Chaque année, à cette période, avant de célébrer le souvenir de la mort de notre Seigneur, nous aimons nous remémorer les derniers moments passés par notre Seigneur sur cette terre en compagnie de ses apôtres. Après avoir célébré la Pâque Juive avec les apôtres, notre Seigneur a institué un nouveau symbole qu’Il nous demanda de commémorer tous les ans, en souvenir de ce jour, jour le plus important de cette terre, jour où le Seigneur a offert sa vie en rançon, pour nous racheter de la mort Adamique.
Pouvons-nous réaliser l’importance de cet événement ? Pouvons-nous nous imaginer ce que serait notre vie si notre Seigneur n’avait pas accompli la mission qui Lui avait été confiée ? Sans cette rançon nous n’aurions pas d’espoir, la vie aurait une fin, sans aucun espoir de retour, nous serions comme une grande partie de l’humanité, qui, n’ayant aucune foi et aucun espoir, est désespérée à l’idée de quitter cette terre.
La dernière semaine de notre Seigneur avant sa mort, ainsi que les 40 jours qui précédèrent son ascension, sont très largement commentés dans la Bible. En fait 26 chapitres des Evangiles retracent cette période inférieure à deux mois. Presque le tiers des Evangiles nous parle de cette période si importante. Dans cette période très courte, un des moments les plus tragiques fut les toutes dernières minutes de notre Seigneur, c’est à ce moment qu’Il endura beaucoup en tant que crucifié, cloué à la croix. Ce moment fut court, mais ô combien tragique, et combien important.
Chaque Evangéliste ne rapporte pas tous les événements qui s’y sont déroulés, mais en fonction de sa susceptibilité, chacun n’a décrit que certains détails ; c’est pourquoi, pour avoir une vue globale de ces instants, il nous faut analyser et étudier les quatre Evangiles ensemble. Nous pouvons remarquer que, bien que les Evangiles ne donnent pas les mêmes informations, celles-ci ne sont pas en contradiction, mais complémentaires, et en assemblant toutes ces parties, nous pouvons avoir une vue d‘ensemble, et connaître la suite chronologique probable des moments, des actions, et des paroles de notre Seigneur.
De nombreux détails ont été rapportés sur ce qui s’est passé dans le laps de temps qui s’est écoulé depuis l’arrivée au Golgotha jusqu’à ce que le Seigneur expire, accomplissant ainsi ce pourquoi Il était venu, et tous ces détails nous permettent de connaître le lieu, les conditions dans lesquelles le Seigneur a été crucifié, son entourage, les préoccupations de Jésus, ses dernières paroles, et les signes qui accompagnèrent ces moments.
L’arrivée au Golgotha
C’est après avoir été condamné par le peuple Juif au travers de Pilate que le Seigneur a été mis à mort. Le peuple entier s’est retourné contre le Seigneur criant et appelant « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ». En exprimant ces paroles, ils ont endossé la responsabilité. Pilate qui devait Le juger et donner la sentence n’a rien trouvé contre Jésus et pour montrer son détachement de cette condamnation, exigée par le peuple et les responsables Juifs, pour montrer qu’il n’approuvait pas cette condamnation, il se lava les mains ne voulant pas être responsable de tout ce qui allait arriver à notre Seigneur.
Jésus fut donc conduit vers le Golgotha. En latin, Golgotha se dit calvaire. Ce lieu est nommé dans la Bible également lieu du crâne, car la colline sur laquelle le Seigneur fut crucifié ressemblait à un crâne. En fait, de nos jours, visitant ce territoire, nous pouvons encore voir un endroit, une colline dont le flanc érodé ressemble à un crâne et qui semble être l’endroit où Jésus fut crucifié.
Pourquoi Jésus devait-Il être crucifié au Calvaire ? La Justice Divine, pour racheter Adam qui transgressa l’ordre divin, n’exigeait qu’une vie parfaite, vie pour vie. Il n’était donc pas nécessaire, pour racheter Adam, que Jésus soit crucifié. Il n’était pas nécessaire qu’Il meure dans de si horribles conditions. Il suffisait qu’Il donne sa vie, sa vie parfaite pour racheter la vie parfaite qu’Adam avait perdue. Les conditions que Jésus a dû subir étaient réservées aux plus grands brigands, aux malfaiteurs. Pourquoi donc Jésus est mort sur la croix comme un brigand ? Son sacrifice n’aurait-il pas été accepté s’Il mourait d’une autre manière, lapidé ou mis à mort d’une manière plus rapide, sans souffrances ? Il semble que les Juifs avaient souvent recours à la lapidation pour punir et mettre à mort quelqu’un. Déjà auparavant, les Juifs, cherchant à mettre à mort Jésus, voulaient avoir recours à la lapidation, « Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider » Jean 10:31. Pourquoi Jésus a-t-Il été crucifié ?
