SE RÉJOUİR DANS LA TRİBULATİON

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« Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre ré­compense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » – Matthieu 5 : 11, 12.

Le Seigneur adresse ces paroles à ses disciples, non seulement à ses apôtres, qu’Il a choisis pour être ses messagers particuliers, mais à tous ses disciples, appelés tout au long de cet âge. Un disciple est un élève ; c’est celui qui est enseigné par quelqu’un d’autre. Tous ceux qui sont les disciples de Jésus, doivent s’approprier le message de notre texte. « Heureux serez-vous » signifie que la persécution est une faveur de Dieu. Considérez cela comme une faveur du Père, quand on vous outragera ; non pas à cause de l’injure, mais parce qu’on dira ces choses faussement de vous, à cause de Christ.

Personne ne choisit naturellement d’être persécuté, ou calomnié. Les Écritures disent qu’une bonne répu­tation vaut mieux que de grandes richesses. Mais si c’est à cause de Christ que nous souffrons, nous sa­vons que le Seigneur nous récompensera. Selon l’ar­rangement du Seigneur, il doit y avoir un temps de « compensation» pour tout ce que nous souffrons ici-bas. De cette manière, nous nous constituons un tré­sor dans le ciel. Tout ce que nous souffrons mainte­nant, contribue à la mise en réserve, pour nous, en mesure surabondante, d’un poids éternel de gloire, à condition que nous souffrions pour Lui.

C’est de ce point de vue, que nous devrions vrai­ment désirer être persécutés. Nous ne devons pas re­chercher la persécution inutilement ; mais, réalisant qu’en l’absence de persécution, il nous manque une des preuves attestant que nous sommes de véritables disciples du Seigneur, nous nous réjouissons lorsque, dans sa providence, Dieu nous éprouve. Certains, il est vrai, peuvent être insultés pour une mauvaise ac­tion ou un manque de sagesse. Il n’y aurait pas de bé­nédiction dans pareil événement. La bénédiction nous est accordée quand nous sommes accusés fausse­ment, pour l’amour de la Vérité.

« Tous ceux qui vivent pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » C’est pourquoi, nous devrions faire l’examen de nos vies, pour savoir si nous possé­dons la preuve que nous vivons pieusement. Le Sei­gneur est « la vraie Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde. » Nous sommes des lumières plus faibles. En faisant briller nos lumières fidèlement, nous attirerons sur nous la persécution. N’imaginons pas qu’échapper à la persécution, dans notre cas per­sonnel, serait le résultat d’une sagesse supérieure, ou d’un savoir-faire de notre part. « Tous ceux qui veulent vivre pieusement seront persécutés », est la pro­messe, l’assurance émanant de l’Écriture. Nous ne devrions pas la solliciter, mais devrions désirer cette preuve de notre fidélité, et vouloir être l’un des « bien­heureux », l’un de ceux dont le Maître parle dans notre texte. Demandons-nous, alors, si nous sommes per­sécutés pour la cause de Christ. Nous devrions procé­der à un examen de nos cœurs, au moyen de la prière, pour voir si nous sommes entièrement loyaux envers Dieu, pour voir si notre lumière brille correctement. Si nous n’avons pas cette preuve de filiation, nous de­vrions nous demander : Quelle en est la raison ?

LA PERSÉCUTİON, UN RÉSULTAT CERTAİN DE LA FİDÉLİTÉ

Une sœur dit un jour à l’Editeur : « Je ne suis pas persécutée, je ne rencontre pas d’opposition. Tout semble se passer favorablement, en ce qui me con­cerne. » Elle avait l’air troublée. Nous lui avons de­mandé de faire l’examen de son cœur, pour voir si elle était aussi fidèle qu’il fallait l’être. A sa réponse, nous lui avons dit : « Il est probable que vous acceptez vos persécutions avec tant de grâce, que vous êtes heu­reuse dans l’épreuve. » La sœur répondit qu’elle serait heureuse, si tel était le cas. Puis, nous lui dîmes que la seule autre explication à laquelle nous pouvions pen­ser, c’est que le Seigneur lui donnait le temps de se fortifier, afin de pouvoir supporter les épreuves qu’elle subirait plus tard. Nous lui avons dit de prier à ce sujet. Un an ou deux plus tard, nous vîmes de nouveau la sœur, lui rappelâmes les circonstances de notre pre­mière rencontre et lui demandâmes si elle n’avait pas encore eu de persécution. Elle répondit : « Oh, si. J’ai subi beaucoup de persécutions, mais je suis heureuse et je m’en réjouis ! »

