« Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » (Romains 5 : 1). – « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi… » – Esaïe 26 : 3 (DARBY).
Etre entré dans un état de paix avec Dieu signifie s’être réconcilié avec Dieu. Cela implique un état antérieur de désaffection, « d’inimitié par des œuvres mauvaises ». La paix avec Dieu signifie alors que cet éloignement de Dieu est une chose du passé et que celui qui s’était éloigné est désormais en harmonie avec Dieu – qu’il s’est détourné du péché et cherche à marcher dans la voie de la justice. C’est une démarche de foi accompagnée d’une réforme de vie. Nous nous réjouissons avec tous ceux qui sont parvenus jusque-là ; nous sommes heureux qu’ils aient cette position avantageuse sur les masses de l’humanité que le dieu de ce monde a tellement aveuglées qu’elles ne peuvent discerner la beauté du Seigneur, ni désirer la paix avec Lui, et qui n’ont pas appris l’amertume des fruits du péché.
Mais dans notre second texte ci-dessus, le Prophète fait référence à une classe qui est allée plus loin que la condition de paix avec Dieu. Il parle d’une classe qui en est venue à posséder la « paix de Dieu qui surpasse toute intelligence » (Philippiens 4 : 7) comme l’apôtre Paul le déclare. Seuls ceux qui se sont donnés sans réserve à Dieu – leur temps, leurs talents, leur influence, leur vie, leur tout – peuvent bénéficier de cette paix. Ceux-là possèdent une paix que personne d’autre ne peut connaître. Cette paix de Dieu garde le cœur au milieu même du tumulte et de l’adversité ; c’est une sérénité et un repos intérieur qui résultent directement d’une relation étroite et personnelle de l’être avec Dieu. C’est la paix de Dieu car c’est une paix que seul Dieu peut donner, une paix que seuls les siens peuvent connaître pleinement.
Quel don précieux notre cher Seigneur fit à ses disciples quand Il les quitta ! Il dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’alarme point. » (Jean 14 : 27). Ce fut vraiment un don d’une valeur inestimable, et c’est l’héritage de l’Église toute entière tout au long de l’âge, jusqu’à sa fin. Aux yeux du monde, il peut sembler que la course du chrétien est loin d’être paisible, car les saints du Seigneur traversent souvent des orages. Mais si nos cœurs se reposent toujours sur Christ par la foi et si nous ne lâchons pas notre ancre, nous traverserons toutes les tempêtes de la vie, quoique nous puissions être sérieusement ballotés, quoique les orages fassent violemment rage.
La foi peut s’exclamer avec le prophète Esaïe, « Mais le Seigneur, l’Eternel m’a secouru ; c’est pourquoi je n’ai point été déshonoré, c’est pourquoi j’ai rendu mon visage semblable à un caillou, sachant que je ne serais point confondu. » (Esaïe 50 : 7). Nous pouvons nous reposer sur les assurances du Seigneur, car notre ancre est fermement attachée au Trône de Dieu. De son cœur notre Maître exprimait ces paroles : « Père juste, le monde ne t’a point connu ; mais moi, je t’ai connu. » (Jean 17 : 25). Il avait été avec le Père dès le commencement et connaissait son amour et sa bonté ; Il avait vu les manifestations de sa puissance ; Il avait remarqué sa tendre bonté. Aussi nous qui sommes parvenus à une semblable relation avec Dieu sommes amenés ainsi à connaître et à mettre notre confiance en son amour et sa fidélité.
La paix dans le Seigneur.
Le Seigneur ne bénit pas son peuple avec la paix d’une manière visible. Les associés particuliers du Maître, les Apôtres, ont été souffletés ainsi que tous ses disciples. L’adversaire fait tout ce qui est en son pouvoir pour rendre leur vie toute autre que paisible et heureuse. Cela est vrai pour tous ceux qui marchent sur les traces de Jésus. Nous avons des combats au dehors et des combats au dedans, au lieu de la paix au dehors et la paix au dedans. Nous avons des combats contre notre propre chair ; et cela fait partie de notre victoire de « combattre le bon combat », une lutte victorieuse. Nous devons privilégier nos meilleurs efforts dans le combat contre le monde et l’adversaire, contre toutes les choses que Satan voudrait faire pénétrer dans notre cœur et dans notre esprit, et en tirer le meilleur profit. Le Seigneur bénit son peuple en leur accordant la force de surmonter ces difficultés.
Nous ne devons pas être en paix avec la chair, mais être constamment en guerre contre elle. Il y a cependant une paix dans le Seigneur qui prend sa source dans la foi en Lui et en ses promesses. Il nous a promis la grâce suffisante ; Il a promis que nous n’aurons pas à surmonter des épreuves et des difficultés qui seraient trop fortes pour nous. Nous sommes assurés d’obtenir la victoire si nous nous confions en sa force. Cela nous donne un repos et la paix dans toutes nos expériences.
« Au sein du tumulte et du trouble
J’entends retentir la musique !
Elle résonne en mon âme,
Comment pourrais-je me retenir de chanter ? »
Nous nous reposons sur les promesses du Seigneur – nous nous reposons dans sa force et dans sa capacité à réaliser ses promesses ; car nous savons que Celui qui nous a appelés est capable d’accomplir toutes ses bonnes paroles. Cette paix, ou repos, est la bénédiction spéciale du Saint Esprit. Ce n’est que dans la mesure où nous recevons le Saint Esprit, l’esprit saint de Dieu, la sainte disposition, que nous pourrons avoir cette paix parfaite en nous. C’est une simple question de proportion. A mesure que nous croissons en grâce et en connaissance du Seigneur, en connaissance de la Vérité, nous sommes de plus en plus réconfortés et fortifiés ; nous obtenons ainsi une plus grande mesure de la paix divine chaque jour, nous rendant capables de demeurer dans son amour.
