LE LOGOS FAIT CHAIR

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– Jean 1 : 1-18 –

« Et la Parole [Logos] devint chair, et habita au milieu de nous » – verset 14.

Notre étude de Noël est l’une des plus belles de toute la Bible. La Genèse remonte au commencement des choses terrestres ; mais cette leçon nous ramène au commencement de tous les commencements, quand Dieu était seul. Le tout début de l’œuvre divine fut le Logos – « le commencement de la création de Dieu » – « le premier-né de toute la création » – Apocalypse 3 : 14 ; Colossiens 1 : 15.

Logos signifie porte-parole, ou messager spécial. Mais outre cela, le Logos fut non seulement le commencement, ou l’Alpha – mais Il fut aussi le dernier, l’Oméga, de la création divine, comme Il le déclare Lui-même (Apocalypse 1 : 8 ; 21 : 6). Au premier et unique Fils engendré de Jéhovah fut donnée une place privilégiée, de sorte que « Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » (Jean 1 : 3). Le Père L’a ainsi hautement honoré en tant qu’Agent exécutif de toute l’œuvre créatrice, tant en ce qui concerne les anges et les chérubins que les hommes.

Le texte grec n’est pas bien rendu dans notre version commune. Correctement traduit, il se lit comme suit : « Le Logos était avec le Dieu et le Logos était un dieu ; il était au commencement avec le Dieu ». Ici, la majesté de notre Rédempteur dans sa condition préhumaine est explicitement énoncée, et Il est déjà clairement montré comme étant le Fils et non le Père – c’est-à-dire un dieu et non pas le Dieu.

Le mot dieu signifie un puissant ; mais il n’y a qu’un seul Dieu dont le nom est le Tout-Puissant. Saint Paul affirme cette grande vérité, en disant : « Pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses ; … et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui. » (1 Corinthiens 8 : 6 – version King James). L’Apôtre écrit encore : « Christ est le chef de tout homme, … l’homme est le chef de la femme, et … Dieu est le chef de Christ. » (1 Corinthiens 11 : 3). Voilà ce que Jésus revendiquait pour Lui-même – qu’Il n’est pas le Père, ou Jéhovah, mais qu’Il est le Fils de Dieu venu faire la volonté de son Père céleste.

La doctrine dite de la Trinité, incorporée dans le Credo de Nicée par l’empereur Constantin, en 325 après J.-C., a été en grande partie la cause de notre confusion lorsque nous étudiions la Bible, qui ne contient ni le mot trinité ni aucune suggestion à ce sujet, excepté un seul passage reconnu comme apocryphe par tous les érudits, à savoir, « 1 Jean 5 : 7 – dans les versions King James, Martin, Ostervald, Crampon, Segond Révisée, etc… ». Ce passage ne se trouve dans aucun des anciens manuscrits grecs.

Le Rédempteur n’a pas simulé quand Il a prié le Père avec de grands cris et avec larmes, « Mon Dieu, mon Dieu ! » Pas plus qu’Il n’a trompé Marie lorsqu’Il a déclaré après sa résurrection : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père … et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17). Il a déclaré son unité avec le Père, et demandé qu’une semblable union prévale parmi ses disciples – une unité d’esprit, de but, priant ainsi pour son Église : « afin que tous soient un … comme nous (Toi, Père et Moi) sommes un » – Jean 17 : 21-23.

LE LOGOS DEVINT CHAIR

Saint Paul nous dit combien de riche qu’Il était sur le plan spirituel, Il s’est fait pauvre pour nous, abandonnant les félicités célestes pour ce bas monde, obscurci par le péché et la mort (2 Corinthiens 8 : 9). Notre leçon, de même, nous dit : « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous, et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité » (verset 14 – Darby). L’apôtre Paul confirme ceci également, en déclarant que notre Seigneur descendit de sa haute position, prit la forme de serviteur, paraissant comme un simple homme de la postérité d’Abraham (Philippiens 2 : 7, 8 ; Hébreux 2 : 16). Mais afin de ne pas nous méprendre, en pensant qu’Il devint un homme pécheur, nous avons l’affirmation qu’Il était « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs. » (Hébreux 7 : 26 – Darby). Nous avons aussi l’assurance que son corps fut spécialement préparé, séparé et différent des autres de notre race, tous issus d’Adam, et tous contaminés par le péché et les germes de la mort – Hébreux 10 : 5-9.

Mais, d’autre part, nous devons nous garder de penser que le Logos demeura un être spirituel qui se matérialisait ou apparaissait sous forme humaine. Cette pensée non scripturaire est celle que soutiennent nombre de personnes, un dogme qu’ils appellent l’incarnation. Les anges s’incarnaient, ou prenaient un corps de chair, lorsqu’ils se matérialisaient de temps en temps, comme ceci est relaté dans l’Ancien Testament. Notre Seigneur Lui-même s’est incarné, est apparu dans la chair à Abraham en compagnie d’autres ; Il discuta avec Abraham, qui ne savait pas qu’il s’entretenait avec des êtres célestes, les prenant pour des voyageurs humains.

De même, Jésus, après sa résurrection, apparut sous diverses formes de chair. C’est-à-dire qu’Il se matérialisait ou s’incarnait afin d’enseigner certaines leçons à ses disciples, parce qu’après sa résurrection Il était un être spirituel, comme Il l’était avant qu’Il fut fait chair. En tant qu’être spirituel, Il apparut et disparut, les portes étant fermées. Ainsi, Il enseigna à ses disciples une double leçon :

(1) Qu’Il n’était plus mort, mais ressuscité,

(2) Qu’Il n’était plus un être humain, mais un être spirituel – « mis à mort dans la chair, mais rendu vivant en esprit » – 1 Pierre 3 : 18 – (Emphatic Diaglott).