Il est impossible de se réjouir de la persécution, tant que nous n’arrivons pas à bien comprendre le sujet. Nous ne pouvons pas faire cela seul et, par consé­quent, nous devons porter l’affaire devant le Seigneur et en parler avec Lui. Après avoir eu « une petite con­versation avec Jésus », notre foi s’en remet à Lui. L’apôtre Paul nous dit que nous devons être extrême­ment heureux et joyeux de la persécution et de l’afflic­tion pour Christ. L’apôtre Pierre déclare également : « Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. » – 1 Pierre 4 : 14, 15.

Le Maître ne fut pas surpris par l’attitude des princi­paux sacrificateurs et des conducteurs religieux de son époque. Il savait, depuis le début, qu’ils Lui seraient opposés et hostiles, et Il avertit ses disciples de ne pas s’attendre à autre chose. Quant à la raison pour la­quelle il devait y avoir de la persécution contre le Sei­gneur et ceux qui suivent fidèlement ses traces, Il nous dit Lui-même : « Les ténèbres haïssent la lumière. » Les ténèbres sont synonymes de Satan, du péché et de tout ce qui est contraire à la justice. Dieu est repré­senté comme la grande lumière et, en Lui, il n’y a point du tout de ténèbres. La lumière guérit ; elle est béné­fique ; elle est nécessaire pour la santé.

Ceux qui sont issus des ténèbres, haïssent ceux qui sont issus de la lumière, parce que la lumière ré­prouve les ténèbres, et les ténèbres n’aiment pas être réprouvées. Là où se trouve la justice, elle constitue une réprimande pour ce qui est péché et obscur. Notre Seigneur défendait la lumière. Il représentait la Vérité, le Père Céleste. Et ceux qui étaient dans les ténèbres s’opposaient à Lui, en proportion de l’obscurité dans laquelle ils se trouvaient – certains sciemment, d’autres avec plus ou moins d’ignorance. « Le dieu de ce siècle a aveuglé l’esprit de tous ceux qui ne croient pas. » Satan, habilement, présente les ténèbres comme lu­mière, et la lumière comme ténèbres.

EN BONNE CONSCİENCE, UN GRAND NOMBRE S’EST OPPOSÉ À LA LUMİÈRE

Beaucoup de personnes, dans le monde, s’oppo-sent à Dieu et à sa justice, non pas parce que, en règle générale, leur cœur est mauvais, mais parce que Satan a réussi à faire en sorte que l’obscurité semble désirable, et la lumière, indésirable. Il en était ainsi dans les systèmes religieux du temps de Jésus, et nous croyons qu’il en est de même dans les systèmes religieux d’aujourd’hui. Saul de Tarse fut, pendant un certain temps, l’un de ceux qui ont été aveuglés par Satan. En persécutant les disciples de Jésus, il croyait véritablement qu’il était au service de Dieu. Mais quand il fut arrêté par le Seigneur, et que la lumière lui fut révélée, il se montra loyal envers Dieu.

Et nous avons le sentiment qu’il en est ainsi de certaines personnes qui s’opposent à la lumière et à la Vérité proclamées aujourd’hui. Ces personnes sont trompées ; mais si leurs cœurs sont entièrement fi­dèles au Seigneur, si elles sont fidèles à leurs vœux de consécration, la Vérité leur sera révélée avant que « la porte soit fermée » ; car « vous, frères, n’êtes pas des ténèbres, vous êtes les enfants de lumière. » « Le sage comprendra. » Bientôt, la connaissance de la Vé­rité parviendra aux « vierges folles », et elles laveront leurs robes souillées dans le sang du Christ – au cours de la grande tribulation qui fondra bientôt sur le monde entier. Et bientôt aussi, la lumière de la connaissance de Dieu remplira la terre entière. Mais tant que Satan est le « prince de ce monde », et que subsistent, dans le monde, ceux qui sont animés par son esprit et ceux qui sont des disciples du Seigneur possédant son es­prit, juste pendant ce temps, il doit y avoir conflit.

