L’un des Psaumes le plus inspiré que David écrivit, est le vingt-troisième, connu sous le nom de Psaume du Berger. Il contient quelque chose de si réconfortant et rassurant, que même ceux qui ne le comprennent pas, trouvent en le lisant, dans un moment de danger et d’angoisse, l’apaisement de leurs cœurs troublés, et leur courage se ranime. Bien que composé de mots les plus simples – « Paroles d’un Berger », il détient une qualité sublime, exaltant l’âme, créant un esprit calme dans la sécurité et la paix.
Ce Psaume naquit du fond du cœur de David, et de la richesse de son expérience. Lorsqu’il soignait avec dévouement ses brebis, il nourrissait une réelle compassion envers leur innocente candeur, réalisant leur extrême dépendance de lui. C’était lui qui leur procurait leur nourriture et l’eau, leur repos et leur rafraîchissement, et les protégeait contre leurs ennemis. Lorsqu’elles se blessaient, elles l’appelaient, et il soignait leurs plaies. Il vouait une attention particulière aux faibles et aux jeunes. Il les appelait chacune par leur nom, et elles répondaient à sa voix et à nulle autre. Ses brebis l’adoraient de toute la force de leur petit cœur.
Lorsque David médita sur ces choses, il fut surpris par la similitude entre la relation d’un berger avec ses brebis et celle du Seigneur Dieu avec son peuple. Il avait goûté aux bienfaits et bontés du Seigneur, qu’il aimait de tout son cœur. Ainsi, se dépeignant lui-même comme un agneau de Dieu, avec toutes les merveilles que cette relation implique, il écrivit avec une simplicité remarquable : « L’Eternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles, Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde. Oui : le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours. » (Psaume 23:1-6).
« L’Eternel est mon berger. »
Cette déclaration originale de David s’adresse à Jéhovah, à Dieu notre Père. De la même façon Esaïe s’adresse à Jéhovah Dieu au chapitre 40, verset 11 : « Comme un berger, Il paîtra son troupeau. Il prendra les agneaux dans ses bras et les portera en son sein. Il conduira les brebis qui allaitent. »
Or, Ézéchiel révèle que Dieu établira un autre berger, un berger en second, sur son troupeau, ainsi qu’il est écrit en Ézéchiel 34:22-25 : « C’est pourquoi je porterai secours à mes brebis, afin qu’elles ne soient plus au pillage. J’établirai sur elles un seul pasteur qui les fera paître, mon serviteur David ; il les fera paître, il sera leur pasteur. »
David est fréquemment cité dans les Écritures comme le « type » de Christ ; ainsi en est-il ici. Ceci est confirmé en Jean 10:11 : « Je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » Ainsi, il est clair qu’en vertu du sacrifice de la rançon, il a été donné au Fils du Grand Berger, à Christ Jésus, l’entière charge des brebis. Jésus reprend, en Jean 10:14-15 : « Je suis le bon berger. Je connais mes brebis et elles me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis. » Ainsi, lorsque le Psaume déclare « Le Seigneur est mon berger », nous sommes parfaitement justifiés en comprenant qu’il est également question de notre Seigneur Jésus-Christ.
La nuit était un moment dangereux pour les brebis. C’était le moment où les animaux prédateurs rôdaient : loups et lions rampaient dans le noir, cherchant l’occasion d’attraper un agneau. C’est pourquoi le berger montait une garde vigilante durant la nuit. Vous souvenez-vous du récit sur le temps de la naissance de Jésus (Luc 2:8) : « Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. » Les brebis ne pouvaient pas, constamment, voir le berger dans l’ombre, mais elles connaissaient sa présence en état de veille, aussi se sentaient-elles en complète sécurité.
