« LES JOURS APPROCHENT »

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« Car la vision est encore pour un temps déterminé, mais à la fin elle parlera, et ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée. » – Habakuk 2 : 3. (Version King James).

C’est le Plan des Âges de Dieu que le prophète Habakuk a vu dans une vision. Il lui a été dit de l’écrire et « de la rendre claire sur des tables, afin que chacun puisse la lire couramment » [Traduction de Leeser] ; qu’à la fin, la vision parlerait et ne mentirait pas ; qu’elle semblerait tarder, mais ne serait pas différée. Il semblerait à tous que le grand Plan de Dieu soit longuement retardé. La création gémissante penserait que le Père céleste est très nonchalant. Beaucoup seraient portés à perdre foi en ce qui concerne la semence d’Abraham, et penser que Dieu a oublié la promesse qu’Il lui avait faite. Nous savons que le peuple de Dieu a connu des déceptions à cause de cela. Les Juifs ont été déçus dans leurs attentes. Les Chrétiens de cette période de Laodicée ont tout d’abord été désappointés, ne comprenant pas clairement ce à quoi ils devaient s’attendre.

Durant les premières persécutions de l’Église, on a cru que ceux qui souffraient entreraient bientôt dans la gloire. Ils pensaient que le Royaume était proche. Certains de ceux qui étaient désappointés continuèrent à attendre, à espérer et à prier. D’autres instaurèrent le grand système papal en déclarant que l’Église devait avoir sa gloire dès à présent, que le Royaume du Messie était là, et que les représentants du Messie devaient être assis sur un trône, personnifier le Messie, et amener les royaumes du monde sous leur sujétion. Ils étaient évidemment conduits à cela car le Messie n’était pas venu au temps espéré, et ils pensaient devoir accomplir les Écritures qui prédisaient sa venue et son règne.

ÉLÉMENTS DE TEMPS IMPOPULAIRES

Ceci engendra un grave désastre à bien des égards. Toute la Chrétienté fut « enivrée » (Apocalypse 17 : 2). Beaucoup, aujourd’hui encore, sont dans la confusion. Certains, sortant de cette obscurité, ont trébuché dans d’autres erreurs. La majorité ne croit plus du tout aux prophéties. Dieu connaissait toutes ces choses d’avance et les avait prédites, mais elles n’entraveront en rien le programme divin. De même que la mauvaise impression de la naissance du Seigneur à Nazareth Lui attira des critiques, de sorte qu’un grand nombre ne voulut pas L’accepter comme le Messie longtemps promis, de même ceux-là disent : Peut-il venir quelque chose de bon des prophéties, ou quelque chose concernant la seconde présence du Messie ? Ces personnes qui proclament son Second Avènement sont victimes d’une hallucination ! Les choses écrites dans les prophéties ne sont-elles pas simplement des rêves chimériques d’hommes quant à la reconstruction de Sion et au rétablissement de Jérusalem ?

Ils se moquent ainsi. Ils sont enclins à s’opposer à tout ce qui concerne le retour de notre Seigneur pour accomplir son œuvre prédite dans les Écritures. Le Seigneur nous dit que bien que la vision puisse sembler tarder, nous devons pourtant avoir foi, car à la fin elle parlera, elle se fera entendre et ne mentira pas. Elle sera alors perçue pour être la vérité. Le divin Plan des Âges doit être rendu clair sur des tables. Il sera rendu si clair pour nous que celui qui court pourra le lire. Celui qui est endormi ne pourra pas le lire. Celui qui est enivré du vin des fausses doctrines ne pourra pas le lire. Celui qui se tient dans la voie des pécheurs ne pourra pas le lire. Mais celui qui court peut le lire si son cœur est docile et pur.

LE REPOS DANS LE SEIGNEUR

Cette vision doit être rendue compréhensible au temps fixé. Nous ne pouvons interpréter les éléments de temps avec la même absolue certitude que les doctrines, car le temps n’est pas spécifié aussi précisément dans les Écritures que le sont les doctrines de base. Nous marchons encore par la foi et non par la vue. Toutefois, nous ne sommes pas incrédules et infidèles, mais fidèles et patients. Si par la suite il est démontré que l’Église n’est pas glorifiée en octobre 1914, nous tâcherons d’être satisfaits quelle que puisse être la volonté du Seigneur. Nous croyons qu’un très grand nombre de ceux qui sont dans la course pour obtenir le prix sera à même de remercier Dieu pour la chronologie, même si celle-ci ne s’avérait pas exacte à une année près, ou même si elle était décalée de plusieurs années. Nous croyons que la chronologie est une bénédiction. Si elle nous réveille quelques minutes ou quelques heures plus tôt le matin que nous n’aurions voulu, alors tant mieux ! Ce sont ceux qui sont éveillés qui obtiennent la bénédiction.

