CINQ VILLES DANS LE PAYS D’ÉGYPTE QUI PARLENT LA LANGUE DE CANAAN

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En Esaïe chapitre 19, le prophète parle de cinq vil­les, dans le pays d´Egypte, qui parleront la langue de Canaan. L´une d´elles est appelée par son nom : Ir-Hérès. Mais quelles sont les quatre autres qui ne sont pas citées par leur nom, et quelle est la « langue de Canaan » qui sera parlée en Egypte, « en ce jour-là » ?

Comme nous le voyons, bien des questions se po­sent, auxquelles il n´est pas facile de répondre sans une étude adéquate. Mais lisons d´abord le contexte avant de nous arrêter sur les questions qui apparais­sent.

Nous lisons en Esaïe chapitre 19, à partir du verset 18 :

« En ce jour-là, il y aura cinq villes au pays d’Égypte, qui parleront la langue de Canaan, et qui ju­reront par l’Éternel des armées : l’une d’elles sera ap­pelée IR-HÉRÈS.

En ce jour il y aura un autel à l’Éternel au milieu du pays d’Égypte, et sur la frontière un monument à l’Éternel. Ce sera pour l’Éternel des armées un signe et un témoignage dans le pays d’Égypte ; lorsqu´ils crie­ront à l’Éternel à cause des oppresseurs, alors Il leur enverra un Sauveur ; Il conduira le combat et les déli­vrera.

Et l’Éternel se donnera à reconnaître aux Égyp­tiens, et les Égyptiens reconnaîtront l’Éternel en ce jour-là ; ils serviront par des sacrifices et des offran­des, ils feront des vœux à l’Éternel et les accompliront.

Et l’Éternel frappera les Égyptiens, Il les frappera, et Il les guérira ; Et ils se tourneront vers l’Éternel, qui les exaucera et les guérira.

En ce jour, il y aura une route d’Égypte en Assyrie : l´Assyrie viendra en Égypte, et les Égyptiens en Assy­rie, et les Égyptiens avec les Assyriens serviront l’Éternel. En ce même jour, Israël sera, troisième, avec l’Égypte et l’Assyrie, et une bénédiction au milieu de la terre. Car l’Éternel des armées les bénira, en disant : Bénis soient l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon héritage ! »

Considérant ce texte que le prophète Esaïe com­munique à son peuple sur l´ordre de Dieu, nous som­mes frappés du grand nombre de versets commençant par les mots : « en ce jour », et nous nous demandons de quel jour parle le prophète ? Le concept « en ce jour » fait-il référence à un jour littéral de 24 heures ou à un jour-période ? Nous pensons qu’il s’agit ici d´un jour signifiant une période, ce qui nous fait comprendre que le message entier des « cinq villes du pays d´Egypte qui en ce jour parleront la langue de Ca­naan », est à considérer d’une manière symbolique.

Si nous prenons le chapitre 19 dans son ensemble, se terminant par les paroles : « Bénis soient l´Egypte, mon peuple, et l´Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël mon héritage », il est clair qu´il s´agit ici de l´Age Millénaire, le temps du jugement de l´humanité, à la fin duquel « tous les peuples de la terre » obtiendront les bénédictions que Dieu a promises à Abraham.

Le verset 18 déclare : « En ce jour-là, (le Millenium – le jour du rétablissement) il y aura cinq villes au pays d’Égypte, qui parleront la langue de Canaan, et qui ju­reront par l’Éternel des armées : et l’une d’elles sera appelée Ir-Hérès. »

Dans les Ecritures les villes ont souvent une signifi­cation symbolique. Jérusalem ou Babylone sont des exemples d´une telle application dans la Bible. En Hé­breux chapitre 11 verset 10, Paul parle d´Abraham et dit : « Car il attendait la cité qui a de solides fonde­ments, celle dont Dieu est l’architecte et le construc­teur », et au chapitre 13, verset 14 : « Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle (ville) qui est à venir. »

Dans les deux cas, l´apôtre parle clairement non d´une ville naturelle construite par des hommes, mais d´une ville céleste, symbolique.

