L’apôtre Paul, dans sa 2ème Épitre aux Corinthiens, chapitre 2, verset 10, a écrit les paroles suivantes : « Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi ; et ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, c’est à cause de vous, en présence de Christ, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins. »
C’est la dernière phrase de ce passage qui fera l’objet de notre étude : « Nous n’ignorons pas les desseins de Satan ». L’Apôtre en savait certainement plus que nous au sujet de notre Adversaire, et il pouvait écrire cette phrase comme une affirmation. Mais nous, que savons-nous des objectifs de Satan ? Connaissons-nous véritablement ses desseins, ses projets et sa stratégie ?
Satan est toujours cité parmi nos trois redoutables adversaires, à savoir : le monde, la chair, et lui-même, Satan, le diable. La Bible nous recommande de lui résister et pour cela, comme avant chaque bataille, il est bon de connaître son adversaire. Dans le monde, ce sont des millions d’euros ou de dollars qui sont dépensés chaque année par les différents pays dans le but d’espionner et de percer les projets des adversaires potentiels. Dans le sport aussi, comme en stratégie militaire, il est primordial d’évaluer les forces en présence, de connaître les points forts et les points faibles de ses concurrents.
Comme il ne faut jamais sous-estimer son adversaire, posons-nous les questions appropriées : Qui est Satan et quelle est sa stratégie envers le monde et aussi vis-à-vis du peuple de Dieu ? Sommes-nous bien armés face à lui ? Comment le combattre et le repousser ? Mieux nous connaîtrons notre adversaire, plus facilement alors nous allons lui résister et remporter la victoire. Ces informations, bien sûr, nous allons les puiser dans la Bible, qui est la source unique et infaillible sur le sujet.
Qui est Satan ?
Dans la Bible Satan est présenté comme l’adversaire de Dieu, adversaire de son plan de salut, et aussi l’adversaire de l’homme en général et en particulier de la Nouvelle Créature. La Bible nous dit que Satan était au commencement l’une des nobles créatures de Dieu ; c’était une créature parfaite, mais qui n’a pas perduré dans cette perfection et qui s’est rapidement révoltée contre Dieu. A son sujet, Esaïe écrivit dans sa prophétie au chapitre 14 versets 12 à 15, des propos concernant le roi de Babylone mais qui s’appliquent principalement à Satan : « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. »
Par son ambition démesurée et par sa volonté de gouverner l’humanité, il a séduit nos premiers parents Ève et Adam, les poussant vers la désobéissance à Dieu. De cette façon il a introduit le germe du péché dans le monde, introduisant par la même occasion la souffrance et la mort, lesquelles sont devenues héréditaires et passent d’une génération à l’autre sur toute l’humanité. Il voulait absolument avoir son royaume, avoir la même position que Dieu et gouverner les nations et les hommes. Pour entreprendre cette orgueilleuse ascension, il a attaqué le maillon faible de l’humanité, il a séduit par un mensonge, Ève – l’arrière-grand-mère de nous tous.
En Jean 8 : 44, l’apôtre Jean dit au sujet de Satan qu’il est le premier meurtrier et le père du mensonge : « Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge. »
C’est lui qui a inventé le mensonge – consistant à dire une chose qui n’est pas vraie – mensonge inconnu alors dans le paradis. Par un jeu subtil de questions et de suggestions trompeuses, il a réussi en premier lieu à semer le doute dans l’esprit d’Ève et à la pousser ensuite vers le péché. Il serait intéressant d’analyser le mode opératoire du grand adversaire, mais, du fait du manque de temps, nous allons le laisser de côté.
Notons seulement le plus grand des mensonges sataniques initialisé déjà dans le paradis : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » – Genèse 3 : 4, 5.
Ce mensonge « Vous ne mourrez point » (jamais, d’aucune façon), avait pour but de jeter le discrédit sur la parole de Dieu, et il est devenu par la suite le fondement de la fausse doctrine de l’âme immortelle.
