1 Corinthiens 10 : 14 – Exode 32 : 1-8, 30-35.
Un récit d’une étrange inconstance nous est présenté ici. Après tant de preuves de faveur et de puissance divines à leur égard, après avoir atteint Sinaï et fait alliance avec l’Éternel alliance dont les obligations étaient résumées dans les dix commandements les Israélites nous sont montrés ici comme idolâtres, violant l’esprit du premier et la lettre du deuxième commandement de la Loi.
Moïse venait de leur déclarer quels étaient les commandements de Dieu. Au vu de tous, il était monté sur la montagne du Sinaï, pour recevoir en la présence de Dieu les commandements écrits sur des tables de pierre. Les jours s’écoulaient et Moïse ne revenait pas. Ces 40 jours d’absence sur le mont Sinaï ont dû paraître bien longs aux Israélites qui attendaient ardemment le moment d’entrer en possession du pays de Canaan. Mais combien vite ont-ils oublié les terribles choses qu’ils ont vues et entendues avant son départ quand sur la montagne frémissante, au milieu des nuées, de l’obscurité et des flammes de feu, au son éclatant d’une trompette, Dieu se manifestait à eux et que Moïse avec Josué seulement osait approcher !
N’est-il pas étonnant qu’ils aient pu oublier tout cela en 40 jours ! Est-il besoin d’une preuve plus forte de l’instabilité des sentiments humains ? Il est vrai de dire, cela atténue leur crime, que les Israélites furent élevés dans la servitude.
En l’absence de Moïse, les Israélites vinrent vers Aaron, son frère, homme beaucoup moins énergique et résolu, moins gouverné par des principes, par suite moins capable de faire un conducteur dans le sens élevé du mot. Le peuple s’assembla autour de lui et lui dit en substance : “Écoute-nous, maintenant, si tu veux que nous entrions dans le pays de la promesse. Nous ne savons ce que ce Moïse qui a été notre conducteur est devenu ; il nous a abandonnés. Nous voulons bien Dieu pour conducteur, mais nous voulons quelque chose qui le représente, que nous puissions voir. Moïse nous dirigea bien pendant qu’il était avec nous ; mais il s’en est allé. Fais-nous donc une représentation de la divinité, afin que nous ayons toujours Dieu pour conducteur, quelque image le représentant pour l’adorer lui, l’Éternel, avec qui nous venons de traiter alliance et qui nous a promis de nous conduire en Canaan.” Les Israélites n’étaient point irréligieux ; et à vrai dire, très peu de peuples sont irréligieux : la partie supérieure du cerveau où siège le sentiment humain le plus élevé : le sentiment religieux, dispose l’homme à adorer quelqu’un ou quelque chose.
Ce qui fut vrai des Israélites l’est aussi de tout le genre humain partout et de tous temps. De là, la nécessité de l’instruction afin que tous reconnaissent ce qu’il faut révérer, adorer, ce qu’il faut surtout apprécier et honorer. Les Israélites avaient à apprendre cette leçon, de même pour nous ; il nous faut parfois apprendre la signification d’une vérité générale par une leçon particulière.
Le deuxième commandement disait aux Israélites de ne faire aucune figure ou ressemblance de Dieu et ce qu’ils firent n’en fut qu’indirectement une transgression, car le veau d’or ne fut point une statue taillée, sculptée, mais plutôt moulée. Elle ne représenta pas non plus l’Éternel, mais fut probablement – comme les images qu’ils avaient vues en Égypte – une chose indéfinissable représentant en quelque manière des caractéristiques ou attributs divins – un veau avec une face humaine et des ailes est symbolique de force, intelligence et omniscience. Ainsi beaucoup de chrétiens, sans vouloir enfreindre la loi divine, sont disposés à une trop grande liberté, à vouloir adorer Dieu plutôt selon leurs propres conceptions que selon les instructions de la Parole divine.