Il y avait à cela une raison bien particulière. Si toute l’humanité avait perdu la communion avec le Créateur suite au péché, il y avait un peuple qui avait trouvé grâce aux yeux de l’Eternel. Un peuple que l’Eternel se choisit : « Je vous ai choisis, vous seuls parmi toutes les familles de la terre » Amos 3:2. Ce peuple avait fait un voeu à l’Eternel au pied du mont Sinaï, ce voeu était qu’ils L‘écouteraient, Lui seraient obéissants. Au pied du Mont Sinaï ce peuple dit à Moïse : « Nous ferons tout ce que l’Eternel a dit (à Moïse) » Exode 19:8.
C’est au pied de ce mont Sinaï que l’Eternel leur donna la Loi, et ce peuple fut tenu de l’observer. Ils se sont engagés à respecter tout ce que l’Eternel demandait d’eux. Mais étant de nature pécheresse, ne pouvant exécuter une Loi parfaite, personne ne put parvenir à la perfection. Que leur garantissait-elle cette Loi ? Cette Loi, donnée au peuple d’Israël sur le mont Sinaï, garantissait à toute personne qui la respecterait à la lettre, la vie éternelle sur terre. Malheureusement l’histoire nous montre que personne ne fut capable de la respecter totalement et par conséquent, ayant failli à leur engagement, personne ne put obtenir la vie éternelle. De plus, ne pouvant respecter cette loi, le peuple d’Israël dans son ensemble est tombé sous une nouvelle condamnation, une malédiction.
Pour pouvoir prétendre à une nouvelle vie, ce peuple avait besoin d’être racheté de cette nouvelle condamnation car celle-ci ne faisait pas partie de la condamnation adamique. Israël avait la possibilité d’être en communion avec Dieu, mais par sa désobéissance, il est tombé sous la malédiction de la Loi, qui était une deuxième condamnation. Il était donc nécessaire qu’il soit racheté également de cette malédiction comme nous le dit l’Apôtre Paul : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » Galates 3:13. C’est pour cette raison que Jésus dut mourir sur la croix, non seulement pour racheter Adam, mais également pour racheter le peuple d’Israël qui avait fait une alliance avec l’Eternel.
Dans les livres d’histoire mondains, il n’y a pas de récit qui parle de la méthode utilisée pour crucifier une personne en ce temps-là. Les Evangiles sont les seuls livres qui donnent une explication sur la manière dont étaient crucifiés les condamnés. Deux méthodes étaient utilisées : l’une consistait à attacher le condamné avec des cordes sur la croix et l’autre consistait à clouer le condamné à la croix. Récemment des ossements ont été retrouvés montrant un pied traversé par un clou, ossements provenant d’un crucifié du premier siècle de notre ère. Ces ossements prouvent que cette méthode était d’usage. Il ne fait aucun doute en lisant les Evangiles que c’est de cette manière que le Seigneur a été crucifié. Quelles preuves avons-nous sur ce point ? L’expression de notre Seigneur à Thomas prouve que ses mains et son côté ont bien été transpercés. « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois » Jean 20:27. De la manière dont un condamné était crucifié dépendait la durée du supplice. La mort pouvait intervenir dans l’heure comme elle pouvait intervenir beaucoup plus tard, après quelques jours. Les crucifiés cloués à la croix mouraient par asphyxie.
La boisson refusée
Une des coutumes consistait à donner aux crucifiés du vin mêlé de fiel. Dans le dictionnaire le mot « fiel » indique le nom vulgaire de la bile, ou synonyme d’amertume. Cette boisson avait pour but d’apaiser les souffrances des crucifiés mais il est noté que le Seigneur refusa cette boisson. Ce fait avait été prédit pas le Psalmiste : « Ils mettent du fiel dans ma nourriture, Et pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre » Psaume 69:22. Marc dans son Evangile nous dit que cette boisson était de vin mêlé de myrrhe (Marc 15:23). La myrrhe est une gomme résine aromatique produite par une plante qui a des qualités toniques et antispasmodiques. Quelque soit le composant ajouté à ce vin, il est écrit que Jésus refusa cette boisson. Il ne voulut pas que ses souffrances fussent allégées, car Il avait pris sur Lui tous les péchés du monde et voulait assumer seul tout le poids du péché.