Ainsi en est-il de nous. Savoir justement que le Seigneur est notre Berger, qu’Il est là, nous gardant dans cette sombre nuit de péché et de mort, est un tel réconfort pour nous: Or, c’est ce qui est décrit dans le Psaume 121 : 3-7 : « Celui qui te garde ne sommeillera point. Voici, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël. L’Eternel est celui qui te garde … L’Eternel te gardera de tout mal, Il gardera ton âme. »
Il arrivait que, quelquefois, le vent se levait pendant la nuit, et les brebis devenaient nerveuses en entendant le bruit étrange. Alors, le berger leur parlait, et sa voix les rassurait. De même, lorsque nous entendons des vents d’étranges doctrines se lever, contre lesquels Paul nous mit en garde en Éphésiens 4:14, écoutons aussi la voix de notre Berger … considérons sa parole. Et plutôt que d’être apeurés et ballottés ici et là, transportés de toutes parts au gré des vents de doctrines, par la tromperie des hommes, reposons-nous en sûreté dans la Vérité que nous possédons. Tel que nous le lisons en Jean 10: 3-5 : « Les brebis entendent sa voix et il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, il les conduit dehors. Lorsqu’il a fait sortir ses propres brebis, il marche devant elles, et les brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront point un étranger, mais elles fuiront loin de lui parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
« Je ne manquerai de rien. »
C’est ce qu’écrivit David. Ici, la pensée est : « Toute nécessité ne me fera pas défaut ». Ceci est absolument vrai. Rien ne fera défaut à l’enfant de Dieu quant aux besoins matériels de la vie présente. Il ne lui manquera pas de lumière sur son sentier pour son instruction sur le chemin étroit. Il ne manquera pas de soins, de discipline, de consolation et de grâce, de fraternité et de sympathie. Il ne manquera de rien quant à l’Esprit Saint, s’il fait de la place en son cœur pour en recevoir de plus en plus.
Ainsi qu’il est exprimé dans le Psaume 84:12 : « Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité. » Aucun bien ! Ceci est une promesse d’une richesse étonnante en bonté! Et Paul s’en fait l’écho, dans la même pensée, en Philippiens 4:19 : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. »
David eut bien soin de son troupeau, mais il avait remarqué, qu’alors que ses brebis ne manquaient de rien, les bêtes sauvages des champs qui, elles, manquaient de berger, étaient souvent affamées. Alors, il relata cette pensée relative aux soins du Seigneur pour son peuple en Psaume 34:9-10 : « Sentez et voyez combien l’Eternel est bon ! Heureux l’homme qui cherche en Lui son refuge ! Craignez l’Eternel, vous ses saints, car rien ne manque à ceux qui Le craignent. Les lionceaux éprouvent la disette et la faim, mais ceux qui cherchent l’Eternel ne sont privés d’aucun bien. »
Comme David « trébuchait » quelquefois, tout en « restant fidèle » au Seigneur, et à ses providences dominantes, il fut à même d’écrire, puisant dans la richesse de ses expériences, dans le Psaume 37:23-25 : « L’Eternel affermit les pas de l’homme, et il prend plaisir à sa voie. S’il tombe, il n’est pas terrassé car l’Eternel lui prend la main. J’ai été jeune, j’ai vieilli, et je n’ai point vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain. »
« Il me fait reposer dans de verts pâturages. »
La brebis est un ruminant. Après avoir brouté dans les riches pâturages, elle doit se coucher et ruminer (remâcher), sans quoi, elle ne peut digérer proprement son aliment. Ce terme « ruminer » est employé dans plusieurs langues, pour signifier « méditer ». En l’appliquant, il amplifie l’importance de la méditation dans nos vies. C’est seulement de cette manière que la nourriture spirituelle peut être proprement appliquée à nous-mêmes, et ainsi devenir une partie de notre édification spirituelle, du caractère, ce qu’en réalité nous sommes. Une période de pause nous est nécessaire lorsque nous dirigeons nos pensées vers notre grand et céleste Père et sa Parole, son grand plan, et que nous nous souvenons de tous les soins providentiels dont nous avons été l’objet, et méditons dessus, pour nous assurer de ce qu’est sa volonté nous concernant, individuellement.
Il a été dit que : « Lorsque nous prions, nous parlons à Dieu, lorsque nous méditons, Dieu nous parle. » David déclara en Psaume 119:97 : « Combien j’aime ta loi ! Elle est tout le jour l’objet de ma méditation », et en Psaume 63:6,7, il dit également : « Mon âme sera rassasiée comme de mets gras et succulents, et, avec des cris de joie sur les lèvres, ma bouche te célébrera. Lorsque je pense à toi sur ma couche, je médite sur toi pendant les veilles de la nuit. » Ainsi en est-il tout le jour et pendant les veilles de nuit. En d’autres termes : jour et nuit. Ses méditations étaient agréables au Seigneur. Dieu l’aimait pour cela. Et sa prière en Psaume 19:15 était : « Reçois favorablement les paroles de ma bouche et les sentiments de mon cœur, O Eternel, mon rocher et mon libérateur ! »
Considérons quelques voies, par lesquelles nos méditations peuvent être acceptables par Dieu, et dignes de son amour pour nous. Par exemple, lorsque nos yeux s’ouvrent au matin, après une nuit de sommeil, nous pourrions penser à la promesse, en Psaume 30:6 : « Le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse. » Nous pouvons être heureux d’être vivants et reconnaissants pour la mesure de santé dont nous jouissons. Ce sont des dons de Dieu.