L’opposition des ténèbres à la lumière peut se ma­nifester de différentes façons. Du temps de notre Sei­gneur et des Apôtres, il y eut des persécutions de Chrétiens par les Juifs. Plus tard, pendant les longs siècles où la Parole de Dieu fut négligée et où la Vérité fut obscurcie par de grossières erreurs, il y eut des persécutions de Protestants par des Catholiques, et de Catholiques par des Protestants, et de Juifs par les deux (par des Catholiques et des Protestants, trad.), et tout cela, parce qu’on n’étudiait pas la Parole de Dieu et on ne suivait pas ses enseignements. Mais en ces temps de ténèbres, très peu de personnes avaient ac­cès à la Parole.

L’opposition à notre Seigneur était en partie ouverte et en partie cachée. Bon nombre des Apôtres, comme leur Maître, ont souffert et sont morts d’une mort vio­lente, et de nombreux fidèles, au cours de l’âge de l’Evangile, ont subi des morts violentes. Actuellement, la persécution du dehors n’est pas approuvée par la loi, et elle n’est pas non plus tolérée dans une grande mesure.

LES MÉTHODES ACTUELLES DE PERSÉCUTİON

Les persécuteurs ont toujours utilisé l’arme de l’injure, de la calomnie, en disant faussement toute sorte de mal contre ceux qui sont le vrai peuple de Dieu. Comme la Bible le déclare, « c’est de l’abon­dance du cœur que la bouche parle. » Aujourd’hui, des accusations sont faites, de manière diffamatoire et méchante, au moyen d’expressions injurieuses de la part des adversaires de la Vérité, ce qui est leur arme principale. Les diffamateurs n’ont pas, actuellement, le pouvoir d’user au grand jour de violence physique. L’opinion publique et le droit ne le permettraient pas. Mais la persécution est la même, dans le même esprit; elle est simplement dictée par des circonstances et des conditions différentes. Ceux qui disent toute sorte de mal à tort, sachant que les accusations sont fausses, sont le type même de ceux qui crucifieraient, ou brûleraient sur le bûcher, s’ils en avaient le pouvoir. N’étant pas autorisés, par les lois actuelles et l’opinion en général, à utiliser la violence physique, ils sont con­traints de se contenter de porter toutes sortes de fausses accusations, à l’encontre de ceux qui procla­ment la Vérité, la Parole de Dieu, s’efforçant d’assas­siner leur réputation et de détruire leur influence.

La bonne attitude des persécutés est indiquée dans notre texte. Au lieu de se sentir abattus et découragés par ces épreuves, et de les considérer comme étranges, comme des preuves que Dieu est contre nous, nous devrions conclure le contraire. Nous de­vrions nous dire : « C’est ici le même genre d’expérience que le Seigneur subissait, ainsi que son peuple dans le passé. » Aussi, « ne vous étonnez pas si le monde vous hait [en particulier le monde religieux – le monde qui Le haïssait]. Vous savez qu’il m’a haï avant qu’il vous haïsse. » Nous sommes donc préve­nus. Alors, loin d’être découragés, nous devons nous réjouir ; non pas nous réjouir pour la persécution elle-même, car la persécution est douloureuse, mais parce que « notre récompense sera grande dans les cieux ». La prospérité à laquelle nous ne parvenons pas ici, nous l’obtiendrons dans le Royaume.

Les socialistes disent qu’ils ont l’intention d’obtenir un certain nombre de bonnes choses maintenant ! Ils n’ont pas suffisamment de foi dans les bénédictions à venir, pour être disposés à attendre. Mais la classe à laquelle s’adresse notre texte, ce sont ceux qui ont foi en Dieu et en ses promesses, ceux qui sont associés au Christ, qui comprennent que les expériences de cette époque produisent, pour eux, « un poids éternel de gloire… », et ils se font un plaisir d’attendre que vienne le temps indiqué par Dieu. Ils se réjouissent, dans leur cœur, et se rendent compte qu’ils souffrent pour la cause de la justice et qu’ils sont du côté de Dieu, du côté de la justice, du côté de la vérité ; ils réa­lisent que ces afflictions ne sont que momentanées, pour ainsi dire, car la vie présente n’est simplement qu’un court espace de temps, par rapport à la vie éter­nelle, à l’immortalité glorieuse et si proche, que nous recevrons avec les bénédictions promises ; ce sera une joie, pour toujours, avec le Seigneur.

