SANCTIFIES PAR LA CONNAISSANCE DE LA VERITE

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« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » – Actes 3 : 19-21.

« Conversion » est le mot approprié à l’égard du changement de direction nécessaire aux Juifs pour devenir des Chrétiens. Toutefois le mot est utilisé dans un sens tout à fait différent lorsque nous faisons allusion à la conversion du corrompu et incroyant à la foi et l’obéissance comme disciple de Christ. N’importe quel changement radical ou révolution de la pensée ou de la conduite n’est pas appelé abusivement conversion. C’est une bonne chose que ce point soit clairement énoncé car le malentendu est tellement général. La conversion de Paul, par exemple, est semblable à la conversion des pécheurs, étrangers, éloignés de Dieu, puisqu’elle ressemble presque à la conversion d’un Chrétien d’aujourd’hui : de l’opposition à la vérité présente à son amour et à son service. De telles conversions sont fréquentes aujourd’hui – beaucoup de ceux qui ont brûlé dans le passé le « Millenium Dawn » (l’Aurore Millénaire) l’aiment à présent et font tout ce qui est en leur pouvoir pour répandre ses enseignements, ses points de vue concernant le plan et le caractère divins, sa présentation du Messie et de son travail passé et futur. Le changement ou conversion de telles personnes est remarquable. Elles aiment les choses qu’elles ont haïes, haïssent celles qu’elles ont aimées, les vieilles choses sont devenues nouvelles, la nouvelle lumière du plan divin a éclairé leur cœur.

Saul de Tarse, l’ennemi implacable du Seigneur Jésus et de ses disciples était, dans le même temps, un serviteur zélé de Dieu ; et ses persécutions contre la vérité, comme il le déclare lui-même, étaient entreprises et accomplies avec zèle, parce qu’il croyait servir Dieu de cette façon. Il était un homme bon en se basant sur sa lumière, mais cette lumière était pâle. C’est parce qu’il était un cœur honnête, sincère, bon, loyal au Seigneur qu’un miracle spécial fut accompli pour ouvrir les yeux de sa compréhension, de façon à ce qu’il puisse voir la vérité. Sa sincérité est amplement prouvée par la promptitude de son obéissance, aussitôt que les yeux de son esprit furent ouverts. Il ne changea pas tant son zèle pour Dieu et sa cause que la direction et la manière dans lesquelles ce zèle s’exprimait après qu’il se soit soumis à l’esprit du Seigneur, par le don du Saint Esprit. Ainsi aujourd’hui tandis que nous avons la certitude de par les Ecritures qu’aucun des méchants ne comprendra, nous avons aussi l’assurance que les sages comprendront. Les « sages » ne sont pas les « méchants » et nous estimons ceux qui ont manifesté une implacable opposition à la vérité présente non pas parce qu’ils étaient d’un cœur mauvais mais parce qu’ils étaient trompés et aveuglés.

Nous nous attendons à ce que beaucoup de cette classe se retrouvent parmi les « sages » à qui il sera permis de comprendre les glorieuses choses du plan divin qui est révélé par les Ecritures. Ce plan leur sera révélé car ils ne font pas partie des méchants, mais sont, comme Saul de Tarse, de vrais enfants de Dieu, dont le zèle est mal aiguillé, mal employé. Certains peuvent regimber contre les aiguillons des faits, des évidences, des consciences, etc… plus longtemps que d’autres mais, finalement, le Seigneur leur accordera quelques expériences ou épreuves, expériences amères qui les prépareront à voir la lumière, la vérité dans la bonne direction. Beaucoup d’entre eux chantent : « Même si c’est une croix qui m’a ressuscité ».

Le père de Saul était un citoyen romain, probablement un homme influent et riche ; il était un Juif de la sainte secte appelée Pharisiens – la plus exacte et rigide dans le respect de la Loi divine. Son fils appelé Saul, comme le premier roi d’Israël, reçut aussi un nom romain Paul, à cause du droit de cité de son père. L’allusion de l’Apôtre au fait d’avoir souffert la perte de tout pour l’amour du Christ doit être comprise dans le fait qu’il a été déshérité par son père à cause de l’acceptation de Jésus comme Messie. Il est évident qu’il était pauvre au début de son ministère comme le prouve son travail de faiseur de tentes alors qu’il prêchait. Le fait que, plus tard, les récits le représentent comme étant un homme influent avec un ou plusieurs serviteurs, est considéré par beaucoup pour justifier la conclusion qu’à une date ultérieure il aurait reçu un héritage, sans doute à cause du décès de son père. Aucune autre raison ne justifie cette maison louée à Rome, son influence sur les officiels, les envois de navires, etc… On ne porte pas attention ni considération à un pauvre prisonnier.