Peut-être allons-nous penser : « C’est ici la journée que l’Eternel a faite : qu’elle soit pour nous un sujet d’allégresse et de joie. » (Psaume 118:24). Et que les rayons du soleil traversent les fenêtres, ou que la pluie les frappe, nous méditerons sur les grâces inaltérables de Dieu qui « fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons, et qui fait pleuvoir sur les justes et les injustes. » (Matthieu 5:45). Tout le jour, nous méditerons particulièrement sur le texte du jour de la Manne et ses commentaires. Le Seigneur a employé ceux-ci avec puissance pour le bénéfice de son peuple. Beaucoup ont témoigné qu’Il leur avait parlé, qu’Il les avait dirigés et qu’Il les avait touchés au cœur, par ce moyen.
Concernant les en-têtes des journaux sur la guerre, nous rappellerons Psaume 46:10, 11 : « C’est Lui qui fait cesser les combats jusqu’au bout de la terre, Il brise l’arc, Il rompt la lance, Il consume par le feu les chars de guerre. Arrêtez et sachez que je suis Dieu »… et nous serons tranquilles pendant un moment, et méditerons sur cette promesse certaine de paix dans le monde. Lorsque nous lisons les rapports sur les nombreuses variétés de cruautés, de destruction et d’ignorance, nous languissons sur le temps prophétisé en Esaïe 60:18 : « On n’entendra plus parler de violence dans ton pays », et nous méditerons sur les merveilleuses promesses millénaires : « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. » (Esaïe 11:9).
Si les choses semblent aller mal dans nos affaires, et si nous subissons des désappointements dans le déroulement de notre pèlerinage terrestre quotidien, pensons aux paroles de Jésus : « Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33), et méditons sur les providences puissantes du Seigneur, et nous nous souviendrons des nombreuses fois où Il nous a conduits dans le passé, où les éventuelles calamités se sont tournées en bénédictions pour nous, et nous réaliserons vite que cette chose était pour notre bien. Ainsi, que les choses aillent bien pour nous, ou semblent aller mal, nous saurons toujours « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Romains 8:28).
Chaque jour de notre vie, où que ce soit, nous rencontrerons ou entendrons des griefs et des peines. Des aimés emportés par le grand ennemi, la mort ; des bébés enlevés des bras de leur père et mère ; des maris et épouses séparés ; des personnes âgées penchées l’une vers l’autre, soudainement séparées par la mort, amenant la tristesse et les pleurs chez le survivant solitaire. Combien est-il conforme, pour nous qui connaissons le Plan de Dieu, pour nous qui connaissons tout cela, de fermer les yeux et de méditer un instant sur ce jour glorieux, maintenant si près de nous, « alors que Dieu Lui-même sera avec eux, essuyant toutes larmes de leurs yeux, et qu’il n’y aura plus de mort, et qu’il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses auront disparu. » (Apocalypse 21:4).
Puis, lorsque nous voyons l’infirme, le boiteux et l’aveugle, les déformés et les malades, que Jésus décrivait en Luc 13:16, comme ceux que Satan a liés, nous pouvons murmurer avec ferveur : « Que ton règne vienne », sachant que cela est la réponse à tous les problèmes terrestres. Peut-être que cela nous conduira à méditer sur la glorieuse perspective qui est devant nous, si nous sommes fidèles : alors, nous aurons une part dans la guérison des nations. Pensez-y: Combien de fois, en voyant la maladie, la souffrance, la difformité, avez-vous souffert de n’avoir eu le pouvoir, la force, de secourir ceux qui en sont atteints ? D’être à même de leur dire : « Prends ton lit et marche ! » Vous aurez ce pouvoir en étant fidèle, et même plus que cela d’accorder non seulement la guérison physique et la perfection, mais la vie éternelle aux obéissants. Voilà maintenant quelque chose sur laquelle il nous faut méditer, n’est-ce pas ?