ÊTRE PRÉVENU, C’EST ÊTRE PRÉMUNİ

Le Maître donna à tous ses disciples un avertisse­ment raisonnable, en leur signifiant qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que le monde apprécie leur atti­tude. On pourrait penser que si quelqu’un abandonnait le péché et adoptait une conduite juste, le monde au­rait de l’estime pour lui et, voyant la dignité de son ca­ractère, lui témoignerait une déférence particulière. Mais il ne faut pas s’attendre à cela, sous le règne ac­tuel du péché. Sans opposition (ajout, trad.) ce serait une voie très large qui donnerait accès au Royaume, et un grand nombre pourrait alors adopter cette con­duite, pour la faveur de l’homme, pour la prospérité qu’elle leur apporterait. Le Seigneur ne pourrait jamais démontrer notre aptitude aux honneurs du Royaume dans de telles conditions.

Si notre grand Maître fut appelé Béelzebul, nous ne pouvons espérer que les membres de sa maison soient mieux traités. Si Celui qui était parfait fut consi­déré avec mépris, comme prince des démons, on peut s’attendre à ce qu’un traitement similaire soit infligé à ses disciples par ceux que l’adversaire a aveuglés, car nous sommes moins en mesure que Lui de respecter les règles de la justice. Lorsque ses ennemis tentèrent de faire apparaître ignoble son caractère, à la vue des autres, Il ne leur rendit pas la pareille. Lors d’occasions opportunes, Jésus fit ressortir leurs mauvaises actions, le mauvais caractère de ceux qui étaient les chefs et les docteurs religieux, mais Il ne le fit pas en repré­sailles. À plusieurs reprises, Il les accusa d’être faux, méchants, hypocrites ; toutefois, Il ne dit rien dans le but de les blesser, mais avec le désir de leur montrer leur mauvaise condition de cœur, afin qu’ils puissent profiter de ses instructions. Il s’efforça d’aider les autres à voir l’état réel de ces chefs aveugles et con­ducteurs d’aveugles, afin d’empêcher ces autres per­sonnes de tomber dans le fossé vers lequel leurs diri­geants se hâtaient.

L’ÉPREUVE CRUCİALE DU MAÎTRE

Lorsque les scribes, les pharisiens et les docteurs de la Loi essayèrent de forger de toutes pièces des accusations contre le Maître et de présenter incorrec­tement ce qu’Il avait dit, Il fut patient dans toutes ces conditions difficiles. Il se soumit à ce traitement. On pourrait se demander pourquoi Dieu permit-Il que son saint Fils subît ces outrages. Pourquoi ne frappa-t-Il pas ceux qui agissaient si méchamment ? La réponse est que le Père voulut démontrer quel était le type de caractère qui Lui plaisait, et Il voulut mettre à l’épreuve la loyauté de Jésus Lui-même. Serait-Il soumis et obéissant, ou s’offenserait-Il du fait de ces affronts ? Dirait-Il, « Je ne veux pas de cela ! Je ne suis pas venu dans le monde pour endurer de telles indignités. » Ses expériences douloureuses ne furent donc que des épreuves de fidélité envers le Père.

Jésus savait que c’était la volonté du Père, qu’Il se soumît jusqu’à la mort-même ; de plus, c’était ce qu’Il avait accepté de faire. A ce moment-là, le test crucial était : Continuerait-Il à être fidèle au Père et à réaliser ses desseins ? Si c’était le cas, Il serait digne d’être le Messie, le divin Fils de Dieu pour l’éternité. Les expé­riences de notre Seigneur avaient toutes été annon­cées dans les prophéties. Afin de les accomplir, il fallait qu’Il subît des outrages et qu’Il les acceptât d’une ma­nière appropriée. L’apôtre Pierre démontre qu’en cela, Il fut un digne exemple pour tous ses disciples. Tout en étant saint, innocent, sans tache, Il ne demanda pas au Père de punir pour leurs méfaits ceux qui L’avaient insulté. C’est là un exemple pour nous ; c’est ce que nous devrions faire pour marcher sur ses traces.

