Les circonstances, dans lesquelles Moïse termina ses jours, sont décrites dans le Deutéronome, au chapitre 34, que nous citons : “ Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nébo, au sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho. Et l’Eternel lui fit voir tout le pays, Galaad jusqu’à Dan, tout Nephtali, le pays d’Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu’à la mer occidentale, le midi, les environs du Jourdain, la vallée de Jéricho, la ville des palmiers, jusqu’à Tsoar.
L’Eternel lui dit : c’est là le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant : Je le donnerai à ta postérité. Je te l’ai fait voir de tes yeux ; mais tu n’y entreras point.
Moïse, serviteur de l’Eternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l’ordre de l’Eternel. Et l’Eternel l’enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Peor. Personne n’a connu son sépulcre jusqu’à ce jour. Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu’il mourut ; sa vue n’était point affaiblie, et sa vigueur n’était point passée.
Les enfants d’Israël pleurèrent Moïse pendant trente jours, dans les plaines de Moab ; et ces jours de pleurs et de deuil sur Moïse arrivèrent à leur terme.
Josué, fils de Nun était rempli de l’esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les enfants d’Israël lui obéirent, et se conformèrent aux ordres que l’Eternel avait donnés à Moïse. Il n’a pas paru en Israël de prophète semblable à Moïse que l’Eternel connaissait face à face. Nul ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l’envoya faire au pays d’Egypte contre Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les prodiges de terreur que Moïse accomplit à main forte sous les yeux de tout Israël ”.
C’est là la narration de la mort d’un des plus grands hommes de Dieu de tous les temps. Plaçons cette narration dans son contexte historique. Moïse avait pratiquement accompli la mission que l’Eternel lui avait confiée : faire sortir d’Egypte le peuple d’Israël et l’amener au pays de Canaan, la terre promise, dont il est dit que c’était un pays ruisselant de lait et de miel. La sortie de l’Egypte avait eu lieu quarante ans auparavant, mettant fin à un esclavage long et pénible. Les pérégrinations dans la presqu’île désertique du Sinaï étaient aussi terminées. Le peuple se trouvait aux portes de Canaan, dans la plaine de Moab. Il n’y avait qu’à traverser le fleuve du Jourdain pour se trouver dans le pays ruisselant de lait et de miel. Le successeur de Moïse était choisi. C’était Josué, fils de Nun, homme vaillant et fidèle. Une page de l’histoire du peuple hébreu prenait fin : la traversée du désert après une sortie d’Egypte, accompagnée de miracles et de signes évidents de la protection divine. La servitude antérieure, sous le joug accablant de Pharaon, appartenait au passé.
Une autre page s’ouvrait pour les Israélites. C’était la conquête du pays de Canaan, destiné à la nation juive, conformément à la promesse faite précédemment à Abraham et rapportée en Genèse, chapitre 15, verset 18 et chapitre 13, versets 14, 15 et 17, que nous citons : “ En ce jour- là, l’Eternel fit alliance avec Abram et dit : Je donne ce pays à ta postérité depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate ”. “ L’Eternel dit à Abraham, après que Lot se fut séparé de lui : lève les yeux et du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident, car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. “ Lève-toi, parcours le pays, dans sa longueur et dans sa largeur ; car je te le donnerai ”.
Ce pays s’étendait au-delà du Jourdain. Les enfants d’Abraham allaient y entrer pour en prendre possession. Et ce fut à ce moment important de l’histoire d’Israël que Moïse devait achever ses jours. Il ne devait pas, lui, entrer au pays promis, mais Dieu voulut le lui faire voir et Il lui ordonna, à cet effet, de monter sur le mont Nebo, au sommet du Pisga.
Représentons-nous cet homme de Dieu, gravissant pas à pas la montagne désignée par l’Eternel. A n’en pas douter Moïse était fortement intrigué et désireux de voir cette portion du globe assignée par le Tout-Puissant à son peuple. Si c’était cette terre-là que Dieu destinait à Abraham et à sa descendance, par Isaac et Jacob, elle devait avoir quelque chose de particulier. Ce devait être une terre spéciale, belle, fertile. Elle devait l’être incontestablement, car Dieu la décrivait comme étant un pays ruisselant de lait et de miel. Aussi, à mesure qu’il montait, tournait-il la tête de tous côtés, avec curiosité et passion, et le beau pays, la Terre Promise se découvrait progressivement à ses yeux. C’était d’abord la ville de Jéricho toute proche, la ville des palmiers, entourée d’épaisses murailles, et toute la vallée du Jourdain, avec les méandres continues du fleuve . Puis les collines ondulées de Judée, aux flancs verdoyants. Plus loin vers l’Ouest, se dessinait la plaine du Saron, et au-dessus, la Grande Mer, la Mer Méditerranée. Plus haut émergeaient le Mont Carmel, le Mont Tabor, et tout au Nord, là-bas, une tache blanche : c’était la cime enneigée du Mont Hermon. A l’est du Jourdain et du lac de Tibériade, alternaient les pâturages et les forêts à flancs de montagnes des contrées de Basan et de Galaad. Au Sud, c’était d’abord la Mer Morte, bordée à l’Ouest des monts dénudés du désert de Juda aux nombreuses grottes, et plus loin, apparaissait l’immensité du Sinaï, aux roches et aux sables brûlants, qui avaient hébergé Israël quarante années durant. Est-ce que Moïse vit le pays dans ses moindres coins et replis, c’est peu probable ; mais ce qui est certain, c’est que le sommet du Pisga donne, par temps clair, une vue d’ensemble magnifique de toute la Terre Promise. Moïse l’a donc contemplée, avec des yeux scrutateurs et admirateurs. Il admirait le pays ruisselant de lait et de miel, réservé au peuple d’Israël.
