– première partie –
La Bible est un livre magnifique, plein de symboles expressifs qui nous livrent un riche enseignement lorsqu’on les comprend correctement. Le « Bras de l’Eternel » en est un. Le bras éveille l’idée de travail, de mise à exécution de décisions prises par la Tête. Il suggère aussi la pensée d’étroite intimité, d’union complète avec la tête. Puisqu’il s’agit du « Bras de l’Eternel », il est donc question de quelqu’un qui est l’heureux exécutant des plans et des projets du Tout-Puissant et Créateur de l’univers entier. Ce Quelqu’un est notre Seigneur Jésus-Christ, qui est et a toujours été en communion intime avec Dieu.
Examinons certains d’entre ces plans et projets, au travers du travail confié au « Bras de l’Eternel ».
Nous connaissons le chapitre 53 de la prophétie d’Esaïe, où le Prophète décrit magnifiquement l’œuvre expiatoire du Seigneur, en présentant Celui-ci sous l’image du « Bras de l’Eternel ».
Citons-en quelques passages : « Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l’Eternel ? Il s’est élevé devant Lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée… Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas. Cependant, ce sont nos souffrances qu’Il a portées, c’est de nos douleurs qu’Il s’est chargé; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié. Mais Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; et l’œuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains… »
Oui, l’œuvre future de régénération, de bénédiction de l’humanité entière prospérera entre les mains du Seigneur, le « Bras de l’Eternel » parce qu’Il s’est offert en sacrifice pour les péchés du monde entier, il y a bientôt 20 siècles de cela.
Il est aussi question du « Bras de l’Eternel » en Jérémie 32 : 17 : « Ah ! Seigneur Eternel, Voici tu as fait les cieux et la terre par ta grande puissance et par ton bras étendu », de même qu’en Jérémie 27 : 4, 5 : « Ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël : Voici ce que vous direz à vos maîtres : C’est moi qui ai fait la terre, les hommes et les animaux qui sont sur la terre, par ma grande puissance et par mon bras étendu, et je donne la terre à qui cela me plaît. »
A ces paroles font écho celles rapportées dans l’Evangile selon Saint Jean, chapitre premier et versets 1 et 2 (nous citons la version Diaglott, dans sa traduction mot à mot) : « Dans un commencement était la Parole [le Verbe, le Logos, trad.], et la Parole était avec le Dieu; et un dieu était la Parole. Ceci était au commencement avec le Dieu. Tout par elle fut fait et, sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. »
Ainsi, le bras étendu du Dieu d’Israël, mentionné par Jérémie, fut bien, d’après l’Apôtre Jean, la Parole, le “Logos”, autrement dit notre Seigneur Jésus-Christ dans son existence préhumaine, comme Etre spirituel puissant et honoré, par qui toutes choses ont été faites, selon le bon plaisir de Dieu (1Corinthiens 8 : 26 ; Proverbe 8 : 22-31). Nous avons ici la confirmation que l’expression « le Bras de l’Eternel » s’applique bien à Christ, quelle que soit la phase de son existence.
Constatons l’harmonie entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Remarquons aussi que le Prophète Jérémie déclare que le « Bras de l’Eternel » était « étendu » lors de la création de toutes choses, ce qui laisse supposer qu’Il était alors « sur place », « à pied d’œuvre », comme on dit aujourd’hui.