Jésus crucifié entre deux brigands
Le Seigneur n’a pas été condamné seul, ou plutôt, Il n’a pas été crucifié seul, mais Il a été abaissé à un tel point qu’on Le crucifia entre deux autres personnes nommées dans la Bible comme étant des brigands ou des malfaiteurs. Peut-on s’imaginer un instant dans quelle position se trouvait le Seigneur ? Il a été traité comme un brigand, Lui, homme parfait, qui chercha pendant tout son ministère à faire le bien, Lui qui injustement fut accusé, injustement condamné, s’est retrouvé crucifié parmi des brigands.
Ce point était également prédit dans les prophéties : « C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, Et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes, Et qu’il a intercédé pour les coupables » (Esaïe 53:12).
Nous pouvons constater combien chaque détail était prédit dans les Ecritures. Pas un iota de ce qui a été prédit n’a été oublié, mais tout était conforme aux Ecritures. Ce qui peut nous surprendre c‘est le comportement de notre Seigneur pendant ces moments tragiques : A aucun moment, Il ne s’opposa, Il ne se révolta pas, mais Il endura tout sans murmurer. Ceci avait été magnifiquement prédit par le prophète Esaïe : « Et il n’a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche. » Esaïe 53:7. Serions-nous capables d’endurer ce que le Seigneur a enduré ? Combien il est difficile de supporter une opposition, une critique, une désapprobation lorsque l’on est fautif, responsable ; combien il est plus difficile de supporter une opposition, une critique, une désapprobation lorsque l’on n’est pas responsable. Combien il a dû être difficile pour Jésus, homme parfait, de supporter toutes ces railleries, ces accusations venant d’hommes imparfaits, de souffrir injustement ? Le Seigneur traversa et supporta tout cela. Non seulement le Seigneur ne leur en voulait pas, mais de plus Il exprima ces paroles écrites dans l’Evangile de Luc 23:34 :
« Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font »
Bien que l’on ne trouve pas ces paroles dans les plus anciens manuscrits, elles semblent très plausibles, et reflètent le sentiment profond de notre Seigneur. Dans de telles souffrances, les pieds et les mains transpercés, étant la risée de ceux qui Le crucifiaient, voyant ses proches perdus, désemparés, le Seigneur venait en aide et demandait le pardon pour ses tortionnaires. Quelle force de caractère ! Il ne fait aucun doute que la détermination de Jésus était dirigée par sa nouvelle nature, par le voeu que notre Seigneur fit au Jourdain de rester fidèle en toute circonstance. Il n’y avait pas de place pour une vengeance, pour la haine, la rancoeur, au contraire c’est la pitié qui dominait. Sommes-nous capables de donner un seul pour cent de ce que le Seigneur a manifesté ? Quel magnifique exemple le Seigneur nous laissa !
Ayant ce magnifique exemple, cherchons à imiter le Seigneur, efforçons-nous d’agir comme Il a agi. Certains l’ont fait, certains ont démontré leur détermination jusqu’à la mort. Nous nous souvenons qu’Etienne, premier martyr, s’exprima d’une manière similaire alors qu’on le lapidait : « Et ils lapidèrent Etienne qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. Puis s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur ne leur impute pas ce péché ! Et après ces paroles, il s’endormit. » Actes 7:59. Avons-nous cette disposition d’esprit et de coeur ? Sommes-nous prêts à pardonner à nos malfaiteurs ?
Etant sur la croix, le Seigneur voyait ce qui se passait autour de Lui ; Il se souvint certainement des paroles prononcées par David le Psalmiste : « Car des chiens m’environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds, Je pourrais compter tous mes os. Eux ils observent, ils me regardent ; Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique. Et Toi, Eternel, ne t’éloigne pas, Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours ! » Psaume 22:17-20. Combien ces paroles ont trouvé leur accomplissement.