La manière la plus sage et la seule qui convienne pour chacun est d’écouter de bien près la parole de Dieu et de ne se permettre que peu, sinon point du tout, de liberté au-delà de la lettre de cette Parole. Nous voyons, par exemple, combien petit à petit la simplicité apostolique d’adoration a disparu chez les différentes dénominations chrétiennes. Les petites églises (à part leur regrettable étroitesse) se sont moins permises que les grandes, mais toutes peu ou prou se sont départies à leur propre détriment de la liberté de Christ. Le chrétien, l’Israélite selon l’Esprit, devrait s’inspirer de la recommandation (Ex. 25 : 40) : “Regarde et fais selon le modèle qui t’es montré sur la montagne.” Il nous faut suivre consciencieusement, sérieusement les instructions des Écritures ; si nous les changeons ou les accommodons à notre guise, ce ne sera jamais pour notre bien spirituel.
LE DANGER D’AVOIR RECOURS A UN EXPEDIENT.
Nous ne pouvons croire qu’Aaron sympathisait avec le peuple lors de la fabrication du veau d’or ; nous pensons plutôt que c’était là un moyen de sa part pour tenir en échec la rébellion du peuple dont le mécontentement ne se montra que trop dans cette demande. Aaron, en y acquiesçant, cherchait apparemment à gagner du temps jusqu’à ce que Moïse retourne. Il est possible aussi que quand il leur demanda à tous de se déparer de leurs anneaux d’or, c’était simplement un subterfuge ; car pensait-il les Israélites ne se priveraient pas délibérément de leurs ornements et alors il aurait eu le droit de leur dire : “Eh bien, si c’est ainsi je ne puis vous faire ce qui doit représenter un dieu, car pour cela il me faut de l’or, il me faut vos joyaux. Mais aussi bonnes que fussent les intentions d’Aaron nous en tirons cette leçon évidente qu’il n’a pas agi sagement. Les Israélites spirituels ne devraient jamais avoir recours à de tels moyens – ne devraient jamais se dire : faisons du mal pour qu’il en résulte du bien, abandonnons quelques principes pour avoir la paix et pour le bien de la cause.
Hélas ! Cela semble bien être la difficulté des conducteurs du peuple de Dieu tout le long de cet âge. “La crainte de l’homme, qui tend un piège” (Prov. 29 : 25) se mêle avec la crainte de l’Éternel qui est le commencement de la sagesse. Apprenons comme chrétiens que la modération et la disposition à faire au mieux pour aider nos semblables, en considérant leurs désirs, sont des vertus de l’Esprit qu’on aurait ort de négliger, mais néanmoins il ne faut jamais enfreindre ou compromettre les principes de la loi divine pour obliger autrui. Si nous nous trouvons dans une impasse, pensons que Dieu est au-dessus de tout ce qui peut surgir et rien ne doit être pris pour sa voix qui nous commanderait de violer les principes de justice qu’il a établis. Faisons notre devoir en harmonie avec sa loi, aussi aimablement, aussi gentiment et aussi sagement que possible – advienne que pourra – laissons les résultats au Tout-Puissant. Quoique d’autres puissent faire ou penser, disons avec Paul : “Nous ne pouvons rien contre la vérité mais pour la vérité” (2 Cor. 13 : 8). Notre conscience ne nous permettra de transiger et de céder qu’autant que nos principes ne seront pas menacés.
CE QU’IL EN COUTE A FAIRE LE MAL (Rom. 3:7).
Les gens en général sont portés à mal agir pensant ainsi échapper à des difficultés, à des souffrances, ou espérant que cela leur rapportera des avantages terrestres. Mais c’est une vilaine théorie, car tout le contraire est vrai ; toute mauvaise action, tout méfait sont ruineux.
Les Israélites firent le sacrifice de leurs joyaux pour complaire leurs sentiments religieux égarés. Mais ne voyons-nous pas cela se répéter chez les Israélites selon l’Esprit ? Qu’ils sont nombreux ceux qui par amour d’une secte, d’une dénomination se priveront d’une partie de ce qu’ils ont de plus cher ! Que de sacrifices que Dieu n’a pas commandés se font pour ces idoles établies contrairement aux instructions de la Parole – en leur vouant temps, influence et argent ! Le temps qu’on devrait vouer à l’adoration réelle de Dieu, à l’étude et à une meilleure compréhension de sa Parole ; l’influence qu’on devrait exercer pour le maintien de la liberté dans laquelle Christ nous a mis pour la communion avec les frères qui cherchent à se tenir fermes dans cette liberté plutôt qu’à développer le sectarisme ; l’argent qu’il faudrait employer pour s’édifier dans la sainte foi transmise une fois aux saints, pour la destruction des forteresses de l’erreur et du veau d’or de l’ignorance et de la superstition.