Ce peuple campait au pied de la montagne, il allait bientôt se lancer à la conquête du pays. Tout lieu que foulerait la plante des pieds des Israélites allait devenir leur propriété. Sous la conduite de Josué, les habitants de Canaan seraient détruits, le pays subjugué et occupé, et Israël, le peuple de Dieu, dépositaire des promesses divines, allait s’y fixer et y demeurer. Voilà la vision que Moïse a pu avoir là-haut, sur le Mont Nebo. Une ombre au tableau : lui-même n’y entrerait pas ! Moïse ne devait pas y entrer, parce qu’en une circonstance, il n’avait pas scrupuleusement observé le commandement divin. C’était près des eaux de Mériba, à Kadès, comme le relate le livre des Nombres, au chapitre 20. Moïse devait, cette fois-là, parler au rocher. L’Eternel lui avait dit : “ Vous parlerez …..au rocher, et il donnera ses eaux ”. Il ne devait pas le frapper, comme il a frappé le rocher d’Horeb précédemment en une circonstance analogue d’après le récit rapporté en Exode chapitre 17, à partir du verset premier jusqu’au verset 7.
Il l’a néanmoins frappé, en haranguant les Israélites assemblés. C’était là, sa faute ! Visiblement irrité et lassé par les plaintes et les murmures constants il s’est emporté et n’a pas agi comme il le devait. C’est pour cela que Dieu ne lui permit pas d’entrer en Canaan, ni à lui, ni à Aaron. La punition peut paraître sévère, pour une faute apparemment compréhensible et excusable. Mais les décisions et les voies de Dieu sont toujours les meilleures et les plus sages, même si on ne les comprend pas sur le coup.
Rappelons-nous que le rocher représentait Christ, le Seigneur, comme l’indique l’Apôtre Paul, en 1 Corinthiens, chapitre 10, verset 4. Frapper le Rocher signifiait faire mourir le Seigneur. La mort du Seigneur était bien prévue dans le plan de Dieu. Jésus devait mourir pour les péchés du monde et livrer sa vie en rançon pour tous. Ce qu’Il fit. Cette mort était figurée dans le premier frappement du rocher, voulu et ordonné par le Tout-Puissant, et décrit en Exode, chapitre 17, verset 6. Mais une seule rançon devait être fournie et non pas deux. Jésus devait se livrer en sacrifice une seule fois et non pas deux. Et comme l’indique l’épître aux Romains, chapitre 6, versets 9 et 10 : “ …Christ ressuscité des morts ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur Lui ; car Il est mort, et c’est par le péché qu’Il est mort une fois pour toutes ; Il est revenu à la vie, et c’est pour Dieu qu’Il vit ”. C’est pour cela qu’il ne convenait pas que le rocher fut frappé, en la deuxième circonstance.
Moïse accepta avec humilité et résignation sans nul doute, la décision divine de ne pas le faire entrer en Canaan. Disons, pour être juste, que la faute qu’il a commise alors, la seule, apparemment, au cours des quarante ans de traversée du désert où il lui a fallu, dans son rôle de médiateur entre Dieu et Israël conduire et supporter un peuple rebelle et grincheux, met mieux en relief sa fidélité. En effet, si, au cours d’un service difficile qui a duré quarante ans, il n’a contrevenu qu’une seule fois la volonté divine, cela signifie que pendant toutes ces quarante années de médiation, il a exécuté fidèlement la volonté de l’Eternel. Sa fidélité demeure. Elle n’a pas été entamée par l’incident que nous venons de relater. Elle reste intacte pour l’Apôtre Paul qui écrit, en Hébreux, chapitre 3, verset 5 : “ Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur ”.
