LA FOI, LA BASE DU VRAI REPOS

Listen to this article

« Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. » – Hébreux 4 : 3.

Dans notre texte l’Apôtre Paul se réfère au fait que la Loi fournissait au Juif un repos physique le septième jour de la semaine, la septième année et les quarante-neuvième et cinquantième années ; et que ces Sabbats étaient des exemples typiques d’un meilleur repos. Il souligne que tous ceux qui croient en Jésus-Christ entrent dans le repos de Dieu, et observent ainsi un Sabbat continuel. Comme nouvelles créatures nous nous reposons en permanence, si tant est que nous demeurons dans le Seigneur et dans ses promesses.

L’Apôtre dit que la foi est nécessaire au repos. Il indique ce que nous devons faire pour profiter de ce que Dieu a déjà préparé pour nous. Il nous montre que Dieu fit des promesses à Abraham, et que celles-ci furent réitérées à Isaac et à Jacob. Dieu a déclaré son dessein d’avoir pour Lui-même une nation spéciale et sainte, et a promis à Abraham que la bénédiction du monde se réaliserait au travers de sa Semence qui constituerait cette nation élue. Les promesses étaient grandes et précieuses.

Abraham crut au message et se réjouit. Il se reposa. Il ne savait pas de quelle manière Dieu amènerait la bénédiction, mais il avait la promesse de Dieu, confirmée par serment. Il n’avait donc pas besoin de connaître quoi que ce soit du Seigneur Jésus, ou du plan du salut. Il avait trouvé le repos absolu en croyant pleinement en Dieu ; et beaucoup de ses descendants qui avaient la même foi qu’Abraham firent de même. Isaac, Jacob et de nombreux prophètes, y compris le prophète David, avaient une telle confiance en Dieu. Leurs écrits montrent qu’ils étaient en pleine harmonie avec Dieu. Ils réalisèrent que Dieu avait fait une gracieuse disposition pour l’avenir, et que celle-ci concernait le monde en général ; ils savaient qu’ils devaient avoir une « meilleure résurrection » que celle du monde. Ils profitaient du repos de la foi en ces choses que Dieu n’avait pas encore accomplies.

Notre Seigneur Jésus a déclaré qu’Abraham vit Son jour « et il s’est réjoui. » (Jean 8 : 56). Il ne le vit pas de ses yeux naturels, mais avec les yeux de la foi. Il vit le jour pendant lequel Christ, qui mourut pour tous les hommes, élèvera la famille humaine, en relevant le monde hors du péché et de la mort – exaltant d’abord son Épouse et « permettant » finalement à la bénédiction divine de s’étendre à toute créature. C’est exactement ce que Dieu promit à Abraham – « toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. » Abraham fut transporté de joie, et tous ceux qui voient ce jour peuvent l’être aussi. Abraham se réjouit de voir qu’il y aurait une grande bénédiction pour sa postérité, et par elle, pour le monde entier. Il ne vit pas le Plan de Dieu clairement, comme nous le voyons, mais il en vit assez pour s’en réjouir. – Jean 8 : 56.

UNE LUMIÈRE CROISSANTE ET DE PLUS GRANDES ÉPREUVES

Venant à notre époque, nous voyons qu’une plus grande lumière, un plus grand privilège, ont apporté, à bien des égards, de plus grandes épreuves de foi. Abraham fut éprouvé lorsqu’il lui fut demandé d’offrir son fils Isaac en sacrifice. Il savait que les promesses devaient être accomplies au travers de ce fils, mais il dit : Il faut que j’obéisse ; Dieu peut ressusciter mon fils de la mort. Cela ne doit pas entraver ma foi dans l’accomplissement du plan de Dieu.

Nous qui sommes de l’Âge de l’Évangile, nous n’avons pas entendu la voix de Dieu d’une manière audible, comme Abraham ; mais nous vivons plus tard dans le développement du grand Plan de Dieu. Il a envoyé son Fils dans le monde, lequel a été fait chair et a habité parmi nous, et est mort, « Lui juste pour des injustes ». – 1 Pierre 3 : 18.

L’incroyant affirmerait que si Jésus avait été le Fils de Dieu Il ne serait pas mort ; mais la race humaine était grevée par la Justice, et son cas était sans espoir, à moins qu’un Rédempteur ne fût fourni. Ainsi, aujourd’hui, l’œil de la foi est capable de saisir les desseins de Dieu d’une manière plus complète que ne le put Abraham. Pourtant, nous ne pouvons pas dire que notre foi est plus grande que la sienne ; car même si nous avons plus d’épreuves et plus de difficultés, nous avons aussi de plus grandes opportunités et une plus grande lumière. Abraham avait une foi entière, une pleine confiance en Dieu, et personne ne pourrait avoir plus que cela.