Il n’y a pas de doute que pour beaucoup de pasteurs et des plus intelligents membres des multiples dénominations, les églises ne soient le veau d’or indigne du culte et de l’adoration qu’on lui rend. Plusieurs de ceux-là, dont Aaron est bien le type, ne se joignent qu’avec répugnance aux diverses pratiques et coutumes sectaires, “ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui la rend efficace”. Ils devraient pourtant montrer plus d’énergie, car s’ils veulent devenir des vainqueurs ; il leur faut donner suite à l’exhortation : “Sortez du milieu d’eux et soyez séparés… et ne touchez pas à ce qui est impur.” “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies.” -2 Tim. 3 : 5 ; 2 Cor. 6 : 17 ; Apoc. 18 : 4.
IL Y A PLUSIEURS IDOLES DANS LA CHRETIENTE.
Le système religieux actuel des églises correspond le mieux au culte rendu au veau d’or, mais il est d’autre part plusieurs idoles devant lesquelles les chrétiens professants s’agenouillent. La principale, c’est Mammon, le dieu de l’argent. Au lieu de rechercher avant tout le royaume de Dieu et sa justice et de se contenter de ce que la Providence nous accorde, combien veulent désespérément enfoncer les pieux de cette tente terrestre et vivre mieux à l’aise dans ce plus mauvais des mondes ? On oublie l’avis de l’apôtre : “Ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux ; quelques-uns (du temps de Paul déjà) en étant possédés, se sont égarés loin de la foi et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.” – 1 Tim. 6 : 9-10.
Ceux qui réussissent à s’enrichir sont surtout les bienvenus dans la société chrétienne, tandis qu’on fait peu de cas du pauvre. Ce n’est pas que nous voulions condamner le riche ou la richesse, mais ce que nous flétrissons c’est l’amour, l’idolâtrie de l’argent, cet idéal suprême, celui qu’aujourd’hui on ambitionne le plus. Cependant Dieu de son côté a déclaré que peu de riches, de puissants et de nobles sont appelés comme héritiers du Royaume ; il n’est pas de place pour des esclaves parmi l’Israël de Dieu.
Il est encore d’autres idoles, celles de la renommée, de l’orgueil, de la grandeur, etc…, auxquelles leurs adorateurs doivent payer le tribut. Toutes ces idoles exigent que leurs fidèles leur fassent le sacrifice de leurs talents : science, richesse, temps, influence, etc… Ne convient-il pas à tous les véritables Israélites de scruter leur coeur pour voir jusqu’à quel point il y a en eux de ces idoles et pour les ‘en chasser, afin que leur culte soit sincèrement rendu au Seigneur seul ? Il faut briser ces idoles, même si ce sont des personnes ; serait-ce Luther, Calvin ou d’autres du passé, ou des conducteurs spirituels du temps présent. St. Jean est représenté dans l’Apocalypse (19 : 10) comme tombant aux pieds de l’ange qui lui montra certaines choses du plan de Dieu et ayant voulu l’adorer, mais l’ange de le reprendre et de lui dire : Garde-toi de le faire ! Je suis… de tes frères… Adore Dieu.”
Ainsi donc chaque vrai conducteur dans quelque position qu’il se trouve doit faire de manière à ce qu’aucun hommage ne lui soit fait sans protester sincèrement. Tout bien intentionné que puisse être l’hommage, il doit être réprouvé, parce qu’il n’y a qu’un seul être digne d’hommages, l’Éternel : “Adore Dieu.”
Nos semblables peuvent être honorés, respectés et estimés, selon les Écritures : “Rendez à tous ce qui leur est dû : à qui l’impôt, l’impôt… à qui l’honneur, l’honneur” (Rom. 13 : 7). Mais Dieu doit être reconnu comme la source de toutes nos joies, nos bénédictions et de tous nos biens. S’il a plu à Dieu d’employer de ses créatures pour le bien d’autrui nous pouvons nous réjouir de sa providence et estimer de tels hommes, en chaque cas cependant le Père des lumières doit être reconnu le Donateur de tout vrai don. S’il ne s’était pas servi de tel et tel canal ou serviteur. II serait quand même arrivé a ses fins et se serait servi d’un autre tout simplement. C’est donc à Dieu que revient toute la gloire de la connaissance actuelle de son sublime plan de salut et de ce que nous pouvons entrer dans sa réalisation.
