Philippiens 2 : 1-11.
L’HUMILITE, LA GRANDE LEÇON POUR TOUS – LE SEUL ENGENDRÉ, UNE ILLUSTRATION –
COMMENT IL ÉTAIT RICHE – COMMENT IL EST DEVENU PAUVRE – POURQUOI FUT-IL ÉLEVÉ –
COMMENT IL FUT ELEVE – L’EGLISE MARCHE SUR SES TRACES
« Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. » – 2 Corinthiens 8 : 9.
St Paul écrivit ces paroles, objet de notre leçon, alors qu’il était prisonnier à Rome ; il les destinait aux frères de Philippes, qu’il avait tant aimés et de l’amour desquels il avait reçu tant de preuves. Aucune autre église n’est mentionnée comme ayant aidé St Paul en ses moments de besoin. L’aide spéciale qu’ils lui ont apportée est mentionnée : ce fut deux fois à Thessalonique (Philippiens 4 : 16), une fois à Corinthe (2 Corinthiens 11 : 9) et maintenant à Rome.
L’Epître aux Philippiens est appelée épître de joie. L’Apôtre semble y répondre de tout son cœur, à la fidélité des frères de Philippes. Il voulait leur faire savoir qu’il appréciait leur amour, et que pareil amour des uns pour les autres, et envers tous, devrait abonder en eux. Sa joie serait complète s’il voyait chez les frères la véritable disposition d’esprit de Christ, son amour et son harmonie. Il leur recommandait donc instamment de se rappeler les conditions permettant de développer un tel caractère. Ils ne devaient rien faire par esprit de parti ou par vaine gloire. Toute leur conduite devait être marquée par l’humilité et le bon vouloir à discerner les qualités des autres, en notant sur quels points les autres leur étaient supérieurs.
Ceci ne signifiait pas qu’ils devaient se mentir mutuellement, mais qu’ils devaient veiller à apprécier les qualités et le caractère véritables, où qu’ils pussent se trouver, recherchant de nobles qualités chez les autres, et espérant généreusement qu’elles existaient, même lorsqu’on ne les discernait pas. Ils devaient aussi considérer les intérêts de la cause du Seigneur et ignorer leur propre volonté ou orgueil. Par conséquent, ils ne devaient pas veiller seulement à leurs propres affaires, à leurs propres intérêts, mais également à ceux des autres, aux droits des autres, aux aptitudes des autres. L’Apôtre nous assure que ceci est une marque de l’Esprit Saint, d’un esprit sensé, qui gagne les disciples de Jésus, à mesure qu’ils croissent en grâce et à la ressemblance du caractère du Maître.
L’Apôtre déclare que cet esprit, cette disposition, fut entièrement illustré en Jésus. En son état préhumain, quand Il existait sous la forme de Dieu, comme Etre esprit, Jésus était humble. Il ne médita pas l’usurpation de l’autorité divine pour s’élever Lui-même et chercher un nom supérieur à celui de Dieu, comme le fit Satan. Il n’eut aucunement la pensée de s’accaparer la gloire et l’honneur divins en se faisant l’égal de Dieu le Père. Au contraire, Il eut le même esprit que celui qu’Il manifesta par la suite, quand Il déclara : “Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite”; et encore : “Je suis venu non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé”; et de nouveau : “Mon père … est plus grand que tous” – Luc 22 : 42 ; Jean 6 : 38 ; 10 : 29 ; 14 : 28.
Le Maître avait toujours cette disposition orientée vers la vénération du Père et vers la foi et la confiance en la Sagesse, l’Amour, la Justice et la Puissance de Dieu. Par conséquent, quand vint le moment prévu par le Père pour l’envoi d’un Sauveur dans le monde, afin de racheter celui-ci premièrement et devenir ensuite son Roi et son Libérateur, la proposition de rendre ce grand service à Dieu et aux hommes fut faite au grand Logos, “le seul Engendré du Père”. Elle fut promptement acceptée. « Je prends plaisir à faire ta volonté, O mon Dieu ! », fut la réponse de la première des créatures de Dieu. Cette acceptation impliquait une grande humiliation, celle d’abandonner la dignité afférente au premier Etre créé sur le plan spirituel, pour devenir un être humain, un homme parmi les hommes, “l’Homme Christ Jésus”, non pas un homme pécheur, mais un homme parfait, à l’image et à la ressemblance de Dieu, comme le fut le premier Adam à l’origine : “saint, innocent, sans souillures et séparé des pécheurs.”
“L’HOMME CHRIST JÉSUS”
Après que Jésus, par le changement de nature, se fut trouvé Homme parmi les hommes, il garda toujours la même fidélité envers le Père. Ce n’était qu’un enfant quand nous L’entendons dire : “Ne savez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ?” (Luc 2 : 49). Après avoir appris qu’Il ne pourrait pas s’occuper des affaires du Père avant de parvenir à l’âge stipulé dans la loi du Sinaï, Il demeura tranquille à la maison jusqu’à l’âge de trente ans environ. Ensuite, promptement, Il se rendit auprès de Jean-Baptiste au Jourdain et, par une immersion publique, Il démontra sa pleine obéissance à la volonté du Père, la consécration entière de sa vie, même jusqu’à la mort.
