« Que, professant la vérité avec la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. » – Ephésiens 4:15.
La vérité doit toujours être dite avec humilité, mais sans crainte. Le chrétien n’est pas libre de dire n’importe quoi, hormis la vérité. S’il est un prétendu ministre de l’Evangile lorsque la vérité l’atteint, il ne doit pas continuer à prêcher l’erreur pour la simple raison que la congrégation qui l’emploie ne veut rien admettre de la vérité. Un mondain dans la chaire n’aurait aucun scrupule de conscience. Il se dirait : « Je donne à ces gens les choses même qu’ils veulent. Ils me payent mon salaire, ceci n’est donc rien d’autre qu’un travail rémunéré ! ». Le mondain se prétendant être un ministre de Christ, adopterait une telle conception parce qu’il n’a jamais reçu l’Esprit, la disposition de la vérité – c’est-à-dire le Saint Esprit d’engendrement.
Mais celui qui reçoit la vérité par amour pour elle, qui s’imprègne de son esprit, dirait : « Je m’aperçois maintenant que de nombreuses choses que j’ai prêchées durant des années sont outrageantes, déshonorantes envers Dieu, représentant faussement son caractère, et dans une certaine mesure, détournent les gens de la vérité. Ceci est tout à fait le contraire de ce que je désire faire. Je ne puis plus longtemps proclamer l’erreur. Je ne suis pas un ambassadeur d’une dénomination ou d’une congrégation. Je suis un ambassadeur de Dieu. Je ne suis pas le serviteur de cette congrégation, mais le serviteur du Seigneur. Si je prêchais encore l’erreur alors que j’en suis arrivé à discerner la vérité, je serais coupable devant Dieu. »
L’honneur de notre « mission » d’ambassadeur.
Un semblable fidèle serviteur de Dieu, par son attitude évitant toute compromission, perdrait son rang et son honneur parmi les hommes. Mais cela ne doit pas être pris en considération, car à la place il gagnerait la faveur et la bénédiction du Seigneur. L’apôtre Paul déclara qu’il considérait toutes choses comme une perte afin qu’il puisse « gagner Christ » et être trouvé en Lui — afin qu’il puisse gagner une place dans le royaume éternel du Messie. Ceux qui réussissent en agissant ainsi gagneront « la perle de grand prix ». Ainsi donc, parler de la vérité est une chose absolument essentielle à la vie du chrétien. La vérité de la Parole de Dieu doit occuper la première place dans le cœur d’un enfant de Dieu, et il devrait considérer comme un privilège béni de pouvoir en parler.
Notre faculté de parler, de communiquer nos pensées à d’autres, est le talent le plus grand que nous possédions, celui de la plus grande portée. C’est un outil puissant qui peut être employé pour le bien ou pour le mal, pour la vérité ou pour l’erreur. L’opportunité de dire la vérité, de confesser Christ devant les hommes, en public ou en privé, est un grand privilège. Dans le but d’être un serviteur qui plaise au Seigneur, qui puisse être effectivement à son service, celui-ci doit parler de la vérité avec amour. On attend moins de celui qui vient d’entrer dans la famille de Dieu que de celui qui y est depuis un certain temps. Nous, comme enfants aimés de Dieu, devons croître à l’image de notre cher frère aîné, notre modèle, notre tête. Nous devons « croître en Lui en toutes choses ». Nous devons Le reconnaître comme tête de l’Eglise, et si nous devons être membres de son corps en gloire, nous devons nous développer. Nous devons porter les fruits de l’Esprit, afin d’être qualifiés pour avoir une part dans le futur au royaume de gloire qui doit bénir le monde.
L’expression « approfondit » l’impression.
Nous devons exercer notre fonction d’ambassadeurs – nous devons proclamer les louanges de Celui qui nous a appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière. En parlant du message de sa grâce, nous croîtrons spirituellement. « Celui qui arrose sera lui-même arrosé ». En proclamant la vérité, d’un cœur honnête, sincère, aimant, nous en serons de plus en plus remplis nous-mêmes. « Il y a celui qui sème et pourtant s’enrichit, et il y a celui qui retient et marche vers la pauvreté » – vers l’appauvrissement de l’esprit. Plus nous donnons aux autres, plus notre provision de bénédictions s’accroît. Nous devons développer jour après jour cette qualité de l’amour. Pourquoi cela ? Parce que cela nous rendra semblables à Dieu et c’est la seule chose à désirer – la seule chose nécessaire.
