CE QU’A VU L’AVEUGLE BARTIMEE

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– Marc 10 : 46-52 –

« Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, s’ouvriront les oreilles des sourds ; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet éclatera de joie. » – Esaïe 35 : 5, 6.

C’était la saison de la Pâque, et beaucoup de personnes voyageaient dans la même direction, avec Jésus, vers Jérusalem. Bartimée, un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin, espérant recevoir la charité des passants. Une agitation inhabituelle se créa lorsque Jésus passa, et Bartimée en demanda la cause. La réponse était que Jésus le nazaréen venait juste de passer.

Bartimée avait entendu dire que Jésus était le Messie réputé qui, selon les Écritures, allait finalement bénir le monde entier et supprimer le péché, la peine et la douleur. Il avait entendu que Jésus effectuait déjà des guérisons, qu’Il remédiait aux maux des malades, faisait sortir des démons et avait ouvert les yeux d’un aveugle. Oh, pensa-t-il, pourquoi ne me l’a-t-on pas dit quand Il passait ! Il a guéri d’autres personnes, est-ce que je ne pourrais pas faire partie de ces privilégiés ?

Sa foi et son espérance s’enflammèrent et Il s’écria : « Jésus, Toi, le Fils de David, aie pitié de moi ! » Tais-toi ! Fais moins de bruit ! N’interromps pas le Grand Enseignant ; Il parle à d’autres personnes, disaient les passants. Mais Bartimée sentait que c’était pour lui le moment, ou jamais ; il éleva la voix au-dessus de celle de la multitude et cria plus fort que jamais : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »

Jésus entendit sa voix et, toujours prêt à être miséricordieux envers ceux qui en appelaient à sa pitié, Il pria l’aveugle de venir à Lui. Cela démontrerait sa foi et serait, de cette manière, une plus grande leçon pour la multitude. Aidé par d’autres, Bartimée se trouva, finalement, en présence de Jésus ; et le Maître dit : « Que veux-tu que je te fasse ? » La réponse vint promptement : « Oh Seigneur, que je recouvre la vue ! » Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Et immédiatement, il recouvra la vue et devint un des disciples au sein de l’attroupement, louant la puissance divine et reconnaissant Jésus comme étant le Messie.

« Jésus, fils de David »

Les paroles de l’aveugle : « Jésus, fils de David », avaient pour lui une signification particulière, ainsi que pour les Juifs d’alors. Cette signification s’est perdue pour les multitudes d’aujourd’hui. Les Juifs savaient que le Messie, comme grand Souverain Sacrificateur, était, dans une certaine mesure, préfiguré par Aaron. En tant que grand Législateur, Il était préfiguré, ou typifié par Moïse. Et, comme grand Roi, Il était préfiguré, ou typifié par Salomon, le fils sage, riche et influent de David, son successeur dans le royaume. L’union de toutes ces fonctions mentionnées par la prophétie est illustrée en Melchisédek, qui était un sacrificateur sur son trône, ce qui veut dire qu’il était un sacrificateur de Dieu, tout en étant un prince, ou dirigeant ; il avait une double fonction.

Paul attire notre attention sur le fait que Jésus ne doit pas, en fin de compte, être sacrificateur selon l’ordre d’Aaron, soit un simple sacrificateur accomplissant des sacrifices, sans avoir un quelconque pouvoir régnant. Mais Il doit être sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek. Paul cite la déclaration divine à cet effet dans les Psaumes de David : « L’Eternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek. » (Psaume 110 : 4). Paul attache une très forte importance à cette affirmation prophétique. Il montre l’intention divine à l’égard de Jésus, du Royaume Messianique et de son caractère.

Le comité en charge de l’ordre de ces Études Bibliques Internationales avait évidemment à l’esprit le fait que les miracles de Jésus, à sa Première Venue, étaient simplement des ombres des plus grands miracles et des plus grandes œuvres qu’Il allait accomplir à sa Seconde Venue. En accord avec cette pensée, le comité nous a donné comme texte d’or pour cette journée la prophétie d’Esaïe concernant le Royaume du Messie. Cela est en accord avec la tendance générale de l’enseignement apostolique qui implique que tous les miracles que Jésus accomplissait étaient des ombres, ou des illustrations, du plus grand travail qui va être accompli par l’établissement de son Royaume Messianique, en temps voulu. Nous lisons : « Jésus fit ces choses, et il manifesta sa gloire », à savoir qu’Il montra par avance la gloire et la puissance de son Royaume.