Bien sûr, nous n’allons pas penser, chaque minute, uniquement à ces choses. Nous devons prêter attention à nos occupations terrestres, en remplissant nos obligations envers nos employeurs, et envers les membres de nos familles. Mais l’esprit de la Nouvelle Créature voudra tant aimer les choses du Seigneur que, lorsqu’il n’a pas d’autre préoccupation, il se tournera naturellement et automatiquement – telle l’aiguille de la boussole se tourne vers le nord – vers les méditations divines. C’est, sans aucun doute, ce que Paul entendait, lorsqu’il écrivit, en 2 Corinthiens 10:5 : « Nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ », chaque pensée. Or, ceci n’est-il pas l’antidote contre le poison du monde ? Contre les conceptions vénéneuses, mortelles, contre les idées répandues sur la terre ? En vérité, ce n’est qu’une simple affaire de déplacement. Si nos esprits sont remplis de bonnes choses, il n’y aura pas de place pour les choses mauvaises sans profit. Et, persister dans les bonnes méditations amènera un changement en nous-mêmes … un véritable changement qui sera remarqué par les gens … « qui se démontrera ». Ainsi que le déclara Paul en 1 Timothée 4:15 : « Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient connus de tous. »
Et lorsque le jour est fini, et qu’il est temps de se reposer, il nous est dit dans Proverbes 3:24 : « Lorsque tu te coucheras, tu seras sans crainte, et quand tu seras couché ton sommeil sera doux. » Ce à quoi David ajoute, en Psaume 104:34 : « Ma méditation lui sera agréable et moi je me réjouirai en l’Eternel. »
« Il me dirige près des eaux paisibles. »
Les brebis ne veulent pas boire dans des eaux rapides ou turbulentes, dans des cascades et eaux bruyantes où les courants contraires les effrayent. De sorte que le berger doit les conduire vers des endroits où s’est formé un bassin profond, où l’eau est tranquille, coule doucement, est pure et propre. Là seulement, les brebis satisferont leur soif.
Tout cela est plein de significations pour nous. Notre berger nous a conduits vers des eaux – ou compréhension, des doctrines qui satisfont nos langueurs, comme aucune autre chose ne le peut. Cela nous a remplis d’un calme profond, d’une paix qui surpasse toute compréhension. Nous savons que nous avons la vérité. Notre berger nous a conduits loin des courants troublés et boueux, ainsi qu’il est déclaré en Esaïe 57:20 : « Qui ne peut se calmer et dont les eaux soulèvent la vase et le limon » – les témoins des doctrines des démons, tel le tourment éternel.
« Il restaure mon âme. »
Voici ce que chanta David. Bien sûr, le sens premier exprimé ici, c’est notre justification à la vie. Par la foi, une restitution complète, ou restauration de l’âme, est accordée à chaque membre du « petit troupeau », afin de pouvoir offrir quelque chose en sacrifice au Seigneur, un « sacrifice vivant », quelque chose de saint, d’acceptable par Dieu (Romains 12:1).
Mais ici, il y a aussi une autre signification. Les âmes des hommes se sont dégradées sous le règne du péché et de la mort.
Les impulsions généreuses et charitables ont été cruellement exploitées, pour en arriver à leur suppression. Ceux qui ont de telles impulsions les retiennent. Celles de nature aimable ont été rudement poussées de côté. L’âme paisible a été battue. Les hommes n’osent plus exprimer de l’amitié envers leur prochain, sous peine d’être mal compris (situation considérée comme équivoque : On ne peut plus espérer de la sincérité dans l’amitié !), sous peine d’être mal compris, mal considéré, et rencontrer une rebuffade ! Les hommes craignent d’exprimer la vérité, car ils craignent un refus, un mauvais accueil. Les hommes craignent d’exprimer la vérité, car ils appréhendent une opposition vicieuse, due à l’erreur ancrée. Chaque tendance, bonne et aimable, est asservie, jusqu’à ce qu’elle dépérisse et meurt. Ainsi en est-il sous le règne de Satan. Ainsi, l’âme, dont fut fait l’homme à la création (et NON qu’il reçut), avec toute sa beauté, de pensées et de tendre émotivité de cœur et d’amour, tout cela s’est dégradé, abaissé et brutalisé sous le règne de Satan. Mais qu’arrive-t-il lorsque quelqu’un arrive à la Vérité ? Lorsqu’il est attiré à Jésus ? Devenant éclairé par la Parole de Dieu ? Consacré, justifié ? Qu’il devient rempli de l’Esprit Saint ? Que fait le Bon Berger pour quelqu’un qui devient sa brebis ? « Il restaure mon âme. » (Psaume 23:2). L’âme réduite, contractée, déprimée, brutalisée, remplie de crainte, est transformée : un tel homme, une telle âme, retourne au dessein originel de Dieu. Il fleurit comme une fleur, il s’élargit, se développe et croît en amour, il redevient à l’image de Dieu. Il est rétabli.