Pour notre instruction et notre réconfort il a été écrit : « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. » (1 Jean 5 : 4). Cette foi repose sur le témoignage de la Parole de Dieu – un fondement sûr. Ce n’est que par une foi forte et inébranlable que la paix de Dieu demeurera avec ses enfants. Dieu a fait de nous ses fils et ses héritiers, cohéritiers de notre Seigneur. « Il ne refuse aucun bien » (Psaume 84 : 12) pour eux ; « Toutes choses concourent à leur bien » (Romains 8 : 28) ; « Il les portera sur les mains, de peur que leur pied ne heurte contre une pierre » (Psaume 91 : 12) ; « Les yeux de l’Eternel sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs cris. » (Psaume 34 : 16). Alors soyons forts !
La paix fondée sur la foi.
Cette paix de Dieu ne dépend pas du sourire de la fortune, ni de la santé physique, ni d’une foule d’amis. Mais c’est une paix qui subsiste quand bien même la santé fait défaut ou la disette arrive ou que la mort nous ôte les trésors de nos cœurs. C’est une paix qu’aucun changement ou vicissitude de cette vie ne peut nous enlever, et sur laquelle nos ennemis n’ont aucun pouvoir. Qu’il est riche le don que notre Père peut donner à ses enfants !
Combien serait pauvre aujourd’hui notre héritage si nous n’avions pas notre ancre en Christ. Mais avec elle nous pouvons supporter toutes choses que le Père, dans son grand amour, peut permettre. Affrontons donc les jours à venir avec calme et courage. Celui qui se trouvait avec ses chers disciples sur la mer démontée de Galilée, et dont le commandement apaisa la puissante tempête, calma la mer déchaînée, a le même soin pour ses disciples aujourd’hui. Quand ils criaient de frayeur, Il apaisa leurs cœurs en disant : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Matthieu 8 : 26). Rien ne peut en aucune façon nous faire de mal si nos cœurs se reposent sur Lui.
Afin de jouir de cette paix parfaite, nous devons avoir une confiance inébranlable en l’amour de notre Père, et demeurer fidèles. Lorsque nous regardons les cieux étoilés, nous voyons une manifestation de la toute puissance et de la majesté de Dieu, mais ce n’est pas cela qui doit affermir et soutenir nos cœurs et nos esprits. Nous pourrions recevoir des dons de Lui, mais sans connaître son immuable fidélité nous ne saurions pas si ceux-ci seraient simplement des pièges venant de l’adversaire pour nous causer du tort. Mais si nous possédons le bon fondement pour notre foi, si nous apprenons à connaître notre Père par sa Parole (l’unique moyen de Le connaître), alors nous en arrivons à avoir confiance en Lui.
Si nous ne voulions nous fier qu’à notre propre raisonnement, nous serions dans une condition très peu satisfaisante. Plus rien ne serait certain ; nous n’aurions aucune base sûre pour notre foi ou notre assurance. Mais lorsque nous voyons que le témoignage de la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse, nous révèle un Dieu de Justice, de Sagesse, d’Amour et de Puissance, alors nos esprits et nos cœurs ont quelque chose de raisonnable et de convainquant sur quoi nous fonder, et nous disons : « Nous pouvons avoir confiance en un tel Dieu, parce qu’Il est digne de confiance. » Cette conviction, en s’approfondissant, procure de la joie à mesure que nous marchons avec entrain avec ses promesses et qu’elles se trouvaient être pour nous-mêmes, constatant leur réalité et nous rendant compte de leur accomplissement. Nous nous réjouissons que ce Dieu rempli d’amour nous a appelés à la rédemption par son Fils. Nous nous réjouissons de la vie éternelle qu’Il nous a offerte, et de nous avoir appelés même à un cohéritage glorieux avec son Fils. – Romains 8 : 17.
La paix dépend d’une obéissance complète
Nous nous réjouissons, d’ailleurs, de connaître la merveilleuse disposition à l’égard du monde entier pour le temps à venir. Toutes ces choses forment une base solide pour la paix, la joie et la confiance dans le Seigneur. Mais notre paix est proportionnelle à notre constance – à nos qualités de persévérance. Personne n’ayant son esprit « focalisé » ou fixé sur Dieu ne peut conserver cette paix de Dieu. Ce n’est pas une paix d’insouciance ou de paresse, mais une paix engendrée par Dieu Lui-même, à travers ses promesses, que nous nous sommes appropriées. Elle dépend aussi de notre pleine obéissance au Seigneur. C’est la paix de Christ – « Ma paix ». Cette paix, et la foi qui l’inspire, peut regarder en haut à travers les larmes, dans l’attente heureuse de la glorieuse réalisation de nos espérances, que Dieu a promise, et dont la paix et la joie présentes ne sont que l’avant-gout.
« Paix, paix parfaite ? Notre avenir est inconnu ?
Jésus, nous Le connaissons, Il est sur son Trône !
« Paix, paix parfaite ? La mort qui nous couvre de son ombre, ainsi que nos proches ?
Jésus a vaincu la mort et son pouvoir !
« Paix, paix parfaite ? Au milieu des pires affres de la souffrance ?
La compassion de Jésus apporte le repos.
« C’est assez ! Les combats terrestres cesseront bientôt,
Et Jésus nous appelle à la paix céleste parfaite ! »
WT1914 p5431