Rappelons-nous, en outre, que “ Moïse était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre ” comme cela est écrit en Nombres, chapitre 12, verset 3, dans la version Darby. C’était sur terre l’homme le plus doux, le plus humble et le plus patient ; mais il n’était pas parfait, comme personne d’autre sur la terre.
Si nous essayons de nous comparer à lui, dans une certaine mesure, pourrions-nous dire que nous n’avons transgressé la volonté de l’Eternel qu’une seule fois, depuis que nous Lui avons donné notre cœur jusqu’à maintenant ? Personne n’oserait l’affirmer ! Ainsi, après avoir contemplé la terre promise, “ Moïse, serviteur de l’Eternel mourut, dans le pays de Moab, selon l’ordre de l’Eternel ”.
Puisque l’Apôtre nous dit, en Romains chapitre 15, verset 4, que tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, nous encourageant par là à étudier les Saintes Ecritures, essayons d’examiner de plus près cette portion de l’Ancien Testament pour en tirer une leçon propre à fortifier notre foi. Quand Moïse monta sur le mont Nebo, et comme nous l’avons déjà signalé, pour Israël une époque se terminait, la traversée du désert, et une autre allait commencer, l’entrée en Canaan et sa conquête. De même, l’Eglise est arrivée actuellement à une époque où un âge se termine, l’Age de l’Evangile, et où un autre s’introduit progressivement, l’Age Millénaire. La période charnière entre ces deux âges est appelée incorrectement : “ la fin du monde ” dans la version Segond, mais plus correctement : “ la consommation du siècle ” dans la version Darby. Voyez Matthieu chapitre 24, verset 3. C’est aussi la période de la moisson de l’Age de l’Evangile, car selon les paroles du Seigneur, rapportées en Matthieu, chapitre 13, verset 39 : “ la moisson, c’est la consommation du siècle ”. C’est l’époque à laquelle nous vivons, époque caractérisée d’un côté, par l’œuvre de la moisson de l’Age de l’Evangile, et, de l’autre, par les différents troubles et détresses par lesquels s’opère progressivement la consommation de l’Age et, en même temps, du présent monde mauvais.
Les jours de Moïse étaient arrivés à leur terme, et il allait mourir, mais son successeur était désigné, c’était Josué. De même, la carrière du Christ dans la chair arrive à son terme. Par Christ dans la chair, nous comprenons, non seulement notre Seigneur, la tête de Christ, comme homme parfait au cours de son ministère terrestre passé, mais aussi tous les membres du Christ dans la chair, autrement dit de l’Eglise ayant vécu et vivant encore de ce côté-ci du voile. Le ministère de ce Christ comprend une œuvre de sacrifice, d’abaissement, d’humiliation, de souffrances. Il se termine progressivement. Mais le successeur de Christ dans la chair souffrant et humilié est aussi désigné. C’est le Christ glorifié, Jésus et l’Eglise une fois complétée, comme êtres spirituels glorieux, participants de la nature divine et revêtus d’autorité et de puissance.
La mission confiée à Josué était clairement définie : conquérir Canaan, détruire ses habitants et y établir le peuple d’Israël. De même, une mission bien définie est attribuée au Christ glorifié, Tête et Corps, à Jésus et à l’Eglise : faire sortir l’humanité de la tombe, la ramener à l’harmonie avec Dieu, accorder la vie éternelle aux obéissants, détruire les incorrigibles et faire régner sur terre, l’ordre, la justice, l’amour, la paix et le bonheur.
Dans notre étude, par conséquent, l’entrée dans la Terre Promise et sa conquête représenteront l’œuvre du Seigneur, sous son règne sur terre. Ce sera une manière inhabituelle de voir les choses, mais nous verrons qu’il est possible d’en tirer un enseignement enrichissant et édifiant. Moïse, avant de fermer les yeux, a eu le privilège de monter sur le mont Nebo, pour avoir une vue du pays aussi complète que possible. De même, les derniers membres du Christ dans la chair, ceux avec qui se termine le ministère de l’Eglise de ce côté-ci du voile, ont le privilège de faire l’ascension d’une montagne, figurément parlant, d’où ils peuvent admirer les beautés du plan de Dieu relatif au salut de l’humanité. L’ascension commença, il y a un peu plus de cent ans de cela, lorsque des vérités, longtemps enfouies sous des credo et les dogmes des églises nominales furent déterrées et ramenées au grand jour. Il a plu à l’Eternel d’utiliser dans ce travail un serviteur particulier, le Pasteur Charles Taze Russell, en lui faisant comprendre ces vérités et en les transmettant, par lui, à son Peuple. Ce fut ce serviteur qui le premier, commença à gravir les pentes du mont Nebo symbolique, avec le groupe de frères qui en son temps , se mit à l’étude approfondie de la Bible. Par quoi, comment et quand commença l’ascension ? Il serait intéressant de le savoir. Ce fut par la compréhension d’une vérité extrêmement importante, mais dénaturée pendant des siècles par une théologie faussement ainsi nommée : l’enfer, comme lieu de tourments éternels, n’existait pas. Dieu n’infligeait pas aux pécheurs d’indescriptibles souffrances dans un feu inextinguible, dès l’instant de la mort et pour l’éternité ! L’enfer de la Bible, de l’hébreu shéol et du grec hadès, ce n’était pas un lieu de tourments, mais une condition d’inconscience, comparée au sommeil. Les morts ne savent rien (Ecclésiaste 9:5).Ils dorment (Jean 11:11, 14) ! Le Dieu véritable n’est pas un Dieu cruel, mais juste et plein d’amour et de miséricorde. Quelle joie cette vérité n’a-t-elle pas dû susciter !
