Exode 12 :1-17 -1 Cor. 5 :7
Le récit qui nous est relaté dans l’Exode est très intéressant et il fut toujours précieux pour les Hébreux. La loi concernant cette émigration servit comme un des principaux poteaux indicateurs dans l’histoire de ce peuple. Pour les chrétiens, la signification de cet événement a une plus grande importance encore. La délivrance d’Israël, par la main de Moise, représente la délivrance que nous attendons et qui est à la porte, et qui sera accomplie par le grand Moise, notre Seigneur Jésus-Christ.
La préparation de cette fête de Pâque durait plusieurs jours, car chaque famille devait préparer un agneau (mâle) d’un an, sans défaut, pour la cérémonie qui devait être observée par le peuple Juif. L’agneau devait être choisi, séparé des autres et gardé particulièrement dès le dixième jour du mois d’Abid (nommé ensuite Nisan) et le quatorzième jour du mois il devait être immolé entre les deux soirs, c’est-à-dire entre 6 heures du soir d’un jour, au soir du jour suivant. Sa chair devait être rôtie au feu, et son sang devait servir à asperger les deux poteaux et le linteau de la porte de chaque maison. Pendant la nuit, l’agneau était mangé avec des herbes amères. Les hôtes étaient réunis en groupe de familles, ils avaient des sandales aux pieds, le bâton à la main, ils étaient prêts à partir au matin du quinzième jour.
Le choix de l’agneau pour le dixième jour du mois correspond à la date à laquelle notre Seigneur s’offrit comme roi à Israël à la fin de son ministère. Alors, cette nation aurait dû l’accepter, mais au lieu de l’agréer, ils détournèrent leurs visages et ne virent pas en Lui la beauté (Esaïe 53 :2,3) que le peuple cherchait.
Le quatorzième jour de Nisan, notre Seigneur célébra la Pâque avec ses disciples, après six heures le soir ; un peu plus tard, en cette même nuit, II fut trahi. Le matin du même jour. II fut condamné et crucifié et ensuite, mais encore le même jour. II fut enseveli. Tout cela s’exécuta le quatorzième jour, entre les deux soirs.
Les chrétiens de toutes dénominations reconnaissent Christ comme l’agneau pascal : “Christ, notre Pâque, a été sacrifié” (1 Cor. 5 : 7). Cet événement doit être commémoré le 14 de Nisan, en souvenir de l’Agneau de Dieu qui a été immolé.
La nuit dans laquelle le sacrifice fut consommé, représente le présent âge de l’Évangile, un temps sombre, durant lequel le péché et le mal triomphent encore, et les ténèbres couvrent encore la terre. Le peuple du Seigneur marche sur les traces de Christ et, grâce à Ses mérites, participe avec Lui dans le sacrifice.
Les Juifs devaient manger avec l’agneau du pain sans levain, qui symbolise la vérité et la pureté. Il représente aussi les précieuses promesses qui nous viennent de notre Père Céleste par notre Seigneur Jésus-Christ. “C’est ici le pain qui descend du ciel” (Jean 6 : 50). De même que les hébreux mangeaient leur pain avec l’agneau, de même les Israélites spirituels prennent part au sacrifice volontaire de Christ. Mais ils ont aussi part à l’amertume des persécutions, des épreuves, des souffrances, représentées par les herbes amères.
Quand les Hébreux mangèrent la Pâque, ils devaient être préparés pour leur voyage au matin, de même, les véritables Israélites de l’âge de l’Évangile qui participent à ces grâces, reconnaissent le temps présent comme étant celui où ils sont encore en captivité en Egypte. Ils soupirent après la délivrance et, par la pratique, ils montrent au monde qu’ils sont pèlerins et étrangers sur cette terre et qu’ils cherchent la patrie céleste. Cependant, la délivrance ne vint pas pendant la nuit où l’agneau pascal fut mangé, mais bien au matin. De même, la délivrance des Israélites spirituels n’a pas lieu durant la nuit du péché et de trouble, sous le règne du dieu de ce monde ; elle vient au matin, au matin du Millenium, que nous attendons et pour lequel nous prions : “Que ton règne vienne” – “Dieu la secourt (l’Eglise fidèle) dès l’aube du matin”. – Psaume 46 : 6.
C’est une erreur de croire, comme quelques-uns le font, que la Pâque doit rappeler le passage d’Israël à travers la Mer Rouge. Ce mot vient de “passer”, “préserver” ou “épargner” et se rapporte aux premiers-nés d’Israël. Durant la nuit où l’agneau pascal fut mangé, le sang fut mis sur les poteaux des portes ; l’ange destructeur passa dans le pays d’Egypte, et tout premier-né des Egyptiens fut frappé, mais les premiers-nés des Israélites furent sauvés, à la condition que le sang fût trouvé sur les poteaux et le linteau des maisons où ils habitaient. Le sang fut le signe distinctif entre ceux qui étaient le peuple de Dieu et ceux qui ne l’étaient pas. Que peut signifier ceci pour les Israélites selon l’esprit ? Nous répondons que l’aspersion du sang symbolise la foi en notre Seigneur, comme étant notre agneau pascal et en son œuvre de délivrance. Celui qui reconnaît que sans effusion de sang il n’y a pas de pardon (Hébreux 9 : 22), confesse l’importance de la mort de notre Seigneur. C’est cela que représente l’aspersion du sang aux poteaux et au linteau de son domicile.