Quant à l’apparence physique de Paul, une médaille en fer, qui a la prétention de donner une ressemblance, fut découverte. Il y a aussi une tablette romaine datant approximativement du 4ème siècle, qui montre Paul assis sur un siège curule (chaise d’ivoire réservée à certains magistrats). Toutes deux le représentent d’une apparence agréable, quelque peu dégarni avec une barbe, d’une grandeur et d’un poids moyens, l’expression du visage ouverte et agréable. Dans les « Actes de Paul et de Thecla », la première romance chrétienne écrite aux environs de l’an 150, il y a une description de Paul qui est sans doute la meilleure et la plus vraisemblable. Il est décrit comme étant de petite taille, chauve, bancal, bien proportionné, les sourcils se rencontrant, le nez plutôt long, se déplaçant avec grâce, ressemblant tantôt à un homme, tantôt à un ange. Ses manières étaient celles d’un gagnant. Il est certain que sa bonne éducation et ses contacts avec les gens de hautes sphères lui avaient donné cette grâce et une aisance de la parole qu’il a manifestée en présence de beaucoup de hauts fonctionnaires avec lesquels il eut de diverses manières des contacts en tant que représentant du Seigneur.

Notre leçon a un rapport avec le récit de Philippe ; lorsque celui-ci prêchait Christ, Saul proférait des menaces et faisait ce qu’il pouvait pour étouffer la chrétienté. La persécution ayant causé la dispersion des croyants, Saul les poursuivait, sortant même de la Judée, étant emporté par son zèle pour écraser ce qu’il voyait comme une dangereuse hérésie. Certains pourraient se demander comment son cœur pouvait être loyal à Dieu et son esprit si implacable à l’égard des fidèles du Seigneur. Voyons comment ce sujet apparaissait dans l’esprit de Saul : sans aucun doute il était rempli de ce sentiment juif de respect du Messie, du respect de sa nation d’Israël ; pour lui, il était certain et indiscutable que les pharisiens représentaient Dieu et toutes les glorieuses prophéties et traditions de la nation, et comme Jéhovah avait favorisé cette nation, durant tous ces siècles, sa grâce devait rester sur eux ; si Dieu avait donc d’autres révélations à faire, elles parviendraient par les scribes et les pharisiens qui sont assis dans la chaire de Moïse comme représentants de Dieu et de la Loi. Il attendait un Messie riche, digne, d’un rang social important ; s’Il devait naître de façon naturelle, Il verrait le jour dans une des meilleures familles. Il s’attendait à ce que le Messie établisse la dignité d’Israël sur un plan semblable, mais plus élevé que celui de Salomon, qu’Il serait un conducteur et commandant du peuple, qu’Il conduirait les Israélites avec succès à travers toutes les difficultés et oppositions, comme l’avaient fait Moïse, Josué, David – qu’Il serait encore plus grand, plus puissant, encore plus couronné de succès.

Il nous est difficile d’imaginer combien absurdes pouvaient être les prétentions de Jésus pour un esprit rempli de telles espérances. Jésus n’a jamais possédé ni richesse, ni rang social, ni influence sur son peuple ; Il était méprisé et rejeté par les chefs religieux et les anciens de la nation, Il n’avait aucune puissance ou influence sur les empereurs romains ou autres de manière à faire d’Israël la nation principale du monde et d’étendre les lois juives à chaque nation portant avec elles les bénédictions messianiques prédites. Non, du point de vue de Saul, Jésus était un imposteur, un trompeur, un faux messie, ses disciples étaient des dupes au cerveau dérangé et leurs doctrines étaient calculées pour discréditer les dirigeants religieux qui représentaient Moïse dans la nation, pour activer les conflits et la division au sein du peuple et les détourner de Moïse, de la Loi et des espérances d’Israël et de cette façon gêner la bonne cause de Dieu qui fut graduellement développée au cours des siècles.