Souvenons-nous qu’alors le dogme de l’enfer était fortement incrusté dans le cœur et l’esprit des croyants. Pendant des siècles, comme arme de l’Adversaire, il les a asservis et terrorisés ! Certains venaient d’en être libérés ! Quelle bénédiction pour eux ! C’était vers les années 1868-1869.
En 1872, une autre vérité commença à être clairement comprise. C’était LA VERITE, à laquelle se rattachent toutes les autres vérités. C’était LA VERITE concernant LA RANCON et mentionnée en 1 Timothée 2:6. Jésus-Christ, homme parfait, avait fourni le prix correspondant pour Adam, homme parfait, qui avait péché. Le prix du rachat incluait Adam et toute sa descendance. Par conséquent, Adam et toute sa descendance devaient bénéficier de ce rachat. Le salut ne pouvait donc pas se confiner à une poignée d’élus, tandis que l’immense majorité de la race humaine serait vouée à la damnation éternelle, comme l’enseigne la théologie. Au contraire, tous les hommes ayant vécu sur terre devaient avoir la possibilité de l’obtenir. Tous les morts devaient donc être réveillés (Jean 5:28 ; Actes 24:15 ; 1 Corinthiens 15:22) . La résurrection pour tous prenait un nouveau sens. Chacun devait avoir la possibilité d’accepter le sacrifice de Christ, d’être rétabli à la perfection originelle possédée par Adam et d’obtenir par là, la vie éternelle sur terre. Un travail de rétablissement de la race humaine devait s’ensuivre. Du coup étaient clairement compris les versets 19 à 21 du chapitre 3 des Actes, parlant du “ Rétablissement de toutes choses ”.
Quand il eut acquis ces précieuses vérités, dans ses études pieuses et ardentes avec quelques frères, le Pasteur Russell parvint à une hauteur appréciable dans son ascension. Pour parler au sens figuré, il voyait une bonne partie du Territoire de Canaan, car il comprenait clairement la doctrine du Rétablissement de toutes choses. Cette doctrine importante, incomprise ou ignorée depuis plus de 18 siècles par la chrétienté nominale, émergeait de nouveau et brillait dans tout son éclat. Par un effet de réactions en chaîne, la compréhension d’un point de doctrine entraîna la compréhension d’un autre point de doctrine. Chaque montée d’un pas facilita la montée du pas suivant. Si, en raison du Rétablissement de toutes choses, découlant de la Rançon, l’homme doit être ressuscité, et ramené, s’il le veut, à la perfection et vivre sur terre à tout jamais, cela signifie qu’un salut terrestre est prévu pour l’humanité dans le plan de Dieu.
Mais, comme la Bible parle sans ambiguïté d’un salut céleste, réservé aux disciples de Christ appelés durant l’âge de l’Evangile, il apparaissait clairement que deux saluts étaient prévus dans le Plan de Dieu :
– l’un céleste, pour l’Eglise, offert pendant l’ère chrétienne ;
– l’autre terrestre, pour le monde, qui sera offert dans l’âge Millénaire.
Une nouvelle vérité, elle aussi incomprise par la masse des croyants de nom, perçait les ténèbres moyenâgeuses pour éclairer de sa belle lumière nos étudiants de la Bible, assidus et fervents. En même temps commençait à se préciser la compréhension du but et de la manière du retour du Seigneur.
Jusque-là, et ce pendant des siècles, l’on croyait, et l’on croit toujours, d’ailleurs, dans la chrétienté, que le but du retour du Seigneur était de prendre à Lui les élus, tandis que la terre serait détruite pour toujours dans des cataclysmes terribles, l’humanité pécheresse étant vouée aux tourments éternels. Il apparaissait maintenant que tel n’était pas l’enseignement de la Bible. Le Seigneur revenu devait bien prendre à Lui les siens, mais, quant à la terre physique, elle subsisterait toujours et serait, pour toujours, l’habitation de l’homme. (Ecclésiaste 1:4 ; Esaïe 45:18), et quant au monde, Il le bénirait dans ces temps spéciaux du “ rétablissement de toutes choses ” qui s’introduiraient alors.