Le peuple du Seigneur du temps présent croit que l’humanité sera délivrée du péché et de la mort. Certains ont plus de connaissance que d’autres, et davantage d’épreuves ; d’autres qui ont moins de capacités ne peuvent pas supporter des épreuves aussi sévères, ni ne peuvent se réjouir aussi pleinement. Mais tous peuvent avoir le même repos qu’Abraham – le repos de la foi en Dieu. Dieu a promis à ses saints une résurrection à la gloire, à l’honneur et à la bénédiction. Mais ceci n’est pas encore effectif. Aujourd’hui, nous n’avons que les arrhes de cet héritage. C’est à la foi de triompher et de réaliser que Dieu peut nous amener à cet état glorieux qu’Il a promis ; et Il le fera, si nous sommes fidèles. Chacun, en proportion de sa connaissance et de sa foi, aura le repos. Le plus savant et le plus ignorant peuvent avoir ce repos, si seulement ils croient Dieu.

LE REPOS PROPORTIONNEL À LA FOI

Le repos dans lequel nous sommes entrés n’est pas notre repos final. Si nous avons la foi, nous pouvons avoir le repos dès maintenant ; si nous perdons la foi, nous perdons aussi le repos. Mais c’est un repos parfait et permanent qui nous attend. Dieu nous a promis certaines choses grandes et précieuses. Il est notre Créateur et notre Père, et Il réalisera pour nous les choses qu’Il a promises. Et il nous sera accordé selon notre foi – une grande foi, beaucoup de repos ; peu de foi, peu de repos. Ceux qui sont en harmonie avec Dieu croient en sa déclaration.

Cela ne signifie pas que tous les enfants de Dieu ont cru à l’ensemble du Plan de Dieu ; car nous voyons que cela n’est pas possible. Certains ont eu plus de possibilités pour croire, et certains en ont eu moins. Nous qui vivons aujourd’hui, nous disposons de beaucoup plus d’avantages que ceux qui ont vécu avant notre époque. Ainsi notre épreuve ne provient pas tant du manque de connaissance, mais est une épreuve de foi en Dieu et d’obéissance à la lumière qui nous est donnée aujourd’hui. Ayant ce grand flot de lumière accordé aujourd’hui à la fin de cet Âge, notre foi devrait être très forte, et nous devrions chercher à l’accroître toujours davantage en acquérant toutes les connaissances qui sont « du temps convenable ». Nous devrions grandir dans la foi, croître en grâce, en connaissance et en charité. Nous entrerons dans un repos plus profond et plus éclairé, si nous profitons des aides que le Seigneur nous a fournies. Si nous croyons vraiment, nous manifesterons notre foi par des œuvres qui sont en harmonie avec elle.

Dans l’usage scripturaire le mot « croire » implique beaucoup plus que simplement reconnaître un fait ou une vérité. La grande Vérité qui se présente à nous tous, est ce que la Bible appelle l’Évangile, la Bonne Nouvelle. Dans notre texte, croire signifie croire en cet Évangile : nous qui croyons en l’Évangile, nous entrons dans le repos. Quel est cet Évangile en lequel nous croyons ? Il inclut toutes les caractéristiques de l’amour de Dieu et de sa miséricorde envers nous comme race déchue – sa proposition de vie éternelle par Christ, avec toutes les bénédictions que cela implique. Pour l’Église, l’Évangile – la Bonne Nouvelle – comprend aussi l’offre qui nous est faite d’être cohéritiers avec Christ dans le Royaume.

On pourrait avoir une croyance intellectuelle en ces bénédictions promises sans entrer dans le repos mentionné dans notre texte. Mais cette forme d’acceptation n’est manifestement pas dans la pensée de l’Apôtre. C’est dans la mesure où l’individu reconnaît ces faits, les accepte et s’y conforme, qu’il entre dans le repos. S’il y croit partiellement, il repose à l’avenant ; s’il croit davantage, il aura davantage de repos ; s’il croit parfaitement, il aura le repos parfait, et montrera sa foi par ses œuvres. Le message de l’Évangile est si merveilleux que celui qui croit, désirera se prévaloir de ses bénédictions. Si l’occasion se présente de devenir cohéritier à la nature divine avec Jésus, et si l’esprit peut saisir cette proposition, il faudrait vraiment être un stupide pour ne pas accepter une telle offre. Ainsi donc, dans le sens où le mot est utilisé dans notre texte, toute personne qui n’accepte pas, ne croit pas. Tous ceux qui croient véritablement, acceptent l’offre, et entrent dans le repos de la foi.

LA CONFIANCE DE CŒUR EST ESSENTIELLE

L’expression, « Nous qui avons cru », implique que la foi a atteint le cœur, et impacte le cours de notre vie. La seconde partie de la citation, « nous entrons dans le repos », donne à entendre que le repos vient progressivement parce que nous avons cru. D’abord nous avons cru ; et la plénitude du repos est une condition qui doit être atteinte graduellement à mesure que la foi se renforce, et que nous apprenons à apprécier plus pleinement ce que nous avons accepté.

« C’est du cœur que l’homme croit » et pas seulement avec la tête. Ce n’est pas une simple croyance intellectuelle. Lorsque nous acceptons l’Évangile comme un fait, et y entrons pleinement, nous commençons aussitôt à recevoir une mesure de ce repos ; et comme nous apprenons par nos expériences combien le Seigneur est fidèle à toutes les promesses qu’Il nous a faites, le repos devient plus profond et constant. Au début, nous avons cru pleinement au Message de Dieu ; mais plus nous croissons en grâce et en connaissance de Dieu, plus notre foi devient ferme et établie, et plus nous avons un repos correspondant.

WT1914 p5433