Ceci étant, passons à la prophétie d’Esaïe, chapitre 63 et versets 11 à 13 : « Mais il se souvint des jours d’autrefois, de Moïse, de son peuple : Où est celui qui les fit monter de la mer, avec les bergers de son troupeau ? Où est celui qui mit l’Esprit de sa sainteté au-dedans de lui [c’est-à-dire au-dedans de Moïse], son bras magnifique les faisant marcher par la droite de Moïse; – qui fendit les eaux devant eux pour se faire un nom à toujours, qui les a fait marcher par les abîmes, comme un cheval dans le désert ? »
Citons en même temps Esaïe 51 : 9, 10 : « Réveille-toi, réveille-toi, revêts-toi de force, bras de l’Eternel ! Réveille-toi, comme aux jours d’autrefois, [comme dans] les générations des siècles passés ! N’est-ce pas toi qui as taillé en pièces Rahab, qui a frappé le monstre [des eaux] ? N’est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand abîme ? Qui fit des profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés ? »
Nous avons dans ces deux extraits une affirmation sans équivoque indiquant que le bras magnifique de l’Eternel, c’est-à-dire le Logos, le Seigneur, avait été envoyé par Dieu pour diriger tous les événements en rapport avec la libération des fils de Jacob de la servitude d’Egypte. C’est certainement de Lui qu’il est question en Exode 3 : 2, et il ne serait pas étonnant qu’il fût aussi question de Lui dans ce même Livre, au chapitre 23, et aux versets 20 à 23. Revêtu de force, guidant Moïse et lui transmettant toutes les instructions voulues afin de conduire le Peuple, le Seigneur, en tant que Logos et au nom de Son Père Céleste, a accompli les principales actions suivantes :
• Il a taillé en pièces Rahab.
Rahab, c’est l’Egypte. Dans la version Segond, nous lisons, en effet : « N’est-ce pas toi qui abattis l’Egypte ? » C’est par les dix plaies qui se sont abattues sur elle, que l’Egypte a été mise en pièces, dévastée.
• Il a frappé le monstre.
Le mot « monstre » est une traduction du mot hébreu « tannin ». D’après la Concordance de Young, le « tannin » serait un serpent de mer. D’après celle de Strong, ce serait un monstre marin ou terrestre. Cela pourrait être un serpent de mer ou un chacal, un dragon, un serpent, une baleine.
Il s’agit donc d’un animal, d’un reptile, d’un cétacé ou d’un poisson important par la taille ou du fait de ses aptitudes, qui peut bien représenter Pharaon, le maître de l’Egypte. C’était le personnage le plus important du pays, qu’il gouvernait avec une poigne de fer. Il a été frappé, blessé dans son orgueil, humilié par les dix plaies qui ont dévasté son pays et notamment par la mort de son premier-né, ce qui l’a obligé à laisser partir les Israélites. Finalement, il a péri dans la mer Rouge avec l’élite de son armée (Psaume 136 : 15). Ainsi, le monstre disparut.
• Il a frayé dans les profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés.
Les « rachetés », c’était tout le peuple d’Israël libéré de l’esclavage d’Egypte par la grandeur de Dieu, est-il écrit en Deutéronome 9 : 26, mais nous savons que le sang de l’agneau pascal immolé alors dans chaque maison y a joué un rôle déterminant.
La force de l’Eternel, entre les mains du Logos, était à l’œuvre. Une fois la Mer Rouge traversée à pied sec, les Israélites, exultant de joie, ont chanté à l’Eternel un cantique de louanges et d’adoration. Les femmes aussi, sous la conduite de Marie, sœur de Moïse et d’Aaron, célébrèrent l’Eternel, en dansant et en chantant au son de leurs tambourins. – Exode 15 : 1-21.
Une joie similaire, mais beaucoup plus grande, sera un jour le lot de toute l’humanité, qui sera délivrée de l’esclavage du péché et de la mort, grâce au Sang de Christ répandu à Golgotha. La comparaison mérite d’être relevée.
« Réveille-toi, comme aux jours d’autrefois », cette expression laissait entendre que le Seigneur aurait un jour à effectuer une oeuvre semblable à celle qu’Il effectua dans le passé, en Egypte, et qu’Il devait « se réveiller », autrement dit qu’Il devait revenir pour ce faire. Elle se rapporte, selon toute apparence, au retour du Seigneur, ce qui est chose faite, comme l’indiquent les signes rapportés en Matthieu, chapitre 24. « Revêts-toi de force, Bras de l’Eternel. » Le Seigneur revenu est effectivement revêtu de force. Peu après sa résurrection déjà, Il a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28 : 18), de même que la force mentionnée en Apocalypse 5 : 12, 13.
Rahab (l’Egypte), taillée en pièces
En Egypte, le premier travail fut un travail de mise en pièces, de destruction. De même, concernant l’Egypte antitypique, c’est-à-dire le monde, le Seigneur revenu effectue un travail de mise en pièces, d’ébranlement, de destruction, avant de procéder à une oeuvre de construction, de régénération.