Quant à la manière de ce Retour, le Seigneur, Etre Spirituel de nature divine depuis sa résurrection, n’est plus visible à l’œil humain ; Il serait, dans un premier stade, présent comme un voleur dans la nuit, dans des temps comparables à ceux de Noé ; les hommes n‘en sauraient rien. Sa présence secrète serait ensuite manifestée, puis franchement révélée au monde par l’œuvre qu’Il accomplirait. Ainsi, de 1872 à 1876, frère Russell redécouvrait ces précieuses vérités concernant la Rançon, le Rétablissement de toutes choses, les deux saluts, le but et la manière du Retour de Christ, vérités précieuses annoncées par le Seigneur et les Apôtres, chères aux premiers Chrétiens, mais incomprises ou ignorées par la masse des Chrétiens nominaux. Dans le courant de l’année 1876, il allait accéder à un plan spirituel plus élevé, se hisser davantage sur le mont Nebo antitypique. Un nouveau point de vérité allait remplir son cœur de joie et le déterminer à s’engager à fond dans l’œuvre du Seigneur, tout en continuant l’étude passionnée de la Parole de Dieu.
Voici cette vérité : Le Seigneur était revenu ! Son retour a eu lieu, et ce en 1874 ! Si le Seigneur était revenu, la moisson de l’âge de l’Evangile commençait. Il fallait donc se mettre à l’œuvre, lancer la faucille de la Vérité, pour rassembler les véritables Chrétiens et les édifier spirituellement. C’est ce qui a été fait. Le cri retentit : VOICI L’EPOUX (Matthieu 25:6) et il retentit toujours. Les vérités redécouvertes, et celles qui se sont ajoutées par la suite, ont commencé à être répandues dans le monde entier, séparant le blé de l’ivraie. L’œuvre débuta aux Etats-Unis, s’étendit à toute l’Amérique, à l’Europe, et aux autres continents. Elle se poursuit toujours.
Ensuite, l’attention du serviteur fidèle et prudent fut attirée sur un autre point de la vérité, découlant du précédent. Il s’agit de la résurrection des membres de l’Eglise. Par l’étude des Saints Ecrits, il comprit que cette résurrection commençait, par le réveil des membres de Christ endormis, et que, depuis, ceux qui terminaient leur course en vainqueurs étaient changés en un clin d’œil.
Puis en 1881, il pénétrait davantage dans les choses profondes de Dieu, ou pour parler au sens figuré, il se hissait encore plus sur les hauteurs spirituelles de la grâce et de la connaissance, par la compréhension d’un sujet extrêmement édifiant, enrichissant. Il s’agit des “ Figures du Tabernacle ”.
L’examen détaillé dans la prière et le recueillement, et sous la direction de l’Esprit Saint, sans nul doute, des chapitres huit et seize du Lévitique, et de l’Epître aux Hébreux, l’éclaira sur la signification des différents traits du Plan de Dieu, enseignés par les figures du Tabernacle. Ce sujet profond, préparé par Dieu dans l’Ancien Testament, pour les Nouvelles Créatures de l’âge de l’Evangile, et développé dans le Nouveau Testament par l’Apôtre Paul, ce sujet, compris au début de l’ère chrétienne, mais voilé et incompris par la suite, pendant des siècles, émergeait de nouveau en 1881. Tel un diamant rare, aux multiples facettes, longtemps enfoui sous terre, mais ramené à la surface, il brillait de nouveau dans tout son éclat, réfléchissant la lumière de l’amour de Dieu, manifesté dans le sacrifice de son Fils, Jésus-Christ, et exposant les desseins divins à l’égard et de l’Eglise et du monde.
Peut-être serait-il opportun, frères, de nous rappeler, 118 ans après, comment il a plu à Dieu de nous transmettre la compréhension de ces “ Figures du Tabernacle ”. Il Lui a plu, comme nous le voyons, d’utiliser, pour cela, l’entremise du Serviteur fidèle et prudent. Les Figures du Tabernacle confirmaient à tout point de vue les différents traits du Divin Plan des Ages, avec ses mondes et ses âges, dont la compréhension s’est alors faite. Ces vérités et d’autres, dont le Seigneur revenu éclairait le Serviteur spécial qu’Il établissait sur ses biens, étaient diffusées dans le périodique bimensuel “ Zions Watch Tower ”, la “ Tour de Garde de Sion ”, dans des tracts, des brochures, puis des livres, les “ Etudes des Saintes Ecritures ”.
