« On éprouve de la joie à donner une réponse de sa bouche ; et combien est agréable une parole dite à propos » – Proverbes 15 : 23.
« Je te remercie pour cette bonne parole », est la forme d’expression utilisée habituellement en guise de remerciement pour des paroles de réconfort ou d’encouragement ; ceci illustre une grande vérité de la vie, notamment lorsque celle-ci est exprimée à un moment approprié. Elle peut nous apporter une certaine joie, éveiller notre zèle, ranimer notre énergie, mais être aussi un excellent stimulant pour de nombreuses bonnes actions futures.
Les choses agréables que nous entendons à notre sujet sont gardées précieusement en mémoire pour alléger le difficile chemin de notre vie. Comme des fleurs reçues le matin, elles nous aident à affronter plus sereinement les difficultés de la journée.
Une femme qui a entendu dire qu’elle est jolie, devient réellement plus belle, son visage rayonne, ses traits deviennent plus détendus et réguliers, ce qui lui donne encore plus de grâce et de beauté. Elle arrange sa maison avec plaisir, dont on dit qu’elle est belle, propre et accueillante. Elle s’habille avec goût, ce qui lui vaut des compliments. Elle accomplit ses tâches avec enthousiasme, parce qu’elle se sent encouragée par des paroles de reconnaissance.
Si nous nous rendions compte combien nos bonnes paroles peuvent faire de bien aux autres, nous serions moins avares à cet égard. Nous ne dirions pas avec un certain orgueil : « Moi, je ne fais jamais de compliment ! » Pourquoi pas ? Ils nous coûtent si peu, alors qu’ils peuvent tant apporter aux autres.
L’expérience nous apprend qu’un compliment dit à propos, une louange méritée ou une reconnaissance justifiée exerce un effet positif sur nous. Pourquoi ne pas exercer une telle influence sur les autres ? Pourquoi ne pas les féliciter lorsqu’ils le méritent ? Pourquoi ne pas leur adresser des paroles de reconnaissance lorsqu’ils font quelque chose de bien ?
Il y a aussi les paroles « cailloux ». On peut faire beaucoup de mal avec des paroles irréfléchies, jetées comme des cailloux, imprudemment devant notre prochain. Des paroles mauvaises, agressives, envieuses ou malveillantes, détruisent autour de nous la joie de vivre, affaiblissent la confiance de nos proches et anéantissent le charme et la beauté des conversations.
Des paroles amères peuvent peser lourdement dans la vie humaine comme des pierres et la pousser sur un chemin tragique et sombre.
Une accusation injustifiée, un soupçon malveillant jeté par jalousie ou par préjugé est capable de briser l’avenir d’une personne vulnérable. Une opinion négative exprimée dans un accès de mauvaise humeur, contribue souvent à détruire la réputation d’une personne honnête.
Il nous appartient de peser nos paroles et d’émousser rapidement les tranchants capables de blesser. Nous devons renoncer aux plaisanteries plutôt que d’irriter notre prochain. Sachons faire front aux tentations intérieures, évitons les disputes, n’éteignons pas la joie d’autrui par une expression sarcastique ou un mot piquant.
Les paroles « fleurs » ou les paroles « cailloux » nous reviennent avec une force surmultipliée. Celui qui donne un sourire, récolte un sourire ; le sarcastique s’étouffe de sa propre bile. Ce que nous donnons aux autres, nous sera donné en retour. Rappelons-nous ces conseils et ne soyons pas avares de paroles « fleurs », mais évitons les paroles « cailloux ».
Traduit du périodique polonais Straz 1938-9-130.