UNE RANÇON OU UN PRIX CORRESPONDANT

En tant qu’étudiants de la Bible, nous apprenons que nous devons nous efforcer, plus sérieusement que nous l’avons fait, de suivre de près la Parole de Dieu. Ce fut l’homme parfait Adam qui pécha et qui fut condamné à mort, et sous la Loi divine il ne pouvait être racheté que par le sacrifice d’un homme parfait. La loi déclare : « œil pour œil, dent pour dent et la vie d’un homme pour la vie d’un homme ». Par conséquent le sang des taureaux et des boucs ne pouvait jamais faire réconciliation pour le péché d’Adam ; car ils ne sont pas équivalents. Ce n’était pas un taureau ni un bouc qui avait péché et qui devait être racheté, mais un homme parfait.

Parce que toute la famille humaine descendait d’Adam et avait part à sa sentence de mort, ainsi « aucun homme ne pouvait donner à Dieu une rançon pour son frère » (selon Psaume 49 : 7). Dieu renferma cette affaire de telle manière qu’Adam et sa race ne pouvaient être rachetés qu’en trouvant un homme parfait disposé à mourir volontairement pour eux. C’est parce qu’il n’y avait pas un tel homme que Dieu s’accorda avec le Logos, son Unique Engendré, pour qu’Il devienne un homme et soit le Rédempteur de la race – Adam et tous ses descendants.

Toutefois, cela ne pouvait pas être exigé du Logos. Le Père céleste, comme saint Paul le souligne, fit à son Fils, le Logos, une grande proposition ; à savoir, que s’Il voulait démontrer sa foi et sa loyauté jusqu’à devenir le Rédempteur de l’homme, le Père L’exalterait encore plus et Le rendrait participant de la nature divine, bien au-dessus des anges et de tout nom que l’on peut nommer (Hébreux 12 : 2 ; Philippiens 2 : 5-11). Le Logos, rempli de foi et d’obéissance, accepta de tout cœur la proposition, fut fait chair, consacra sa vie, donna tout, acheva l’œuvre au Calvaire et fut ressuscité par le Père à la nature céleste, à la gloire et à l’honneur.

« LA LUMIÈRE DU MONDE »

Le Logos fut fait Jésus. L’œuvre de Jésus dans la chair, cependant, n’est pas l’accomplissement du plan divin, mais simplement le début de celui-ci. Sa mort constitue la base de toutes les bénédictions futures pour l’Église et pour le monde. Selon le plan du Père, une classe élue doit être rassemblée d’Israël et de chaque nation pour constituer l’Église de Christ, son Épouse, associée à Lui sur son Trône, à sa gloire et à son œuvre.

Avec le complètement des élus, le Royaume pour lequel nous prions, « Que ton royaume vienne », sera établi. Satan sera lié ; tout mal sera ôté ; toute bonne influence et toute lumière seront déversées ; et ainsi Celui qui est mort pour le monde deviendra la Lumière du monde. Il n’est pas encore la Lumière du monde, mais simplement une lumière pour son peuple. Comme St. Jean le déclare, sa lumière a brillé dans l’obscurité, et n’a pas été appréciée. De même la lumière de la Vérité soutenue par son Église consacrée n’est pas appréciée, tant les pouvoirs du Prince des Ténèbres influencent le monde entier, qui gît encore dans le méchant – 1 Jean 5 : 19 – Darby.

Mais le Prince de vie et son Royaume feront que la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu remplira toute la terre, comme les eaux couvrent le fond de la mer (Habacuc 2 : 14 – Darby), de sorte qu’aucun n’aura besoin de dire à son frère « connais l’Eternel », car tous Le connaîtront, du plus petit jusqu’au plus grand (Jérémie 31 : 34). Ainsi, selon sa promesse, Jésus sera finalement « la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme » (v.9). La grande masse de l’humanité n’a jamais vu ni même entendu parler de cette vraie Lumière, non seulement les millions de païens, mais aussi les masses des pays civilisés.

La résurrection des justes sera nécessaire pour amener l’Église à la gloire et au cohéritage avec son Seigneur. Mais la résurrection des injustes, qui inclut pratiquement toute l’humanité, aura pour but même de permettre à chacun de voir la véritable lumière, que Dieu a pourvue en son Fils, et qui sera déversée partout durant son règne millénaire. Seuls ceux qui refuseront la lumière, préférant les ténèbres, mourront de la seconde mort.

LE POUVOIR DE DEVENIR FILS

Jean-Baptiste fut un messager envoyé pour attirer l’attention sur la Lumière, mais il n’était pas la Lumière. Il n’était pas même de la classe de l’Église, dont Jésus a dit : « Vous êtes la lumière du monde » ; car Jean-Baptiste n’a pas vécu jusqu’au temps de l’engendrement de l’esprit, après le sacrifice de notre Seigneur.

Le monde ne reconnut pas le Très Grand qui était présent, le Logos, Celui qui l’avait créé. Sa propre nation ne Le reconnut pas, mais Le crucifia. Cependant, certains alors, et d’autres par la suite Le reçurent, et à ceux-là Il leur a donné le pouvoir, le droit, la liberté, le privilège de devenir enfants de Dieu. Aucun privilège de ce genre ne fut donné aux Juifs, ni à quiconque de la race déchue, jusqu’à la Pentecôte – après que Jésus eût paru en présence de Dieu pour faire expiation pour nos péchés.

Ces fils sont tous engendrés par le Saint Esprit. Ce n’est pas une filiation charnelle. Leur naissance de l’Esprit sera le changement dans la résurrection, quand ils seront faits semblables à leur Maître, Le verront tel qu’Il est, et partageront sa gloire.

WT1913 p5351