Nous ne devons pas penser, ne serait-ce qu’un moment, que Jésus et ses disciples essayaient de guérir tous les malades de la Palestine. Au contraire, même si beaucoup furent guéris, ce furent des exceptions parmi les multitudes de malades ; ce furent ceux qui manifestèrent une foi particulière. Dans notre exemple, nous pouvons être sûrs que Bartimée n’était qu’un mendiant aveugle parmi tant d’autres, qui mendiaient le long du chemin. La Palestine, la Syrie et l’Egypte sont les pays des mendiants aveugles. Le Seigneur avait déjà dépassé Bartimée, sans aller vers lui et sans lui proposer une guérison. Celui-ci recouvra la vue à cause de sa foi, parce qu’il cria et qu’il n’écouta pas ceux qui voulaient le faire taire et le détourner de sa foi.

Le pire de la cécité

Nous nous souvenons d’un cas similaire, qui eut lieu à la piscine de Bethesda. Des multitudes s’y trouvaient, attendant le mouvement des eaux, afin d’entrer alors dans l’eau pour être guéri. Jésus s’adressa à un seul d’entre eux et dit : « Prends ton lit, et marche ». Ce n’est que lorsque nous parvenons à comprendre que les miracles de Jésus représentaient les futures bénédictions, (qui seront accordées, trad.) durant son Royaume Messianique, que nous pouvons avoir le point de vue correct de la question et nous réjouir à l’idée qu’un jour heureux et bon vient pour tous les aveugles, tous les invalides, tous les sourds, comme cela est indiqué par la prophétie d’Esaïe – Esaïe 35 : 5, 6.

« Elles ont des yeux et ne voient point, elles ont des oreilles et n’entendent point. » (Psaume 115 : 5, 6). Le monde entier est considéré par la Bible comme étant aveugle et sourd aux choses les plus intéressantes et les plus profitables. Ce n’est qu’occasionnellement qu’une personne comme Bartimée peut saisir la possibilité d’être libérée de son aveuglement et de sa surdité, et de faire les pas nécessaires pour s’assurer de sa libération. Paul nous parle de cet aveuglement en disant : « Le dieu de ce siècle [Satan] a aveuglé l’intelligence de ceux qui ne croient pas. » – 2 Corinthiens 4 : 4.

Il y a six mille ans, Satan commença son œuvre d’aveuglement de la compréhension humaine, aux bontés de Dieu et aux choses destinées au plus grand bien des hommes. Il continue cette œuvre. Il commença en contredisant le Tout-Puissant, lorsqu’il dit à Ève que la punition pour le péché : « Mourant, tu mourras », était un mensonge de la part de Dieu. Il dit : « Tu ne mourras certainement pas », et il la persuada que cet avertissement n’était qu’une tentative de Dieu pour l’éloigner des bénédictions plus grandes émanant de la connaissance. Il lui dit aussi que son vrai bien-être, ainsi que celui de son mari, seraient favorisés par la désobéissance.

La question se pose alors : Quel était le but de Satan, en dénaturant la vérité à nos premiers parents ? Quel intérêt avait-il à les faire désobéir et à les désapprouver devant Dieu ? La réponse est que ce n’est qu’ainsi qu’il pouvait effectivement faire d’eux ses propres esclaves du péché. Tant qu’ils reconnaissaient Dieu comme leur Père sage et bienveillant, tant qu’ils avaient confiance en Lui, ils Lui resteraient fidèles et, en conséquence, ils ne seraient pas serviteurs du péché.

Satan continue son travail de dénaturation du caractère divin de Dieu et de son plan, depuis déjà six mille ans. Paul dit qu’il change les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres et il ajoute que : « Nous n’ignorons pas ses desseins ». Après nous avoir dit que le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit de tous les non croyants, Paul ajoute l’explication que cela est fait de peur que la lumière de la connaissance de la gloire de Dieu ne brille dans leur cœur – de peur qu’ils ne voient la véritable bonté de Dieu. Il explique que cette lumière de la bonté de Dieu, provenant de la face de Jésus-Christ, notre Seigneur, est reflétée par ceux qui la voient.

