– Marc 4 : 26-32 ; Matthieu 13 : 33 –
Texte : « Que ton royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » – Matthieu 6 : 10 – version anglaise.
Un grand nombre d’entre nous dans le passé ont oublié le fait que la quasi-totalité des enseignements du Rédempteur se rapportaient au Royaume – son Royaume messianique. Certains d’entre nous avaient en effet eu la pensée non biblique que le Royaume du Messie consisterait simplement en une souveraineté dans le cœur de ses disciples et dans la vie présente.
Nous voyons, à présent, la véritable signification et le vrai lien des nombreuses déclarations du grand Maître sur ce sujet. Quand Il nous a enseigné à prier : « Que ton royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Luc 11 : 2 – version anglaise), Il a voulu dire que nous devrions avoir à l’esprit la promesse glorieuse de Dieu que par la suite, par l’intermédiaire du Royaume du Messie, l’ignorance, le péché et la mort seront tous renversés, et les hommes de bonne volonté et les obéissants de l’humanité en seront libérés jusqu’à ce que « tout genou fléchisse…, et que toute langue confesse…, à la gloire de Dieu. » – Philippiens 2 : 10, 11.
Notre Seigneur a voulu dire que nous devrions relier ce Royaume à la grande promesse faite à Abraham : « En ta postérité toutes les familles de la terre seront bénies ». Les enseignements et le message du Maître qu’Il nous a chargés de donner en son nom, c’est l’Évangile du Royaume – le message de la gloire à venir, et le message que maintenant Dieu sélectionne un « petit troupeau » pour être la postérité spirituelle d’Abraham, cohéritier avec Jésus sur le trône de ce Royaume. Paul y fait allusion en Galates 3 : 29 : « Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. »
L’étude d’aujourd’hui nous présente un certain nombre de paraboles de Jésus concernant le Royaume. La majorité d’entre elles se réfèrent à la classe du Royaume du temps présent plutôt qu’au Royaume dans son état complètement développé pendant les mille ans de sa gloire. Toutes les personnes consacrées à Dieu, engendrées du Saint Esprit pendant cet âge – depuis la Pentecôte – constituent ensemble la classe du Royaume, le Royaume embryonnaire – inachevé, non développé, incomplet. Certains de ces membres embryonnaires du Royaume peuvent encore manquer d’affermir leur appel et leur élection (2 Pierre 1 : 10 – Darby), et ils peuvent être rejetés, quant à la gloire et l’honneur pour lesquels ils ont été appelés.
LE LENT DÉVELOPPEMENT DU ROYAUME
La première illustration de notre leçon est que le Royaume de Dieu dans son état embryonnaire actuel a un développement lent, graduel et méthodique, couvrant toute la période de cet Age de l’Évangile. Il est semblable à une graine jetée dans le sol, qui arrive à maturité après plusieurs jours et expériences diverses – pour être finalement récoltée. Jésus et les Apôtres ont fait le semis, non seulement pour leur propre temps, mais pour la classe entière du blé développée tout au long de cet Age. Et comme Jésus l’expliqua dans une autre parabole : « La moisson est la fin de l’âge » (Matthieu 13 : 39). Le rassemblement dans le grenier céleste sera accompli par la Première Résurrection.
SEMBLABLE À UN GRAIN DE SÉNEVÉ
Les différentes paraboles ne présentent pas le Royaume embryonnaire du même point de vue. C’est parce qu’il peut être vu sous une telle variété d’angles que nous sont données tant de paraboles. Tout comme nous pourrions prendre différentes photographies d’un bâtiment. L’une pourrait montrer le côté Est, une autre le côté Ouest, une autre la façade avant, une autre le plan de masse, et une autre pourrait le montrer avec sa structure. Ou, si c’est une construction en béton, on pourrait représenter l’ossature, à l’intérieur de laquelle on coule le béton.
La parabole du grain de sénevé semble représenter le Royaume du point de vue du monde – telle l’église nominale, développée à partir du petit grain d’origine du véritable Évangile. De cette petite semence, nous avons aujourd’hui une grande institution avec de nombreuses branches confessionnelles. Mais hélas ! Son développement prospère a invité dans ses branches les oiseaux du ciel, que le Seigneur décrit ailleurs comme représentant le Malin et ses anges – Satan et ses représentants – lesquels bien sûr ne devraient pas avoir de place dans l’Église ; et ils n’auraient aucune place dans celle-ci si l’Église était assez loyale et zélée pour proclamer uniquement le véritable Évangile et le chemin étroit de l’abnégation.