Dieu avait déclaré : « Si tu manges le fruit de cet arbre, tu mourras ». Satan contredit ces paroles en affirmant « Vous ne mourrez point », et en plus il fait miroiter à Ève une capacité de vision et de compréhension supérieure, semblable à celle des dieux : « Vous serez comme des dieux ». Ève pouvait bien se poser des questions : Que voulait nous cacher Dieu par cette interdiction de manger le fruit défendu ? Être comme Dieu, connaître le bien (qu’ils connaissaient déjà) et connaître le mal en plus ! Cela doit être formidable et nous placera à un niveau de compréhension plus élevé.
Malheureusement cette curiosité et la désobéissance se sont soldées par le péché et la mort de nos premiers parents. Satan est devenu l’ennemi de l’homme. Tout-puissant, Dieu pouvait détruire sur-le-champ n’importe quelle créature désobéissante ; Il pouvait donc détruire Satan. Dans sa sagesse, Il ne l’a pas fait, pas tout de suite. Il a permis le mal afin d’obtenir un plus grand bien pour toutes ses créatures. Dieu a permis le mal, il a permis à Satan d’exercer son influence néfaste jusqu’à un certain point, afin de donner à l’homme et à toutes les créatures célestes la possibilité d’expérimenter le mal. Dieu voulait montrer à toutes ses créatures la conséquence du mal et la finalité de la désobéissance. Une fois cette expérience acquise, l’homme servira Dieu non par crainte, mais librement, en toute connaissance des choses, et Satan sera détruit définitivement à la fin des mille ans du Royaume de Christ.
Mais, en attendant, Satan est appelé par la Bible le « prince de ce monde ». Il exerce une mauvaise influence sur les hommes afin de les pousser loin de Dieu, pour les écarter de l’Évangile et de la Vérité. Il assombrit leur intelligence, diminue leur capacité de raisonnement pour discréditer Dieu et la beauté de l’Évangile.
« Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu. » – 2 Corinthiens 4 : 3, 4.
L’intelligence de la plupart des hommes est encore aveuglée par Satan. Avec l’aide de Dieu il est possible de guérir de cet aveuglement. Dieu peut diriger les pas d’une personne qui recherche la Vérité, vers une assemblée, vers les frères, et ensuite, avec les explications des frères, cet aveuglement peut être graduellement enlevé. C’est dans ce but, que parmi les qualités des frères anciens sont énumérés la patience et le don d’enseignement. (Voir 2 Timothée 2 : 24-26).
L’intéressé qui cherche à se libérer de l’aveuglement, doit faire beaucoup d’efforts pour recouvrer une vue normale, pour apercevoir et apprécier la beauté du plan de Dieu. Il doit d’abord comprendre qu’il est pécheur, qu’il a besoin de Jésus pour le laver du péché, et ensuite s’engager sur le chemin de justification et de réconciliation avec Dieu. C’est un processus long et difficile car Satan n’abandonne pas facilement sa proie.
Satan a toujours essayé de contrecarrer le plan de Dieu et il s’opposait systématiquement aux hommes qui cherchaient Dieu et voulaient Lui rester fidèles. Son but était toujours de les pousser à la faute, à la transgression, à pécher contre Dieu. Rappelons-nous l’histoire du roi David, que Satan a poussé à dénombrer le peuple. Cette action interdite par Dieu, lui a attiré bien des ennuis et le châtiment de toute la nation. – 1 Chroniques 21 : 1-14.
Satan a redoublé d’activité au temps de la naissance et de la première présence de Jésus sur terre. Nous ne savons pas quelle est sa part de responsabilité dans l’assassinat des petits enfants de Bethléem. Mais, est-ce que la peur maladive du roi Hérode peut tout expliquer ? Ou bien Satan a-t-il aussi ajouté sa part pour éliminer Celui qui allait devenir le Sauveur du monde. Il a toujours cherché à faire mourir notre Seigneur. Ses attaques se sont rapidement tournées aussi contre ceux qui suivaient Jésus, les apôtres d’abord, puis tous les membres potentiels du Petit Troupeau, par la suite. C’est pour cela que nous sommes aussi sa cible privilégiée.
