“En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé” – Jean 13:16.
Textes : Luc 22:24-27 – Jean 13:1-7, 12-15.
Les Juifs avaient une fausse conception de l’Alliance de la Loi et de son objectif. L’apôtre Paul examine cette condition dans son épître aux Romains (10:2-3) : “Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence, ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant a établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu”. Cet état d’esprit engendra chez eux et particulièrement chez les conducteurs, un sentiment d’intérêt, de justice personnelle et de supériorité. Avant la Pentecôte, les disciples et ceux qui avaient suivi Jésus avaient les mêmes sentiments, moins prononcés peut-être par suite de l’influence des enseignements de Jésus.
Les disciples Jacques et Jean étaient dans cet état d’esprit lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus pour lui demander de leur accorder le privilège d’être assis, I’un à sa droite, I’autre à sa gauche dans son Royaume. Jésus répondit qu’il ne lui appartenait pas d’en décider, que son Père Céleste donnerait à chacun la place qui lui conviendrait. II fait ressortir que pour être admissible dans le Royaume, il convenait de renoncer à soi-même et de donner sa vie en sacrifice en faisant la volonté du Père Céleste. (Matthieu 10:35-40).
Quand les autres disciples eurent entendu Jacques et Jean, ils furent mécontents. Alors Jésus les appela et leur dit : “Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent. II n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs”. (Marc 10:42-45).
Jésus faisait comprendre à ses disciples que leur conduite témoignait du même état d’esprit que celui des païens. Il attira leur attention sur le fait que I’objectif du plan de Dieu pour maintenant et pour le Royaume, n’était pas d’accorder I’exercice du pouvoir, de I’autorité et de la primauté ; que ceux qui voudraient être grands aux yeux de Dieu devront être les serviteurs de tous. Jésus cita alors sa propre vie en exemple. Dans son existence préhumaine, il jouissait d’un rang élevé et honoré auprès du Père Céleste. II renonça à tout, s’est humilié lui-même, “s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix”. (Philippiens 2:7-8). Il pourvut ainsi au prix de la rançon qui affranchira toute I’espèce humaine du péché d’Adam. Ce service est le plus grand qui n’ait jamais été rendu.
Lorsque le moment fut arrivé, Jésus et les disciples se réunirent dans la chambre haute pour manger la pâque. “II (Jésus) se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit… et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont Il était ceint”. (Jean 13:4-5). Aux jours de Jésus, dans les maisons où il y avait des serviteurs, ceux-ci étaient chargés de laver les pieds des visiteurs. En ce temps là, c’était presque une nécessité parce que les routes étaient poussiéreuses et qu’on portait des sandales ouvertes.
Dans la chambre haute, il n’y avait point de serviteur et aucun des disciples n’avait pensé à se charger de ce service. Alors Jésus, leur Maître, se leva et accomplit ce geste bienveillant. Il leur dit : “Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait… Le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur, ni I’apôtre plus grand que celui qui I’a envoyé”. (Jean 13 15-16). En faisant cela, Jésus donna I’exemple et montrait ce qu’il entendait par être “grand”. Aujourd’hui il n’est plus nécessaire de pratiquer le lavement des pieds, mais il convient de se rappeler la leçon qu’Il voulait enseigner, c’est-à-dire : être attentifs aux occasions qui peuvent se présenter de rendre service aux frères.
“Le disciple n’est pas plus que le Maître ; mais tout disciple accompli sera comme son Maître”. Luc 6:40.