L’ESPRİT DE PERSÉCUTİON EST TOUJOURS PRÉSENT

Nous réalisons que, dans notre cas, il n’y a point de juste, pas un seul qui soit parfait. Nous constatons donc que nos ennemis pourraient trouver une raison de nous insulter. Ils pourraient relever certaines de nos imperfections et considérer certaines choses qu’ils pourraient chercher à exagérer. L’apôtre Pierre dit : « Ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. » Comme ils dirent à tort toute sorte de mal contre notre Seigneur, nous pou­vons être sûrs qu’ils diront à tort toute sorte de mal contre nous. Et comme Il le supporta patiemment, nous aussi nous devons supporter patiemment tout ce qui nous arrive, et reconnaître que rien ne peut nous arriver, sauf ce que le Père a prévu d’avance, et qu’Il permet, pour notre bien et pour sa gloire. Notre Maître nous a laissé une partie de sa coupe, que le Père a versée pour Lui. Après que la Coupe aura été entière­ment vidée, alors viendront la gloire et l’honneur, mais pas maintenant.

On pourrait naturellement s’attendre à ce que, dans les nouvelles conditions du temps présent, ceux qui sont fidèles à Dieu, et à sa Vérité, ne soient pas mal­traités ni persécutés, comme au temps de Jésus. Mais nous pensons qu’il y a une autre façon de considérer cette question. Nous croyons que Jésus, s’Il était ici aujourd’hui, dans la chair, serait persécuté et calomnié par ceux possédant l’esprit du monde, en particulier dans les systèmes de l’Eglise nominale. Maintenant, au lieu de Le crucifier réellement, ou de Le brûler sur le bûcher, on se « moquerait de Lui publiquement », ce qui serait une forme plus raffinée de persécution ; en effet, l’esprit de persécution est toujours présent.

Dans la mesure où les disciples de Jésus sont fi­dèles aux enseignements du Maître, dans cette même mesure, ils seront en désharmonie avec tout ce qui s’oppose à l’esprit de Christ et, dans cette même pro­portion, ils seront présentés sous un faux jour et per­sécutés. Au temps de Jésus, il y avait beaucoup de gens qui vénéraient les docteurs de la Loi ; ceux-ci dé­ployaient leurs phylactères et étaient très précis quant à la lettre de la Loi, au paiement de la dîme, etc. Jésus ne cherchait ni honneur ni position élevée. Mais Il ap­pela le peuple à se détourner du péché, à marcher sur ses traces, à défendre la Vérité contre toute iniquité et tout mensonge. Cet appel ne toucha aucune corde sensible dans le cœur de ceux qui avaient l’esprit mondain.

Pour cette raison, nous disons que le monde n’a pas changé, qu’il se trouve encore en opposition avec la Parole et son esprit, en particulier le monde reli­gieux. Il reste vrai, cependant, comme aux jours de la présence charnelle de notre Seigneur, que les gens du peuple sont enclins à écouter l’Evangile avec joie, s’ils n’ont pas été aveuglés par les chefs religieux. Mais aujourd’hui, comme au temps de Jésus, beaucoup sont influencés par les fausses représentations de ceux qu’ils ont été habitués à considérer comme leurs bergers spirituels. Si donc le monde en venait à sym­pathiser avec nous en tant que peuple, et devait parler en bien de nous, et si nous devions devenir populaires, nous tomberions sous le coup de la condamnation ex­primée dans les paroles du Maître : « Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux pro­phètes ! »

NE SOYEZ PAS SURPRİS, COMME D’UNE CHOSE ÉTRANGE

Si, au contraire, nous trouvons que, malgré nos meilleurs efforts, nous sommes assaillis par l’opposi­tion et considérés avec suspicion, si d’indignes inter­prétations sont répandues, à propos de nos efforts dé­sintéressés pour faire le bien et transmettre à d’autres la lumière glorieuse qui a béni nos cœurs, nous ne de­vons pas en être surpris ni nous sentir lésés ; en effet, sans aucun doute, Jésus subit de l’opposition pour la même raison.

