« Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets » – Proverbes 20 :19.
Chaque être humain désire avoir des amis, sur lesquels il puisse s’appuyer, compter et à qui il puisse faire totalement confiance. Il arrive, parfois, que l’ami le plus proche nous déçoive, qu’il abuse de notre confiance et se transforme en un adversaire secret et menaçant. Parmi toutes les épreuves de l’homme sur la terre, il ne s’en trouve rarement de plus triste et douloureuse que celle de voir un ami se transformer en ennemi. Toutefois dans de telles circonstances, une personne croyante doit s’efforcer d’être juste, indulgente et sincèrement se demander si le changement de sentiment chez son ami ne résulte pas de sa propre attitude inadaptée.
Les Ecritures nous enseignent que : « Celui qui a beaucoup d’amis les a pour son malheur, mais il est tel ami plus attaché qu’un frère » (Proverbes 18 : 24). Ces paroles nous enseignent que celui qui a un ami sincère doit assumer la réciprocité. Une amitié vraie et sincère n’est pas le fruit du hasard ou d’une pulsion momentanée, mais elle est fondée sur un lien étroit de compréhension mutuelle et de sympathie. Pour mériter la confiance d’une noble personne, il nous faut être également noble, non seulement d’apparence mais aussi de cœur.
En ce qui nous concerne en tant que chrétiens, nous qui sommes amenés à aimer la justice et à détester l’iniquité, nous ne devrions pas rechercher l’amitié des gens de mauvaise vie, ni de personnes viles ou perverses. Nous pouvons être indulgents et miséricordieux avec celles qui ne sont pas reconnaissantes, mais ne nous lier de sincère amitié qu’avec celles qui, comme nous, aiment la justice et haïssent l’iniquité. Lorsque nous rencontrons une personne qui nous fait confiance, nous devons nous montrer digne d’elle.
La condition indispensable permettant d’entretenir une confiance durable est la discrétion. De nombreuses personnes, par ailleurs sincères et valeureuses, ne parviennent pas à être discrètes, ni à garder un secret qui leur est confié. Cela ne veut pas nécessairement dire que ces personnes trahissent les secrets de leurs amis d’une façon délibérée dans l’intention de leur nuire. Au contraire, elles le font souvent inconsciemment, et ne se rendent pas compte du mal que cela représente. Ce n’est qu’ensuite qu’elles s’étonnent d’avoir perdu la confiance de celui qui leur était si précieux.
La discrétion est donc l’un des grands secrets d’une amitié durable. C’est pourquoi, efforçons-nous d’être discrets à l’égard de nos amis, mais plus généralement de tous ceux qui nous entourent. Si nous connaissons ou entendons quelque chose de désagréable sur le compte de quelqu’un, ne prenons pas le risque de le dévoiler, sauf dans le cas extrême où les circonstances et la justice l’exigeraient. Même dans ce cas faisons-le avec une très grande prudence.
La divulgation des secrets d’un ami, de ses défauts, de ses péchés cachés etc., est une chose non honorable, malhonnête qui n’apporte aucun profit à quiconque, mais qui très souvent expose à des désagréments amers celui qui calomnie aussi bien que celui qui est calomnié.
(Périodique Straz 1933-5-66)