Mais dans cette partie du Psaume, il y a encore une autre signification. C’est une procédure continue, une expérience continuellement répétée. Chaque fois que nous nous reposons dans le « vert pâturage » de méditation sur les préceptes de Dieu, chaque fois que nous sommes conduits vers « les eaux tranquilles » de la Vérité, jour après jour, heure après heure, nous ressentons une merveilleuse paix de l’âme, nous gagnons de la force dans le Seigneur. Nous devenons « forts dans le Seigneur, dans la force de sa puissance » (Éphésiens 6:10), comme nous le lisons en Esaïe 40:31 : « Mais ceux qui se confient en l’Eternel renouvellent leur force ; ils prennent le vol comme les aigles. Ils courent et ne se lassent point, ils marchent et ne se fatiguent point. »
Et en Psaume 27:14 : « Espère en l’Eternel (Osterwald : Attends-toi à l’Eternel) et demeure ferme, et Il fortifiera ton cœur. Attends-toi, dis-je, à l’Eternel. » Quelle est cette « attente à l’Eternel », de laquelle pareille restauration peut être gagnée ? Psaume 25:3-5 nous dit : « Tous ceux qui espèrent en toi ne seront point confondus … Eternel, fais-moi connaître tes voies, enseigne-moi tes sentiers, conduis-moi dans ta vérité et instruis-moi ; car tu es le Dieu de mon salut, tu es toujours mon espérance. » Ainsi, lorsque nous nous confions au Seigneur, Il nous montre ses voies, nous conduit sur ses sentiers, et dans sa Vérité.
Puis David déclare :
« Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de Son nom. » (… dans les sentiers de la droiture pour son nom)
Le berger ne parcourt pas simplement le pays avec son troupeau, sans connaître comment est le terrain qui se trouve devant lui, ou quel piège pourrait s’y trouver, quel repaire d’animaux sauvages il pourrait rencontrer sur son chemin. Non, il prévient tout risque pour ses brebis. Il suit prudemment les sentiers marqués, examinés, étudiés, éprouvés, reconnus valables, des sentiers qui mènent la brebis au vert pâturage et vers les eaux calmes ; les sentiers droits, les « sentiers de la justice. »
Or, quelquefois, des brebis ont tendance à s’écarter du chemin. Elles s’éloignent un peu vers la droite ou vers la gauche. Aussitôt que le berger s’aperçoit de cette tendance, il les appelle. Il les reconduit sur le vrai chemin, car il sait que, si les brebis continuent sur le biais, même un petit peu à droite ou à gauche, elles se sépareront finalement du troupeau. Elles se perdront sur des terrains non familiers, et tomberont à la merci des loups et du lion, « qui rôdent, cherchant qui ils pourront dévorer ». Ainsi, lorsque les brebis entendent la voix de leur cher Berger, voix qu’elles connaissent, elles obéissent instantanément, et retournent dans le droit chemin.
Ainsi en est-il avec les brebis du Seigneur. Les Écritures rapportent cela en Esaïe 30:21 : « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira : voici le chemin, marches-y. » Retenez soigneusement que ce n’est pas une voix devant toi : ces voix modernes de ces soi-disant lumières nouvelles ou philosophies humaines. Mais une voix derrière toi : la vieille théologie avec toutes ses anciennes doctrines bénies d’espérance par Christ notre Rédempteur, notre rançon, notre instructeur, notre exemple, notre conducteur. C’est la voix de notre Seigneur, murmurée par ses apôtres inspirés et les prophètes des deux à quatre mille ans passés. Une voix derrière nous, ranimée et rendue en écho par « ce serviteur » qui ramena à l’attention, et renouvela l’ancienne foi ; la foi de la première Église, « la foi qui a été transmise une seule fois pour toutes aux Saints. » Aujourd’hui, les voix de faux bergers peuvent être entendues de toutes directions ; mais les véritables brebis du Seigneur n’entendront et n’obéiront qu’à la seule voix derrière eux, qui les dirige et les maintient sur le véritable sentier … l’étroit sentier du sacrifice, des souffrances avec Christ, pour que nous puissions être glorifiés ensemble.