Le frère Russell écrit dans le volume 1 des Etudes dans les Ecritures :

« Une ville est le symbole d´un royaume ou d´une autorité, et c´est ainsi que le Royaume de Dieu est symbolisé par la Nouvelle Jérusalem, le nouveau gouvernement venant du ciel sur la terre » (Volume 1 page 353 MMIL).

Dans l´Age Millénaire il n´y aura qu´une seule auto­rité admise par Dieu : le Gouvernement de Christ, et un seul Royaume : le Royaume de Christ. Comme nous le présumons, en Esaïe 19 : 18, ce Royaume est représenté d´une façon symbolique par une ville. Cette ville symbolique, Ir-Hérès, sera « en ce jour » (le jour du Millenium), connue avant toutes les autres dans « le pays d´Egypte ».

Nous voulons encore citer quelques phrases du Volume 1 des Etudes dans les Ecritures :

« Il n´y aura pas deux villes (gouvernements) mais une ville – un gouvernement céleste, le gouvernement unique qu´Abraham attendait, une cité qui a de solides fondements – un gouvernement érigé en justice, fondé fermement sur le roc de la justice de Christ, le Ré­dempteur, sur la valeur de la rançon qu´Il donna pour l´humanité… Glorieuse Cité de la paix ! dont les mu­railles signifient salut, protection et bénédiction à tous ceux qui y entrent » (Volume 1 pages 353, 354).

Certains commentateurs ont supposé qu´Ir-Hérès était une ville réelle de l´Egypte ancienne portant le nom d´Héliopolis. Nous voulons cependant continuer notre étude et la considérer en rapport avec l´Egypte illustrant le monde ou l´humanité.

Dans les Saintes Ecritures, les noms ont souvent une certaine signification indicative. Recherchons donc si c´est aussi le cas pour Ir-Hérès. Nous trouvons ef­fectivement dans différents dictionnaires, ainsi que dans la Bible Menge, des indications conformes. Nous y trouvons les définitions suivantes : “ville de justice“, “ville soleil”, “ville lion” ou aussi “ville de destruction”.

Alors que toutes ces définitions sont symbolique­ment associées au Règne Millénaire, nous ne voulons néanmoins considérer plus particulièrement que les deux premières définitions, à savoir “ville de justice” et “ville soleil“, car elles décrivent le Règne de Christ dans sa particularité de justice : « ville de justice » ou « règne de justice ».

Ainsi, le prophète Malachie parle d´une manière imagée du « soleil de justice qui se lèvera avec la guérison sous ses ailes » (Malachie 4 : 2) parlant clai­rement du Royaume Millénaire de Christ et trouvant son parallèle dans les paroles de notre Seigneur en Matthieu 13 : 43, où il est écrit : « Alors les justes (les membres du Corps glorifiés) resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. »

L´Ecriture nous déclare que c´est de Sion que sorti­ront les “directives” – la loi – (Esaïe 2 : 3) et parle alors de « ville céleste », de la Jérusalem Céleste, du Règne spirituel qui est exercé invisiblement par Christ, qui ne peut être perçu par les yeux et les oreilles humains ; ce que nous trouvons confirmé en 1 Timothée 6 : 16, à propos du Christ glorifié : « Que nul homme n’a vu ni ne peut voir. » Toutefois, Esaïe 2 : 3 parle aussi dans le même verset de « la parole de l’Éternel sortant de la Jérusalem terrestre. »

Nous remarquons que, dans ce texte, Sion est utili­sée comme synonyme de Classe Céleste régnante, car c´est d´elle que provient la loi ou directiveSion représente ici la phase spirituelle du Royaume, Jéru­salem par contre, la phase terrestre du Royaume, les Anciens Dignes. Ceux-là furent, en leur temps, trouvés justes et approuvés, pour exécuter et interpréter la Loi venant de Sion pour le rétablissement des hommes. – Psaume 45 : 16.