En plus de l’amour notre Dieu a d’autres attributs glorieux, mais celui-ci est particulièrement prédominant, c’est celui qui dirige. La justice de Dieu coopère avec son amour. Et sa sagesse ne tenterait jamais d’exécuter quelque chose que n’approuverait pas son amour. Ainsi, dans notre croissance, cette qualité d’amour devrait se manifester de plus en plus. Nous devons veiller à ce que nos paroles soient affectueuses, aimables et gentilles. Nous devons brider toute tendance à nous glorifier nous-même ou à nous vanter en parlant du grand plan de Dieu aux autres. Gardons notre « moi » hors de vue, afin que la beauté de la vérité puisse être visible. L’efficacité du message dépend beaucoup de la manière dont nous le présentons aux autres. En parlant de la vérité avec amour, nous accomplissons non seulement beaucoup pour les autres, mais le message sera lui-même d’autant plus imprimé dans notre esprit.
Quiconque apprécie les choses de Dieu et les proclame avec amour et sincérité, recevra une bénédiction dans son propre cœur et son esprit et la vérité deviendra plus claire et plus douce. En aidant les autres, il s’aidera lui-même. Ainsi, les divers éléments du Plan de Dieu deviennent plus fermement ancrés dans son esprit.
Les qualités naturelles qui doivent être restreintes.
Dans le cas de certains membres à caractère fort entrant dans la vérité, nous voyons un besoin particulier de vigilance dans la proclamation de la vérité. Ceux qui naturellement manquent de combativité ne sont pas enclins à exercer une forte pression sur d’autres en présentant la vérité. Si leur message ne semble pas être reçu favorablement, ils peuvent réagir de la façon suivante : « Ils n’aiment pas entendre ce que j’ai à leur dire, c’est pourquoi je ne leur parlerai plus sur ce sujet. » Ils peuvent être trop facilement découragés. Or, ceux qui possèdent plus de force ou plus de combativité risquent de manifester leur disposition dans la façon de présenter la vérité. Ils sont enclins à être trop énergiques et présentent la chose comme une obligation.
Or, nous devons nous rappeler que ceci n’est pas une affaire obligatoire pour le présent. Actuellement c’est une invitation destinée uniquement aux humbles, à ceux qui sont disposés à être enseignés. Petit à petit, la fermeté sera nécessaire et employée. Ceux qui maintenant ont l’oreille attentive n’ont besoin que de paroles d’instruction et de conseils. Ceux pour lesquels il est nécessaire d’insister ne sont pas ceux que recherche actuellement le Seigneur. Si un des ambassadeurs du Seigneur tente d’imposer le message aux autres, cela soulèvera de l’antagonisme et le message perdra de sa force. De ce fait, notre Roi sera moins bien servi et Il ne sera pas aussi satisfait.
D’autres membres du peuple du Seigneur peuvent être animés d’une certaine recherche d’approbation. Ils peuvent avoir un certain orgueil et souhaiter démontrer leur habileté de langage ou leur adresse à manier les Ecritures. Ils pourraient transmettre le message dans l’idée de soulever chez les autres la pensée : « Voyez comme il s’y connaît –c’est un maître dans le maniement de la Bible ». La recherche de l’approbation semble être une réelle tentation, subtile pour beaucoup. Cette tendance de la chair doit être très soigneusement surveillée et maîtrisée, sans quoi elle détruira l’utilité du chrétien et gênera grandement sa propre croissance. Certains aiment naturellement à être en vue, alors que d’autres s’efforcent de s’en écarter. Les uns peuvent avoir à se forcer pour parler de la vérité en public comme des ambassadeurs, alors que d’autres auraient besoin d’être freinés quelque peu. Le seul moyen pour ces derniers, est d’apprendre à parler de la vérité dans l’amour et l’humilité – de parler de l’amour pour Dieu et de l’amour pour les frères. Le plan des âges est le plan de Dieu. Nous n’avons pas à nous en glorifier. C’est pourquoi nous devrions présenter ce plan avec humilité, gentillesse, bonté fraternelle et amour.
WT 1915 p. 5720