Si l’année 1915 devait s’écouler sans que l’Église soit changée, sans temps de détresse, etc., cela pourra sembler à certains être une grande calamité. Il ne devrait pas en être ainsi pour nous. Nous serons tous heureux si nous expérimentons notre changement des conditions terrestres aux conditions spirituelles avant 1915, et c’est notre espérance ; mais si ce n’est pas la volonté du Seigneur, alors ce ne sera pas la nôtre. Si par la providence divine ceci devait arriver vingt-cinq ans plus tard, alors cela sera aussi notre volonté. Cela ne changera pas le fait que le Fils de Dieu a été envoyé par le Père, et que le Fils est le Rédempteur de notre race, qu’Il est mort pour nos péchés, qu’Il choisit l’Église pour Épouse et que maintenant la prochaine étape est l’établissement du glorieux Royaume par ce grand Médiateur, qui durant son règne médiatorial bénira toutes les familles de la terre. Ces faits restent les mêmes. La différence serait simplement de quelques années pour l’établissement du Royaume.

Si octobre 1915 devait s’achever et que nous soyons encore présents, que les affaires suivent leur cours à peu près comme maintenant, que le monde semble faire des progrès dans la manière de régler les conflits, qu’il n’y ait pas de temps de détresse en vue, que l’église nominale ne soit pas encore fédérée, etc., nous dirions évidemment que nous nous sommes trompés quelque part dans nos calculs. Dans ce cas, nous réexaminerions les prophéties pour voir si nous pouvons trouver une erreur. Nous pourrions alors penser : Avons-nous attendu une chose fausse au bon moment ? La volonté du Seigneur peut permettre cela. Notre attente, en tant qu’Église, est que notre changement est proche. Aucune bénédiction de rétablissement ne peut venir sur le monde avant que l’Église ne soit glorifiée.

Une autre chose qu’il convient de considérer n’est pas tant de savoir si nos espérances seront réalisées aussi rapidement que nous l’espérons que d’être assurés de faire partie de la classe élue. Mais, nous ne nous tracassons pas du tout. « A chaque jour suffit sa peine » (Matthieu 6 : 34). Il n’y a personne dans le monde qui soit aussi béni que ceux qui possèdent la Vérité et qui la servent. Il y a beaucoup de travail à faire.

TROUBLE DE TOUS CÔTÉS

Le reste de l’humanité est insatisfait ‒ non seulement l’église nominale, ceux qui se disent religieux, mais tous les autres aussi. Ils sont déçus dans tout ce qu’ils entreprennent. C’est l’échec total. Très récemment, parlant à un homme d’affaires, notre conversation s’orienta bientôt sur le terrain religieux. C’était un homme très bien ; nous ne savons pas s’il était chrétien ou non. On remarque qu’Il y a beaucoup de gens aimables et très honorables qui ne sont pas du tout chrétiens. Cet homme, parlant des églises, déclara : « C’est une triste chose – la condition des églises. Je suis particulièrement intéressé par l’église Méthodiste. Il y a quelque temps, notre église a fait une vente avantageuse de ses biens. Elle a acheté un nouveau site et construit une belle église. Ils pensent maintenant que s’il y a une soixantaine de participants pour assister au service, ce sera une bonne congrégation. Et c’est la même chose ailleurs. Tout le monde court frénétiquement après le plaisir. Chacun veut aller faire quelque excursion agréable – à la plage, ou ailleurs. Personne ne semble se soucier de la religion aujourd’hui. ». Cet homme exprimait le sentiment général de déception. Mais un meilleur jour est proche.

A San Francisco, il y a un an ou plus, lors d’une réunion du dimanche, un orateur fit un assez long discours pour amener les enfants à l’église. Il déclara que toute l’institution ecclésiale était susceptible de sombrer. Il indiqua que chaque membre recruté dans chacune des églises avait coûté six cent cinquante dollars. Puis il poursuivit en disant combien de travailleurs avaient été employés pour amener ce comparativement petit nombre dans l’église.

Et nous savons que la grande majorité de ceux que l’on fait venir ne songerait pas du tout à se considérer comme saints, ou se dire consacrés. Ce monsieur semblait penser qu’il n’y a pas grand-chose dans l’Évangile pour un esprit mature. Il déclarait que la manière de faire était de former un enfant pour l’église afin qu’il ne la quittât plus. Pourtant, les statistiques montrent que sur les milliers de personnes des écoles du dimanche, seul un très petit nombre vient encore à l’église.