La question que l’on pourrait se poser est : « Comment et de quelle façon la classe spirituelle ré­gnante, invisible à l´œil humain, pourra-t-elle commu­niquer avec la classe terrestre des Anciens Dignes ? »

Comme nous l’apprend la Bible dans l’Ancien Tes­tament, des messages divins furent transmis à Abra­ham, Jacob, Gédéon et d´autres encore, et furent par­faitement compris. Dieu se servit pour cela d´anges qui transmirent ses messages. Jacob eut, en songe, la vision d´une échelle atteignant le ciel et sur laquelle montaient et descendaient des anges. Ceci peut, aussi, être considéré comme une image nous montrant comment une telle communication pourrait alors avoir lieu, entre la classe gouvernante céleste et la classe terrestre. – Genèse 28 : 12.

Cinq villes.

Notre texte conducteur parle de « cinq villes au pays d´Egypte ». Nous pensons que le chiffre « cinq » n´est pas sans signification. Ainsi Jean parle de la gué­rison d´un malade à l´étang de Béthesda (qui signifie ‘maison de miséricorde’) ou cinq portiques condui­saient vers l´eau pure qui guérit. Nous avons aussi la pyramide, qui illustre le Plan de Dieu et comporte cinq pierres angulaires, mais nous parlons surtout de la pierre qui se trouve au sommet de l´édifice, que nous désignons comme la « pierre principale de l’angle ». La Bible met cette pierre angulaire particulièrement en évidence, comme une « pierre angulaire précieuse ». Le prophète Esaïe déclare : « C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’ai mis pour fonde­ment en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée ; celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir. Je ferai de la droiture une règle, et de la justice un niveau. » – Esaïe 28 : 16, 17 et 1 Pierre 2 : 6.

Cette prophétie parle de Christ comme étant la « précieuse pierre angulaire » et du Millenium, période de la Nouvelle Alliance, où « la droiture deviendra une règle, et la justice un niveau. » – Esaïe 28 : 16 ; Ephé­siens 2 : 20 ; 1 Pierre 2 : 6.

Le volume 1 des Etudes dans les Ecritures contient une carte des âges, présentée sous la forme d’une pyramide montrant quatre différentes classes : Christ, Tête et Corps, et trois autres classes soumises à la pierre angulaire : la Grande Multitude, les Anciens Di­gnes (en tant qu´Israël), et l´humanité.

Nous pouvons ajouter à ce croquis, qui se termine par l´humanité, une cinquième classe, non visible, qui doit également expérimenter une Rédemption ; nous parlons des anges qui quittèrent leur état premier et péchèrent en se mêlant aux hommes. Nous pouvons supposer que certains d’entre eux ont, depuis lors, bien regretté leur faux-pas. Concernant ces anges, l´Apôtre Paul dit : « Ne savez-vous pas que nous juge­rons les anges ? » – 1 Corinthiens 6 : 3.

Remarquons bien que l´Ecriture déclare maintes fois que de nouveaux cieux et une nouvelle terre doi­vent être établis où la justice règnera, afin que toutes les créatures de Dieu parlent une commune langue pure d´adoration.

Il est dit des cinq villes, qui sont en Egypte, qu´en ce jour (Jour du Millenium), ils parleront la langue de Canaan, et nous nous demandons ce que signifie cette déclaration. Que comprenons-nous par cela ? Quelle langue sera « la langue de Canaan », qui sera alors parlée dans cinq villes d´Egypte ? Est-ce l´hébreu, comme le donne à comprendre Herman Menge ?

La langue de Canaan

Non, nous pensons qu´ici, aussi, il s’agit d’un sym­bole. Nous savons que Canaan représente la terre promise, dans laquelle les Israélites devaient entrer après leur libération d´Egypte, la prenant en posses­sion comme la patrie que Dieu leur avait donnée. Et d´une façon semblable, nous parlons de la « Canaan céleste » comme de la patrie céleste vers laquelle cheminent les disciples sur les traces de Christ.

Nous avons constaté auparavant que l´Egypte, ainsi que les cinq villes dans le pays d´Egypte, ne peu­vent être expliquées symboliquement que si nous voulons prêter attention à l´harmonie interne des Ecri­tures. Et conformément à cela, attendons-nous, ici aussi, lorsqu´il est parlé de la langue de Canaan, non à une explication littérale mais à une image ou un sym­bole.

