LE RICHE EN ENFER – LE PAUVRE AU CIEL

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Luc 16 : 19-31

« Celui qui ferme son oreille au cri du pauvre criera lui-même et n’aura point de réponse. » – Proverbes 21 : 13.

Est-ce que notre Seigneur voulait dire que tous les hommes et toutes les femmes riches devront passer l’éternité dans la misère, parce qu’ils vivaient somptueusement chaque jour de leur vie, en portant du pourpre et du fin lin ? Peut-il être vrai qu’afin d’arriver au ciel, nous devions être de pauvres mendiants, couverts d’ulcères léchés par les chiens, et mangeant les miettes tombant de la table du riche ? Le caractère n’aurait-il rien à voir avec la récompense ou la punition future ? De plus, en serait-il ainsi, qu’à jamais le riche, tourmenté dans le feu, verrait le pauvre dans la félicité, et que le pauvre verrait le riche dans les souffrances éternelles ? Cela pouvait-il être l’arrangement prévu par un Créateur rempli de sagesse et d’amour – un Créateur qui connait la fin dès le commencement ?

Pendant de nombreuses années, cette parabole a attristé l’esprit des plus saints du peuple de Dieu ; tant le cœur que la tête refusaient à la croire. Nous nous sommes souvenus qu’Abraham était très riche, de même qu’Isaac, Jacob, le Roi David, le Roi Salomon, etc. Nous nous sommes souvenus que Dieu Lui-même est très riche. Alors, nous avons étudié le sujet dans l’hébreu et le grec, et nous avons découvert qu’Abraham n’est pas allé dans la Géhenne, dans une condition sans espoir, la Seconde Mort, mais dans le Shéol, le Hadès, la tombe, la fosse, l’état de mort, où il n’y a pas de feu.

Notre connaissance grandissante amplifiait le mystère ; car les Écritures déclaraient que le Shéol, le Hadès, la tombe, doivent être détruits, et que toute l’humanité doit en sortir à la résurrection. Aucun autre passage des Écritures ne semble être en accord avec cette parabole. Elle est unique, hormis que l’on puisse l’associer à un texte de l’Apocalypse qui parle d’une bête symbolique et d’un faux prophète symbolique qui sont tourmentés (Apocalypse 20 : 10). C’est pourquoi les penseurs de l’église ont trébuché et ont été confus par le récit de cette leçon.

Maintenant, tout est clair et évident

Maintenant, nous voyons que notre leçon est une parabole. Elle ne doit pas être prise littéralement, pas plus que les autres paraboles et paroles obscures de notre Sauveur, comme : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes » (Jean 6 : 53). Ou encore : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi… Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi » (Matthieu 5 : 29, 30). En fait, nous trouvons que Jésus ne parlait au peuple qu’en paraboles (Matthieu 13 : 34). Personne n’était prêt à sonder la profondeur de son enseignement avant que le saint Esprit, à la Pentecôte, ne commence à en donner la compétence.

Combien cela semble simple aujourd’hui ! Quelle beauté ! Beaucoup d’entre le peuple de Dieu se réjouissent qu’à la lumière de la compréhension présente de la Bible, le caractère divin resplendit, dans la beauté de sa Justice, de sa Sagesse, de son Amour, de sa Puissance.

Il n’est pas difficile pour nous de comprendre que cette leçon est une parabole. Comme nous l’avons vu, l’interpréter littéralement, impliquerait l’absurdité de supposer que tous les mendiants iront au ciel, et que tous les riches iront en enfer ; car la parabole ne parle pas du tout du caractère – elle ne dit pas si le pauvre était bon et si le riche était mauvais. Compris comme une parabole, nous savons que ce qui est dit n’est pas ce qui veut être dit. Ainsi, dans d’autres paraboles, le blé et les brebis représentent les enfants de Dieu ; l’ivraie et les boucs représentent ceux qui sont conduits par l’adversaire, le dieu de ce monde.

L’homme riche de la parabole

Dans cette parabole, l’homme riche représente une classe, et l’homme pauvre, Lazare, une autre classe. Voyons : L’homme riche représente la nation juive, qui a été dans la faveur de Dieu durant plus de seize siècles. Les Juifs avaient reçu les promesses, les prophètes, les bénédictions et les privilèges de l’Alliance de la Loi. C’est tout cela qui est représenté par le pourpre, le fin lin et la table somptueuse. Le fin lin symbolise leur justification typique au travers des sacrifices typiques. Leurs vêtements pourpres symbolisent la royauté ; parce qu’ils étaient le Royaume typique. Leurs festins somptueux représentent les promesses divines, comme l’impliquent les paroles de Paul – Romains 11 : 9.

Aux jours de Jésus leur faveur commença à décliner. Ils furent complètement retranchés en l’an 70 de notre ère, ce que tous les Juifs admettent. Durant l’intérim de quarante ans, l’homme riche, la nation juive, tomba malade, mourut et fut enseveli. En tant que nation, ils sont allés au Hadès, dans la tombe ; et leur résurrection ne s’est pas encore réalisée, même si le Sionisme en est le commencement.

