“LA CHARITE, L’AMOUR”
THOMAS : Pierre, j’aimerais que nous parlions aujourd’hui de la vertu, qu’on appelle la charité ou l’amour.
PIERRE : C’est plus qu’une vertu, la Bible l’appelle le fruit de l’Esprit Saint.
THOMAS : Je pense que si chacun d’entre nous, c’est-à-dire tous les humains apprenaient à s’aimer, le monde entier serait complètement transformé…
PIERRE : Et combien ce serait merveilleux ! Mais hélas…
THOMAS : Pourquoi dis-tu hélas ?
PIERRE : Parce qu’actuellement le monde en général est dirigé par une toute autre influence.
THOMAS : Laquelle ?
PIERRE : C’est à l’opposé de l’amour, c’est l’égoïsme. Egoïsme, qui vient du mot grec EGO, veut dire MOI ; c’est l’amour du moi qui ne considère que ses intérêts ; l’égoïsme n’est pas une vertu mais un vice, un signe de dégradation humaine.
THOMAS : Et l’amour, qu’est-ce que c’est ?
PIERRE : L’amour est un sentiment par lequel le cœur se penche vers quelqu’un ou quelque chose. La Bible explique que l’amour est l’essence même du caractère de Dieu. On ne dit pas que Dieu est justice, puissance, sagesse, bien que Dieu soit et Juste, et Sage et Puissant, mais l’apôtre Jean, dans sa première épître au chapitre 4 et verset 16, dit : “Dieu est amour” ; et comme Dieu ne périra jamais, ainsi l’amour ne périra jamais non plus.
THOMAS : C’est la base même, le condensé des dix commandements.
PIERRE : En effet, Jésus l’a déclaré Lui-même dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 22 et aux versets 37 à 40. Voudrais-tu les lire ?
THOMAS : Avec plaisir. “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée, c’est le premier et le plus grand commandement ; et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.”
PIERRE : L’amour existe depuis l’éternité, il est le sceau, l’empreinte divine dans tout ce que Dieu fit, fait et fera.
THOMAS : Par exemple ?
PIERRE : C’est par amour que Dieu a tout créé. C’est par amour qu’Il a donné son Fils Unique en rançon pour l’humanité (1 Jean 4:9). C’est par amour que l’Eternel a appelé d’entre les humains, une classe spéciale, l’Eglise, le petit troupeau, pour qu’elle goûte à l’infinie richesse de Sa grâce ; autrement dit, pour qu’elle obtienne la nature divine et le cohéritage avec Son Fils.
THOMAS : Et encore ?
PIERRE : C’est par amour que Dieu use de patience envers les hommes pécheurs, désirant qu’ils arrivent à la repentance (2 Pierre 3:9). Toute Sa Puissance, Sa Justice, Sa Sagesse de concert avec l’Amour et dans les larges limites tracées par l’Amour, coopèrent harmonieusement.
THOMAS : Si Dieu, en créant le premier homme, a mis dans son cœur l’amour, quelle noble créature cela devait être !
PIERRE : Il était créé à la ressemblance et à l’image de son Créateur ; malheureusement par suite de la désobéissance, le péché tel un cancer a rongé cette vertu qui au fil des années n’a cessé de s’étioler.
THOMAS : Chez certains humains, on peut dire que cette vertu a complètement disparu.
PIERRE : C’est la conclusion à laquelle on aboutit quand on voit le mal, la souffrance que l’homme peut faire à son semblable, à son prochain, que certains parents font à leurs enfants.
THOMAS : Ne crois-tu pas qu’il serait temps que les gens se ressaisissent ?
PIERRE : Tu sais Thomas, il n’y a rien de plus beau quand deux êtres s’aiment. L’amour est la chose principale ; Dieu en a décidé ainsi. Aucune qualité de caractère n’est si belle, si précieuse, aucune n’apporte autant de bonheur, de joie, de bénédictions, que l’amour. Je dirai que l’amour est utile, nécessaire, indispensable dans notre vie… L’amour n’est comparable à aucune autre vertu. Et fait curieux, si l’amour n’est pas comparable aux autres vertus, néanmoins, il les contient toutes.
THOMAS : Explique-toi par un exemple.
PIERRE : Et bien par exemple la bonté : c’est de l’amour en action.