Ce travail fut prédit par divers prophètes. Signalons la prophétie de Jérémie, chapitre 1 et verset 10. « Regarde, je t’ai établi ce jour-ci sur les nations et sur les royaumes, pour arracher, et pour démolir, et pour détruire, et pour renverser [œuvre de destruction], pour bâtir et pour planter [œuvre de construction]. »
Cette oeuvre de destruction a sans nul doute commencé à l’expiration du “Temps des Nations”, c’est-à-dire en 1914, avec le déclenchement de la Première Guerre Mondiale.
Quel bouleversement est introduit dans la société humaine, depuis cette date ! Le pouvoir royal a été brisé. Les grands empires coloniaux ont été mis en pièces. Certes, il y a eu après 1914 l’avènement du Communisme, la naissance de Républiques Socialistes fédérées sous l’appellation « URSS », mais ce colosse lui-même a été brisé, morcelé, il y a seulement une bonne dizaine d’années de cela, et les états qui le composaient, et qui ont repris leur indépendance, sont plongés dans un marasme économique plus ou moins accentué. Ainsi, le système communiste a montré au monde qu’il était incapable de lui assurer le bonheur.
Le monde est secoué, ébranlé, conformément aux paroles de l’Apôtre Paul citées en Hébreux, chapitre 12 et versets 25 à 27. Il est entré dans un processus irréversible de mise en pièces, avant d’être l’objet d’une restructuration sur des bases nouvelles, équitables, dans des conditions édéniques de paix et de justice. Ce sera le travail de construction et de plantation, mentionné par Jérémie.
Le monstre frappé
Son royaume s’effritant, cela ne peut que gêner, indisposer et irriter le Pharaon réel, Satan, ce véritable monstre, ce serpent ancien, comme l’appelle la Bible (Apocalypse 12 : 9), qui ne peut arrêter le cours des événements conduisant au renversement de son empire.
Il a aujourd’hui, face à lui, quelqu’un de plus fort que lui, le Seigneur, tout comme Pharaon avait face à lui quelqu’un de plus fort que lui, Moïse – Exode 7 : 1.
A propos du frappement de ce monstre, deux éléments sont à prendre en considération : 1) son liement et 2) sa destruction.
Son liement s’effectue en rapport avec le retour du Seigneur (Matthieu 12 : 29 ; Luc 11 :21, 22). Lier quelqu’un, c’est le réduire à l’impuissance tout en le laissant en vie (Apocalypse 20 : 1, 2). Cela peut demander un certain temps, s’il s’agit d’un homme fort.
A propos de ce liement, il sera bon de signaler qu’en Hébreux 2 : 14, le mot grec « katargeo », traduit dans la plupart des versions bibliques par « anéantir », signifie plus précisément « réduire à l’inactivité ». C’est l’explication donnée par W. E. Vine dans son dictionnaire des mots grecs du Nouveau Testament, aux pages 13 et 14. La version française Darby paraît avoir rendu la pensée la plus rapprochée de l’explication susmentionnée en traduisant : « … afin que, par la mort [il s’agit de la mort de Christ], il [Christ] rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le Diable. »
« Rendre impuissant », « réduire à l’inactivité », tout en laissant en vie, exprime la pensée exacte de l’Apôtre en Hébreux 2 : 14, car c’est exactement ce que le liement mentionné par le Seigneur signifie. Ce mot ne veut pas dire nécessairement destruction, et il ne le dit pas dans le cas de Satan, puisque celui-ci doit être lié pour mille ans et relâché ensuite, avant d’être effectivement détruit.
Le liement implique une action d’une certaine durée qui aboutit à la réalisation finale de l’acte. Ce liement final, complet, sera effectué lorsque l’Eglise aura achevé sa course terrestre, et avec sa participation. Mais nous rencontrons dans notre littérature biblique certaines pensées suggérant l’idée d’un liement progressif basé sur l’accroissement de la connaissance. Ainsi notre Seigneur, comme Prince de la lumière, en répandant la lumière de la connaissance dans tous les domaines, et en particulier en ce qui concerne la Vérité biblique, dévoile les erreurs dans tous les domaines, et en particulier dans le domaine de la Vérité biblique, et les lie. On peut comprendre ainsi que la lumière lie les ténèbres et, par là, que le Prince de la lumière lie le Prince des ténèbres.
