LE GENRE HUMAIN EST GRAVEMENT DESEQUILIBRE

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(Suite et fin du n° précédent).

[1ère PARTIE]

« Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’éclairera. » — Ephésiens 5:14 —

La sagesse qui peut profiter.

Un adage mondain dit : « Si l’ignorance fait le bonheur de quelqu’un ce serait folie pour lui de rechercher le savoir. » Ainsi en était-il pour le monde durant les âges ténébreux passés. Il rêvait et se trouvait relativement heureux dans son sommeil ; sous bien des rapports il l’était plus qu’aujourd’hui. Le réveil du siècle passé n’a pas apporté au monde la bénédiction, le contentement et la félicité tant désirés ; c’est plutôt le contraire. Les goûts esthétiques, une fois réveillés, demandèrent avec force à satisfaire la gourmandise, le bien-être et le luxe que tous ne peuvent pas posséder. Pendant que la chrétienté est plus confortablement logée, mieux nourrie et mieux vêtue que jamais, elle est d’autant plus prodigue, plus envieuse, plus égoïste et plus malheureuse qu’elle ne l’a jamais été. Pourquoi ? — Parce que les penchants égoïstes des hommes sont régis par la volonté ; plus ils voient, plus ils connaissent et plus ils possèdent, plus ils ambitionnent. Ceci pourrait faire croire que le réveil et la connaissance sont de bien dangereuses choses pour beaucoup dans les conditions présentes. A cela, nous répondons : Oui ! La seule sauvegarde pour ceux qui sont réveillés est celle que Dieu a prévue : se relever de la mort, recevoir la lumière de Christ et suivre cette lumière. Autrement le réveil ne profitera jamais à personne et il serait tout aussi profitable aux païens de demeurer dans le paganisme jusqu’à ce que vienne l’âge Millénaire.

Temps de grande détresse.

La chrétienté est arrivée au bord de l’abîme qui la plongera dans l’anarchie, mais il ne semble pas qu’elle ait conscience du danger qu’elle court. En naissant, elle a donné le jour à ces « rois de la finance » qui, reconnaissant l’opportunité de l’heure présente, ont accaparé les inventions et ont profité des facilités dues au réveil, pour accumuler des fortunes gigantesques. Ils ont capitalisé, amassé, trusté, suivant en cela la loi générale de l’égoïsme qui gouverne aussi bien les riches que les pauvres. En abusant de cette situation, ces « rois de la finance » imposent leur contrôle ou volonté au monde et tous leur rendent plus ou moins hommage (au dieu argent) et les servent plus ou moins volontairement.

De l’autre côté, les masses populaires, tout aussi égoïstes, mais moins favorisées, moins fortunées, se réveillent de plus en plus et commencent à reconnaître leurs droits et leur condition injuste. Par le moyen du bulletin de vote ou autrement, elles mesurent leur force et cherchent à se saisir du pouvoir pour imposer, à leur tour, leurs volontés. Elles aussi, s’organisent, s’unissent et croissent en intelligence. Il est certain que la bataille entre ces deux grandes institutions est imminente. Un peu d’amour d’une part ou de l’autre, ou bien des deux côtés, empêcherait le choc de se produire, mais leur foi au pouvoir de l’amour diminue graduellement pour ne se développer que du côté opposé à la règle d’or de l’amour — en méfiance et en haine. Des deux côtés, on ne se concède d’autres motifs ou principes que ceux de l’avarice et de l’égoïsme.

Le choc entre les deux partis précipitera ce que l’Ecriture désigne comme « un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation » (Daniel 12:1). Mais Dieu soit loué de ce qu’Il nous ait donné l’assurance scripturaire : que, quand la grande détresse aura atteint son plus haut degré, le Seigneur apportera la délivrance par l’établissement de son royaume, pour lequel nous ne cessons de prier : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » — Amen ! —

TG 3 / 1910