Ainsi Frère Russell publiait-il, en 1886, le premier volume des Etudes des Ecritures ; en 1889, le 2ème volume ; en 1890, le 3ème ; en 1897, le 4ème ; en 1899, le 5ème ; et en 1904, le 6ème. En 1904, il avait atteint le sommet du mont Nebo antitypique et il admirait les beautés du Plan de Dieu exposé dans la Bible, plongeant ses regards vers ces temps bénis, au cours desquels l’humanité sera rétablie à la perfection humaine, sous le règne glorieux de Christ. Il y demeura jusqu’en 1916, année au cours de laquelle il acheva sa course terrestre.
Il est heureux pour nous, frères, que Dieu lui ait permis de vivre deux années après 1914. Cela lui a permis de rectifier et de préciser certaines de ses pensées. Ces rectifications se trouvent dans les préfaces aux Volumes et dans des articles parus dans des “ Tour de Garde ” des années 1915 et 1916. Son enseignement, compte tenu des rectifications, constitue la “ nourriture au temps convenable ” promise par le Seigneur revenu et dont il est question en Matthieu 24:45 et Luc 12:42. Et c’est cette nourriture au temps convenable qui permet d’accéder au sommet du mont Nebo spirituel si nous pouvons l’appeler ainsi.
Lorsque nous nous en approprions, comme bénédiction spéciale de la part du Seigneur revenu, nous accédons, nous aussi, à ces hauteurs spirituelles et nous nous réjouissons de la vision qu’elles nous offrent.
Arrêtons-nous un peu sur cette vision. C’est avant tout, ce magnifique royaume où le Christ, avec son Eglise, répandra sur la terre les bénédictions de la paix, de la joie, du bonheur et de la vie éternelle, effectuant l’œuvre grandiose du Rétablissement de l’homme à la perfection humaine et transformant la terre en un paradis magnifique.
Cette vision est une vision de paix et de bonheur. Elle ne paraît pas correspondre à ce que fit Josué en Canaan. Avec son armée, Josué accomplit en Canaan une œuvre destructrice. Il y mit à mort les habitants, ennemis de Dieu par leurs mauvaises actions et leurs péchés. Leur iniquité mentionnée en Genèse 15:16 était alors arrivée à son terme, dépassant les limites de ce que Dieu pouvait tolérer. Elle méritait la mort, juste rétribution de Dieu, comme dans le cas des Sodomites et des habitants d’avant le déluge. Christ, de même, accomplira une œuvre destructrice au cours de son règne. Il détruira aussi les ennemis de Dieu, car il y en aura. De fait, son règne aura pour but, précisément, de les détruire, et durera jusqu’à ce que le dernier de ces ennemis soit détruit, comme nous en informe l’Apôtre Paul dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 15, versets 25 et 26 : “ Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort ”.
Quels seront ces ennemis ? L’un est nommément cité, c’est la mort. Lorsque, pendant le Royaume millénaire et à sa fin, les incorrigibles pécheurs volontaires seront détruits, encourant la peine de la seconde mort, et lorsque l’humanité rétablie à la perfection entrera dans les âges de gloire pour l’éternité, la mort n’existera plus. C’est là qu’il n’y aura plus ni mort, ni deuil, ni cri, ni douleur.
Un autre ennemi qui sera détruit, ce sera le cœur de pierre en l’homme. Le cœur de pierre disparaîtra, ou plutôt il sera changé en un cœur de chair. Selon le prophète Ezéchiel, chapitre 36, verset 26, Dieu, par Christ, donnera aux hommes un cœur nouveau, et Il mettra en eux un esprit nouveau. Il ôtera de leur corps le cœur de pierre et Il leur donnera un cœur de chair. Le cœur de pierre, c’est l’orgueil, la méchanceté, l’égoïsme, l’avarice, la cupidité, la haine, l’indifférence, la froideur, etc… Ces défauts seront éliminés. Christ aidera ceux qui le voudront bien à s’en défaire et à développer en eux la bonté, la douceur, la patience, la tempérance, la miséricorde, la compassion, en un mot, l’amour du prochain et l’amour suprême pour Dieu. C’est ainsi que le cœur de pierre sera ôté et remplacé par un cœur de chair.
Si le péché, en tant que défaut sera éliminé, les pécheurs volontaires, le seront également, comme nous l’avons déjà dit. Ce seront ceux qui, après avoir été réveillés du sommeil de la mort et eu connaissance de la vérité, ne se soumettront pas du fond de leur cœur à la loi divine et préféreront la voie du péché. Ainsi, le pécheur âgé de cent ans sera-t-il maudit (Esaïe 65:20). Ces pécheurs volontaires sont aussi représentés par les boucs, dont il est dit, dans la parabole des brebis et des boucs, qu’ils iront au châtiment éternel, qui sera la seconde mort (Matthieu 2 :46). Mention est également faite d’eux et de leur destruction, ainsi que de celle de Satan, en Apocalypse, chapitre 20, versets 7 à 10.