David déclara : « Il me conduit sur le sentier de la justice, pour son nom. » Non pas à cause de nous-mêmes ou de notre valeur, mais parce que, par la grâce du Seigneur, nous Lui appartenons, nous avons confiance en son nom, en son mérite, le mérite de son sacrifice.
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. »
Le monde entier marche dans « la vallée de l’ombre de la mort. »
Le monde craint la mort, étant rempli de crainte sur ce qui lui est réservé au-delà de la tombe. Nous sommes tous nés dans cette vallée, et nous y mourrons tous. Adam entra dans cette vallée, il y a 6000 ans, lorsqu’il désobéit à Dieu, et tous ses enfants y sont nés, dans la peine, dans l’ombre de la mort. Dès le moment de sa naissance, l’enfant commence à mourir. Il est sous la condamnation. La mort le couvre de son ombre. Voilà la vallée de Satan, le diable, qui détient la puissance de la mort. Mais Jésus devint une rançon pour Adam et sa race, et Il relèvera l’ombre de la mort en temps voulu, comme nous le lisons en Hébreux 2:14 : « Ainsi puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé Lui-même, afin que, par la mort, Il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable. »
Or, ce mérite du sacrifice de Jésus est appliqué maintenant au « petit troupeau », comme cela est exprimé en Romains 6:4 : « Nous marchons en nouveauté de vie », et en Romains 8:1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non selon la chair, mais selon l’esprit. » Ainsi étant libérés de la condamnation adamique, nous pouvons dire : Bien que je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi (voyez Psaume 23:4). Nous ne craignons aucun mal, parce que nous savons, nous connaissons notre futur, et nous connaissons le futur du monde. Nous savons que la rédemption a été fournie. Nous avons connaissance de la première résurrection et de la résurrection générale : « … tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. » (Jean 5:28).
Mais il y a encore une autre signification dans cette partie du Psaume. Il y a une autre « ombre de la mort », particulière aux brebis du Seigneur. Les justifiés, ceux qui sont morts avec Christ, sont aussi à l’ombre de la Seconde Mort. C’est ce que Paul avait à l’esprit, lorsqu’il dit, en 1 Corinthiens 15:30, « que nous sommes à toute heure en péril. » Jésus passa par la vallée de cette ombre de la mort avant nous, et ce fut une expérience angoissante. Nous lisons en Hébreux 5:7 : « C’est Lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à Celui qui pouvait Le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété … » C’était à Gethsémané, juste avant sa crucifixion. Jésus savait que s’Il avait failli sur un point quelconque de son œuvre sacrificatoire, cela aurait signifié sa propre destruction. Mais Il ne faillit en rien, et le Père Céleste Le rassura. Bien qu’il ne soit pas nécessaire pour nous de passer par une pareille expérience angoissante, nous sommes, néanmoins, sous l’ombre de la Seconde Mort.
Mais « je ne craindrai rien. » Pourquoi ne craignons-nous pas cette ombre de la mort ? Qu’est-ce qui nous réconforte ? Comment en sommes-nous certains ? Comment savons-nous que le Seigneur est avec nous ? Que nous serons de ceux contre lesquels la Seconde Mort n’aura pas de pouvoir ? (Apocalypse 20:6). C’est parce que …
« Ta houlette et ton bâton me rassurent. »
Le bâton est pour la défense des brebis. Lorsque le lion et l’ours cherchaient à saisir une brebis du troupeau de David, il les tuait avec son bâton. Les brebis voyaient la chose se produire : elles en étaient témoins. Un des agneaux était, à ce moment-là, dans la gueule du lion, lorsque le bâton de David le frappa. Durant un moment, l’agneau sentit les grands crocs se resserrer avec une force écrasante. L’instant suivant, le coup était donné, et l’agneau fut libéré sans blessure.