“IL BATIT UN AUTEL DEVANT LUI.”
Quand on donne dans le mal on s’y enfonce toujours davantage ; une mauvaise action conduit à une autre. Ainsi après le veau d’or il fallait un autel pour lui offrir des sacrifices. De même par rapport à l’Israël selon l’Esprit. Un autel implique toujours un culte à rendre et il est tout naturel que nous dussions offrir des holocaustes dans notre coeur à l’idole que nous avons choisie. Les uns ont beaucoup et les autres peu d’idoles, et il est assez facile de déterminer celle qu’un homme adore. La nature du sacrifice indique l’objet du culte auquel il est rendu. Dites-nous à quoi un homme ou une femme consacrent leurs meilleures pensées, la plus grande partie de leur temps et de leur influence et nous vous dirons de suite quelle idole ils adorent, celle à laquelle ils sacrifient le plus. Chaque vrai chrétien devrait considérer comme une chose très importante dans son propre intérêt la question de savoir à qui il apporte le sacrifice de son coeur, ce qu’il affectionne principalement, à qui et à quoi il consacre les précieuses choses qu’il possède. Les lois de la nature veulent qu’une partie de notre temps soit consacrée au sommeil, une autre partie aux choses nécessaires et convenables quant à l’entretien personnel de chacun et les soins à donner à son propre corps. Pour beaucoup une grande partie de la journée doit être employée à des occupations terrestres afin de procurer aux siens les choses honnêtes et nécessaires à la vie. Il serait facile d’employer les vingt-quatre heures entières à satisfaire les exigences de la vie de tous les jours, car la tendance d’aujourd’hui est à l’extravagance dans tous les domaines et l’enfant de Dieu, aussi bien que e monde, est porté à considérer ce qu’il a dépensé follement dans le passé comme des nécessités du présent. Il reste donc que chaque heure prise sur les vingt-quatre heures peut être considérée dans un certain sens comme ayant été sacrifiée.
Il en est qui divisent leurs sacrifices en en apportant une partie sur les autels de leurs différentes idoles, mais pour le véritable chrétien, illuminé de la Parole, il sait qu’il doit abandonner toutes ces idoles et qu’à tout prendre il a déjà bien peu à présenter quand il apporte tout comme un sacrifice vivant au Seigneur. S’il peut racheter ou mettre à part une heure et plus par jour, il doit considérer cela comme une partie de son culte raisonnable et vouée à Dieu, consciencieusement et jour par jour, s’il veut atteindre les faveurs et bénédictions divines promises pour cette vie et celle qui est à venir.
Comme l’intendant des dons à lui confiés par le Seigneur il peut employer une partie de son temps pour son propre développement spirituel selon la Parole divine. Il peut vouer une autre partie à l’assistance des frères, les édifiant dans la très sainte foi et ce faisant fortifier sa propre foi. D’autres parties de son temps et de ses moyens consacrés peuvent être employés pour visiter des malades, pour aider quelqu’un dans le besoin – “pratiquant le bien envers tous, selon qu’il a l’occasion, et surtout envers les frères en la foi”. Mais ce n’est pas à des personnes qu’il offre ses sacrifices ni à des choses et pas davantage à des systèmes ecclésiastiques, c’est à Dieu et il doit les employer au mieux de son savoir en s’appliquant à comprendre la volonté divine au moyen des enseignements de la Parole.
LES TABLES DE LA LOI BRISEES.
A la fin des 40 jours Moïse descendit de la montagne, apportant les tables de pierre sur lesquelles était gravée la loi ; au vu de l’idolâtrie il les brisa ce qui représentait symboliquement qu’Israël n’ayant pu observer l’alliance de la loi, c’est aussi une impossibilité pour l’humanité déchue. Après avoir réprouvé le peuple, puni les plus rebelles et leur avoir expliqué plus pleinement leur péché. Moïse monta de nouveau sur la montagne auprès de l’Eternel, afin d’intercéder pour Israël.