D’autres ennemis sont mentionnés dans les Ecrits, ainsi que leur destruction. Il ne s’agit pas tant d’individus que de systèmes, de fonctions, de charges.
Citons-en quelques-uns : “ Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. Ils combattront contre l’agneau et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi ”. (Apocalypse 17:12-14).
“ Le Seigneur à ta droite, brise des rois au jour de sa colère. Il exerce la justice parmi les nations … Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays ”. (Psaume 110:5-6).
“ Alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement (plutôt par l’éclat de sa présence) ” (2 Thessaloniciens 2:8).
“ Une fois encore j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. ” Ces mots : “ une fois encore ” indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent ”. (Hébreux 12:26-27).
“ Alors, un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant : ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée ”. (Apocalypse 18:21).
“ Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes ”. (Jérémie 1:10).
Notre Seigneur est le Roi légitime de la terre. C’est à Lui qu’appartient légalement le droit de régner. Il en a été investi par Dieu Lui-même (Luc 19:12). A son retour, Il a trouvé des rois, des gouvernements, une papauté et, en général, une Chrétienté qui L’ignorent, qui ignorent ses plans et ne sont nullement disposés à Lui céder la place. D’où sa colère, qui n’est que la manifestation de la justice, face à un monde égoïste, injuste, méchant et pécheur. Cette colère s’exprime par un temps de détresse qui va croissant et dans lequel l’ordre social mondial actuel, tant civil que religieux, sera ébranlé et anéanti, pour être remplacé par un ordre nouveau. C’est à cette œuvre de renversement que se réfèrent les versets que nous venons de citer. Certains ont commencé à s’accomplir, comme le Psaume 110, versets 5 et 6, l’épître aux Hébreux 12:26, 27.
D’autres, selon toute vraisemblance, commenceront à se réaliser, dans un avenir qui ne paraît pas bien lointain, comme par exemple l’Apocalypse chapitre 17, versets 12-14, la deuxième épître aux Thessaloniciens, chapitre 2 et verset 8. Mais n’oublions pas que si le Seigneur renverse et détruit, c’est pour construire ; s’Il blesse, c’est pour guérir. Et Il guérira tous ceux qui voudront bien se laisser guérir dans son Royaume, en leur accordant bonheur, santé et vie éternelle.
C’est là, la vision que nous offre le sommet du mont Nébo ; vision d’élimination du mal, du péché et de toute structure mauvaise, injuste, correspondant à l’œuvre de destruction effectuée en Canaan par Josué et son armée, et vision de paix, de bonheur et de joie correspondant à l’établissement des Israélites dans cette terre promise. Il sera bon de signaler que, du sommet Nébo antitypique, Frère Russell a pu discerner les événements principaux de notre époque même, et il les a décrits.
Voici trois extraits d’articles rédigés en 1915 et 1916. Nous y trouvons quelques-unes de ses dernières pensées qu’il est important pour nous de bien connaître.
Article : “ La tempête qui vient et son glorieux résultat ”, rédigé en 1915.
“ La guerre actuelle (il s’agit de la première guerre mondiale) est décrite dans la Bible comme ayant dû commencer en 1914. C’est un grand “ vent ”.
“ Venant après cette guerre, la Bible enseigne qu’un grand tremblement de terre – une révolution sociale – aura lieu. En connexion avec ce tremblement de terre, viendra une élévation des sectes religieuses, catholiques et protestantes, du côté des rois et des princes politiques, sociaux, financiers, religieux. Ensuite viendra la chute de tous les systèmes religieux actuels. Rapidement le feu symbolique de la Bible – l’anarchie – consumera la terre. Venant après l’anarchie, viendra ensuite le Royaume de Dieu promis depuis longtemps, pour lequel les Chrétiens ont prié, disant : “ Que ton règne vienne ”. (fin de citation).
Article : “ La moisson n’est pas terminée ”, écrit en 1916.