C’est ainsi que les brebis avaient une entière confiance dans le berger qui les défendait. Nous aussi, nous avons confiance. Nous savons que toute la puissance de Dieu s’exerce en notre faveur. « Toute arme forgée contre toi sera sans effet. » (Esaïe 54:17). Voilà un confort, et un réconfort, pour les brebis du Seigneur. J’en ai fait moi-même l’expérience, car j’ai été dans la gueule du lion, et j’ai vu le bâton descendre avec une incroyable rapidité en ma faveur, et des choses paraissant impossibles arriver. Certainement, je ne douterai jamais.
La houlette du berger était aussi pour le confort et la sûreté des brebis. Elle avait un gros crochet au bout. Si une brebis venait à glisser et tomber, le berger se servait de sa houlette pour la relever, l’aider à se remettre sur ses pattes. N’avons-nous pas, nous-mêmes, glissé une fois ou l’autre, perdu l’équilibre en marchant, et trébuché dans un trou ( une ornière) ? N’avons-nous pas appelé le Seigneur à l’aide, et ressenti sa houlette nous entourer, nous soulever, et nous remettre sur nos pieds devant Lui ? Repenser à de telles expériences est une source de grand réconfort pour le peuple du Seigneur. Celles-ci, et leurs résultats, sont des preuves éminemment puissantes de l’attachement des marques d’attention du Seigneur envers nous, des preuves qu’Il est avec nous. Ainsi pouvons-nous nous exclamer avec David : «Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton me rassurent. »
Puis, David déclare :
« Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires. »
Lorsque le Seigneur dresse une table, nous pouvons être certains de plusieurs faits. Nous pouvons être certains qu’elle sera propre, que ce qu’Il a placé dessus sera bon, que tout sera ordonné, bon et beau. Notre table de mets spirituels a été dressée par des mains prudentes, des mains fidèles et obéissantes à la tête de la maison, par les mains d’un serviteur « fidèle et prudent, que son Maître a établi sur ses gens pour leur donner la nourriture au temps convenable » (Matthieu 24:45), que son Maître a établi sur tous ses biens, qui sont les glorieuses et harmonieuses doctrines fondamentales du divin Plan des Âges.
A ce serviteur fidèle, le Seigneur dit : « Écris la prophétie, grave-la sur des tables, afin qu’on la lise couramment … » (Habacuc 2:2), lequel a obéi en la présentant d’une manière ordonnée et systématique comme étude béréenne et charte (ordre fondamental) des âges, afin que celui qui la lit, le puisse de manière courante, et que celui qui la lit puisse courir pour le prix du Haut Appel.
Il y a de nombreuses vérités de surface dans les Écritures, que tous peuvent voir et apprécier, mais la mise en ordre systématique du Plan divin, dont une grande partie fut cachée volontairement, et exprimée d’une manière obscure, est d’en faire ressortir les merveilleux détails. Ceci fut laissé pour un temps déterminé, c’est-à-dire jusqu’à la fin de l’âge. Lorsque vint le temps fixé, ce fidèle et sage serviteur fut amené à découvrir l’harmonie systématique de la Vérité Divine. Non pas en « devinant », ou en employant une quelconque forme d’imagination – tel que le font certains « conducteurs spirituels » d’aujourd’hui ; mais en voyant, en voyant si clairement ce Plan divin, que ce serviteur pourrait le démontrer clairement, d’une manière logique et scripturale aux autres. Il transmet avec clarté aux autres ce que le Seigneur lui a transmis. La mission était – et est – de « rendre clair », non pas obscur, le message. Alors ainsi est simple, clair et véridique, le message qui, aujourd’hui, répond d’une manière satisfaisante à nos aspirations comme rien d’autre ne peut le faire.
Lorsque le Seigneur revint et prépara une table pour son peuple, par son serviteur, la nourriture n’était-elle pas propre ? Elle l’était ! Elle l’est donc encore. Cette nourriture n’était-elle pas bonne ? Elle l’est encore. La table n’était-elle pas mise avec un ordre divin qui était soigné, bon et beau ? Elle l’est toujours. Le menu n’a pas changé. Ceux qui sont constamment à la poursuite d’un changement de menu, de nouveaux plats choisis, doivent quitter la table du Seigneur, et s’adresser ailleurs : nombreux sont ceux qui l’ont fait. Ceux qui désirent une diète sensationnelle et hautement épicée spirituellement, la chercheront quelque part ailleurs, mais ils auront éventuellement des indigestions, incapables qu’ils sont d’assimiler pareils mets.