Ce fut le zèle de Paul pour Dieu et sa cause qui en firent un persécuteur et non son amour pour la persécution ou un désir brutal de se faire une gloire dans les souffrances d’autrui. Sa force motrice était le devoir – envers Dieu, envers sa nation. La propagation de fausses doctrines signifiait une opposition à Dieu et à Israël et une frustration temporaire des espoirs d’Israël, éloignant le glorieux jour de bénédictions qu’avait attendu et espéré tout Israël. De la même façon, nous voyons, aujourd’hui, de nobles chrétiens s’opposer à la vérité présente avec le même état d’esprit. Ce n’est pas qu’ils aiment la persécution mais ils croient qu’ils servent Dieu et que la proclamation de la vérité présente signifie l’ébranlement, si ce n’est la ruine, de tous les systèmes religieux dans lesquels ils ont confiance et qu’ils croient être d’origine divine, systèmes par lesquels ils espèrent amener le Royaume de Dieu en accomplissant des efforts missionnaires et en convertissant le monde. La vérité présente déclare que tous ces efforts sont mal dirigés et futiles. Elle signale la chute de Babylone et de tout ce qui lui appartient, elle déclare l’établissement du Royaume de Dieu et l’élévation du sacerdoce royal en dehors des lignes sectaires ; ignorant l’appartenance à une secte, elle reconnaît seulement les « vrais israélites » personnellement attachés au Rédempteur. La révolution des pensées, la conversion nécessaire, maintenant, est presque aussi difficile que celle de Paul et d’autres sectaires de sa nation. Réjouissons-nous si par la grâce du Seigneur, nos yeux s’ouvrent à la vérité et ayons plus de compassion pour les autres qui sont encore dans la condition de Saul de Tarse quand il persécutait.

La lumière qui brilla sur Saul et ceux qui étaient avec lui était évidemment surnaturelle car il était à peu près midi lors de sa manifestation (Actes 22 : 6) et la lumière était bien plus brillante que celle du soleil qui brillait en même temps avec une grande luminosité comme c’est généralement le cas dans ce pays. Le phénomène fut vu par tout le groupe mais ses particularités spéciales ne furent connues que de Saul, les autres virent la lumière mais n’eurent pas la vision représentant le Fils de l’Homme glorifié. Ils entendirent des sons mais ne distinguèrent pas les mots que Saul entendit. Ils tombèrent tous au sol mais furent capables de se remettre debout et de s’étonner, sauf Saul dont les yeux furent blessés de telle façon qu’il devint aveugle. De la même façon, Etienne eut une vision tandis que ceux qui étaient avec lui ne virent rien, Jean vit une colombe descendant sur Jésus tandis que la foule ne remarqua rien, Jésus entendit certaines paroles du Père tandis que la multitude disait qu’il tonnait. Il est même mentionné ici que la voix parlait en hébreu, ceux qui étaient avec Saul parlaient probablement syrien ou grec.

La réponse étonnée de Saul était : « Qui es-tu Seigneur ? ». Voilà tout le problème, il ne connaissait pas le Seigneur et comme notre Maître le déclara Lui-même, ce manque de connaissance du Fils entraînait un manque de connaissance correcte du Père. Il nous explique, plus loin, que si d’autres ont pu, dans le passé, connaître quelque chose de Dieu, ils ne pouvaient jamais vraiment Le connaître dans le sens d’une connaissance personnelle et de l’appréciation de son caractère et de son esprit, si ce n’est par le Fils, dont une partie de la tâche lors de sa venue était de révéler le Père. Nous pourrions dire de tous ceux qui ont persécuté le corps de Christ, même s’ils le firent par ignorance, que c’était parce qu’ils ne connaissaient pas Jésus – parce qu’ils n’avaient pas reçu son esprit dans une mesure suffisante. Prenons garde à ce qu’un tel esprit de persécution ne trouve aucune sympathie, aucune place dans nos cœurs, ni aucune expression dans nos paroles ou actes. Cela ne veut pas dire toutefois que nous ne reprendrons ni ne censurerons jamais et cela publiquement (2 Timothée 4 : 2), ni que nous ne critiquerons jamais des personnes ou des doctrines. Mais cela signifie que nos blâmes et réprimandes concernant des enseignements et des enseignants doivent être faits du point de vue biblique, donnant nos raisons, les donnant pleinement sans aigreur, sans rudesse et sans méchanceté d’aucune sorte.

Les paroles « Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » expliquent l’état probable d’esprit et de corps de Saul à ce moment-là, mais l’on ne trouve pas ces mots dans les anciens manuscrits grecs comme on ne trouve pas l’expression : « Il te serait dur de regimber contre les aiguillons ».

Saul ne mangea ni ne but pendant trois jours et fut complètement aveugle. Quelle période propice à la réflexion ! Quelle humiliation de penser qu’il avait combattu contre la vérité ! Que de prières pour le pardon et que d’engagements de consécration à Jésus ont rempli son cœur pendant ces journées. C’était le temps des bonnes résolutions qu’il tiendrait dans le futur si le Seigneur voulait gracieusement lui pardonner et lui fournir une occasion de racheter le passé. Il eut un rêve dans lequel il aperçut un homme en train d’oindre ses yeux pour lui permettre de recouvrer la vue. Le quatrième jour, un homme, un pauvre et humble disciple de Jésus appelé Ananias, vint non sans crainte, pour voir Saul – connaissant sa réputation d’ennemi de ceux qui croyaient en « cette voie », sachant qu’il était logé dans la demeure d’un homme qui n’était pas ami de la vérité, mais assuré par le Seigneur dans une vision que Saul priait et l’accueillerait. Ananias, envoyé du Seigneur, remplit courageusement son rôle.