“ Il nous paraît toujours évident que la période prophétique, connue sous l’appellation : “ Les temps des Nations ”, se termina chronologiquement en octobre 1914. Le fait que le grand jour de colère envers les nations commençât à ce moment-là, marque une bonne réalisation de notre attente. Aux nations païennes, possession et autorité furent garanties pour une certaine période de temps. Ce temps ayant expiré, les procédés de dépossession sont maintenant en cours. Les vents de disputes, les vents de guerre sont lâchés, causant un grand préjudice au monde entier, affaiblissant les Royaumes d’Europe, sous le rapport de leur meilleur sang et de leur force financière … L’humiliation, mentionnée par la Bible, ne s’est pas encore accomplie. Il est possible que la guerre (il s’agit toujours de la première guerre mondiale) continue pas mal de temps encore, avant que les nations soient suffisamment affaiblies et humiliées pour désirer la paix. Puis viendront d’autres afflictions. Des révolutions menaceront ; les gouvernements s’associeront encore plus fermement avec les systèmes d’église nominale, les uns et les autres cherchant force et protection. Ensuite, nous pouvons nous attendre au grand effondrement de la Babylone spirituelle, conduisant au grand tremblement de terre – à la révolution ” – de l’Apocalypse, “ un tremblement de terre tel, si grand, qu’il n’y en a jamais eu de semblable depuis que les hommes sont sur la terre ” (Apocalypse 16:18, version Darby). Ceci à son tour conduira, suivant notre compréhension de la Bible, à la terrible anarchie, dans laquelle succomberont toutes les institutions actuelles, devant le feu de la passion, du préjugé humain, etc … Après, au moment propice, les dominations païennes ayant disparu, le Royaume du Messie se manifestera pour bénir le monde entier et se trouvera être le “ désir de toutes les nations ” (Aggée 2:7). “ Nous ne voyons, par conséquent, aucune raison pour douter que les temps des Nations se soient terminés en Octobre 1914 ” (fin de citation).
Voici une autre citation, tirée du même article : “ La moisson n’est pas terminée ” rédigé en 1916.
“ Certains d’entre nous furent très fortement convaincus que la moisson serait terminée à l’heure qu’il est, mais il ne faut pas permettre à nos espérances de prévaloir sur les faits … Le fait est que l’œuvre de la moisson se poursuit magnifiquement ; elle n’est pas terminée, en aucune manière. Pour ce qui est de notre jugement actuel, il apparaîtrait qu’il y ait un travail considérable de moisson devant encore être accompli. Cela ne nous décourage pas, mais nous encourage ”. (fin de citation).
A ces trois extraits, ajoutons un commentaire datant de 1889 et paru dans le volume 2 des Etudes des Ecritures, page 4 et paragraphe 2.
“ Nous trouvons que beaucoup de grands et merveilleux événements se concentrent dans cette moisson ; c’est en elle que se produit le grand temps de détresse ; le jour de Jéhovah ; la ruine finale et complète de l’Antéchrist et la chute de Babylone la grande ; le commencement du retour de la faveur divine aux Juifs ; la seconde venue de notre Seigneur et l’établissement de son Royaume ; la résurrection et la récompense des saints ”. (Fin de citation).
Pour résumer ces extraits, disons qu’après la première guerre mondiale devait se produire une révolution sociale. Cette révolution s’est déclenchée en 1917, déjà, en Russie. Ce fut une révolution sociale, car elle a amené un changement radical de société, le socialisme des pays de l’Est, tendant vers le communisme. Loin de satisfaire les aspirations humaines, ce socialisme, après s’être étendu à une bonne partie de la terre, a sombré, laissant les pays qu’il dominait dans de grandes difficultés économiques.
Simultanément dans la Chrétienté, s’est accentué un mouvement tendant à l’unification de toutes les dénominations religieuses chrétiennes. C’est, visiblement, le liement de l’ivraie. Ainsi s’est constitué à Amsterdam, en 1948, le conseil Oecuménique des Eglises, qui coopère aujourd’hui activement avec la papauté. La papauté aujourd’hui gagne en influence dans le monde. Elle se redresse. Le conseil Oecuménique est aussi actif. Une coopération étroite avec les pouvoirs civils les plus influents paraît tout à fait envisageable, dans le contexte international actuel, les uns et les autres s’épaulant mutuellement.
Dans le même temps, le retour graduel de la grâce à Israël, non exempte d’épreuves, il est vrai, a conduit à la constitution de l’Etat d’Israël en 1948.
Le tout s’opérant dans un temps de troubles continuels, qui doivent aller s’accentuant et culminer dans une anarchie générale où sombrera d’abord Babylone, c’est-à-dire, tous les systèmes d’églises nominales et ensuite l’ordre social mondial, pour faire place au Royaume de Christ promis, qui verra, enfin, l’instauration d’une ère de paix, de repos et de bonheur, tant souhaitée par l’humanité.
C’est là dans les grandes lignes, le “ court terme ” que nous permet de voir le mont Nebo. Heureux sommes-nous de pouvoir voir, également, le moyen et le long terme et de plonger nos regards vers les temps bénis de la régénération de l’humanité et, par delà, jusqu’aux âges de gloire, où il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, ni mort. (Apocalypse 21:4).
A. D.
Note :
Le mot “ sectes ”, figurant dans un des extraits repris ci-dessus et rédigé en 1915, n’a pas la signification qu’on lui donne de nos jours, mais sa signification première. Il exprimait l’adhésion à un maître spirituel ou à une doctrine, et désignait tout mouvement qui se créait à la suite d’un maître spirituel, ou dont les membres étaient unis par une même doctrine. C’est ainsi qu’il faut le comprendre ici.