Alors que nous participons à cette superbe et généreuse table préparée par le Seigneur, restons déterminés à garder la table propre. Ne laissons pas les consacrés promulguer, avancer, des idées étranges, nouvelles, faisant de nous des pierres d’achoppement sur la voie des autres. Soyons contents de répandre uniquement la Vérité que nous avons reçue, Vérité qui s’est prouvée être conforme à notre entière satisfaction – et la vôtre : une nourriture bonne et saine pour des cœurs affamés ! Les vaines spéculations ne sont pas profitables, et ont un goût déplaisant. Gardez la table propre !
Puis, n’oublions pas que la table nous est préparée en présence de nos ennemis. Ceux-ci aimeraient nous voir quitter la table du Seigneur, nous priver de notre nourriture spirituelle, qui nous rassasie, pour nous affamer, en tant que « nouvelles créatures ». Ainsi, nous offrent-ils des tables couvertes de déceptions, ce dont nous parle Jacques 3:15 : « Cette sagesse n’est point celle qui vient d’en-haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. » Or, le véritable peuple du Seigneur est si complètement satisfait de la table que le Seigneur lui a préparée, qu’il n’a pas le moindre intérêt, en quoi que ce soit, de préférer autre chose.
« Tu oins d’huile ma tête … »
Dans l’ancien temps, lorsque les rois et les prêtres étaient investis de leurs fonctions, ils étaient oints avec une huile parfumée. Aaron fut oint de la sorte, et, alors que l’huile coulait le long de sa tunique, cet acte typifiait l’onction libérale du Christ, tête et corps, avec la fonction du Saint Esprit. Être oint pour un service était une expérience joyeuse et exaltante. Ce fut une joyeuse expérience pour ceux qui participèrent à la Pentecôte, et il en est de même pour nous, lorsque nous recevons cette même onction. En Hébreux 1:9, Paul cite, à partir de Psaume 45:8 : « Tu as aimé (« tu aimes » selon Osterwald) la justice, et tu as haï la méchanceté (l’iniquité – version Segond) ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie par-dessus (au-dessus – Segond) tes semblables (tes égaux – Segond) ». Aussi, demeurons avec bonheur et joie sous ton onction, jusqu’à ce que nous soyons effectivement entrés à ton service, selon ton bon plaisir.
« … Et ma coupe déborde »,
nous dit David. Trois mots seulement, mais combien éloquents sont-ils, issus d’un cœur rempli, débordant de gratitude, d’amour et d’adoration, une plénitude de joie toute au bénéfice du Seigneur, et envers Lui, une abondance de reconnaissance du fait que le Seigneur est son Berger, lui procurant des prairies vertes et des eaux paisibles, restaurant son âme, le conduisant sur les sentiers de justice, le protégeant du mal dans la vallée de l’ombre de la mort, le protégeant avec son bâton et sa houlette, dressant une table devant lui, oignant sa tête avec l’huile. Une immense abondance du Seigneur, que décrivit Jésus, en Luc 6:38 comme non seulement pleine, mais … « une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde… ». Il y avait des bénédictions, que même David, à la parole d’or, ne pouvait décrire, ne pouvant pas trouver de mots pour les exprimer. Aussi, décrit-il à la place les effets de la bonté du Seigneur sur son cœur : « Ma coupe déborde. » Or, ceci est exactement notre réaction.
Pouvons-nous, avec des lèvres pécheresses, avec un langage imparfait, remercier proprement Dieu pour tout ce qu’Il nous a donné ? Pour tout ce qu’Il a fait pour nous ? NON. Mais nous pouvons exprimer, en écho, les paroles de David, et Dieu comprendra. Nous pouvons simplement dire, comme en écho : « Ma coupe déborde. »
« Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et j’habiterai dans la maison de l’Eternel jusqu’à la fin de mes jours. »
« Certainement, la bonté et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Eternel pour toujours. »
Certainement, dit David. Sans la moindre ombre de doute. La bonté et la grâce nous suivront – ou nous poursuivront, comme le dit une autre traduction. Toujours avec nous, tous les jours de notre vie présente comme celle à venir, la vie éternelle.
Donc, si, en tant que brebis, nous continuons à suivre notre berger, nous demeurerons finalement dans la maison du Seigneur, à toujours comme membre de la famille royale. Jésus, notre Grand Berger, déclara : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père … Je vais vous préparer une place … afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jean 14:2,3). Quelle glorieuse perspective !