Rappelons-nous comment Satan a demandé de cribler – séparer et sélectionner les apôtres à la fin de la mission de Jésus. Nous lisons en Luc 22 : 31, 32 : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ; mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. »
Il vous a réclamés ! La forme plurielle de cette phrase nous indique que ce n’est pas seulement Pierre qui était en difficulté cette nuit-là. Lui, Pierre, qui était prêt à aller en prison et à mourir pour le Seigneur, a chuté quelques heures plus tard. Il a renié son Maître par trois fois, il est passé par une épreuve très sévère, mais Jésus a déjà prié par avance pour lui, afin que sa foi ne défaille pas.
La recommandation du Seigneur concernant les trois apôtres qui étaient avec Lui dans le jardin de Gethsémané nous concerne aussi : « Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible » – Matthieu 26 : 41.
Les trois apôtres les plus proches de Jésus se sont endormis, tous les trois n’ont pas su apporter le réconfort et une parole d’encouragement à leur Maître. Rassurés par la présence du Seigneur, ils se sont endormis et sont tous tombés dans la tentation. Cette nuit-là, ce ne fut pas seulement Jésus qui était en danger mais les apôtres aussi. Cette tentation les a conduits à l’affaiblissement de l’esprit et à la dispersion.
Les membres de l’Église passent aussi par des épreuves semblables et ne sont sauvés des griffes de l’adversaire que grâce au secours du Seigneur. Dans les moments les plus difficiles de nos frères, nos yeux sont souvent appesantis et nous n’apportons pas le réconfort qu’ils attendent de nous. Nous comptons parfois un peu trop sur la présence du Seigneur à nos côtés, sans savoir que nous sommes en danger. Cette association des deux actions « veiller » et « prier » est absolument nécessaire pour se protéger des tentations de Satan.
Judas
Nous ne savons pas comment Judas, un des apôtres, fut subjugué par Satan, ni comment il a sombré dans la trahison du Maître en se soumettant à lui. La prédisposition naturelle de Judas était de savoir bien compter et gérer l’argent du groupe qui accompagnait Jésus. Influencé par Satan, a-t-il voulu prendre l’argent des sacrificateurs en espérant que Jésus réussirait de toute façon à se libérer ? Voulait-il organiser une escroquerie qui a mal tourné pour lui ? Ce ne sont que des suppositions qui ne changent rien au fond. Il a commis une ou plusieurs imprudences en laissant à Satan l’accès à son esprit. Ce qui est clair, c’est qu’à la fin de ce processus, la Bible nous dit que « Satan est entré dans son cœur », ce qui signifie que la volonté de Judas fut complètement soumise à la volonté de Satan. Il n’avait plus de cœur ! Il ne maîtrisait plus rien et, poussé au suicide, il termina sa vie de façon tragique. Nous devons rester toujours sur nos gardes afin de ne pas donner à l’adversaire la moindre occasion de nous approcher. Nous avons tous nos talents, mais ne soyons pas trop confiants dans nos capacités naturelles, car cette forme d’orgueil risque de nous rendre vulnérables aux tentations.
Pierre
L’histoire de l’apôtre Pierre est très intéressante aussi de ce point de vue. Elle nous apprend qu’en un espace de temps très court nous pouvons être influencés, et par le saint Esprit, et par Satan.
A la question de Jésus : « Au dire des gens, qui suis-je, moi le Fils de l’homme ? », l’apôtre Pierre s’empresse de donner une réponse qui est pour lui une évidence : « Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. » – Matthieu 16 : 16, 17.
Tu es heureux, tu es béni Simon fils de Jonas ! Ce n’est pas grâce à ton intelligence humaine, la chair ou le sang, que tu es arrivé à cette conclusion, mais parce que tu as quelque chose en plus. Autrement dit, c’est mon Père, par le Saint-Esprit, qui t’a permis de comprendre cette vérité. Cette remarque très encourageante de la part du Seigneur, ne l’a pas empêché de tomber dans le piège du diable. A moins que, précisément, cette remarque en présence des autres apôtres n’ait provoqué chez lui un sursaut d’orgueil au point de se permettre, quelques instants plus tard, de reprendre Jésus : « Cela ne t’arrivera pas ! »
« Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » – Matthieu 16 : 21-23.