Partage des vêtements
Ce point était prédit dans l’Ancien Testament par le Psalmiste. Le récit qu’en a fait Matthieu rappelle ce passage du Psalmiste : « Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique » Matthieu 27:35. Le vêtement se composait de plusieurs parties, chaque soldat obtint une partie ; Jean nous indique qu’ils partagèrent les vêtements entre les quatre soldats mais que la tunique, tissée d’une seule pièce fut tirée au sort comme David l’avait prédit : « Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. » Jean 19:23, 24.
Les Juifs L’injurièrent
La souffrance de notre Seigneur ne venait pas seulement de ses blessures physiques, de cette injustice, mais également du comportement des personnes qui assistaient à cette exécution, du comportement de ceux qui, quelques jours auparavant, L’accueillaient comme Roi. Maintenant leurs cœurs avaient bien changé, ils passèrent d’un extrême à l’autre, maintenant, non seulement avaient-ils oublié tous les bienfaits que Jésus leur avait faits, mais il est dit qu’ils injurièrent le Seigneur : « Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête » relate Matthieu (27:39). Matthieu ne nous donne pas les raisons pour lesquelles ils L’injuriaient. Pour quelles raisons les Juifs avaient-ils si profondément changé ? L’Evangéliste Marc nous donne plus de précisions et évoque les raisons pour lesquelles ils L’injuriaient : « Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : Hé ! Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, en descendant de la croix ! » Marc 15:29 et les versets 31 et 32 : « Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux, et disaient : il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même ! Que le Christ, le roi d’Israël descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! ». Pensaient-ils ce qu’ils disaient ? N’ont-ils pas vu suffisamment de miracles pendant les trois ans et demi de la mission du Seigneur ? Avaient-ils besoin encore d’un miracle pour enfin croire ? De ces versets il ressort deux raisons pour lesquelles ils se moquaient de Jésus. Tout d’abord ils Lui en voulaient à cause de ce qu’Il avait dit : « Détruisez le temple et en trois jours je le reconstruirai. » Les Juifs ne pouvaient pas comprendre que Jésus ne parlait pas d’une construction littérale. Comment pouvait-on leur proposer de détruire le temple, lieu qui était saint pour eux, l’endroit le plus important à cette époque. Même de nos jours, n’ayant plus de temple, les Juifs continuent à se lamenter au pied des fondations du temple de Jérusalem. Cette affirmation ou cette proposition de Jésus les avait choqués.
La deuxième raison pour laquelle les Juifs doutaient, est que Jésus sauvait, guérissait, ressuscitait les autres mais ne faisait rien pour Lui-même. Voulaient-ils L’éprouver ? Avaient-ils besoin d’un signe supplémentaire pour croire réellement en Jésus ? Ils ne comprenaient pas la mission de notre Seigneur, le temps n’était pas encore venu pour que sa mission soit comprise. Mais, de nos jours, en regardant autour de nous, combien de personnes comprennent les raisons réelles pour lesquelles le Seigneur a donné sa vie ? Des historiens, spécialistes de la vie de Jésus, et certains religieux se penchent sur cette période de l’histoire, analysent tous les faits relatés dans la Bible, comparent les récits de tous les Evangélistes, mais nous pouvons remarquer, que n’ayant pas de foi ou peu de foi, comprenant d’une manière littérale, ils ont du mal à assembler les faits relatés et trouvent souvent plus de divergences entre les Evangiles que de complémentarité.
Nous pouvons nous réjouir du fait que l’Eternel nous a donné son Esprit, que nous pouvons comprendre clairement la rançon, la raison pour laquelle notre Seigneur est venu sur terre, la raison pour laquelle Jésus ne s’opposait pas aux événements qui se déroulaient, que Jésus n’a pas essayé de se soustraire aux difficultés, aux souffrances, mais qu’Il supporta toutes ces railleries, qu’Il endura tout patiemment sans murmurer, sans se plaindre, telle une brebis. Ayons toujours à l’esprit que les Evangiles ont été écrits par des personnes inspirées, et, par conséquent, hormis les problèmes de traduction, ils sont complémentaires. Tous les écrivains n’ont pas décrit tous les événements de la même manière, regardant avec les mêmes yeux, mais chacun, en fonction de sa susceptibilité, de sa perception, racontait ce qui pour lui était le plus important et surtout ce que le Saint Esprit lui dictait. Jésus, avant son départ, leur avait parlé de ce consolateur : « Mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Jean 14:26. Si tous les Evangiles disaient la même chose, pourquoi en avoir quatre ? Un seul suffirait !