L’esprit propre à la lumière est l’esprit de Christ. L’esprit issu des ténèbres provient du monde. Tous ceux qui sympathisent avec le mal, ou qui furent aveu­glés à tel point que la lumière leur apparaît comme ténèbres, tous ceux-là s’opposeront à la lumière. Il y a tellement d’égoïsme dans le monde, et les gens sont si souvent exploités et dupés, que nous ne devons pas nous étonner qu’ils soient lents à croire que certaines personnes puissent être animées par le seul motif de faire du bien à leurs compagnons.

Il sera dans l’intérêt de certains de promouvoir le cléricalisme, et ils chercheront, en conséquence, à bri­ser tout ce qui est contraire à leurs intérêts. Ils disent : « Vous vous opposez à nous. » Nous répondons que nous ne faisons que brandir la lumière. Mais ils esti­ment que la lumière qui parvient aux gens sape leur influence. Nous pensons que c’est là le secret d’une bonne partie de la forte opposition à la Vérité, qui pré­vaut dans certains milieux. Il en est un grand nombre, croyons-nous, qui, à bien des égards, sont des hommes bons, mais qui combattent la lumière. On peut supposer qu’ils ne réalisent pas ce qu’ils font et que, sans le savoir, ils restent dans l’ignorance et dans l’erreur, comme esclaves du péché et de Satan. Pour cette raison, ils s’opposent à ceux qui lèvent le voile, de devant le peuple du Seigneur, et lui montrent que Dieu est Amour, que c’est là son caractère. C’est à cause de cela qu’il y a conflit.

Une autre phase de l’opposition concerne les ques­tions financières. Lorsque nous affirmons que ce qui est donné au Seigneur, ne devrait pas être obtenu en flattant le peuple ; que cela ne devrait pas être tiré de lui, ni extorqué ; mais ce qui est donné, doit l’être li­brement, doit être une offrande volontaire ; lorsque nous disons cela, nous allons à l’encontre de la cou­tume qui remonte à des siècles. Comme un pasteur baptiste l’a dit à deux de nos frères : « Pensez à la pu­blicité faite par le pasteur Russell : sièges libres d’accès et pas de collectes ! Où serions-nous, si nous ne faisions pas de collectes, ou si les gens pensaient que ce n’est pas une bonne chose que de faire passer les paniers de collecte ? »

L’OPPROBRE DE SON PEUPLE VA BİENTÔT DİSPARAÎTRE

Comme notre Maître fut haï sans cause, de même, faisons-en notre expérience, autant que possible. Veillons à ce que la haine, la méchanceté, l’envie et l’esprit de meurtre, qui s’abattent sur nous, soient tout à fait immérités. Faisons en sorte, aussi pleinement que nous sommes en mesure de le faire, que nos vies reflètent la lumière de la Vérité et soient aussi nobles et droites que possible, en toutes choses ; veillons aussi à ce que nos paroles et nos actions glorifient le Seigneur, que nous servons, et soient l’expression de notre amour pour toute l’humanité, en particulier pour la maison de la foi, que celle-ci soit déjà éclairée par la Vérité Présente, ou pas.

Dans très peu de temps, pensons-nous, nous se­rons glorifiés avec notre Seigneur, si nous sommes fidèles. Puis, une nouvelle dispensation sera inaugu­rée ; et ceux qui nous haïssent maintenant, principa­lement parce qu’ils sont aveuglés et trompés par l’Ad­versaire, inclineront leur cœur devant nous, les Oints du Seigneur, et nous aurons le privilège béni de les relever, de les éclairer et de leur pardonner, ainsi que de les aider à parvenir à l’image parfaite et à la res­semblance de notre Dieu.

JUSQU’OÙ NOS EXPÉRİENCES SONT-ELLES SUPERVİSÉES ?