Cette consolation était en réalité une séduction et un piège de Satan. Une idée aurait pu germer dans la tête de Jésus : Pourquoi souffrir et mourir ? Sa mission très importante sur terre, la mission confiée par son Père Céleste ne pouvait-elle pas se dérouler sans cette fin douloureuse et tragique sur la croix ? Jésus compris immédiatement que ces idées venaient de Satan et que Pierre, à ce moment-là, devenait son instrument et son porte-parole. Seule une réponse directe et catégorique pouvait chasser l’adversaire : « Arrière de moi, Satan ! »
« Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! Tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »
Cet épisode avec l’apôtre Pierre nous apprend que Satan peut utiliser le même piège pour un chrétien consacré à Dieu. Croire que l’on peut obtenir la grande récompense sans souffrir, sans se sacrifier, sans porter sa croix – constitue une grande séduction dans les temps actuels.
Retarder l’achèvement de l’Église est à présent le premier objectif de Satan. Plus l’Église mettra de temps pour être complète, plus longtemps son règne va durer. Nous voyons aujourd’hui à la fin de l’Age de l’Évangile, que Satan se déchaîne et multiplie ses efforts toujours dans le même but, voyant que sa fin arrive rapidement. Apparemment il a beaucoup de réussite dans ses actions, car l’Église n’est toujours pas complète. C’est un adversaire très intelligent et rusé contre lequel il faut être bien armé. L’apôtre Paul nous conseille dans ce sens. Nous lisons en Éphésiens 6 : 11, 12 : « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »
Nous combattons non pas seulement contre la chair et le sang mais aussi contre les forces spirituelles. L’apôtre nous rappelle cette vérité très importante et nous met en garde contre la puissance de nos adversaires. Satan avec les anges déchus que la Bible appelle parfois des démons, constituent cette force contre laquelle nous devons combattre. Ils veulent notre chute et notre éloignement de la grâce de Dieu. Il faut être spécialement armé pour résister à cette force, car ce n’est pas contre des hommes que nous combattons, contre les pièges imaginés par un cerveau humain, mais contre les forces d’un niveau spirituel. C’est dans ce but que l’apôtre Paul nous conseille de revêtir une armure complète afin de résister contre cette force spirituelle. Dans le verset 16 du même chapitre 6 aux Éphésiens, l’apôtre souligne l’importance de la foi, du bouclier de la foi avec lequel nous pouvons nous protéger contre les traits enflammés du malin. Ces flèches n’ont pas pour but de nous tuer directement, mais elles ont pour but de provoquer un incendie dans notre esprit, enflammer nos sentiments et faire des ravages à long terme. Ce bouclier se construit progressivement, comme se construit notre foi. Plus ce bouclier sera grand, plus il nous couvrira, et plus nous serons en sécurité.
Lorsque nous avons étudié dans notre assemblée la parabole du blé et de l’ivraie, en Matthieu chapitre 13, une question avait été posée : « Quel but voulait atteindre l’adversaire en semant de l’ivraie dans le champ de blé ? » Il savait pertinemment que, tôt ou tard, sa malveillance serait remarquée et que l’ivraie serait détruite. Il comptait en fait sur le zèle et l’imprudence des serviteurs du Maître. Il savait que malgré la mise en garde de notre Seigneur exprimée par cette parabole, certains serviteurs imprudents voudraient arracher l’ivraie, arrachant par la même occasion le blé. Le but est toujours le même : retarder la formation de l’Église de Christ. Le nom latin de l’ivraie est ‘zizanion’, d’où notre expression bien française de « semer la zizanie », semer la discorde.
En plus de bonnes plantes arrachées par imprudence, et donc définitivement perdues, cette zizanie – les vaines disputes – devait provoquer d’autres dégâts à l’intérieur de l’Église. La méfiance et la suspicion vis-à-vis de frères, la recherche permanente de l’ivraie cachée, les accusations mutuelles ont effectivement provoqué un découragement et un affaiblissement de l’Église. Cela nous démontre à quel point Satan est rusé et pervers. Il est capable d’utiliser chacun de nous, notre zèle imprudent, pour affaiblir et détruire les frères.
