« Ayez foi en Dieu » – Marc 11 : 22
Alors que Jésus et ses disciples marchaient sur la route allant de Béthanie à Jérusalem en prêchant l’Evangile du Royaume, ils virent en chemin un figuier. Notre Seigneur, qui avait faim, vint vers l’arbre cherchant à y trouver du fruit ; car le temps des figues n’était pas encore passé. Mais Il découvrit que le figuier était stérile. Alors Il prononça une malédiction, une flétrissure à l’encontre de l’arbre. Le jour suivant alors qu’ils passaient à proximité, les disciples de Jésus remarquèrent que le figuier avait séché à partir des racines. Alors Pierre dit : « Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché. Jésus prit la parole, et leur dit : Ayez foi en Dieu. » (Marc 11 : 13, 14, 20-22). Cependant Il attira leur attention sur le fait que ce n’était pas seulement Lui-même qui avait flétri le figuier, mais que le Père céleste devait être reconnu comme étant derrière Lui en cela. Il imputait toujours l’honneur au Père. Il était simplement le Doigt de Dieu. « Car les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces œuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé. » « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » – Jean 5 : 36 ; 14 : 10.
LE BUT RÉEL DES ŒUVRES MIRACULEUSES DE JÉSUS
Certaines personnes de cette époque avaient un pouvoir maléfique, comme certaines l’ont encore maintenant, et l’acte de Jésus aurait pu être attribué à cela. Aussi dirigeait-Il les esprits de ses disciples sur le fait que les choses qu’Il faisait étaient toujours de Dieu – différenciant ainsi son pouvoir de celui de Satan. Certains pourraient peut-être s’étonner que Dieu ait prêté attention à un arbre parce qu’il ne portait pas de fruits. Mais Jésus n’était pas une personne ordinaire. Son comportement n’était pas un exemple pour nous et ne doit pas nous inciter à marcher le long de la rue et, voyant un arbre sans fruit de dire : « Maudit soit cet arbre ; tu ne porteras plus jamais de fruit ! ». Si nous adoptions cette attitude, nous trouverions peut-être des fautes aux arbres et à toutes les autres choses. Mais notre Seigneur fut spécialement envoyé par Dieu. Il était habitué à faire le bien, quand Il allait çà et là. Il guérissait les gens et les enseignait, leur donnant des leçons pleines de force.
Il était nécessaire que les disciples de Jésus soient entièrement convaincus qu’Il était envoyé par Dieu avant de pouvoir développer en eux la foi nécessaire. Ils devaient garder cette foi, consacrant leurs cœurs et leurs vies à Dieu, avant d’être prêts pour la bénédiction de la Pentecôte. C’est pourquoi, nombre d’œuvres de notre Seigneur furent faites à l’extérieur, elles furent d’un genre visible, faites pour ouvrir les yeux de ses disciples, afin d’établir sa qualité de Messie, et pour manifester son œuvre future pour le monde. En ce qui concerne la transformation de l’eau en vin, il est écrit, « Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire (à venir), et ses disciples crurent en Lui. » – Jean 2 : 11.
L’Apôtre Paul indique que l’homme naturel ne peut pas comprendre les choses profondes de Dieu parce qu’elles ne sont comprises que spirituellement. (1 Corinthiens 2 : 14). C’était donc une nécessité d’enseigner les disciples de Jésus de cette façon extérieure, sur un plan matériel, car ils n’étaient que des hommes naturels. Bien qu’ils L’aient reconnu comme le Messie, ils ne réalisèrent pas cela clairement, tout d’abord. A une occasion, Jésus leur demanda. « Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 16 : 15-17). C’était un grand cours d’éducation que Jésus donna alors à ses Apôtres.
Et ainsi, en ce qui concerne le figuier, les miracles relatifs à la guérison des malades, les résurrections, les démons chassés, les multitudes nourries, etc., il n’était pas si important que cela, que certaines personnes soient guéries physiquement à ce moment-là, ni que des multitudes ne passent pas la nuit affamées, ni que le déplaisir divin se porte sur un arbre sans intelligence. Mais il était important que les disciples reçoivent les leçons nécessaires et voient que le pouvoir du Seigneur pouvait et serait exercé en leur faveur ; que, comprenant que le Seigneur était de leur côté et qu’Il les guiderait et les protégerait, ils seraient capables d’exercer une grande confiance. Il était important aussi que nous puissions avoir cette assurance de l’amour et de l’attention de notre Père envers nous en tant que ses enfants. Il était important que la gloire à venir de notre Seigneur, pendant son règne dans le royaume, soit illustrée et exhibée.
LE FIGUIER, UN SYMBOLE.
Il y a encore une pensée concernant le figuier. Nous croyons que le figuier est une représentation de la nation Juive. Cette nation avait été le figuier de Dieu. Au temps convenable Dieu a envoyé son Fils afin de chercher du fruit de cette nation, mais Il n’en trouva pas. L’arbre était stérile. Il trouva quelques individus fidèles, mais rien au plan national – pas de fruit en tant que nation ; et la flétrissure, ou malédiction du Seigneur vint sur la nation Juive, parce qu’avec tous les privilèges et avantages qui étaient leurs, ils ne produirent pas les fruits appropriés. Cinq jours avant sa crucifixion notre Seigneur Jésus prononça la désolation sur leur maison. « Voici, votre maison vous sera laissée déserte. » – Matthieu 23 : 38, 39 ; Luc 13 : 34, 35.
Depuis ce temps, les Juifs n’ont cessé de subir cette désolation, et d’être flétris en tant que nation. Mais il y a une promesse indiquant que ce figuier flétri redeviendra un arbre vivant – une nation vivante. Les Juifs doivent être restaurés dans la faveur divine, après que leur « double » de défaveur ait été accompli [Voir LES ETUDES DES ECRITURES, Vol. 2, pp. 233-247 – MMIL]. Nous comprenons que ce « double » a été accompli, et c’est la raison du grand réveil qui se produit maintenant* parmi les Juifs et du grand mouvement Sioniste.
Parlant du temps de son Second Avènement et de son Royaume qui serait alors proche, Jésus dit : « Mais apprenez du figuier la parabole [qu’il vous offre] : Quand déjà son rameau est tendre et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez arriver ces choses, sachez que cela est proche, à la porte. » (Marc 13 : 28, 29-Darby). La nation Juive a eu une longue période d’hiver. Mais la période de printemps de cette nation est maintenant* proche. Nous voyons déjà ce figuier laissant apparaître des feuilles. Ainsi nous voyons que la leçon du figuier flétri n’était pas seulement une leçon pour une heure, mais une leçon pour tout le peuple du Seigneur ayant vécu depuis ce temps-là, même jusqu’à maintenant.
WT 1916 p.5920
(*) Veuillez noter que cet article a été écrit en 1916. A cette date, la Terre Sainte était encore incluse dans l’Empire Ottoman (Turc). Elle l’était depuis 1517 et jusqu’à 1917. Regardons quelle différence il y a entre la nation d’Israël en 1916 et aujourd’hui. Aujourd’hui, et ce depuis 1948, Israël est un Etat indépendant. Le pays se peuple. Les maisons se construisent, la terre se cultive, les champs verdissent, le désert fleurit. L’économie se développe. Ce sont là des signes indiquant que son printemps, s’il était proche en 1916, est bien là maintenant, et ce depuis quelque temps déjà.