D’une manière belle et poétique, l’Apôtre présente une vérité magnifique que les étudiants de la Bible apprécient de plus en plus : Dieu est amour. Toutes les histoires contraires à cette vérité, que nous avons pu entendre, ont pour but d’aveugler notre esprit et de nous prévenir contre notre meilleur Ami. En conséquence, Satan propage avec persistance, non seulement parmi les païens, mais aussi parmi les chrétiens, différentes doctrines qui sont contraires à la Vérité. Paul les définit comme étant des « doctrines de démons » – 1 Timothée 4 : 1.

Durant les Âges des ténèbres, l’Adversaire les introduisit dans nos credo chrétiens ; il les fit peindre sur les murs des églises chrétiennes, et mimer dans les spectacles se rapportant à un jour plus sombre. Toutes ces doctrines présentent Dieu comme étant le pire des démons imaginables. Elles enseignent toutes qu’Il savait ce qu’Il faisait, lorsqu’Il créa notre race et qu’Il prévit, dès le commencement, que presque tous les membres de cette race souffriraient une éternité de tortures. Il n’est pas étonnant que, durant les Âges de ténèbres, le monde ne fut pas attiré vers Dieu, à cause de ces représentations horribles et fausses ! Il n’est pas étonnant que, même lorsque la Bible retrouva la faveur du peuple, ces doctrines de démons étaient toujours présentes et ont, depuis, empêché le monde de l’aimer !

Maintenant, nous apprenons que nous étions tous, plus ou moins, aveuglés par l’adversaire et, dans la mesure où nous nous libérons de son influence aveuglante, nos cœurs se réjouissent de la faveur de Celui qui nous a amenés des ténèbres à sa merveilleuse lumière.

Seul un petit nombre voit, jusqu’ici

En écrivant aux membres de l’Église d’Éphèse, l’Apôtre donne à entendre que, s’ils avaient appris quelque chose, il leur restait encore beaucoup à apprendre. Nous lisons : « … faisant mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu … illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints. » Et de nouveau : « … je fléchis les genoux devant le Père … pour que vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance. » Nous devons toujours adresser cette prière à l’égard de nous-mêmes et de toute l’Église.

Quant au monde, et comme le déclare l’Apôtre, il gît toujours dans les ténèbres, dans le méchant, dans les liens des superstitions que Satan fait prospérer. Seule une minorité ouvre les yeux maintenant, comme le fit Bartimée. Ce sont des personnes au caractère particulier, qui discernent les opportunités spéciales (qui se présentent à elles, trad.) et qui languissent à ce point après la lumière de la connaissance de Dieu, qu’elles veulent ignorer le sentiment général de ceux qui leur ordonnent de se taire et de continuer à demeurer dans l’ignorance, dans l’aveuglement. Ce sont ceux qui ont faim et soif de la justice qui ont la promesse d’être remplis, et ceux qui désirent ardemment (obtenir) la vue, (sont ceux), qui peuvent espérer l’avoir, au temps présent.

Mais, Dieu merci, un changement glorieux est promis ! Satan, le prince des ténèbres, doit céder sa place au Prince de la Lumière, à Celui-là même qui guérit Bartimée d’une manière typique, il y a plus de dix-huit siècles. Il doit prendre (en mains, trad.) le Royaume. La Puissance divine sous-tend le programme, par lequel Satan doit être lié pour mille ans et toutes ses œuvres de ténèbres détruites. A la place des mauvaises représentations du véritable caractère de Dieu et de ses plans miséricordieux, le monde recevra le contraire. La lumière de la connaissance de la gloire de Dieu remplira la terre entière comme les eaux couvrent les profondeurs (des mers, trad.) – jusqu’à ce que personne ne dise plus à son voisin : « Connaissez l’Éternel ! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand. » – Esaïe, 11 : 9 ; Jérémie 31 : 34.