L´Eternel annonce par le prophète Sophonie qu´Il donnera aux nations, en un certain temps, une langue pure. Cette prophétie commence par les mots « car alors », ce qui signifie « en ce jour » ; ainsi cette pro­phétie parle elle aussi du Jour du Millenium lorsqu´elle déclare : « Alors je changerai la langue des peuples, qu´elle devienne pure, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel, pour le servir d’un commun accord. » – Sophonie 3 : 9 (version Schlachter).

D’après cela, la langue de Canaan serait une lan­gue spirituelle, la langue de la Vérité, une langue pure, la langue de l´Amour et de la Justice dans laquelle se trouvent l´adoration et la glorification du Père Céleste et qui ne sera d´abord parlée comme langue d´adoration pour la gloire de l´Eternel et l´honneur de son Saint Nom, que par la classe de Christ glorifiée.

Comme nous le voyons, ce sera une langue com­mune, nouvelle, qui sera parlée pendant le Millenium par cinq villes en Egypte mais finalement à la fin du Millenium chaque genou fléchira devant Christ et cha­que langue louera et adorera le Père Céleste, comme nous le lisons en Philippiens 2 : 9-11 : « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jé­sus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Nous lisons ensuite : « En ce même temps, Israël sera, lui troisième, uni à l’Égypte et à l’Assyrie, et ces pays seront l’objet d’une bénédiction. L’Éternel des ar­mées les bénira, en disant : Bénis soient l’Égypte, mon peuple, et l’Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon héritage ! »

Les bénédictions à la fin du Millenium

Considérant ces versets nous comprenons que le Père Céleste parle ici des bénédictions de toutes ses créatures à la fin du Millenium, lorsque tous les ad­versaires terrestres et spirituels, y compris leur cause Satan, seront détruits dans la seconde mort, lorsque le ciel et la terre seront purifiés de toutes influences contraires. Alors le Plan de Rédemption de toute l’humanité sera accompli et l’Eternel bénira alors l´Egypte, l´Assyrie et Israël.

On peut comprendre que ces trois pays représen­tent toute la création de Dieu au ciel et sur la terre : l’Egypte comme son Peuple, l’Assyrie l´œuvre de ses mains, et Israël son héritage.

Par Egypte, nous comprenons qu’il est question d’une image ou d’un symbole d´un monde étranger à Dieu, de l´humanité aveuglée par Satan. Nous remar­quons néanmoins, qu´à la fin du Millenium, après la destruction de Satan et de tous ses associés dans la seconde mort, l´étang de flammes symbolique, la si­tuation change complètement. L´humanité vivra alors en harmonie avec son Créateur et Dieu la bénira en tant qu´Egypte, mon peuple.

Israël sera une bénédiction au milieu de la terre ! Les bénédictions du Millenium se déverseront par l’entremise des Israélites, comme cela fut annoncé à leur ancêtre Abraham : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité. » – Genèse 22 : 15-18.

L´Israël spirituel ainsi que les Anciens Dignes sont alors désignés du nom d’Israël et ne sont plus, à la fin du Millenium, à considérer comme partie de l´Egypte, de l´humanité. Les Anciens Dignes seront alors comme Christ Tête et Corps dans la gloire céleste, et seront son héritage. Car, à la fin du Millenium, les An­ciens Dignes obtiendront aussi la nature spirituelle, comme nous l´apprenons entre autre de Daniel 12 : 3 où il est dit : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, (c’est-à-dire le soleil – re­présentant le plan d’existence de la nature divine) et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brille­ront comme les étoiles (le plan d’existence spirituel) à toujours et à perpétuité. »

Citons un passage des Etudes dans les Ecritures du Volume 1 où le frère Russell dit à propos des An­ciens Dignes :

« Et lorsque, à la fin d’un millénaire, l´œuvre gran­diose du rétablissement sera accomplie par le Christ (en grande partie par l´intermédiaire de ces nobles coopérateurs humains) ; quand la race humaine en­tière (à l´exception des incorrigibles – Matthieu 25 : 46 et Apocalypse 20 : 9) sera approuvée devant Dieu, sans tache ni ride, ni rien de semblable, ceux qui au­ront été les instruments dans l´œuvre brilleront parmi leurs semblables et devant Dieu, devant Christ et de­vant les anges “comme des étoiles à toujours et à per­pétuité” (pages 348 et 349 – MMIL ).