Comme tel, comme médiateur, nous ne pouvons qu’admirer la grandeur d’âme de Moïse, son désintéressement, son amour pour ses frères, malgré toutes leurs faiblesses. L’Eternel voulut exterminer Israël comme nation et faire de Moïse et de sa famille la nation qu’il bénirait comme la postérité d’Abraham. Mais Moïse, fidèle à sa charge de médiateur et de représentant du peuple devant Dieu et de Dieu devant le peuple, déclina l’offre que l’Eternel lui faisait et plaida pour le peuple.
Tout ceci se passa, croyons bien, pour servir de type, pour faire voir comment le Messie, comme meilleur Médiateur de la nouvelle Alliance, consciencieux à sa mission, se solidariserait avec tous les hommes et les représenterait fidèlement devant Dieu, malgré leur état de péché, leur égarement et leur désobéissance. Le langage de Moïse est très touchant : “Et maintenant, si tu pardonnais leur péché ! Sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit.” (L.) De même qu’ici Moïse mit son existence éternelle en jeu pour le bien du peuple, ainsi Jésus exposa sa vie pour l’humanité, pour laquelle il mourut afin de la racheter. Il la représente encore et continuera de la représenter comme son Médiateur, jusqu’à ce que sous les stipulations de la nouvelle Alliance il accorde à Israël et à tout le genre humain une pleine occasion d’être restaurés dans la vie et de goûter les faveurs divines. La disposition généreuse de Moïse plut à l’Eternel, et comme médiateur du peuple il put le conduire à travers le désert et amener les fidèles dans la Terre promise. Mais le peuple qui participa au mal reçut sa portion de châtiment. Les sentiments de Moïse ne furent pas seulement typiques de ceux de Christ, mais aussi de tous ceux qui veulent devenir des membres du corps de Christ. Il nous faut aussi posséder cet esprit d’amour, de dévouement, non pas seulement pour nos frères, mais pour la mission, l’oeuvre à laquelle par la Providence nous avons été appelés. “Considérez frères qui avez été appelés” de Dieu pour être cohéritiers avec son Fils, et participer avec lui au grand oeuvre de médiation du Millénium, qui consistera à instruire et à élever tous les hommes pour que, par le grand chemin de la sainteté durant cet âge, tous ceux qui le veulent puissent atteindre la perfection, la vie et la félicité éternelles ! Ayons constamment cet esprit de Moïse, cet esprit de Christ ; répondons à l’appel sublime et aux glorieux privilèges placés devant nous en faisant dans le temps présent tout ce qui est en notre pouvoir et en restant en harmonie avec les directions providentielles, pour assister et exhorter nos semblables à marcher dans la bonne voie et spécialement pour nous préparer nous-mêmes en vue de l’oeuvre grandiose de l’âge prochain.
Soyons donc remplis de cet esprit d’amour sympathique afin d’être semblables à l’image du Fils de Dieu, qui était poli envers les ingrats, plein de compassions et de bons fruits, cela est essentiel à notre préparation à un si glorieux héritage. Pénétrons-nous bien de ces pensées élevées dans notre vie avec le monde. Nous ne sommes plus du monde, mais des membres à l’éprouves destinés à faire un jour partie du grand Médiateur ; il nous faut donc passer par une école de discipline divine et nous laisser préparer pour l’oeuvre immense et grandiose consistant à conduire l’humanité dans le pays promis des faveurs de Dieu et de la vie éternelle – nous voulons dire : le Paradis restauré que deviendra toute la terre pendant le Millénium.
Si nous refusons d’apprendre les leçons nécessaires, si nous ne devenons semblables au Seigneur dans la charité, la bonté et la sympathie envers le monde, nous serons rejetés comme non-élus et ne ferons pas partie de la classe du Royaume. Réveillons-nous et rappelons-nous la leçon à apprendre qui est la charité – l’amour pour Dieu, pour les frères, pour le prochain et même pour nos ennemis. Si cette charité abonde en nous elle ne nous laissera pas oisifs et stériles et ainsi par Christ il nous sera accordé une pleine entrée dans le Royaume éternel et par suite la grâce de bénir toutes les familles de la terre ; lors du “renouvellement du monde”, des “temps du rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé autrefois par la bouche des saints prophètes”. -1 Pierre 1 : 8-11 ; Gal. 3 : 8, 29 ; Matth. 19 : 28 et Actes 3 : 19-21.
TG 10/1908 – WT 7/1907 – 4022