EXHORTATION DE L’APÔTRE PAUL AUX ANCIENS

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« Prenez donc garde à vous-mêmes, … car il s’introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau, et il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. » – Actes 20 : 28-30.

Ces paroles furent adressées aux anciens de l’Église d’Éphèse. L’Apôtre Paul, en route pour Jérusalem, se trouva à courte distance de la ville d’Éphèse, et il envoya une lettre aux anciens pour les informer qu’il demeurerait un peu de temps chez eux et qu’il serait heureux de les rencontrer une nouvelle fois. Ils vinrent à lui et eurent une longue réunion avec lui. Ce verset est une partie du message de Paul à ces anciens. Il leur dit qu’il ne les reverrait plus, et les exhorta à prendre garde à eux-mêmes. Il appartient à chacun de faire attention à soi, plus qu’aux autres. Car à moins qu’un homme n’apprenne à contrôler son propre esprit, il ne pourrait être dans la bonne condition pour conduire les autres.

Cela s’applique tout particulièrement à tous les anciens. Ils devraient effectuer une introspection. Car en raison de l’honneur qu’ils obtiennent de l’assemblée, ils sont en danger d’être emportés par un sentiment d’orgueil, d’autosuffisance. Ils courent le danger de devenir arrogants. Mais le message qui leur est adressé, est de prendre garde à eux-mêmes et au troupeau de Dieu, sur lequel ils ont été placés intendants. Il leur faut reconnaître leur position en tant que représentants, non seulement de l’assemblée, mais également du Seigneur. Cette position leur étant accordée par la manière indiquée (une élection à main levée), ils ne doivent pas seulement considérer cela comme étant la décision de l’assemblée, mais ils doivent aussi comprendre qu’ils sont choisis par le Saint Esprit. Ils doivent considérer ce fait de prendre soin de l’assemblée comme étant leur grande mission, un service important à rendre au nom du Seigneur.

DES LOUPS ET DES BREBIS APOSTATES

Il y a deux raisons particulières pour lesquelles les anciens doivent être sur leurs gardes. Tout d’abord, comme indiqué par l’Apôtre, des loups cruels entreraient parmi eux, et n’épargneraient pas le troupeau. Cette remarque semble indiquer que les loups ne font à aucun moment partie du troupeau. Cependant, ils ne veulent pas se montrer comme des loups. L’avertissement de l’Apôtre semble donner à entendre qu’une certaine classe de gens, ayant la nature de loups, chercherait à s’associer avec l’Église. Notre Seigneur nous a mis en garde : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. » (Matthieu 7 : 15). L’idée qui en ressort est celle de tromperie : des loups marchant comme des brebis parmi le troupeau, ayant l’apparence de brebis, vêtus en habits de brebis, mais n’étant jamais de vraies brebis. Leur objectif en s’introduisant parmi le troupeau est égoïste, et leur influence est celle d’un loup parmi les brebis. Un loup attaque les brebis : son intention est de les tuer, de boire leur sang.

Ainsi, il semble y avoir une classe qui, sans raison apparente, pervertit la vérité, blesse le troupeau, agite des arguments qui perturbent ceux qui composent le troupeau, les détruisant en tant que Nouvelles Créatures et les entraînant vers la mort. Vraisemblablement, il y a eu une telle classe tout au long de l’Ȃge de l’Évangile. Bien que notre texte ne donne pas à entendre que des brebis puissent devenir des loups, néanmoins certains parmi nous connaissent peut-être des personnes qui furent des brebis à un certain moment, et qui après un certain temps ont manifesté une disposition de « loup », prenant plaisir à faire tout ce qu’elles pouvaient pour nuire au troupeau. Le Seigneur et l’Apôtre nous mettent en garde contre ceux qui viennent parmi les brebis, se faisant passer pour des brebis.

En plus des dangers provenant des loups, il y aura d’autres dangers parmi elles. L’Apôtre le décrit comme un danger très subtil. Mis à part ceux dont la nature s’apparente à celle des loups, certains dans l’assemblée s’engageront dans le service comme instructeurs, et en enseignant des choses perverses, chercheront à attirer des disciples après eux. Ils cherchent à les attirer vers eux comme s’ils leur appartenaient. Ils semblent penser : C’est mon assemblée, mon troupeau, ne reconnaissant pas que l’Église est le troupeau du Seigneur et que les brebis sont celles du Seigneur. En cela, il y a une attitude égoïste complètement contraire à l’Esprit du Seigneur et aux Écritures. Un des principes du gouvernement divin est que « quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé » (Luc 14 : 11). Quiconque souhaiterait être un véritable ancien, un véritable serviteur du Seigneur, doit se rappeler ces choses, et éviter toutes choses qui manifesteraient un esprit d’égoïsme. Autrement, il peut être certain qu’en suivant une telle ligne de conduite il provoquera du tort, non seulement à lui-même, mais également aux autres.

LA RESPONSABILITÉ PROPORTIONNELLE AUX CAPACITÉS

Les moutons sont des animaux craintifs qui ont besoin d’être guidés. En l’absence d’un berger, ils ont besoin que l’un d’entre eux prenne ce rôle et les dirige. Dans les troupeaux de moutons, il y a des moutons expérimentés (les béliers du troupeau, les chefs) que les brebis apprennent à suivre en l’absence du berger. Ces vieux béliers du troupeau représenteraient les anciens de l’Eglise de Christ. Les cornes du bélier constituent un moyen de défense avec lequel il pourrait chasser les adversaires en cas d’attaque et les brebis pourraient se réfugier derrière lui.

Mais les Écritures parlent du danger provenant de certains béliers du troupeau, de certains guides du peuple du Seigneur (voir Ézéchiel 34 : 17-23). Ces béliers entrent dans le courant, en souillent l’eau et le rendent boueux. Il est également question de boucs. Ils illustrent la disposition de certains anciens de l’Église de Christ, que nous ne devrions pas ignorer. On dit que les propriétaires de brebis utilisent parfois des boucs comme guides du troupeau car ils sont plus combattifs que les brebis, et leur donnent ainsi du courage, etc. Parmi les brebis du Seigneur, nous ne savons pas combien sont guidées par un bouc. Mais à chaque fois que quelqu’un manifeste une disposition de bouc, l’assemblée devrait absolument éviter d’en faire un guide.

Les bons guides sont ceux qui manifestent les bonnes dispositions. L’assemblée est à la merci de ces guides, aussi ceux-ci ont-ils une plus grande responsabilité. C’est pourquoi l’Apôtre dit : « Ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, sachant que celui qui enseigne reçoit un jugement plus sévère. » (paraphrase de Jacques 3 : 1 – DARBY). Sa responsabilité est plus grande en raison de ses capacités. Il semblerait donc que tous ceux qui acceptent la position d’ancien sont, dans une certaine mesure, représentants du Seigneur qui est le grand Berger du Troupeau.

WT1914 p5388