Certains pourraient poser la question : Dans quelle mesure Dieu supervise-t-Il les expériences de ses en­fants ? Le Maître déclara : « Ne boirai-je pas la coupe que mon Père m’a donnée à boire ? » Alors, qu’en se­rait-il de notre Coupe ? Dieu n’est-Il pas aussi notre Père ? Ne sommes-nous pas des membres de Christ ? Qui donc, si ce n’est le Père, verse notre coupe ? Mais nous savons que Dieu ne participe pas à quelque chose de mal : Pourquoi, alors, a-t-Il quelque chose à faire avec les maux qui assaillent son peuple ?

Nous répondons que toutes sortes de forces et d’influences mauvaises nous environnent. Ces in­fluences mauvaises proviennent de Satan et des anges déchus. Notre « adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » ; et les anges déchus viennent également, pour voir de quelle manière ils peuvent attaquer les enfants du Sei­gneur. Mais ils ne peuvent avoir le moindre pouvoir contre nous, sauf si le Père le permet. Dieu ne per­mettra pas que l’influence du mal s’exerce sur nous pour nous nuire, en tant que Nouvelles Créatures, si nous nous maintenons près de Lui. Et Il empêchera que nous subissions des dommages ou des préju­dices, à moins de voir que cela produira en nous quelque chose de bon, si nous sommes correctement exercés par l’épreuve.

TOUTES CHOSES CONCOURENT À NOTRE BİEN

Nous subissons également l’opposition du monde. Mais Satan, le prince de ce monde, réussit à aveugler l’esprit des hommes, en mettant l’erreur à la place de la Vérité, et les ténèbres à la place de la lumière, fai­sant en sorte que le chemin de la justice et de l’obéis­sance à Dieu semble insensé, indésirable et difficile à l’extrême. Ceux chez qui l’esprit du monde est plus ou moins important, ceux-là exercent une certaine oppo­sition contre les enfants du Seigneur, d’une manière parfaitement naturelle et en dehors de l’influence di­recte du Malin et de ses cohortes. Notre Seigneur, par exemple, alors que le moment de sa mort approchait, parlait aux Apôtres du point culminant de ses expé­riences, leur disant qu’Il irait à Jérusalem, qu’Il serait crucifié, etc. Alors, Pierre Lui dit : Seigneur, Seigneur, ne laisse pas ton esprit s’égarer dans cette voie ! Tu es venu sur terre afin d’être le grand Roi attendu ! Ne permets pas que ton esprit soit gagné par la pensée que Tu dois être crucifié ! Alors, le Seigneur se tourna vers Pierre et lui dit : « Arrière de moi, Satan ! (c’est-à-dire adversaire, trad.) » A ce moment précis, Pierre fut un adversaire pour le Seigneur.

De cette manière, les gens du monde deviennent souvent les adversaires des enfants de Dieu, dans leur zèle pour ce qu’ils estiment être, pour nous, la conduite la plus honorable et la plus avantageuse. Ils recom­mandent, avec insistance, de ne pas être aussi exces­sifs dans nos points de vue, pour mieux nous en sortir. Ceci s’oppose à notre vœu de consécration, et quand nous résistons à leurs efforts bien intentionnés, ils cherchent à nous contrarier et à nous ramener à leur point de vue et à leurs idées. Aux yeux du monde, l’idéal, pour nous en tant que chrétiens, serait de faire le bien, de travailler en vue de l’élévation sociale, de la réforme civique, de construire des hôpitaux, des or­phelinats, etc., mais de ne pas passer autant de temps à l’étude de cette vieille Bible, sinon, on nous traitera d’extrémistes ou d’hérétiques. Ainsi, le monde essaie de nous influencer, d’une manière sympathique. Et notre Père permet que ces influences s’exercent sur nous, pour nous éprouver. Nous pouvons être sûrs que le Seigneur supervise nos expériences de cette ma­nière, afin que rien ne nous arrive, de quelque manière que ce soit, qui ne contribue à notre bien spirituel et ce, aussi longtemps que nous nous maintenons dans son amour, que nous demeurons entièrement en Lui. Et la mort elle-même, est impuissante et ne peut nous toucher, avant que ne vienne pour nous le temps de Dieu.