Alors, Il reçut l’engendrement de l’Esprit saint, comme en témoigne Jean. Alors aussi, Dieu accorda à cet Engendré de l’Esprit une illumination mentale spéciale; comme nous le lisons en Matthieu 3 : 16 : “les cieux [les choses plus élevées] lui furent ouverts.” Le plan divin devint clair pour Lui, plan impliquant sa mort comme antitype du serpent élevé sur un poteau par Moïse, comme antitype du taureau du sacrifice pour les péchés sacrifié par Aaron, comme antitype de l’agneau pascal immolé par les Israélites et mangé par eux pour les fortifier et les délivrer d’Egypte : c’était la délivrance du peuple de Dieu du joug de Satan, joug de l’esclavage du péché.
Dans toutes ces expériences, nous constatons que le Maître était fidèle, fidèle à Dieu, fidèle à son engagement, fidèle aux principes de justice. Ainsi est-il écrit de Lui : “Tu as aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons.” (Psaume 45 : 7). L’huile de joie représentait la joie sainte de notre Seigneur et les perspectives saintes qui Le soutinrent pendant cette période durant laquelle Il se dépouilla de toute réputation et devint effectivement pauvre jusqu’à, finalement, perdre la vie-même, perdre tout, dans la fidélité à la volonté de Dieu et à son programme révélé dans la Bible.
Son cri final au Calvaire fut : “Tout est accompli !”. Son baptême dans la mort fut achevé ; sa pleine approbation pour son obéissance à Dieu et aux principes de justice, tout ce que le Père Lui avait donné à faire en fait de sacrifice, fut accompli. Alors, vint le tour d’agir, pour Dieu ! Laisserait-Il son Fidèle dans la mort ? Non, “fidèle est Celui qui a promis” ; Il a réalisé ses bonnes promesses faites à son Fils fidèle.
L’Apôtre le dit en ces termes : « C’est pourquoi aussi Dieu L’a souverainement élevé et Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » ; Il Lui a donné un titre et un honneur, une distinction, une position au-dessus de toutes les autres créatures. (Philippiens 2 : 9-11). Il a été reçu dans la gloire ; et tous les anges de Dieu adorèrent Celui que le Père avait ainsi élevé à sa droite, Lui donnant, en plus de ce dont Il s’était dépouillé, la gloire et l’immortalité, la nature divine. Aussi, nous ne pouvons que bien comprendre l’acclamation des êtres célestes : “Digne est l’agneau qui a été immolé de recevoir la puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire et bénédiction.” – Apocalypse 5 : 12.
LE ROYAUME GLORIEUX DU MESSIE
Mais il reste une gloire encore plus grande à venir pour le grand Rédempteur. Ceux qui L’ont crucifié, bien plus, toute l’humanité, pour laquelle Il goûta la mort, doit être mise au courant de son grand sacrifice effectué en sa faveur et du grand honneur et de l’élévation souveraine dont Il fut l’objet, comme résultat. Il doit être le Glorieux Roi du monde et doit régner pendant mille années. Car le verset 10 [de l’épître aux Philippiens, chapitre 2, trad.] déclare que, finalement, tout genou sur terre se ploiera devant Lui et chaque langue Le confessera ; et tous ceux qui ne voudront pas Le reconnaître de cette manière et Lui obéir doivent être détruits du milieu du peuple en tant que “bêtes sans raison.” (2 Pierre 2 : 12 ; Jude 10). “Et il arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre le peuple.” (Actes 3 : 23). Et toute cette glorification du Fils se fera directement à la gloire du Père ; car le plan entier du salut provient du Père et s’exécute par le Fils, comme l’Apôtre nous l’assure. – 1 Corinthiens 8 : 6.
Aussi, ne perdons pas le fil de la leçon de l’Apôtre exprimée en notre texte d’or. Tandis que le monde doit profiter bientôt du grand sacrifice du Rédempteur et du royaume qui va s’en suivre, et que tous doivent avoir l’occasion d’être restaurés à la perfection humaine, lors d’un royaume mondial, une bénédiction spéciale est réservée par Dieu à l’Eglise, à ceux qui acceptent maintenant le Rédempteur, consacrent leurs vies, comme Il l’a fait, pour accomplir la volonté du Père, et marchent sur les traces de Jésus. Ils deviendront ses cohéritiers dans le royaume et régneront avec Lui mille ans, et même au-delà.
L’essence de cette leçon est exprimée ailleurs par l’Apôtre Pierre. “Humiliez-vous donc sous la main puissante de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu.” (1 Pierre 5 : 6). Seuls ceux qui sont humbles d’esprit sont préparés à apprendre les leçons importantes, qui doivent être apprises, avant qu’ils soient prêts pour l’élévation qui leur sera profitable, à eux-mêmes, ou aux autres. Le cours de l’égoïsme est illustré en Satan, qui a failli et qui doit finalement être détruit. Le même esprit égoïste est appelé l’esprit du monde et il est sur le point de mener les hommes à la grande catastrophe prévue dans la Bible, dont ils seront cependant sauvés par le Messie et son Royaume, en ayant l’occasion d’apprendre la grande leçon de l’humilité et de l’obéissance et d’obtenir la récompense qui sera offerte alors.
Jésus, au contraire, illustra pour nous la conduite appropriée qui mène à la gloire, à l’honneur et à l’immortalité ; c’est le chemin de l’abaissement complet de soi-même et de la pleine soumission à tout ce qui peut être la volonté divine. Comme le Sauveur est entré dans sa gloire en récompense de son obéissance, ainsi les fidèles parmi son peuple, l’Eglise, démontrant leur humilité et leur obéissance, auront part en tant que cohéritiers à son futur Royaume de gloire.
WT 1916 p.5846