dans la foi. Ils pensaient tous que le moment de la glorification de Jésus était venu, et que cela signifiait aussi, ils en étaient sûrs, celui de leur propre glorification. Lorsqu’Il arriva à Jérusalem, Il chassa les changeurs du Temple, et tout semblait propice. Plus tard, certains scribes et Pharisiens essayèrent de démontrer la fausseté de ses enseignements, et ils furent tous réduits au silence, de sorte qu’ils eurent peur de Lui poser des questions, car cela causait plus de tort que de bien – Luc 20 : 40.

LA DİSPOSİTİON À CRİTİQUER EST CONTRAİRE À L’AMOUR

Le peuple était en faveur de Jésus, mais les chefs étaient très mécontents. Ils disaient : « Les Romains nous traiteront mal et ne nous laisseront aucune liberté si nous laissons faire. Nous serons tous en disgrâce. » Alors le grand prêtre dit : « Il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas. » (Jean 11 : 50). Mais cette résolution devait être tenue secrète. Le grand prêtre et les chefs travaillèrent donc en secret.

La veille de la crucifixion, Jésus se trouvait de nouveau dans la maison de Lazare, de Marthe et de Marie. C’est à cette occasion que Marie saisit l’opportunité de briser un vase de parfum et de le répandre sur la tête de Jésus. Cet onguent n’était pas de l’huile, comme celui que nous utilisons aujourd’hui — mais un parfum très cher. Le contenant d’albâtre était apparemment un petit vase.

Marie brisa le vase — probablement en le débouchant — afin de pouvoir verser le parfum. De cette façon, elle manifesta sa grande appréciation de sa présence en tant qu’hôte dans leur maison. Pour Marie, notre Seigneur n’était pas simplement un grand homme. Pour elle, Il était plus, Il était le Messie. Dans la mesure où elle Le comprenait, elle L’adorait, Le vénérait comme son Seigneur, et elle saisit cette occasion pour montrer sa dévotion en répandant sur Lui le précieux parfum.

L’un des disciples, Judas, réprimanda la femme en disant : « C’est un gaspillage honteux, ce parfum était précieux. » De tels onguents étaient beaucoup plus chers à cette époque que maintenant. Par des procédés de synthèse, nous pouvons maintenant fabriquer presque n’importe quel parfum sans utiliser une seule fleur. Mais le procédé utilisé dans les temps anciens le rendait beaucoup plus coûteux.

Comme Judas réprimandait Marie, Jésus l’arrêta en disant : « Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne action à mon égard … Elle a fait ce qu’elle a pu. » Elle a manifesté son amour, sa dévotion. Elle ne m’a pas suivi comme vous, les disciples, l’avez fait. Elle avait les limitations inhérentes à sa condition de femme. Mais c’est une chose qu’elle pouvait faire, et qu’elle a faite. J’apprécie ce qu’elle a fait. Elle m’a oint pour ma sépulture – Marc 14 : 6, 8.

L’HOMMAGE APPROBATİF DU MAÎTRE

Nous pouvons supposer que ces paroles du Maître semblèrent très étranges — « Elle a anticipé [le moment] d’oindre mon corps pour ma sépulture. » (Marc 14 : 8 – Darby). Les disciples pensaient qu’Il ne mourrait pas. Mais Jésus avait tellement l’habitude de dire des choses singulières que s’ils s’étaient arrêtés là-dessus pour se disputer, ils se seraient éloignés de Lui. En une occasion, Il avait dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. » (Jean 6 : 53 – Darby). Cette parole les avait rendus très perplexes. Lorsqu’Il dit qu’Il serait bientôt crucifié, ils pensèrent : « Comment peut-Il utiliser un langage aussi peu crédible ? » Et quand St. Pierre dit : « Loin de toi cette idée, Seigneur : cela ne t’arrivera pas. » Jésus le réprimanda – Matthieu 16 : 22, 23 – KJV.

Ces paroles, ces choses, leur sont revenues en mémoire plus tard ; et ainsi leur foi, leur espérance et leur confiance se sont beaucoup accrues et ont été rendues plus précieuses. De ce fait, notre foi a aussi été fortifiée.

En appliquant à nous-mêmes les paroles de Jésus à Marie, nous voyons que personne ne pouvait recevoir un plus grand hommage des lèvres du Maître que l’approbation donnée à l’acte de Marie. Manifestement, cela signifiait : elle ne peut pas faire plus — « elle a fait ce qu’elle a pu. » Il y a dans ces paroles un encouragement pour nous tous. Quels que soient les critiques des frères, si nous sommes sûrs que nos cœurs sont loyaux au Seigneur, nous pouvons être certains qu’Il dira de nous avec sympathie : « Ils ne peuvent pas faire de grandes choses, mais ils font ce qu’ils peuvent. » Lorsque le Père céleste nous regarde d’en haut, Il doit voir que ce que nous faisons est très peu. Il est cependant réconfortant pour nous de savoir que le Père céleste est heureux de nous regarder d’en haut, et qu’Il voit que nous essayons de faire ce que nous pouvons.

Ce verset devrait être un encouragement particulier pour les sœurs. Elles ont des occasions spéciales, d’une manière plus privée, de servir le corps de Christ. Bien sûr, cela ne signifie pas que les frères ne doivent pas exercer leur ministère envers le corps de Christ — se laver les pieds les uns aux autres, etc. — mais cela met particulièrement l’accent sur le privilège des sœurs — l’onction de la Tête et des pieds.

UN PARFUM ANTİTYPİQUE SUR DES PİEDS ANTİTYPİQUES

Aujourd’hui, nous sommes dans un sens très spécial des membres-pieds. Cette expression s’applique particulièrement à ceux qui vivent maintenant — les derniers membres du corps de Christ, de l’église. L’expression « oindre les pieds » semble attirer l’attention sur le fait que tout service rendu à un membre du corps de Christ sera considéré comme un service pour Lui. Il dira de tous ceux qui Le servent ainsi qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu.

La conduite de Marie dans ce cas précis, et sa profonde humilité, contrastent étrangement avec celle des Apôtres le jour suivant. Ils étaient rassemblés pour le repas de la Pâque, et ils étaient tellement imbus de leur propre importance qu’ils ne furent pas disposés à être les serviteurs les uns des autres. Ils allaient devenir des rois sur le trône. Ils n’allaient donc pas se laver les pieds les uns aux autres, et non seulement cela, mais ils n’allaient pas laver les pieds du Maître. Alors le Maître leur a lavé les pieds, et leur a donné un exemple.

C’est un moment privilégié pour chercher à honorer les autres, à se servir les uns les autres et à se fortifier le cœur les uns les autres. Le parfum lui-même est une belle image d’amour et de dévotion, et illustre la manière dont nous pouvons répandre du parfum sur chacun en nous parlant aimablement, et en cherchant à voir ce qu’il y a de meilleur chez l’autre. « Soyez donc imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur. » – Éphésiens 5 : 1, 2 – Darby.

WT1913 p5230