– Luc 11 : 1-13 –
« Demandez et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. » – Luc 11 : 9.
Visiblement, Jésus priait souvent seul. Nous lisons qu’en certaines occasions, Il passa toute la nuit à prier Dieu. Comme cela aurait été illogique s’Il avait été Lui-même le Père, Lui qui fut pour un temps avec les hommes et apparut publiquement comme « l’homme Jésus Christ » ! Mais qu’elle est logique la pensée que Jésus priait le Père lorsqu’elle est prise en relation avec sa propre déclaration : « Mon Père est plus grand que moi » (Jean 14 : 28) ; « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6 : 38) ; « De moi-même, je ne peux rien faire, comme j’entends [de mon Père], je juge. » – Jean 5 : 30.
Au lieu d’être le Père se faisant passer pour un homme, Jésus fut le Logos, la Parole, ou le Message de Dieu, Celui que le Père avait sanctifié et envoyé dans le monde pour être le Rédempteur du monde, et qui, bientôt doit être son Roi, pour le délivrer du pouvoir de Satan et du péché, et pour restaurer les volontaires et les obéissants à la ressemblance divine, à la faveur du Père et à la vie éternelle. – Esaïe 25 : 6-8 ; Romains 8 : 21.
Réalisant l’importance de sa mission, Jésus restait constamment en contact avec le grand Auteur du plan du salut, son Père céleste. Ses prières n’étaient pas des simulacres ; elles étaient vraies. Il adorait le Père en esprit et en vérité, et déclarait devoir faire tout ce qui serait agréable au Père.
Nul doute que les disciples remarquèrent les fréquentes prières du Maître et les bénédictions qu’Il semblait en recevoir. Au lieu de les exhorter à prier, Jésus par son exemple leur apprit à désirer le privilège et la bénédiction de la prière. En temps voulu, ils demandèrent instruction, en disant : « Seigneur, enseigne-nous à prier ! » (Luc 11 : 1). Il est bon que nous nous demandions qui peut prier, et quelles choses nous pouvons demander au grand Créateur, autrement nous pourrions prier sans autorisation, ou prier mal, comme font certains selon la déclaration de Jacques 4 : 3.
Il existe une différence entre culte – adoration, hommage – et prière. N’importe qui peut rendre hommage au Seigneur, s’agenouiller ou exprimer des remerciements et de la reconnaissance. Mais quant à présenter des requêtes à Dieu, des prières, ce privilège est nettement limité. Les Juifs avaient le privilège d’offrir des prières, parce qu’en tant que nation, ils étaient en relation typique avec Dieu sous l’Alliance de la Loi, comme “Maison de Serviteurs”. Mais les païens n’avaient aucun privilège d’approcher Dieu par la prière jusqu’à ce que la faveur juive prenne fin – soit trois ans et demi après la crucifixion de Jésus.
Le premier Gentil dont les prières furent reçues, selon la Bible, fut Corneille. Et même ses prières ne furent pas acceptables jusqu’à ce qu’il reçoive l’instruction concernant Christ et son œuvre de rédemption et devienne un disciple de Jésus. Alors, ses prières et sa consécration furent acceptables pour le Père, et il fut reçu dans la famille de Dieu comme fils. Et, comme fils, il obtint le droit ou le privilège de la prière. – Actes 10 : 25-48.
De même aujourd’hui, bien que n’importe qui puisse adorer et vénérer Dieu, personne n’est privilégié à prier à moins qu’il soit devenu un disciple consacré de Jésus, excepté les enfants mineurs de ces personnes consacrées. Partout dans le monde, la leçon d’aujourd’hui donnera lieu à mauvaise interprétation. Les paroles de Jésus, « Notre Père », seront interprétées comme signifiant la « Paternité de Dieu et la fraternité des hommes ». On négligera le contexte. On ignorera le fait que ce furent des disciples consacrés, et non l’humanité en général, qui furent enseignés à prier « notre Père ».
Il y a une tendance générale à ignorer la foi personnelle dans le sang rédempteur – à ignorer le fait que nul ne vient au Père que par le Fils (Jean 14 : 6). Adam, en effet, fut créé fils de Dieu ; mais sa désobéissance et sa condamnation à mort annulèrent la parenté, laquelle ne peut être rétablie, que de la manière fixée par Dieu – au travers de Christ. La prière est un merveilleux privilège. Elle n’est pas pour les pécheurs, mais pour ceux qui ont été justifiés par le grand Avocat désigné par le Père – Jésus.
« PRIEZ DE CETTE MANIÈRE »
La prière modèle que Jésus a donnée à ses disciples est remarquablement simple. Elle est dépourvue d’égoïsme. Au lieu des « je » et « moi », la prière inclut l’ensemble de ceux qui sont véritablement le peuple du Seigneur, de toute catégorie – avec des termes tels que « nous », « nos », « notre ». Elle est désintéressée, aussi, en ce qu’elle n’est pas une prière pour des bénédictions terrestres. Seule une requête, « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien », peut être interprétée comme s’appliquant à la plus simple des bénédictions terrestres. Et cela peut être aussi compris comme désignant plus particulièrement la nourriture spirituelle.