Y avait-il d’autres raisons pour lesquelles les Juifs L’injuriaient ? Nous pouvons supposer que l’écriteau, cloué sur la croix au dessus de sa tête, devait énerver ces Juifs. Qu’était-il écrit ? Matthieu 27:37, comme Luc 23:38 rapportent : « Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs». Marc 15:26 relate : « L’inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots : Le Roi des Juifs ». Jean 19:19 écrit « Jésus de Nazareth ou dans l’original le Nazoreen, roi des Juifs ». C’est Jean qui nous donne le plus d’information sur cet écriteau. En fait Jean précise que cet écriteau était écrit en 3 langues : le grec, l’hébreu et le latin. S’il a été écrit en trois langues c’est que cet écriteau était important, car il était un témoignage que tous les passants pouvaient lire. Tous ne parlaient pas la même langue à Jérusalem, mais certainement tous ont pu lire ce que Pilate y fît graver. Nous nous souvenons qu’au moment de l’envoi du Saint Esprit, lorsque des langues de feu se posèrent sur les Apôtres, toutes les personnes disaient : « Comment pouvons nous les entendre dans notre langue ? » «Or il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. » Actes 2:5, 6.
Cet écriteau devait être une des raisons de leurs injures, car les principaux sacrificateurs des juifs s’opposèrent à ce qui fut écrit et demandèrent à Pilate de ne pas porter la mention « Roi des Juifs » mais « Je suis le roi des Juifs ». Pour eux cet écrit de Pilate était le motif de leur accusation, c’est pour cela qu’ils en voulaient à Jésus jusqu’à Le mettre à mort. Pilate refusa de modifier le contenu mais dit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». Nous comprenons que cela n’est pas un hasard.
N’y avait-il que les Juifs qui injuriaient Jésus ? Non ! Même les brigands qui étaient crucifiés avec Jésus, qui partageaient son sort, l’injuriaient.
Les brigands L’insultèrent
En fait, même si Matthieu précise que les brigands l’injuriaient, il n’y a que Luc qui nous donne beaucoup plus de précisions sur eux. Luc précise qu’un des brigands injuriait Jésus, Lui demandant de réagir s’Il était le Christ ; il lançait en quelque sorte un défi que Jésus était tout à fait apte à relever mais qui était contraire à l’objectif que Jésus s’était fixé. La position du second brigand est surprenante, et d’après le récit, tout semble faire croire qu’il avait entendu parler de Jésus, qu’il connaissait la puissance de Jésus, qu’il comprenait que Jésus était condamné injustement et il avait un espoir, une dose de foi. Il est possible que ce n’est qu’au moment de la crucifixion qu’il connut Jésus, et qu’il s’aperçut que Jésus n’était pas un homme ordinaire, qu’Il n’avait rien d’un malfaiteur, et qu’Il ne méritait pas cette condamnation. Tout semble faire croire qu’il connaissait en partie le plan de Dieu, il savait que Jésus établirait un Royaume. Il n’est pas précisé si les brigands étaient crucifiés de la même manière que Jésus, s’ils avaient leurs mains et leurs pieds transpercés, mais ils devaient certainement souffrir, et dans ces souffrances, ils arrivaient encore à réagir. Luc relate ce passage : « L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » Luc 23:39-43.
« Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis »
Ces paroles de notre Seigneur, donnant l’espoir à ce brigand, sont d’une manière générale très mal comprises. Y avait-il déjà un paradis prévu pour les hommes après leur mort lorsque Jésus prononça ces paroles ? S’il en existait un, Jésus Lui même est-Il monté directement dans un paradis après sa mort ? N’est-Il pas resté trois jours dans le sein de la terre, dans cet état décrit par l’Ecclésiaste comme lieu où il n’y a ni pensée, ni œuvre, avant d’être ressuscité le troisième jour ? Comment donc ce brigand a-t-il pu être le jour même au paradis ? Il ne fait aucun doute que ces paroles ne peuvent pas être comprises au sens littéral, car dans ce cas elles seraient en opposition à l’enseignement prodigué pendant les trois années de la mission de Jésus, mais on ne peut comprendre cette expression que de cette manière : « Aujourd’hui je te dis, tu seras avec moi au paradis ». Aujourd’hui, Je peux t’assurer que la mort n’est pas sans espoir, mais, que lorsque mon Royaume sera établi, Je me souviendrai de toi et tu reviendras à la vie dans mon Royaume. Un espoir fut donné pour le futur, espoir d’une nouvelle vie, non seulement pour les justes, pour les hommes bons, mais pour tous, même pour ceux qui, dans cet âge, sont condamnés par la société, pour les brigands.
