– Matthieu 5 : 1-16, 20 –
Texte choisi : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? » – Matthieu 5 : 13.
Aujourd’hui, l’appellation de « chrétien » est employée très sommairement et n’est attribuée, en général, qu’à ceux qui ne sont ni juifs ni païens. Bien peu de gens, dans l’église nominale, mènent une véritable vie de chrétien, d’où l’importance de la question « Qu’est-ce que la vie chrétienne ? », pour ceux qui souhaitent être en harmonie avec le Seigneur. Jésus déclare : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » – Matthieu 7 : 21.
Le nom de « chrétien » fut donné, à l’origine, aux disciples de Christ à Antioche. (Actes 11 : 26). Le roi Agrippa l’employa, lorsqu’il dit à Paul : « Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien ! » ; et par l’apôtre Pierre qui écrivait : « Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. » (Actes 26 : 28 ; 1 Pierre 4 : 16). Ce sont les seules fois où le mot est utilisé dans la Bible.
Le chrétien ne souffre plus de la même manière aujourd’hui que dans le passé. Partout dans la chrétienté, il est honorable d’être reconnu comme chrétien. Si nous utilisons ce nom pour un véritable disciple de Christ, il est nécessaire de vérifier dans les Écritures, ce qu’on attend de lui et quel sens il donne à sa vie. Les chrétiens nominaux ne s’intéressent pas à ces problèmes ; mais ceux qui prennent au sérieux leur foi en Christ souhaitent les examiner.
La première partie de notre leçon est puisée dans le sermon de Jésus sur la montagne. Le Maître a utilisé deux images pour montrer le vrai sens de la vie chrétienne – nous sommes le « sel de la terre » et la « lumière du monde ». Pour que la vie de chacun de nous ait le sens que Dieu a voulu lui donner, il ne faut pas que le « sel » perde sa « saveur » ou que la « lumière » soit mise sous le « boisseau ».
Le rôle du sel est de donner du goût aux aliments et de les conserver. Nous sommes par nature « sans saveur », parce que nous faisons partie de l’humanité mourante, déchue et imparfaite. Pourtant, en tant que Nouvelle Créature en Christ, nous avons la Vérité et son Esprit, ce qui nous donne de la « saveur ». Jésus nous avertit qu’il est possible de la perdre, et nous savons que nous devons rester sur nos gardes afin que l’esprit du monde et l’égoïsme ne nous entraînent pas à abandonner la Vérité et à éteindre l’Esprit.
Durant l’âge de l’Évangile, les vrais chrétiens furent peu nombreux. Bien qu’ils aient exercé une influence bénéfique sur leur entourage, et que le monde ait été béni par leur présence, c’est dans le futur que la Parole se réalisera pleinement. Alors, l’Église, avec Christ, accordera la vie éternelle à tous ceux qui obéiront aux lois du nouveau royaume.
La lumière n’a de valeur que si on la laisse briller ; c’est pourquoi Jésus nous exhorta de ne pas la mettre sous le boisseau, c’est-à-dire de ne pas la cacher. Nous devons être la lumière du monde, disait-Il. Toute la terre sera finalement éclairée par Jésus et l’Église, car la connaissance de la gloire de Dieu la remplira, comme l’eau couvre le fond de la mer. – Esaïe 11 : 9 ; Habacuc 2 : 14.
L’Église possède actuellement la seule véritable lumière dans le monde, et nous devons la faire briller le plus possible. Elle attire peu de gens, la majorité ne la remarque même pas, car le « dieu de ce monde », Satan, le diable, a aveuglé leur intelligence (2 Corinthiens 4 : 4). Mais, cela ne nous empêche pas de déposer nos vies pour répandre la bonne nouvelle. En fait, cela devrait nous encourager à une plus grande fidélité, en tant que messager de Jésus, le grand dispensateur de lumière. Témoigner de la vérité est un acte essentiel dans la vie d’un chrétien.
Notre honnêteté de chrétien doit être supérieure à celle des Scribes et des Pharisiens. Ils faisaient l’aumône de façon à être remarqués des hommes. Nous devons offrir notre sacrifice pour plaire à Dieu. Ils n’aimaient que ceux qui les aimaient ; mais nous, nous devons aimer tout le monde, même nos ennemis, en priant pour eux et en les bénissant. Ainsi, nous serons semblables à notre Père céleste qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur les justes comme sur les injustes.
Pour vivre comme un chrétien, il faut se comporter en accord avec l’Évangile de Christ (Philippiens 1 : 27-30). L’expression « conduisez-vous » inclut notre comportement et pas seulement nos paroles. Bien sûr, celles-ci montrent la fidélité de notre cœur et de notre vie. Le chrétien, qui traite plus volontiers de l’Évangile que de tout autre sujet, accordera également sa vie sur l’Évangile, car la bouche parle de l’abondance du cœur.
Tous les chrétiens qui apprécient l’esprit et la puissance du véritable Évangile, souhaitent travailler ensemble à sa diffusion et à sa défense. L’Évangile de Christ, la Vérité, est très important, et ceux qui l’aiment le défendront tous, son influence bénie leur permettra de rester unis en Christ.
Ceux qui défendent l’Évangile seront certainement exposés à l’opposition du monde. Jésus disait à ses disciples : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16 : 33). Étant prévenus, nous ne serons pas effrayés en rencontrant de la résistance ; au contraire, nous nous réjouirons d’avoir le privilège de souffrir avec Christ, d’avoir part « aux meilleurs sacrifices » du présent âge et d’avoir l’honneur de vivre et de régner avec Christ.