La prière commence par une reconnaissance respectueuse de la grandeur et de la sainteté du nom, ou de la personne du Père céleste. Viennent ensuite une reconnaissance de l’état actuel de péché dans le monde et la foi en la promesse que Dieu a donnée, que son Royaume sera finalement établi sur la terre, et renversera le règne du péché et de la mort qui a prévalu pendant six mille ans, et liera Satan, « le prince de ce monde » (Apocalypse 20 : 1-3). La supplique, « Que ton Royaume vienne », manifeste non seulement la foi en Dieu et en sa promesse d’abolir le péché et d’établir la justice sur la terre, mais cela signifie plus ; à savoir, que le suppliant est en accord dans son cœur avec Dieu et sa justice et en désaccord avec le règne du péché et de la mort.
La demande suivante est, « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Cela signifie une pleine confiance dans la promesse de Dieu que son Royaume quand il sera établi ne sera pas un échec – que Satan sera lié; que le règne du péché et de la mort prendra fin ; que la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu remplira la terre entière et triomphera, détruisant tous les opposants volontaires, jusqu’à ce que finalement tout genou fléchisse et toute langue confesse, à la gloire de Dieu.
C’est une expression de confiance en ce que le Royaume effectuera le complet rétablissementde la terre à sa condition édénique et de l’homme à sa perfection originelle, à l’image de son Créateur ; car tant que de telles conditions ne prévaudront pas, il sera impossible à la volonté de Dieu d’être faite aussi parfaitement sur la terre qu’elle l’est maintenant au ciel. Cela implique la pensée que lorsque le péché et la mort auront ainsi été effacés, tout le genre humain sera aussi heureux dans la faveur de Dieu que le sont les anges aujourd’hui. Jésus a clairement exprimé cela par la suite, nous assurant que finalement il n’y aura plus ni soupir, ni cri ou mort, car toutes les choses anciennes du péché et de la mort auront disparu. – Apocalypse 21 : 4.
La demande pour le pain quotidien implique de nous rendre compte que notre nourriture, à la fois temporelle et spirituelle, vient de Dieu. Et le fait de ne pas préciser un type particulier de nourriture, implique non seulement une faim et un désir de notre part, mais une pleine acceptation de ce que la sagesse divine fournira.
Lorsque les justifiés prient, « Pardonne-nous nos offenses », ils ne se réfèrent pas au péché originel ; car ils ont été libérés de cette condamnation lors de leur justification. « Nos offenses » désignent ces imperfections involontaires qui appartiennent à tous, et que tous les disciples de Jésus s’efforcent de vaincre. Demander d’être pardonnés de nos imperfections de la même façon que nous pouvons être généreux et indulgents envers ceux qui nous ont offensés, c’est rappeler les conditions générales de notre relation avec Dieu. Nous ne pouvons pas croître en grâce et demeurer dans la lumière de la faveur de Dieu, à moins de cultiver l’esprit d’amour, qui est l’esprit de Dieu – un esprit de pardon, un esprit généreux, dans nos rapports avec les autres. Dieu a ainsi pour but de favoriser plus spécialement ceux qui s’efforcent de copier particulièrement sa gracieuse miséricorde.
« Ne nous abandonne pas dans la tentation », c’est être conscient que nous sommes entourés par les puissances du mal, et qu’en tant que Nouvelles Créatures, nous serions incapables de résister à celles-ci avec succès, à moins d’avoir l’aide de Dieu. « Délivre-nous du Malin », c’est reconnaître que Satan est notre grand adversaire ; et que nous sommes sur le qui-vive pour lui résister, et néanmoins réaliser notre propre insuffisance, notre besoin de l’aide divine. « Nous n’ignorons pas ses desseins [de Satan] » (2 Corinthiens 2 : 11). « Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang [seulement], mais …, contre les esprits méchants dans les lieux célestes ». – Ephésiens 6 : 12.
« CHERCHEZ, FRAPPEZ, DEMANDEZ – ET RECEVEZ »
Dans les derniers versets de l’étude, Jésus a prévenu que la prière devrait être fervente et sincère, et pas simplement de pure forme, sans vie. Il donna l’illustration de l’homme qui refusa d’abord d’être dérangé, même par son ami, mais fut finalement ému par le sérieux de sa requête. C’est pourquoi, quand nous prions pour que le Royaume de Dieu vienne et que sa volonté soit faite, si cela tarde trop, nous ne devons pas penser que nos prières sont ignorées. Nous prions en harmonie avec la promesse divine, et bien que nous ne hâtions pas le Royaume par nos prières, nous entrons dans une bénédiction de repos par la foi, en repassant continuellement dans nos esprits ces promesses de Dieu, attendant le Seigneur pour l’accomplissement de sa promesse.
Ce que Dieu souhaite vraiment donner à son peuple est son Esprit Saint. En raison des imperfections de la chair, aucun d’entre nous ne peut être rempli de l’Esprit dès le début, comme le fut notre Maître parfait. Mais puisque nous venons à Dieu, désirant être remplis de son Esprit, désirant être en harmonie avec Lui, désirant Lui ressembler en caractère, cherchant nous trouvons, et frappant à la porte elle nous est ouverte.
Nous ne devrions pas avoir peur que notre Père céleste puisse donner quelque mauvaise réponse à nos demandes. Un parent terrestre donnerait-t-il à un enfant affamé une pierre quand il demande du pain ; un serpent quand il demande du poisson ; un scorpion quand il demande un œuf ? Sûrement pas ! Nous devons savoir que notre Père céleste est bien supérieur à nous, plus bienveillant, bien plus juste et aimant, et qu’Il se plaît à donner de bonnes choses, son Esprit Saint, à ces disciples consacrés de Jésus qui le désirent sincèrement. – Matthieu 7 : 7-11 ; Luc 11 : 9-13.
WT1914 p5378