Notre chair est notre adversaire constant, toujours présent. Elle essaie de dire Non, non ! Ne pousse pas cette chose aussi loin ! Cette chair est encline à de­meurer en harmonie avec le monde. Mais, notre Nou­velle Créature répond que Jésus marcha sur le chemin du sacrifice et de la souffrance, de même que Saint Paul, Saint Pierre et Saint Jean. Ensuite, la chair donne à penser que ces derniers furent des personnes particulières. Mais, nous savons que la Bible nous en­seigne que tous les fidèles du peuple du Seigneur doi­vent adopter la même ligne de conduite, et que tous seront persécutés. – 2 Timothée 3 : 12.

Tous ne seront pas crucifiés, ni jetés dans un chaudron d’huile bouillante, ou sciés ou décapités. Nous ne subirons probablement aucune de ces épreuves, mais il nous faut souffrir. En conséquence, nous demandons à notre chair de se taire, et nous nous réjouissons de goûter aux expériences présentes car, « si nous souffrons [avec Lui], nous régnerons avec Lui. » (2 Timothée 2 : 12). Que nous nous ré­jouissions, c’est certain ! Et le monde dit que nous per­dons la raison !

LES PRÉCİEUSES PROMESSES SONT NOTRE FORCE

Nous devons nous rappeler, chers frères, et ceci sera une pensée finale, que rien ne peut, par quelque moyen que ce soit, nous faire du mal, indépendam­ment de la volonté de notre Père. Il nous est promis, au sens figuré, qu’il ne tombera pas un seul cheveu de nos têtes. Et le Seigneur nous garantit que « toutes choses concourront au bien de ceux qui aiment Dieu », qui placent leur confiance en Lui. Ce qui ne serait pas une bénédiction pour nous, quoi que cela puisse être, ne sera pas permis. Nos épreuves et nos tribulations, acceptées correctement, doivent produire en nous « au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. » – 2 Corinthiens 4 : 17, 18.

En jetant un coup d’œil en arrière, nous pouvons constater que tous ceux qui ont marché sur le chemin étroit, ont été persécutés. Quiconque s’accorde avec Dieu, ne peut s’accorder avec le comportement de ce monde. Il y eut les baptistes, puis les méthodistes qui, dans les premiers jours (de la Réforme, trad.) furent persécutés, parce qu’ils avaient plus de lumière que d’autres. Les presbytériens le furent aussi, pendant un certain temps, parce qu’ils avaient une plus grande lumière, par rapport à d’autres.

LA NUİT EST PRESQUE FİNİE

Et il nous faut nous attendre à la même chose, au­jourd’hui. La persécution viendra sur ceux qui ont le courage de leurs convictions. Le Seigneur nous dit que l’onction que nous avons reçue de Lui, c’est dans le but de pouvoir annoncer ses louanges (1 Pierre 2 : 9). Il nous faut nous examiner afin de voir si, dans une certaine mesure, nous n’avons pas gardé notre lumière sous le boisseau. Dans le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux, Saint Paul raconte les souffrances des Pro­phètes et des Anciens Dignes. Certains d’entre eux ont été lapidés à mort, certains sciés ; ils furent tués et persécutés de diverses manières. Ces hommes pieux souffrirent beaucoup pour la justice. « Et tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront per­sécutés. »

Mais la nuit est presque passée. Bientôt, le Sei­gneur se lèvera. Il étendra ses mains – son pouvoir – et ses enfants seront délivrés. Bientôt, sera instauré le règne glorieux du Messie. Alors, tous ceux qui vou­dront vivre avec droiture, jouiront de la paix. Chers amis, notre texte est vraiment très précieux. Il devrait encourager nos cœurs, nous guider sur notre chemin et nous apporter réconfort et joie, en ces jours qui clô­turent notre pèlerinage.

« Notre Dieu est amour ; Il aime entendre nos voix ;

En Christ, nous partageons les richesses de sa grâce ;

Il aime nous serrer dans ses bras, nous réconforter,

Et nous laisser nous blottir à la place des enfants.

« Il aime répondre à nos prières, même si ce n’est peut-être pas

De la meilleure manière qui soit, pour nous ;

Mais, selon sa propre perspective et son parfait ju­gement,

Il donne la bénédiction, et retient le reste. »

WT1914 p5544