Le sang répandu sur la porte signifie que tous ceux qui étaient à l’intérieur croyaient à ce sang et se trouvaient sous son mérite efficace. Il est remarquable que cette doctrine de la Rédemption par le sang de Christ, qui a subsisté plus ou moins distinctement durant des siècles, soit maintenant mise en doute par beaucoup à la fin de notre âge, même par ceux qui portent le nom de chrétiens. Tous ceux que le Seigneur reconnaît comme Son peuple, comme de “véritables Israélites”, sont ceux qui le reconnaissent, ainsi que Sa parole et Son œuvre accomplie pour eux, par l’effusion de Son sang précieux, notre agneau pascal, Jésus-Christ.
La doctrine de la substitution (de Jésus homme qui s’est donné à la place du premier homme) est très marquée dans ce type. Comme le sang représente la vie, tant qu’il coule dans les veines, mais il représente la mort une fois répandu. Et puisque la peine de mort était sur notre race, il était nécessaire que Jésus mourût pour nos péchés. C’est pourquoi la condition pour être acceptés par Dieu durant cet âge de l’Évangile, – être reconnus comme Ses enfants – c’est d’être au bénéfice de la Rédemption par le sang de Christ. Le sang répandu devait être un signe et un témoignage, prouvant la foi de ceux qui étaient dans la maison. Ce n’était pas le signe de Dieu, mais celui de la part de l’homme. Dieu voulait que chaque Israélite qui désirait être préservé, montrât aussi sa foi dans l’accomplissement de cette partie du programme.
N’oublions pas de remarquer que tous les Israélites n’étaient pas en danger de mort, mais seulement les premiers-nés ; ceci est un trait remarquable et très important du type. Il enseigne que la délivrance arrivera pour tous au matin, pour tous ceux qui aiment le Seigneur et Sa justice (pour les premiers-nés, comme pour les autres), mais il y aurait cependant une épreuve particulière pendant la nuit. Cette épreuve particulière ne serait que pour les premiers-nés, avant le matin du Millenium. Qui furent ces premiers- nés ? Ils représentaient l’Eglise des premiers-nés, dont les noms sont inscrits dans les cieux ; “le petit troupeau”, engendré à une nouvelle nature, qui est cohéritier avec notre Seigneur Jésus dans Son Royaume à venir. D’autres encore seront libérés de la puissance de Satan et du joug du péché, cela est représenté par la délivrance de tout Israël de la puissance de Pharaon. Pourtant, les seuls qui étaient en danger pendant cette nuit, les seuls qui sont préservés pendant cet âge évangélique, sont le petit troupeau, l’Eglise des premiers-nés. Ceci est distinctement le langage du type et ne peut être expliqué autrement. Rappelons aussi que cette classe des premiers-nés, après la délivrance, devait former les Lévites, desquels la sacrificature a été choisie. C’est justement ce qu’annonce l’Apôtre : “Vous êtes. . . une sacrificature royale” ( 1 Pierre 2 : 9, 10 ), lorsque la nouvelle alliance sera établie, ils accompliront leur nouvelle mission.
Ainsi que nous l’avons déjà remarqué, cet agneau pascal a son antitype en Christ, l’agneau de Dieu qui a été immolé pour nous et auquel nous participons. Notre Seigneur institua pour l’Israël spirituel un service commémoratif à la place du service typique observé par Israël charnel. Il fut inauguré la même nuit durant laquelle il fut trahi, la même nuit où II mangea, comme Juif, le souper pascal. Il prit du pain, du vin, pour se présenter comme le véritable Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde, et II commanda à tous ceux qui étaient Ses vrais disciples de célébrer dorénavant la Pâque antitypique au lieu de la Pâque typique observée par les Juifs. Toutes les fois que vous faites ceci (que vous célébrez la Pâque), faites-le en mémoire de moi (et non plus, dès lors, en souvenir de la délivrance typique). D’année en année, cette fête fut célébrée jusqu’au temps présent, et elle l’est encore maintenant.
Pendant l’âge de l’Évangile, quelques-uns du peuple de Dieu perdirent de vue le fait que la célébration de la Pâque était l’antitype de la Pâque juive et la commémoration de la mort de Jésus. Ils se crurent autorisés à modifier les indications pour sa célébration. Pendant dix-neuf siècles, l’adversaire introduisit beaucoup de fausses doctrines et d’habitudes dans la chrétienté, contraires aux enseignements de l’Ecriture, entre autres la messe, qui serait une répétition du sacrifice de Christ, pratiquée par les prêtres, lesquels créeraient à nouveau Christ en chair et le sacrifieraient une seconde fois pour les péchés de ceux pour lesquels la messe est célébrée.
Les protestants qui sortirent de la papauté rejetèrent la doctrine de la messe, mais comme celle-ci était souvent célébrée, ils pensèrent que le souper commémoratif du Seigneur devait également être célébré sans limite par rapport aux temps et saisons. En outre, les églises n’observent pas la date de la Pâque pour le souper du Seigneur, elles ont accepté de nouvelles méthodes de compter, qui sont en contradiction avec l’institution donnée dans la Bible, en contradiction aussi avec l’usage chez les Juifs. Tout ceci a amené une grande confusion et on a perdu de vue le sens véritable de la Pâque et son importance pour ceux qui y participent. Avec un soin égal à celui que nous ont montré notre Seigneur et Ses Apôtres, célébrons la fête, la mémoire de Sa mort, comme II l’ordonna, LE JOUR ANNIVERSAIRE DE SA MORT.
La célébration de la fête de Pâque est, pour les membres de Christ, une commémoration de la mort de Christ et la confirmation de notre promesse d’être rompus avec Lui et de donner notre vie en sacrifice avec la Sienne, pour devenir membre de Son corps.
C.T.R.