La Bible nous conseille fortement d’être vigilants et de veiller car l’adversaire cherche toujours une occasion de nous dévorer comme un lion. « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. » – 1 Pierre 5 : 8, 9.
Un lion rugissant veut surtout impressionner et paralyser par la peur sa victime. Ce bruit est tellement puissant qu’on peut l’entendre à des kilomètres à la ronde. Satan rôde de la même façon, il impressionne les sujets faibles ou malades pour les isoler du troupeau. Ensuite seulement il attaque, quand il voit sa victime isolée et vulnérable.
Sa stratégie consiste d’abord à semer le doute, comme ce fut le cas d’Ève dans le Paradis. « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » Et maintenant le même doute soufflé à l’oreille d’un enfant de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit que la vie en concubinage est un péché ? » « Est-ce que la Bible parle de ce problème ? » « Si elle n’en parle pas directement, cela peut donc être toléré. Il y a tellement de divorces aujourd’hui alors c’est peut être une bonne alternative. » La chair et nos intérêts personnels nous suggèrent les réponses erronées. « Dieu a-t-Il réellement dit que l’homosexualité est un péché ? » « Oui, la Bible en parle, mais il y a tellement de ces cas aujourd’hui ! » « S’ils sont heureux comme ça, laissons-les tranquilles pour vivre leur bonheur ! »
Il y a aussi des questions beaucoup plus simples : « Dieu a-t-Il réellement dit qu’il faut se lever tôt le dimanche matin pour participer à la réunion ? » « Après toute une semaine si difficile, j’ai aussi le droit de me reposer ce matin, n’est-ce pas ? » L’adversaire est en train de tisser sa toile autour de nous.
« Dieu a-t-il réellement dit que… », ces questions peuvent se décliner à l’infini. Elles sont bonnes et peuvent nous apporter un affermissement dans la foi si elles trouvent rapidement les bonnes réponses. Sinon elles vont nous affaiblir, affaiblir notre foi et notre zèle. Pour résister à l’adversaire il faut veiller – ne pas se laisser surprendre. C’est lui répondre par la Parole et par les actes, comme le fit notre Seigneur, alors qu’Il était tenté par le diable. C’est aussi rester près du troupeau, près de l’assemblée avec la meilleure réponse tirée de la Bible : « Il est écrit… »
La ruse de Satan va parfois si loin, qu’il est capable de paraître comme un ange de lumière. N’oublions pas, que cela est fait pour mieux nous séduire et arriver à ses fins. « Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » – 2 Corinthiens 11 : 14.
Pourquoi Satan se déguise-t-il parfois en ange de lumière ? C’est pour affaiblir la vigilance et altérer le sens de discernement de sa victime. Ensuite seulement il va la soumettre graduellement à sa volonté.
Satan va nous présenter une personne, une idée ou un mouvement religieux, comme une force de progrès et de lumière, et en même temps il va soigneusement dissimuler à nos yeux le véritable objectif de ce mouvement ou de cette personne. Nous allons nous intéresser à cette idée, nous allons lui consacrer du temps, pour découvrir dans le meilleur des cas, que c’est une organisation humaine dont le but n’est pas en accord avec nos convictions.
Au pire des cas, nous allons rester dans ce mouvement, sans nous rendre compte de sa dangerosité. Dans les deux cas Satan sera gagnant. Soit il a dérouté et gagné par la séduction un enfant de Dieu à sa cause, soit il lui a fait perdre du temps dans son développement. Le but est toujours le même ! Nous dévorer ou nous faire perdre du temps, nous éloigner des frères et de Dieu, disperser nos forces par une multitude de petites choses qui ne sont parfois pas mauvaises en soi, mais qui vont accaparer notre attention. L’étape suivante consiste souvent à exploiter nos sentiments de culpabilité. « Tu as fait cela », « tu as péché », « tu es indigne de rester avec les frères », « tu es indigne de prétendre à la grande récompense, tu ferais mieux d’abandonner tes efforts. » Parfois ces attaques vont si loin, que dans les cas les plus graves, la victime est poussée au suicide. Satan connaît nos points faibles. Tôt ou tard il essayera de les exploiter à sa manière.