Il y a une leçon pour nous. Le Seigneur n’a pas envoyé un des apôtres de Jérusalem, Ananias n’était pas un des anciens ou diacres mais un simple, humble et obéissant disciple, « un vase pour l’usage du Maître ». Que toute personne chère au Seigneur soit remplie de l’esprit du Seigneur et soit prête, étant vidée d’elle-même et ressentant sa fragilité et sa petitesse. Que de telles personnes soient prêtes et désireuses d’être employées au service de Dieu ; pour être utilisés par Lui lorsque l’occasion se présentera. Quelle bénédiction a dû ressentir Ananias en rapport avec ce service ! Un peu plus tard, il a pu réfléchir au fait d’avoir été l’humble instrument dans la main du Seigneur en apportant une bénédiction à quelqu’un qui devint, ensuite, un si noble serviteur de la croix de Christ. De cette façon, certains fidèles du Seigneur ont, de notre temps, apporté le message du Seigneur soit par la parole, soit par des tracts ou des brochures et ont ouvert les yeux de certains qui, par la suite, sont devenus puissants pour la Vérité et pour renverser les forteresses de l’erreur. Quelles réjouissances ont-ils eu dans le privilège de leur service ! Nous ne savons ce qui va prospérer, ceci ou cela ; utilisons donc diligemment chaque occasion qui se présente. Prions en attendant pour plus de sagesse et beaucoup d’opportunités pour son service.

La prescience du Seigneur est clairement démontrée dans les versets 15 et 16 : Il connaissait Saul, connaissait son honnêteté et son zèle, Il savait que cette honnêteté et ce zèle, dès qu’ils seraient bien dirigés, feraient de lui le genre d’instrument, précisément qu’Il désirait utiliser à son service. L’Apôtre Paul reconnaît cela lui-même et fait mention de la providence divine depuis sa naissance, déclarant que le Seigneur l’avait choisi depuis le ventre de sa mère. Il put voir alors à la lumière des événements ultérieurs comment toutes ses affaires, depuis sa tendre enfance, tendaient dans une direction favorable pour le préparer à son ministère comme apôtre – et même ses expériences comme persécuteur s’avérèrent profitables car elles ont amoindri son estime de lui-même et lui ont apporté un degré plus grand de compassion pour ceux qui souffraient d’un aveuglement pareil au sien, augmentant ainsi sa serviabilité envers eux. Cela ne signifie pas cependant que Dieu avait déterminé à l’avance que Paul aurait une place dans le Royaume, ce que Paul détermina pour lui-même en affermissant son appel et son élection par la foi et l’obéissance. Le Seigneur a providentiellement guidé ses pas dans son enfance et sa jeunesse, de telle sorte qu’il apprit certaines leçons et acquit certaines préparations qui seraient utilisées au temps convenable ; et au temps convenable, Il ouvrit les yeux de sa compréhension, sachant bien quel serait par la suite son propre choix. Néanmoins, le même apôtre déclare que même après avoir prêché l’Evangile aux autres, il pourrait lui-même devenir un naufragé. Autrement dit, ayant porté le nom du Seigneur devant les Gentils et les Israélites, devant les rois et ayant souffert de grandes choses pour l’amour du Seigneur, il pouvait faillir à garder fidèlement, jusqu’à la fin, le caractère d’un vainqueur, et en conséquence manquer de devenir un co-héritier avec son Seigneur.

Ananias venant vers Paul s’est présenté d’une façon remarquable – il avait l’esprit du Seigneur ; il était content de connaître Saul comme frère, heureux d’oublier qu’il avait été un persécuteur de l’Eglise. Il ne l’a pas réprimandé, il ne lui a pas dit « Tu as mérité les tourments éternels » ni « Tu mérites une volée de coups de fouet ». Il n’a pas fait d’allusions méchantes au passé mais il s’adressa au contraire à lui, à la lumière de l’information que le Seigneur lui avait donnée, en disant : « Frère Paul ». Il y a ici une leçon magnifique pour beaucoup d’entre le peuple du Seigneur, qui semblent plus disposés à gronder et à réprimander les anciens persécuteurs, qu’à les louer et se réjouir avec eux ; c’est là une leçon nécessaire pour tous, une preuve de la présence de l’Esprit de Christ, l’esprit d’amour, dont les qualités sont la charité fraternelle, la douceur et l’humilité.

