« Pilate donc lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit, Tu le dis que moi je suis roi. Moi, je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix. » – Jean 18 : 37 (Darby).
Nous nous souvenons que ces paroles du Maître ont été prononcées lorsque les Juifs l’amenèrent devant Pilate et l’accusèrent de se proclamer Lui-même Roi. Pilate Lui demanda : « Tu es donc roi ? » Sa réponse fut : « Je suis né pour ceci » – c’est pour cette raison que je suis né – « c’est pour ceci que je suis venu dans le monde. »
Dieu a prévu qu’il y aurait un Roi nommé Emmanuel, un Roi sacerdotal, qui mettrait fin au péché et rétablirait les pécheurs (ceux qui le désireraient) à sa faveur. Il a été annoncé d’avance par les prophètes qu’un temps viendrait où un Roi régnerait selon la justice, où les princes gouverneraient avec droiture (Esaïe 32 : 1), où tout genou allait fléchir, où toute langue allait rendre gloire à Dieu. Ainsi, notre Seigneur Jésus déclara, en réponse à la question de Pilate, que c’était là le but de sa venue dans le monde. S’il n’y avait pas eu de monde à racheter, à ramener en harmonie avec Dieu, le Logos n’aurait pas eu besoin de venir ici-bas pour habiter avec des hommes. Si Dieu n’avait pas eu l’intention d’établir un Royaume et un Roi, il aurait été parfaitement inutile que notre Seigneur mourût, puisqu’il n’y aurait pas eu de monde à bénir et à rétablir au moyen d’une œuvre grandiose.
La dernière partie du texte nous dit : « afin de rendre témoignage à la vérité. » Bien que toutes les paroles de notre Seigneur aient été, bien entendu, des vérités, il y avait toutefois une certaine Vérité, merveilleuse, à laquelle Il rendait témoignage. Non seulement Il parlait sans mentir, mais Il soutenait également la Vérité. Dieu créa l’homme. Celui-ci a mal tourné – il fut discrédité aux yeux de son Créateur. Le règne du Péché et de la Mort était un discrédit pour Dieu et une disgrâce pour tout bon gouvernement.
Sous de telles circonstances, il semblerait raisonnable de se poser cette question : « Pourquoi ne pas détruire des créatures si indignes et déshonorantes ? » Parce que l’Eternel déclara que la malédiction reposant sur l’homme devait disparaître, et qu’une merveilleuse bénédiction devait être accordée au monde, par la semence d’Abraham, et pas un point, pas un iota du dessein divin ne pouvait manquer d’être accompli.
« Les desseins de Dieu, tel des lis blancs ouverts »
Des centaines, voire des milliers d’années se sont écoulées depuis la promesse de Dieu faite à Abraham ; et aucune bénédiction n’a encore été accordée au monde, aucune malédiction n’en a encore été ôtée ! Mais Dieu est resté fidèle. Il n’a pas rompu sa parole et ne pouvait la rompre. Il se proposa de bénir le monde et Il accomplira certainement tous ses desseins. C’est cela la merveilleuse Vérité – que l’Eternel Dieu a pourvu à un salut pour « toutes les familles de la terre ». Les types de la Loi le laissaient entrevoir pour l’avenir. Les prophètes l’attestaient ; « tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours » de bénédiction à venir (Actes 3 : 24). Notre Seigneur Jésus, alors qu’Il était dans la chair, rendit témoignage à cette Vérité. Il proclama que Dieu ne se présentait pas sous un faux jour ni ne présentait un faux plan.
Notre Seigneur est venu dans le monde afin d’être ce grand Roi qui devait bénir tous ceux de la race déchue d’Adam. Il vint, proclamant ce Royaume, et les Juifs disaient : « Comment peut-Il être Roi ? Il ne peut rien accomplir du tout ! » Le voici maintenant devant Pilate, se déclarant Roi. Durant trois années et demie, Il a rendu témoignage à cette merveilleuse Vérité selon laquelle la volonté de Dieu s’accomplirait et le Royaume de Dieu serait, malgré tout, établi sous les cieux. Et il sera pleinement achevé grâce à Celui qui a été crucifié comme un malfaiteur. En vérité, « Dieu agit d’une manière mystérieuse pour accomplir ses miracles ! »
Le rejet de Jésus semblait montrer que le Plan entier de Dieu a été déjoué. Il semblait que ces Juifs incrédules avaient triomphé du grandiose Eternel. Cependant, nous voyons que la crucifixion du Messie était justement la chose nécessaire à l’accomplissement des desseins de Dieu. Il était indispensable que Christ rachète la famille humaine par sa propre mort avant de pouvoir restaurer les hommes par son Règne Millénaire. Mais pour le monde en général, cette Vérité grandiose est toujours obscurcie. Jésus assura ses disciples qu’il leur avait été donné de connaître les mystères divins ; mais pour tous les étrangers, qui ne se trouvent pas dans l’harmonie la plus complète avec Dieu, ces choses sont données en paraboles et en maximes obscures ; ainsi, entendant, ils ne comprennent pas et voyant, ils n’aperçoivent pas.
« Les gens de la Vérité »
Il semble plutôt remarquable à l’Editeur que, sans le moindre effort de notre part, ce mot « Vérité » et l’expression « les gens de la Vérité », nous soient appliqués. Ce que nous avons est la Vérité – rien d’autre que la Vérité, la Vérité de la Bible ! C’est le seul et unique mot que nous puissions employer. Les dénominations ont adopté les autres termes, et ce qui nous a été laissé, c’est simplement celui-ci, la « Vérité ». Et sans la moindre préméditation, pour autant que nous en soyons conscients, cette expression « les gens de la Vérité » semblait logiquement s’appliquer à nous. En effet, nous rendons témoignage à la Vérité – la même Vérité à laquelle notre Maître rendit témoignage jusqu’à la mort – concernant le Royaume, le fait que Jésus quitta sa nature pré-humaine glorieuse, sa venue dans le monde, le fait qu’Il retourna dans la gloire céleste à une position bien plus élevée que précédemment. Nous rendons témoignage à la Vérité annonçant que Dieu n’est pas vicieux ni cruel – qu’Il n’a jamais eu l’intention de condamner l’homme à la torture éternelle, mais a promis que la malédiction du péché et de la mort serait supprimée à jamais. Le témoignage est exactement le même, aujourd’hui, que celui de notre Seigneur et de ses Apôtres ; il est rendu selon la même ligne de pensée.
Tous ceux qui sont de la Vérité entendent la Vérité et aiment lui rendre témoignage. Cependant, dans notre cas, tout comme dans le cas du Maître, le monde ne nous connaît pas. Il ne nous connaît pas parce qu’il ne L’a pas connu. Le monde, et tout particulièrement le monde religieux de la chrétienté, est disposé à nous crucifier tout comme le monde religieux a crucifié le Seigneur, avec la seule différence que nous vivons dans un temps plus civilisé et que les Scribes, les Pharisiens et les Docteurs de la Loi trouvent apparemment plus difficile aujourd’hui d’inciter le peuple à détruire nos vies. Mais par la grâce de Dieu, nous allons continuer à rendre témoignage à la Vérité jusqu’à ce que vienne la sombre nuit « où personne ne peut travailler », si nos vies sont épargnées jusqu’à ce temps-là.
WT 1916 p. 5898