Jésus, souffrant personnellement, ne pleurait pas sur son sort, mais réconfortait ceux qui étaient dans le besoin. Non seulement Il consolait et donnait espoir à ceux qui souffraient avec Lui, étant crucifiés, mais de plus Il était rempli de compassion pour ceux qu’Il laissait. Déjà avant sa condamnation, Jésus pleura sur Jérusalem. Il ne pleura pas à cause de ce qui allait lui arriver, mais à cause de l’incrédulité de cette ville qui n’a pas pu reconnaître le Messie. Sachant son heure arrivée, Jésus consolait également les apôtres, Il réconfortait Pierre disant qu’Il avait prié pour lui car Il savait que Pierre Le renierait. Il réconfortait aussi tous les apôtres disant qu’Il ne les laisserait pas seuls, mais qu’Il enverrait le consolateur. Etant sur la croix, souffrant, Jésus continuait de s’occuper des autres ; Il vit la peine qui était dans le coeur de Marie et savait qu’Il lui manquerait beaucoup ; Jésus observait et ne voulait rien laisser au hasard. Jésus était aussi préoccupé par Jean, l’apôtre qu’Il aimait le plus, c’est pour cette raison qu’Il voulut les consoler en exprimant ces paroles :
« Femme, voilà ton fils » « Voilà ta mère »
«Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère, Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. » Jean 19:26, 27. Jésus préparait son départ, et veillait à ce que tous ses bien-aimés soient en partie réconfortés, non pas abandonnés. Cette période, cet instant était le moment le plus tragique de l’histoire. Ce n’était pas un fait banal qui se déroulait, mais n’oublions pas que c’était le Fils de Dieu qui payait le prix de la rançon. Cet événement n’était pas vu, ou connu par tout le monde sur terre, le jugement était très rapide ; le jour même où Jésus commémora la dernière Pâque, Il fut livré. La nouvelle n’a pas pu être annoncée dans tout le pays, malgré cela beaucoup de Juifs étaient venus, car il est dit que la foule était venue auprès de Pilate. En ce jour Pilate accordait une grâce et dit : Qui voulez-vous que je relâche ? Barabbas ou Jésus ? Mais la foule refusait que Jésus soit libéré et exigeait qu’Il soit crucifié. Il est fort probable que cette foule suivit Jésus jusqu’au calvaire. A un autre degré, nous pouvons nous imaginer que sur le plan spirituel, tous les anges devaient avoir leurs yeux fixés sur Jérusalem. La nature elle-même marqua ce jour car un événement extraordinaire s’est passé. Que s’est-il passé ?
Les ténèbres
Cela faisait déjà trois heures que Jésus était sur la croix, depuis la troisième heure (Marc 15:25) et « La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure » Marc 15:33. Toute la population devait certainement se poser des questions sur ce phénomène. Bon nombre de personnes qui participaient à cette exécution et qui avaient connaissance de cette condamnation ont dû faire le rapport entre la crucifixion de Jésus et ces ténèbres. A plus forte raison, ceux qui L’avaient condamné, ceux qui criaient : Crucifie-le ! Crucifie-le ! ont dû certainement aussi faire le parallèle, mais leurs cœurs étaient tellement endurcis, qu’ils ne sont pas revenus sur leur détermination.
Le moment le plus tragique arrivait. Jésus ressentait le poids du péché, mais il était nécessaire qu’Il porta seul tout le poids de la désobéissance d’Adam. Pour un instant l’Eternel abandonna son Fils. Moment tragique. Cela ne se passa pas sans douleur, car Jésus se tourna vers son Père et appela :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ? »
« Eloï, Eloï, lama sabachthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Marc 15:34. Pour la première fois Jésus ressentait ce que c’est que d’être abandonné de Dieu, de ne plus ressentir l’aide Divine. Mais il devait en être ainsi pour que sa mission soit accomplie. Il est fort probable que ce n’est que pour un très court instant que L’Eternel abandonna son Fils, moment de l’agonie, mais même dans cet état de douleur, d’abandon, Jésus comprenait qu’il devait en être ainsi et que tout ce qui avait été prédit devait se réaliser. Un point était encore écrit dans les prophéties et non réalisé, Jean nous le dit : « Jésus, qui savait que tout était consommé, dit afin que l’Ecriture soit accomplie : J’ai soif » Jean 19:28.