En 1 Thessaloniciens 5 : 15-23, l’apôtre Paul en vient au fondement même de la vie du véritable chrétien. Il écrit : « Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous. » Il explique là, d’une autre façon, comment le principe d’amour doit se manifester en nous. Nous devons essayer de faire ce qui est « bon », Jésus a dit : « Il n’y a de bon que Dieu seul. » (Matthieu 19 : 17 ; Marc 10 : 18 ; Luc 18 : 19). En d’autres termes, notre Père céleste est la véritable quintessence du bien, efforçons-nous de Lui ressembler.
Si nous vivons en chrétien, alors nous vivons heureux. Réjouissons-nous « en tout temps ». Il est vrai que nous rencontrons beaucoup d’épreuves sur le « chemin étroit », mais la joie au service du Seigneur les surpasse largement, et la « joie dans le Seigneur » nous donne la force de continuer notre chemin sur les traces du Maître.
La prière fait aussi partie de la vie chrétienne, « Priez sans cesse » écrit Paul, et il ajoute : « Rendez grâce en toutes choses » (1 Thessaloniciens 5 : 17, 18). Ces deux conseils montrent que tout ce que nous faisons est sujet à prier, que nous devons remercier pour toute expérience agréable ou douloureuse, et que nous devons chercher l’aide et la force divines dans toutes les vicissitudes de la vie.
Le Saint Esprit devrait combler la vie de chaque chrétien. Grâce à lui, nous sommes engendrés en nouveauté de vie et oints pour prêcher la bonne nouvelle. Par la Parole de Vérité, il rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. (Romains 8 : 16). Par lui, nous sommes baptisés dans le Corps de Christ, et par l’engendrement de l’Esprit, nous sommes « scellés pour le jour de la rédemption » (Romains 6 : 3 ; Galates 3 : 27 ; Éphésiens 1 : 13 ; 4 : 30). C’est pourquoi, « n’éteignez pas l’Esprit » en résistant à son influence, ou en permettant à l’esprit du monde ou à l’égoïsme de décider de notre vie.
La vie chrétienne ne veut pas dire que nous devrions être ouverts à tous les enseignements humains qui nous sont proposés. Examinons toutes choses à la lumière infaillible de la Parole. Si nous sommes satisfaits de l’Évangile de Christ, nous devons nous y tenir. Si nous sommes comblés avec la Vérité, il est inutile de vouloir la comparer avec les autres idées. Si nous avons accepté la Vérité, annonçons-la avec zèle et avec joie aux frères et sœurs, et témoignons-en au monde.
Le verset 22, en 1 Thessaloniciens 5, dit : « Abstenez-vous de tout espèce de mal. » Beaucoup de choses semblent mal à ceux qui sont contre la vérité et contre la vie chrétienne. A ceux qui sont dans les ténèbres, la diffusion de la vérité semble être quelque chose de mal ; naturellement, nous savons que ce n’est pas le cas. La force du bien neutralise ce que nos ennemis interprètent comme étant mal. Toutefois éloignons-nous de ce qui est réellement mal. Et s’il n’y a pas de motif particulier en jeu, il est sage de s’abstenir de ce que les autres tiennent pour mal, même si ce n’est pas le cas. Lorsqu’un frère risquait de trébucher à cause des viandes sacrifiées, Paul s’abstenait d’en manger.
Aucune vie n’est réellement chrétienne si elle n’est pas sanctifiée par Dieu, par la Vérité. Jésus pria son Père pour cela : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. » (Jean 17 : 17). Cette sanctification est l’œuvre de toute une vie, durant laquelle nous nous efforçons de faire la volonté de Dieu. Lors de la consécration, nous nous déterminons résolument et solennellement pour Dieu en décidant de faire sa volonté ; mais cela demande du temps pour réaliser les promesses faites ce jour-là, et ce n’est possible que par la grâce de Dieu.
La prière de Paul : « que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Thessaloniciens 5 : 23), doit être comprise comme s’adressant à l’Église ou au Corps entier de Christ. L’Église, en tant que « Corps », a été protégée pendant tout l’âge de l’Évangile, même pendant les heures ténébreuses du Moyen-âge ; aujourd’hui, elle est toujours vivante, alors que la seconde présence de Christ est devenue réalité.
En Jacques 1 : 22, 26, 27, nous avons la description détaillée de ce que doit être un chrétien. Nous sommes plus que de simples auditeurs entendant la Parole. En plus de la joie que nous ressentons, nous l’écoutons pour nous instruire et pour la mettre en pratique. Si nous ne sommes pas acteurs de la Parole, nous nous trompons nous-mêmes.
La « Parole » nous recommande de ne pas dire du mal des autres. Si nous ne bridons pas notre langue, nous affirmons en vain vouloir mener une vie chrétienne. Dire du mal des autres, c’est leur faire du tort. Et si ce sont eux qui disent du mal de nous, ne rendons pas le mal pour le mal. En tenant notre langue nous suivons les principes de l’amour divin, et montrons qu’ils contrôlent notre vie.
Nous devons aussi « visiter les orphelins et les veuves ». Cette indication nous suggère de penser à venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, à prendre les autres en considération. La religion chrétienne ne se manifeste pas par l’égoïsme, mais nous engage à aider les autres, en particulier sur le plan spirituel.
Jésus disait à ses disciples : « Je vous ai appelé hors du monde », évitons donc son influence égoïste et ses distractions. Bien que nous soyons dans le monde, que nous fassions briller notre lampe pour les autres, nous ne sommes pas du monde. Préservons-nous des « souillures du monde. »
TA – FEVRIER 1981