Assyrie – œuvre de mes mains

Après avoir reconnu ce qui est caché sous le terme « Israël mon Héritage », il nous reste la question de ce que représente l´Assyrie dont parle l´Eternel comme « Œuvre de ses mains », et quelle est la relation entre l’Assyrie et l’Egypte, et Israël. Permettez-moi de citer quelques versets d´Esaïe et d´Ezéchiel qui vont nous aider à comprendre cette image. Esaïe chapitre 10 parle du jugement sur l´Assyrie et dit au verset 12 : « Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Je pu­nirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueil­leux, et pour l’arrogance de ses regards hautains. »

Nous comprenons ainsi ces paroles : Sion et Jéru­salem illustrent les phases céleste et terrestre du Royaume –le Royaume de Christ – à la fin du Mille­nium, avant que Satan ne soit délié encore une fois pour une dernière épreuve, et être ensuite détruit avec tous les incorrigibles de cette époque. – Apocalypse 20 : 7-10.

L´Assyrie est-elle synonyme de Satan, le Prince des anges déchus ?

Ezéchiel explicite cela encore plus clairement, lors­que parlant du roi de Tyr, il le décrit comme un chéru­bin puissant et glorieux, un prince des anges se trou­vant en Eden, et qui en se rebellant contre Dieu devint Satan.

« Fils de l’homme, prononce une complainte sur le roi de Tyr ! … Tu étais en Éden, le jardin de Dieu ; tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, de sardoine, de topaze, de diamant, de chrysolithe, d’onyx, de jaspe, de saphir, d’escarboucle, d’éme­raude, et d’or ; tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé … Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’iniquité a été trouvée chez toi. » – Ezéchiel 28 : 12-15.

Le Prince des anges fut créé comme un être extrê­mement merveilleux, « plein de sagesse et de beauté parfaite ». Toutes les œuvres de Dieu sont pleines de sagesse et de beauté parfaite, comme ce chérubin splendide lorsqu´il fut créé. Lucifer fut une création di­recte du Seigneur (le Logos) de même qu’Adam, qu’il devait surveiller en Eden. Mais étant un ange, il ne pouvait avoir de descendance comme Adam. Tous les anges sont des créatures directes du Seigneur, ainsi que nous le lisons dans la lettre aux Colossiens 1 : 16-18 : « Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. »

La Parole de Dieu nous apprend que le chérubin Lucifer voulut devenir semblable à Dieu et déchut de la grâce divine en devenant Satan, l´Adversaire de Dieu. Il entraîna dans sa chute d’autres anges avec lui qui, comme nous le dit Jude v6, délaissèrent leur état pre­mier et se mélangèrent aux hommes, et engendrèrent contre la volonté de Dieu des êtres hybrides qui furent détruits dans le déluge.

Nous pensons qu´Esaïe parle du « roi d´Assyrie » comme Ezéchiel parle du « roi de Tyr » – tous deux parlent de Satan, le régent de ce monde.

Citons encore quelques versets tirés d´Ezéchiel chapitre 31, qui parlent de « pharaon », le roi d´Egypte illustrant aussi l´adversaire :

« Fils de l’homme, dis à Pharaon, roi d’Egypte, et à sa multitude : à qui ressembles-tu dans ta grandeur ? Voici, l’Assyrie était un cèdre du Liban ; ses branches étaient belles, son feuillage était touffu, sa tige élevée, et sa cime s’élançait au milieu d’épais rameaux….