Selon la pensée de l’apôtre Paul en 2 Corinthiens 11 : 3, 4, Satan est capable de corrompre nos pensées.
« Toutefois, de même que le serpent séduisit Ève par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. Car, si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien. »
Par ruse, Satan peut corrompre nos pensées et nous éloigner de Christ. Les pensées corrompues, ce sont des pensées polluées insinuant qu’il peut exister un autre sauveur que Jésus ou un autre évangile.
Avec tant de mauvaises nouvelles qui nous assaillent quotidiennement, nous cherchons inconsciemment des bonnes nouvelles. Affaiblis par Satan, si nous ne trouvons pas de réconfort dans la Bible et dans la communion fraternelle, il nous proposera un autre évangile, une autre bonne nouvelle, un autre pseudo « sauveur ». D’abord il provoquera notre lassitude, fera germer des doutes dans notre esprit, provoquera un manque de motivation et par la suite nous proposera un autre « sauveur », une autre doctrine, un chemin plus facile pour le salut.
C’est une méthode très à la mode actuellement. Par la multiplication des sectes et des religions, multiplication d’idées les plus séduisantes les unes que les autres, Satan essaye de nous détourner de la simplicité du vrai Évangile. Méfions-nous de ces ruses et protégeons, si c’est possible, aussi nos frères les plus faibles.
Avant de terminer, permettez chers frères et sœurs que nous revenions juste quelques instants sur notre texte de base en 2 Corinthiens 2 : 10, 11. Dans ces versets il est question de pardonner à nos frères. L’apôtre dit : « A qui vous pardonnez, je pardonne moi aussi. Ce que j’ai pardonné c’est à cause de vous, en présence de Christ, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins. »
Notre pardon doit être sincère, définitif et parfois collectif. Si dans un groupe de frères, dans une assemblée, une partie des frères pardonne au pécheur et l’autre partie ne lui pardonne pas, alors de cette façon-là, une brèche est créée dans laquelle Satan va certainement s’introduire. Il va attaquer les sentiments des uns et des autres pour semer la discorde et la division.
Quand une décision est prise à la majorité, dans n’importe quel domaine, même si elle n’est pas unanime, même si nous n’avons pas voté en sa faveur, nous devons la respecter et nous associer à son application. C’est la décision de l’assemblée, c’est-à-dire de l’ensemble des frères et des sœurs. Si nous gardons un mécontentement dans le cœur, ce sentiment va grandir, et telle une racine d’amertume (Hébreux 12 : 15), il va donner à Satan une occasion d’emprise sur nous.
En résumé
Mes bien-aimés ! Ce sujet n’a pas pour but d’effrayer qui que ce soit. Au contraire. Un adversaire bien identifié est plus facile à combattre. Nous avons un adversaire puissant et redoutable, mais nous avons aussi à notre disposition un certain nombre de moyens efficaces pour lui résister. Nous devons nous construire une armure complète et surtout le bouclier de la foi. Apprenons à le faire grandir et à utiliser ce moyen de défense dans notre combat contre l’adversaire.
Nous avons de plus, la grande efficacité de la prière, l’humilité, la vigilance, et la Parole de Dieu, la Bible et ses nombreux conseils. Notre humilité devant Dieu et devant les hommes repousse naturellement les attaques de l’adversaire. N’oublions pas que nous avons aussi à nos côtés la présence et l’aide du Seigneur. Celui qui est avec nous est plus fort que celui qui est contre nous.
Je vous souhaite la victoire dans les petits, comme dans les grands combats. Je termine par l’exhortation de l’apôtre Jacques 4 : 7 : « Soumettez-vous donc à Dieu, résistez au diable et il fuira loin de vous. ». Amen.
Fr. Marius Kwarciak – Conférence Pâques, Vigy 2011