De grandes écailles tombèrent des yeux de Paul et il recouvra une partie de sa vue naturelle, mais combien était plus grande la vue spirituelle qu’il reçut – l’illumination de son cœur, de son esprit ! La pénombre et l’obscurité de la tradition de la Loi et des prophètes étaient à présent dissipées en grande partie car il a vu Jésus : Jésus le Rédempteur souffrant la mort pour les péchés du monde – Jésus glorifié, dirigeant l’élection de l’Eglise, ses membres, son corps, ses co-héritiers qui seraient, pour toujours, avec Jésus le Messie en gloire et majesté pour bénir, rétablir, relever Israël et toutes les familles de la terre. Il est clair que Paul n’a jamais complètement recouvré la vue et de la même façon il affirme que sa vue spirituelle n’a jamais atteint la perfection, comme il le dit : « Aujourd’hui, nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ».

Se montrant résolu pour Christ, il Le reconnut de la manière habituelle par le baptême et non en entrant dans un système sectaire. Il a rejoint le corps de Christ et par là est devenu un membre uni avec tous ceux qui se sont joints à Christ, la tête du corps. Il rencontra, de suite, le peuple du Seigneur, il n’avait plus honte d’eux, il ne pourrait pas maintenant faire beaucoup pour eux ; l’honneur, la dignité qu’il avait de par sa naissance, la richesse, ainsi que sa citoyenneté romaine n’étaient nullement trop bons pour être sacrifiés au Seigneur. Il avait appris qu’en persécutant le peuple du Seigneur il persécutait le Seigneur Lui-même, maintenant, il comprenait qu’en rencontrant et honorant le peuple du Seigneur, il rencontrait et honorait Celui-ci. Immédiatement il a prêché Jésus. Il L’a prêché en tant que Fils de Dieu, Celui en qui les prophéties du passé se sont accomplies, le Messie qui a racheté et qui au temps voulu par Dieu délivrerait Israël et le monde de l’esclavage de Satan, de la mort et du péché.

Notre texte d’Or.

Il est tiré du discours de Pierre, prononcé peu de temps après la Pentecôte ; ses mots étaient, sans aucun doute, en partie prophétiques ; ils sont pointés sur la seconde venue de notre Seigneur – bien que Pierre n’ait peut-être pas compris que cet événement serait encore lointain. L’exhortation à se convertir au Seigneur fut délivrée aux Juifs qui étaient déjà son peuple type, dans les liens de l’Alliance, mais qui avaient besoin maintenant d’accepter les conditions de la Nouvelle Alliance [Réd. : En fait il s’agit des conditions de l’Alliance Abrahamique représentée en Sara, selon la dernière pensée de l’auteur sur les Alliances] et de faire le changement correspondant dans leurs vies, c’est-à-dire de passer de membres de la maison des serviteurs à membres de la maison des fils, de passer de ceux pour qui, continuellement, année après année, des sacrifices d’expiation étaient faits, sacrifices qui ne pouvaient jamais enlever le péché, à ceux qui acceptent l’unique sacrifice de Christ et son mérite rédempteur, avoir confiance dans le fait que leurs péchés sont actuellement recouverts, par la foi au sang précieux, et espérer en un effacement final de ces péchés à la seconde présence du Seigneur comme le texte le déclare.

Aussi longtemps que le croyant est souillé physiquement, mentalement, moralement par le péché, il a l’évidence que ses péchés ne sont pas effacés. Il peut, néanmoins, se réjouir grandement comme le déclare le Prophète : « Béni est l’homme dont les péchés sont couverts » ; mais il devrait aspirer ardemment au temps où toutes les traces du péché, chaque marque de culpabilité, seront effacées complètement, ne nécessitant plus d’être couvertes. Pour les Saints de l’âge de l’Evangile, cela arrivera à la seconde venue de Christ, quand ils seront changés en un clin d’œil, recevant les nouveaux corps spirituels que le Seigneur leur a promis dans la première résurrection. Cet effacement des péchés arrivera progressivement pour le monde durant l’âge millénaire. Dans la mesure où chacun viendra en harmonie avec le Grand Prophète, Prêtre et Roi alors régnant, il profitera graduellement des bénédictions du Rétablissement ; toutes traces de mal et de péché seront éliminées et l’homme sera ramené graduellement à la perfection première perdue en Adam, rachetée par Jésus et rétablie par l’effacement des péchés sous le ministère de son Royaume.

WT 1902 p.2968