Mais bien qu’ils soient morts et ensevelis, en tant que nation, néanmoins, les Juifs, individuellement, étaient bien vivants durant les dix-neuf derniers siècles. Ils ont été dans l’angoisse alors qu’ils étaient persécutés. Quelquefois, hélas, ils ont été persécutés par ceux qui professent le nom de Jésus, mais qui Le renient par leurs actes. Durant tous ces siècles, les Juifs ont crié à Dieu qui est représenté par Abraham, le Père des fidèles, dans la parabole. La seule réponse qu’ils ont eue est qu’il y a un abîme qui les sépare de Dieu. Dieu merci, ce ne sera bientôt plus le cas ! La Nouvelle Dispensation point à l’horizon, dispensation dans laquelle l’homme riche reviendra du Hadès. Israël sera rétabli en tant que nation, et la faveur de Dieu reviendra à ceux de cette nation qui apprendront les leçons nécessaires.

L’homme pauvre de la parabole

L’homme pauvre de la parabole représente une classe de proscrits. Cette classe inclut les publicains et les pécheurs qui s’étaient éloignés de la faveur de Dieu. Elle englobe aussi les Gentils, à qui la faveur divine ne s’était jamais étendue – « privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse » (Éphésiens 2 : 12). Ils n’avaient pas le fin lin de la justification typique, ni le pourpre représentant une part dans la faveur de Dieu, dans son Royaume. Aucune des promesses ne leur appartenait. Ils ne pouvaient avoir que des miettes, comme celles qui tombaient de la table de l’homme riche.

Les Écritures illustrent deux miettes qui ont été données par Jésus à cette classe. Lorsque Jésus a guéri le serviteur du centurion romain, ce fut une concession accordée à la demande des Juifs, qui déclaraient que cet homme était un ami qui leur avait fait du bien, en construisant une synagogue, etc. La guérison de ce serviteur était une miette. De la même manière, la femme Syro-Phénicienne reçut une miette lorsqu’elle est venue à Jésus, implorant la guérison de sa fille qui était possédée par un démon. Le Maître répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens » (Matthieu 15 : 26). Il a employé ici une phraséologie juive commune concernant les Gentils – les chiens. La femme Syro-Phénicienne n’était pas juive et ne revendiquait pas la faveur de Dieu, mais elle a répondu : « Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » (Matthieu 15 : 27). Jésus souligna sa foi et lui donna la miette qu’elle désirait.

Alors que les Juifs sont morts quant à leur faveur, les publicains proscrits, les pécheurs et les Gentils sont morts quant à leur défaveur ; et ceux d’entre eux qui désiraient les faveurs de Dieu, ayant faim et soif de ses promesses, furent reçus par Lui. L’Église primitive était constituée de cette classe de Lazare, les publicains, les pécheurs et les Gentils, rejetée par les Pharisiens. Au lieu d’être encore des étrangers pour Dieu, ils sont devenus les enfants de Dieu, héritiers de ses promesses. Dans la parabole, ils sont représentés comme enfants d’Abraham – dans ses bras. Dans le type, Isaac était le fils bien-aimé de la promesse, le fils d’Abraham au sens littéral. Dans l’antitype, Jésus et ses disciples sont la semence spirituelle d’Abraham, reçue dans le sein et dans la faveur de Dieu. Ainsi, Paul écrit : « Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » faite à Abraham. – Galates 3 : 29.

« Un abîme permanent »

L’abîme entre le judaïsme et le christianisme perdure depuis plus de dix-huit siècles. Durant toute cette période, aucun Juif n’a eu le droit de s’approcher de Dieu, et aucun Gentil n’a eu le droit de prendre la place du Juif, ou de réclamer une quelconque faveur en dehors de Christ. Selon le plan divin, l’abîme a été permanent et immuable. « Il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4 : 12) – par lequel nous puissions entrer en relation de cœur avec Dieu. Cet abîme date du moment où Jésus est venu et s’est offert Lui-même à Israël, et a été rejeté et crucifié.

Dieu merci, sa Parole montre du doigt un autre changement de dispensation à la seconde venue de Christ ! Alors, la classe de Lazare, maintenant enfants de Dieu par la foi, deviendra effectivement et glorieusement ses enfants au-delà du voile. En association avec Jésus leur Seigneur, ils prendront le contrôle du monde ; parce qu’ils seront son épouse et seront cohéritiers dans le Royaume. Qu’arrivera-t-il alors à l’homme riche ? Oh, il ressuscitera du Hadès !