« Les yeux de tous les aveugles seront ouverts »

Celui qui, en lisant cette prophétie, pense simplement au sens naturel de la vision, et au fait que tous les aveugles littéraux seront guéris dans le Royaume du Messie, celui-là ne voit qu’une petite partie de l’œuvre glorieuse qui sera accomplie. L’aveuglement de l’ignorance et de la superstition, par lequel Satan afflige la race humaine, est bien pire que l’aveuglement physique. Nous avons reçu l’assurance du Seigneur que les yeux de tous les aveugles seront ouverts, de même que le seront les oreilles de tous les sourds. La déclaration des Écritures : « Tout œil le verra, de même que ceux qui l’ont percé », fait sans aucun doute tout particulièrement référence aux yeux de la compréhension. Jésus déclara à ses disciples : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez. » Et l’Apôtre Jean déclare : « Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. »

Par le changement miraculeux de la Première Résurrection, les membres de la classe de l’Église seront changés en êtres esprits, comme le sont les anges. Ils verront le Maître face à face, parce qu’ils seront des êtres esprits comme Lui. Mais le monde ne Le verra jamais de cette manière. Les hommes Le verront avec les yeux de leur compréhension ouverts ; tout comme les croyants voient actuellement le Père et Jésus, au moyen des yeux de la foi et de ceux de la compréhension ; ce sera, précisément, de la même manière que nous voyons les choses que « l’œil n’a point vues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme », choses que Dieu a en réserve pour ceux qui L’aiment, qu’Il nous a révélées par son Esprit et que nous voyons au moyen de notre vision spirituelle.

De manière similaire, durant la période Millénaire, les yeux de tous les aveugles seront ouverts à la bonté, à la grandeur, à l’amour, à la puissance de Dieu. Ainsi, le monde parviendra à connaître Dieu, étant aidé, en vue de cette connaissance, par le moyen du Royaume Messianique ; et tous ceux qui profiteront des privilèges, qui seront alors accordés, pourront parvenir à ce degré glorieux de connaissance mentionné par Jésus lorsqu’Il dit : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Aider, et non empêcher

Dans le type, les gens ordonnèrent d’abord à Bartimée de se taire ; mais lorsque Jésus l’appela, ils se joignirent à lui par des paroles d’encouragement et aidèrent l’aveugle à s’approcher du Sauveur. Cette dernière action devrait représenter la ligne de conduite de tous ceux qui forment le peuple du Seigneur. Ceux-ci devraient encourager les aveugles, les superstitieux, tous ceux qui se trouvent à l’écart du chemin, à s’approcher du Sauveur, à réaliser qu’Il est vraiment plein de grâce et désireux de les sauver de leur aveuglement.

Nous pourrions étendre ces observations à différentes affaires de la vie, et dire que beaucoup de personnes sont aveugles aux beautés de la Bible. Tous ceux dont les yeux de la compréhension ont été ouverts, pour voir la beauté des enseignements véritables de la Bible, devraient veiller à assister les autres pour qu’ils puissent obtenir les mêmes bénédictions. Nous pourrions étendre cette leçon à l’emploi de la vue naturelle. Certains sont à ce point pris par les affaires ou la recherche de plaisirs, qu’ils ne lèvent jamais les yeux vers les beautés glorieuses de la nature. Les étoiles brillantes parlent d’une sagesse divine et d’un Créateur omnipotent. Toutefois, les aveugles ne peuvent obtenir de bénédictions de ce message, parce qu’ils ne peuvent pas voir. « Ils ont des yeux mais ils ne voient pas. »

Toute la nature parle d’un Dieu grand et éternel. Elle nous dit que l’humanité est son principal ouvrage terrestre, et que notre but le plus élevé devrait être de chercher à Le connaître et à Le servir. Mais combien sont nés aveugles et sourds aux leçons proclamées par les étoiles. Le prophète déclare : « Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu. » Certains sont tellement aveugles mentalement qu’ils ne voient pas que la tristesse qu’ils ressentent est largement le résultat de leur propre égoïsme. Ils ne voient pas que leurs maisons pourraient être plus belles, qu’elles pourraient être des lieux de consolation et de joie, et non des lieux d’égoïsme, de critiques et de mécontentement.

Tous ceux qui réalisent que ces conditions prévalent en eux-mêmes ou chez les autres, devraient s’écrier : « Oh Seigneur, que je recouvre ma vue ! », et ils devraient se réjouir également dans la mesure où ils apprennent que le temps est proche, que disons-nous, qu’il est à la porte, ce temps où le Royaume du Messie accordera la bénédiction d’ouvrir les yeux de la compréhension à toute la race adamique.

WT1914 p5484