Les cèdres du jardin de Dieu ne le surpassaient point, les cyprès n’égalaient point ses branches, et les platanes n’étaient point comme ses rameaux ; aucun arbre du jardin de Dieu ne lui était comparable en beauté. Je l’avais embelli par la multitude de ses bran­ches, et tous les arbres d’Eden, dans le jardin de Dieu, lui portaient envie. C’est pourquoi, ainsi parle le Sei­gneur, l’Eternel : parce qu’il avait une tige élevée, parce qu’il lançait sa cime au milieu d’épais rameaux, et que son cœur était fier de sa hauteur, Je l’ai livré entre les mains du héros des nations, qui le traitera selon sa méchanceté ; je l’ai chassé. » – Ezéchiel 31 : 2, 3, 8-11.

Si la Bible nous parle de façon symbolique de l´Assyrie, comme du prince du monde des anges, nous pouvons alors en déduire que l´Assyrie représente le monde des anges, que l´Eternel désigne comme étant « l’œuvre de ses mains ». Chaque ange, créé par le Logos, n´est-il pas l´œuvre de ses mains ?

Certains anges se laissèrent tromper par Satan, abandonnèrent Dieu et suivirent l´adversaire de Dieu et de l´homme. Depuis, certains d’entre eux peuvent avoir regretté leur désobéissance, comme nous l´avons déjà mentionné auparavant, et peuvent avoir obtenu le pardon et être revenus en harmonie avec le Créateur.

Le fait est que le ciel et la terre doivent être purifiés au temps du jugement, avant que le Père Céleste ré­pande ses bénédictions sur l´Egypte, son peuple, sur l´Assyrie, l´œuvre de ses mains et sur Israël, son hé­ritage. Par conséquent, si le ciel et la terre doivent être purifiés avant que les bénédictions puissent être dé­versées sur toute la création de Dieu, le jugement doit aussi inclure les anges du ciel, les anges qui ont pé­ché.

Une route d´Egypte en Assyrie

Nous lisons au verset 23 : « En ce même temps, il y aura une route d’Égypte en Assyrie : les Assyriens iront en Égypte, et les Égyptiens en Assyrie, et les Égyptiens avec les Assyriens serviront l’Éternel. »

Nous remarquons dans ce verset qu’il n´est fait mention que de l´Egypte et de l´Assyrie, mais plus d´Israël. L´Egypte illustre le monde ou l´humanité qui, en ce temps (à la fin du Millenium), sera réconciliée avec Dieu. Nous avons parlé auparavant de l´Assyrie, comme du monde des anges. Les anges sont des messagers de Dieu qui circulent entre le ciel et la terre, comme ceci fut montré à Jacob dans son rêve, par une échelle qui allait jusqu´au ciel et sur laquelle montaient et descendaient les anges de Dieu.

Résumé

Nous pouvons dire en résumé que nous avons re­cherché cinq villes dans le pays d’Egypte qui alors, à la fin du Millenium, parleront la langue de Canaan. Nous avons reconnu qu´avant toutes les autres, l’une sera connue par son nom, de laquelle sortira le Règne du Royaume, Ir-Hérès, la ‘ville soleil’ ou ‘ville du juge­ment’ par laquelle nous retrouvons figurée, l´Eglise glo­rifiée, Christ Tête et Corps. A elle devront se soumettre tous les trônes, les règnes, les dominations et les puis­sances, le visible et l´invisible pour parler la langue commune de Canaan, la langue de l´adoration et de la glorification de notre Dieu, Grand et Tout Puissant.

Terminons cette étude par un chant d´adoration tiré des Psaumes :

« Louez l’Éternel ! Louez l’Éternel du haut des cieux ! Louez-le dans les lieux élevés !

Louez-le, vous tous ses anges ! Louez-le, vous toutes ses armées !

Rois de la terre et tous les peuples,

Princes et tous les juges de la terre,

Jeunes hommes et jeunes filles, vieillards et en­fants !

Qu’ils louent le nom de l’Éternel !

Car son nom seul est élevé ; Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux.

Louez l’Éternel ! » – Psaume 148.

Fr. L. R. (KARLSRUHE 2008)