Alors que le Royaume de Dieu sera représenté sur le plan spirituel par la classe de Lazare, il sera représenté sur le plan terrestre par une autre classe, qui sera juive. Les Juifs, qui ont crucifié Jésus, ne seront pas faits princes de la terre en association avec l’empire spirituel du Messie, mais certains de leurs frères le seront – une classe qu’ils étaient habitués à appeler « les pères » deviendra une classe de princes. Ceux-là sont connus dans les Écritures comme étant « Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes », ainsi que tous ceux qui durant l’âge judaïque ont prouvé leur loyauté et leur fidélité à Dieu, comme cela nous est décrit par Paul en Hébreux 11 : 32-40.

Paul mentionne ce retour de la faveur divine aux Juifs en Romains 11 : 25-33. Il indique alors que nous sommes maintenant le peuple de Dieu et qu’il n’en a pas toujours été ainsi, nous avons reçu la faveur divine quand Israël a été retranché de la faveur de Dieu. Mais, au temps prévu, ces israélites qui ont été coupés de la faveur de Dieu vont revenir en faveur au travers de notre faveur. C’est-à-dire lorsque l’Église aura atteint le prix de la gloire, de l’honneur et de l’immortalité, en tant qu’Israël spirituel, alors l’abîme séparant l’Israël naturel de la faveur de Dieu disparaîtra. Alors, la faveur reviendra à l’Israël naturel. Elle viendra sur eux au travers de l’Israël spirituel glorifié et s’étendra par eux à toutes les nations, à tous les peuples, à toutes les tribus et langues de l’humanité, durant l’Âge Millénaire.

Telle est la promesse divine : « Toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité » (Genèse 28 : 14). La postérité spirituelle d’Abraham, l’Église, obtient la première part dans cette promesse, et la postérité naturelle d’Abraham reçoit la seconde ; mais les deux, ensemble, seront employées par le Seigneur pour éliminer la malédiction et pour répandre les faveurs et les bénédictions sur l’humanité, sur quiconque les acceptera.

Les cinq frères du riche

La parabole représente le riche priant pour recevoir une goutte d’eau afin de rafraîchir sa langue desséchée. Symboliquement, allégoriquement, cela représente le peuple Juif en proie à une grande détresse, demandant à Dieu de permettre aux chrétiens de leur accorder de l’aide dans leurs tourments. Les Juifs ont-ils déjà invoqué Dieu pour avoir de l’aide ? Ont-ils prié pour être secourus dans les persécutions qui se sont abattues sur eux par le passé et qu’ils subissent encore d’une certaine manière en Russie ? Bien sûr qu’ils l’ont fait ! De plus, ils ont fait appel aux représentants de la classe de Lazare – représentant la Chrétienté – désirant que leur libération et leur soulagement se fassent au travers d’eux.

Une illustration de cette prière de libération est fournie par l’appel des Juifs au président Roosevelt lui demandant d’employer son influence auprès du gouvernement russe pour améliorer la situation des Juifs persécutés. Ont-ils obtenu cette goutte d’eau ? Non ! M. Roosevelt a répondu que l’ensemble des nations unies par des liens de courtoisie ne permettrait pas une telle communication de la part d’une nation amie.

La parabole continue et développe le fait que l’homme riche avait cinq frères en danger de le rejoindre dans l’épreuve qu’il traversait. Qui étaient ses cinq frères ? Nous répondons que les Juifs de Palestine, au temps de Jésus, provenaient principalement des tribus de Benjamin et de Juda, alors que la majorité des dix autres tribus étaient éparpillées dans différents pays. La question posée est : Est-ce que cette expérience douloureuse n’a affecté que les Juifs de Palestine, qui ont joui de la plupart des faveurs de Dieu ou inclut-elle aussi les Juifs qui ont été dispersés ? La réponse est donnée dans la parabole : « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent » (Luc 16 : 29). Cela prouve qu’il ne s’agissait ici que des Juifs ; car aucun Gentil n’avait Moïse et les Prophètes. Le nombre de cinq est totalement en accord, également. Alors que deux tribus, Juda et Benjamin, sont représentées par un homme riche, ainsi, en proportion, les dix autres tribus sont représentées par cinq frères.

Et il en a été ainsi. Le Message de l’Évangile, qui a commencé avec les Juifs en Palestine, a été étendu à tous les pays ; et l’Apôtre Paul, en allant dans les villes des Gentils, prêchant premièrement aux Juifs, disait : Il est opportun que l’Évangile soit prêché d’abord à vous ; mais voyant que vous rejetez la grâce de Dieu, voici, nous nous tournons vers les païens (Actes 13 : 46, 47). En d’autres termes, le test appliqué à tous les Israélites était le même.

Ainsi, nous trouvons dans les enseignements de Jésus une profondeur de sagesse dépassant tout ce que nous aurions pu rêver. Nous trouvons, également, que l’horrible cauchemar des doctrines des Âges des ténèbres a empoisonné notre entendement, a faussé notre vision spirituelle et nous a empêché de voir la beauté de la Parole du Seigneur. A Dieu soit rendue grâce pour le Nouveau Jour et pour la lumière qui éclaire la Bible !

WT1914 p5444