TRISTESSE À CAUSE DE L’AMPLEUR DE NOTRE TRAVAIL

Certains disent qu’ils sont attristés parce que nos sermons sont imprimés dans les journaux partout dans ce pays, en Grande Bretagne, etc. – que nos places assises sont gratuites, qu’on ne fait pas de quête. Un ministre déclare : « Bientôt les gens vont penser que c’est un crime de faire la quête, où serons-nous alors ? Le Pasteur Russell jette le discrédit sur nous ». Une autre chose qu’ils disent est : « Lorsque ces doctrines sont prêchées, elles influencent les meilleurs que nous avons ».

Aussi nous avons toutes les raisons de penser qu’il est merveilleux, extraordinaire, qu’étant relativement si peu nombreux, et ayant dépensé comparativement si peu d’argent, nous ayons de si grands privilèges et opportunités dans le service du Seigneur. Dans le journal Everybody’s Paper, il y a plus de deux ans, était communiqué le rapport de l’American Tract Society à côté de celui de la Watch Tower Bible and Tract Society. Le premier indiquait un excédent d’actif sur le passif de 851 092,53$. Le dernier ne montrait aucun excédent d’actif sur le passif. Les rapports exposaient que celui sans excédent d’actif publiait considérablement plus de littérature que l’autre. Nous pensons que ceci tend à montrer qu’il y a des miracles de nos jours.

UNE FAMINE – MAIS PAS POUR DU PAIN

Lorsque nous étions à Boston, il y a quelque temps, un éditeur d’un journal religieux de Boston nous déclara le lundi suivant notre discours : « J’étais à votre réunion hier ; J’ai vu cette immense assemblée. Je l’ai parcourue du regard et je me suis demandé : Qu’est-ce qui peut amener ces gens ici ? J’ai songé qu’il y avait des attractions de bord de mer, des parcs ‒ tout pour inciter les gens à rester dehors. Pourtant, en cette chaude après-midi d’été, il y avait quatre mille personnes présentes à ce rassemblement, et deux mille ont dû rebrousser chemin. Nous avons de nombreux ministres à Boston, de bonnes chorales, et tout ce qu’il faut pour attirer les gens ; mais ces ministres en cette période de l’année n’ont seulement que quarante à cinquante participants à leurs services. Comment se fait-il que tant de monde vienne à votre réunion et reste assis durant deux heures ?

Nous répondîmes qu’il nous semblait voir l’accomplissement de la prophétie : « J’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Eternel. » (Amos 8 : 11, 12). De plus, nous fîmes remarquer que les gens ont été nourris avec une nourriture très peu satisfaisante et qu’ils ne sont pas satisfaits de la bale qu’ils ont reçue, qu’ils ne vont plus dans les églises parce qu’ils ne croient plus à la doctrine des tourments éternels – les prédicateurs n’y croient pas, et personne n’y croit, excepté un petit nombre qui diminue constamment.

Nous lui rappelâmes qu’au lieu d’entendre parler du tourment éternel, on leur suggère maintenant dans les universités que leurs ancêtres étaient des singes, avec pour résultat de grands points d’interrogation dans l’esprit des gens. Ils ont faim de connaître la Vérité. Nous lui avons dit que ceci expliquait le grand nombre ici présent pour nous écouter, pour entendre quelque chose de plus rationnel, de plus biblique, que ce qu’ils ont entendu auparavant. Aussi nous avons toute raison d’être reconnaissants.

NOTRE DÉLIVRANCE APPROCHE

Pour autant que nous soyons capables de voir jusqu’à présent, l’échec d’un complet développement de cette question en 1915, ou avant, impliquerait que toutes les mesures chronologiques déterminées sont fausses – notre perspective sur la Moisson, et tout le reste. Mais nous n’avons aucune raison de penser qu’elles soient fausses. Nous rappelons que nous ne sommes pas infaillibles, que notre discernement n’est pas infaillible, mais les merveilleuses inventions d’aujourd’hui et la lumière qui commence à poindre dans toutes les directions, de même que le trouble mondial, semblent corroborer la chronologie – que nous sommes à l’aube d’un nouvel âge. Mais nous ne savons pas précisément depuis combien de temps. Nous attendons l’apparition du Soleil de Justice.

Le fait que la vision parle maintenant, et qu’elle est rendue intelligible sur des tables, est très convaincant. Nous croyons vraiment que « les jours approchent, et toutes les visions s’accompliront. » – Ézéchiel 12 : 21-23.

WT1914 p5374