De plus, des actions sont aussi engagées à différents niveaux, et même dans les sphères gouvernementales, pour lutter contre les œuvres des ténèbres, soutenues par l’Adversaire, tels l’alcoolisme, le tabagisme, etc., et ces actions peuvent aussi s’inscrire dans cette lutte de la lumière contre les ténèbres. C’est dans ce sens que peut se comprendre le liement progressif actuel de « l’homme fort ». En tout cas, ce « monstre », une fois lié, complètement lié, réduit à une inactivité totale, sera frappé, humilié, blessé dans son orgueil. Le signe indiquant son liement complet doit être la chute de Babylone. Ses biens seront alors pillés, son organisation détruite.
Quant à sa destruction, elle doit se produire après la fin des mille ans du règne de Christ, et après qu’il aura été relâché pour un peu de temps, afin d’essayer de séduire une dernière fois l’humanité ramenée à la perfection. Il doit alors être jeté dans l’étang de feu et de soufre, ce qui correspondra à sa mort définitive, qui sera la Seconde Mort. – Apocalypse 20 : 7-10, 14.
Le chemin de la sainteté
Une bande de la Mer Rouge fut desséchée, afin de frayer un passage au peuple d’Israël racheté.
Ce passage représente bien le chemin de la sainteté, mentionné par Esaïe au chapitre 35 de sa prophétie, verset 8, qui sera ouvert à l’inauguration du Royaume du Seigneur. Y marcheront les délivrés, les rachetés de l’Eternel, le monde entier racheté par le précieux Sang de Christ et réveillé du sommeil de la mort, à l’exception de l’Eglise des Premiers-nés, qui sera alors avec le Seigneur.
Les Israélites s’engagèrent dans le passage préparé pour eux à la suite de Moïse et d’Aaron. De chaque côté se dressait un mur d’eau retenue par la puissance divine ; mais les Israélites s’avançaient, confiants en leurs guides. Finalement, ils atteignirent le rivage opposé, sains et saufs. Pharaon et son armée, qui les poursuivaient, s’engagèrent à leur suite. Mais les eaux se refermèrent et reprirent leur cours normal. Alors, ils périrent, étant précipités dans la Mer Rouge, comme l’indique le Psaume 136, verset 15.
Illustration magnifique de ce qui se passera dans le Royaume ! Tous ceux qui suivront le chemin de la sainteté avec une foi et une confiance absolues dans le Seigneur et l’Eglise, et qui se conformeront aux commandements divins, tous ceux-là seront préservés de la Seconde Mort. Pour eux, les murailles d’eau de la mer Rouge seront retenues. Ils subiront avec succès l’épreuve finale après les mille ans du règne du Seigneur, et entreront avec joie dans les Ages de gloire.
C’est ce que déclare clairement le verset 11 du 51e chapitre de la prophétie d’Esaïe : « Et ceux que l’Eternel a délivrés retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe; et une joie éternelle sera sur leur tête; ils obtiendront l’allégresse et la joie; le chagrin et le gémissement s’enfuiront. »
Par contre, tous ceux qui au cours du Millénaire persisteront à pécher, se montreront réfractaires, n’écouteront pas Christ, et tous ceux qui, après le Millénaire, failliront dans l’épreuve finale et suivront Satan qui sera relâché pour un peu de temps, ceux-là sont représentés par les soldats de Pharaon. Ils périront de la Seconde Mort, à la suite de Satan, pour toujours (Apocalypse 21 : 8). Ainsi, Pharaon et son armée seront précipités dans la Mer Rouge. Ainsi, finalement, le monstre disparaîtra.
Puisse cette étude nous inciter à un zèle accru au service de l’Eternel, et faire abonder en nous la révérence et la louange envers notre Bon Père Céleste et envers notre Seigneur Jésus-Christ !
Fr. A. D.