En effet, c’est la négligence à prêcher cet Évangile du « chemin étroit » qui a apporté une telle prospérité au christianisme nominal et en a fait un endroit recherché pour les oiseaux du ciel – Satan et ceux qu’il a induit en erreur – pour se loger dans ses branches, pour être la vie réelle de l’ecclésiasticisme [Ndlt : Ecclésiasticisme : ferme adhésion aux principes de l’Église, ou aux observances, privilèges, etc., ecclésiastiques. – Voir note bas de page volume 4 p584 – Bataille d’Harmaguédon]. Cela semble être la même image que le même Grand Maître nous donne dans Apocalypse 18 : 2. Nous y lisons que les systèmes nominaux sont représentés symboliquement comme étant Babylone ; et nous y lisons : « Elle est devenue le repaire de tout esprit immonde et le repaire de tout oiseau immonde et exécrable. » (Version Darby).
Le mot « repaire » semblerait impliquer que ces oiseaux immondes sont considérés comme très désirables, et y sont maintenus par le christianisme nominal – probablement parce qu’ils font partie de leurs membres les mieux rémunérés et parce qu’ils ont le plus d’attraits.
LA PARABOLE DU LEVAIN
Tout au long des Écritures, le levain est utilisé comme symbole du péché. Ainsi, lorsque Jésus dans sa pureté devait être symbolisé par le « pain du ciel », les Juifs avaient reçu l’ordre d’utiliser des pains sans levain. De plus, lors de leur période annuelle de la Pâque, les Juifs avaient reçu l’ordre de nettoyer leurs maisons du levain, de le brûler entièrement, de le détruire. Ici encore, le levain était un symbole du péché, de corruption. L’Apôtre Paul, en commentant cela, écrit à l’Église, « Faîtes disparaître, donc, le vieux levain [le péché, la méchanceté, la haine, les conflits, etc.], afin que vous soyez une pâte nouvelle » (1 Corinthiens 5 : 7) – que vous soyez, avec Christ, le seul pain sans levain. C’est de ce pain qu’Il déclare : « Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons à un seul et même pain. » – 1 Corinthiens 10 : 17 (Darby).
Il est vrai que dans l’un des sacrifices officiels (cérémoniels), du pain devait être cuit avec du levain ; mais cela, nous croyons, était dans le but même de nous symboliser ou de nous représenter, nous l’Église, et le fait que nous étions par nature des pécheurs, des enfants de colère, tout comme les autres, et que la cuisson arrêterait les influences corruptrices du levain ; et cette cuisson représentait symboliquement les expériences par lesquelles l’Église doit passer afin que les tendances pécheresses et corruptrices puissent être complètement détruites en nous.
Dans cette parabole, notre Seigneur présente une femme mélangeant du levain à la fournée de farine familiale, avec pour résultat la fermentation de la masse entière. Par conséquent, si un membre de la famille désirait un pain pur, sans levain, il lui était impossible d’en avoir, car le levain avait imprégné toute la cuisson. Qu’est-ce que cela représente ? Nous répondons que dans le symbolisme biblique une femme représente un système ecclésiastique. La femme dans la parabole représente un système organisé qui viendrait bientôt au pouvoir et serait en possession de la farine pure – la nourriture pure fournie par le Seigneur pour la maison de la foi.
La femme mêla le levain, l’erreur, la fausse doctrine, avec toute la farine, avec toute la nourriture fournie. Aucune partie d’elle n’en resta intacte. Il en est résulté une indigestion. La Parole de Dieu, à l’origine pure, n’est plus acceptée. Le levain, ou la fermentation, s’est propagé tant et si bien qu’aujourd’hui la masse entière de la doctrine théologique est putride et offensante pour tous les chrétiens de toutes confessions.
La parabole fut une prophétie de ce qui est arrivé. Il est temps que tous les vrais chrétiens reviennent des croyances des âges des Ténèbres vers les paroles de Jésus, des apôtres et des prophètes. Nous sommes heureux de constater que ‘sa Sainteté, le Pape,’ est au premier plan parmi ceux qui renouent avec les enseignements de la Bible, comme étant la Parole inaltérée de Dieu, laquelle seule peut nous « rendre sage à salut », et par laquelle seule « l’homme de Dieu » peut être « parfaitement accompli pour toute bonne œuvre.» – 2 Timothée 3 : 15-17 (Darby).
WT1912 p5049