THOMAS : C’est vrai, quand on voit une personne âgée, chargée, quelqu’un en difficulté, deux solutions s’offrent à nous : ou bien faire l’aveugle et passer outre, ou bien offrir notre aide et faire une bonne action.
PIERRE : Cherchons non seulement à faire le bien, mais encore à le faire de la meilleure manière possible. La bonté peut se manifester non seulement par nos actions, mais aussi par nos paroles : encourager, réconforter, c’est aussi faire le bien. Elle peut se manifester également dans nos pensées ; celui qui aime quelqu’un ne pensera jamais du mal de lui. Si par un ensemble de circonstances, la suspicion au-delà des faits connus s’impose à l’esprit, celui qui aime la contrebalancera promptement en suggérant qu’il y a peut-être eu une mauvaise information, ou fausse interprétation et accordera toujours à autrui le bénéfice du doute.
THOMAS : L’apôtre Paul dit aussi que l’amour n’est pas envieux.
PIERRE : C’est vrai, l’amour est généreux et non envieux. L’amour se réjouit avec ceux qui se réjouissent, il se réjouit du bien accompli par toute bonne oeuvre ou toute parole. Connais-tu cette belle pensée : “Quand je sais que je vous ai fait un peu de plaisir, j’en ai beaucoup.”
THOMAS : L’Apôtre Paul dit encore que l’amour ne s’enfle point d’orgueil.
PIERRE : Au contraire, il est humble, et à propos de l’humilité on pourrait dire que c’est de l’amour dans la soumission. L’amour ne se vante pas, ne sonne pas de la trompette pour faire connaître ses bonnes actions, pour être vu des hommes, recevoir des louanges des autres. L’amour agit de telle façon que Dieu seul, voit. L’amour n’attribue aucun mérite à ce que nous faisons mais reconnaît que tout mérite revient à Dieu.
THOMAS : Si je devais illustrer l’amour par quelque chose, je dirais que c’est comme de la lumière décomposée dans un prisme et donnant les sept couleurs de l’arc-en-ciel.
PIERRE : C’est vrai, comme chaque couleur de l’arc-en-ciel est un élément constitutif de la lumière, de même, la courtoisie, la tempérance, la modération, la douceur, le désintéressement, l’innocence, la confiance, la sincérité, l’espérance et combien d’autres vertus sont des constituantes de l’amour !
THOMAS : C’est exact ! Celui qui ai-me, ne fait rien de malhonnête, il est modéré dans sa vie, doux, plein d’attention à l’égard des autres, poli dans les plus petites choses, il ne cherche pas son intérêt, ni des avantages aux dépens d’autrui, il ne cherche pas à satisfaire ses intérêts personnels, égoïstes, mais il va au-devant des désirs des autres et s’efforce de procurer du bonheur à son prochain ; il est prêt à subir un dommage, un sacrifice au profit de son semblable. Il ne soupçonne point le mal, il croit, il a confiance.
PIERRE : Quelqu’un a dit : “Les fautes sont épaisses où l’amour est mince.” L’amour croit à la sincérité d’autrui. Il juge qu’il est préférable d’être trompé cent fois plutôt que d’avoir sa vie aigrie, empoisonnée par des soupçons continuels.
THOMAS : L’amour n’est pas hypocrite. L’amour est pur, limpide, confiant en Dieu. La foi n’est-elle pas non plus l’amour en lutte sur les champs de bataille de la vie ?
PIERRE : Absolument ! Aussi quiconque veut être semblable à Dieu ou Lui plaire doit aimer. Chez tous les hommes, et a fortiori chez les chrétiens, l’amour devrait être le trait de caractère dominant. L’amour devrait être le mobile de tous nos actes.
THOMAS : Les plus grandes actions, l’éloquence suprême, la plus étonnante rhé-torique, la science des plus grands mystères, même au service de l’Evangile, la foi à trans-porter les montagnes, la plus importante aumône aux pauvres, tout cela aussi incroyable que cela puisse paraître, n’a aucune valeur aux yeux de Dieu et n’aura aucune récompense, si Dieu qui lit dans nos cœurs, voit que l’amour y fait défaut.
PIERRE : Que sera-ce lorsque le Royaume de Dieu sera établi sur la terre et que l’amour régnera dans le cœur de chaque être ! Tous, comme des enfants d’un même père, s’aimeront de tout leur cœur !
THOMAS : Ce sera tout simplement merveilleux !