« J’ai soif »
Aux versets 29 et 30 : « Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et baissant la tête, il rendit l’esprit. »
« Tout est accompli. »
Tout ce qui avait été prédit a été réalisé. Pas un iota n’a été omis dans cette première partie de la mission qui Lui a été confiée, celle de racheter l’humanité de la sentence de la mort. C’est certainement rassuré que le Seigneur prononça encore ses dernières paroles avant d’expirer, paroles rapportées par Luc dans son Evangile (Luc 23:46).
« Père, Je remets mon Esprit entre tes mains. »
Il ne fait aucun doute que c’est le poids du péché qui fit mourir le Seigneur. Notre Seigneur était parfait, Il avait un corps parfait, Il était donc plus résistant que les deux brigands, mais Il rendit l’âme le premier. Son coeur lâcha. C’est à ce moment-là qu’un autre phénomène se produisit, le voile du temple se déchira. C’est une image merveilleuse qui nous montre que, depuis ce temps-là, une ouverture a été faite, une entrée vers le Lieu Saint et le Très-Saint. Depuis cet instant, un accès a été ouvert vers une autre patrie, vers les cieux.
Avant ce jour, l’homme ne pouvait avoir que la vie sur terre, mais depuis ce jour, la nature céleste devint accessible à ceux qui suivraient Jésus, à ceux qui, comme Lui, accepteraient de porter leur croix de plein gré, non sous la contrainte, mais délibérément, sans murmurer, étant soumis à notre Maître en toutes circonstances.
A propos des brigands il est dit que leurs jambes furent rompues. Les Juifs, ne voulant voir personne sur une croix le jour de leur fête, demandèrent à Pilate que l’on rompe les jambes des crucifiés. Ceci dans le but de raccourcir le temps d’agonie. Notre Seigneur avait déjà rendu l’âme, si bien qu’aucun de ses os n’a été rompu, en accord avec les prophéties du Psaume 34:21 : « Il garde tous ses os, Aucun d’eux n’est brisé ». Pour s’assurer que le Seigneur était bien mort, on Lui perça le côté avec une lance et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Ce point nous montre que non seulement l’homme Adam fut racheté, mais la terre elle-même fut aspergée du sang de notre Seigneur, ce qui nous montre que la terre également fut rachetée de cette malédiction.
Conclusion
La rançon a été versée par notre Seigneur sur la croix. Cette rançon nous permet d’avoir la possibilité d’être réconciliés avec Dieu, de pouvoir l’appeler Père et d’être donc considérés comme fils. Cette rançon profitera également à toute l’humanité dans le Royaume de Christ, qui, nous le savons, sera instauré dans peu de temps. Pour l’Eglise, le Seigneur nous invite à venir Le rejoindre dans cette deuxième partie de son oeuvre qui consistera à ramener toute l’humanité dans des conditions semblables à celle que possédait Adam avant de pécher et d’être chassé du paradis.
Répondons et profitons de cette invitation comme nous le dit l’Apôtre Paul : « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire, par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres. » Hébreux 10:19-24.
Fr. D. W.
Christ tout en tous
Si Christ est ton remède, alors tu seras guéri.
S’Il est ton pain, tu ne seras pas affamé.
S’Il est source de vie, tu n’auras pas soif.
S’Il est ta lumière, tu ne marcheras pas dans les ténèbres.
S’Il est ta joie, comment pourrais-tu être triste ?
S’Il est ta défense, qui pourra te nuire ?
S’Il est ta vérité, qui peut te séduire ?
S’Il est ton chemin, tu ne peux pas t’égarer.
S’Il est ta vie, qui peut te tuer ?
S’Il est la sagesse, alors tu seras sage.
S’Il est justice, qui peut te condamner ?
S’Il est ta sainteté, qui peut t’accuser ?
S’il est ta délivrance, qui peut te retenir captif ?
S’Il est ton ami, en quoi l’inimitié humaine peut te nuire ?