« L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère » – Proverbes 17 : 17.
Dans l’un de nos cantiques nous chantons : « Il est l’amour qui ne s’épuise pas, même s’il est comme la poussière ». En vérité, l’amour et l’amitié terrestres – l’amour de ce monde – sont en réalité faibles et instables comme la poussière. Lorsque tout nous réussit, que la fortune nous sourit et que nous bénéficions d’une bonne renommée dans notre entourage, particulièrement parmi les influents de ce monde, combien alors nous avons d’amis ! Tous nous témoignent leur amour et recherchent notre compagnie. Mais lorsqu’un grand malheur nous touche, que la fortune et l’opinion publique se détournent de nous au point de nous amener dans le besoin, alors nos amis, les uns après les autres se retirent et nous ignorent.
Il arrive même que ceux qui nous sont redevables, ceux à qui nous avons un jour ou l’autre rendu un service matériel, moral ou spirituel, deviennent soudainement ingrats et se détournent de nous lorsque à notre tour, nous nous trouvons dans une situation difficile.
Cette façon de procéder caractérise le monde en général. Toutefois, il arrive que de temps en temps des amitiés fidèles se nouent et durent dans les bonnes comme dans les mauvaises situations. Même dans le monde il se trouve des amis qui ne déçoivent jamais. Un proverbe anglais dit : « Un ami dans le besoin est un véritable ami ».
Tous ceux qui un jour ont goûté à l’incomparable amour de notre Père céleste manifesté dans le fait que « lorsque nous étions pécheurs, Christ est mort pour nous », ont non seulement connu cet amour qui les a attirés à Lui, mais ont accepté l’appel, pour être rendus semblables au bien-aimé Fils de Dieu. Puissions-nous être remplis du véritable esprit d’amour et d’amitié les uns envers les autres et comprendre combien l’amitié est fragile surtout lorsqu’elle s’émousse et se volatilise sous l’influence de mauvais soupçons ou d’une incompréhension momentanée.
Puisse notre amour ressembler à celui de notre Seigneur, qui déposa sa vie non seulement pour ses amis (Jean 15 :13), mais aussi pour ses ennemis, c’est-à-dire pour ceux qui se sont éloignés de Dieu par leurs péchés. – Ephésiens 2 : 11 – 13.
Que notre amitié fraternelle s’exerce à l’égard de nos amis (ainsi que de nos ennemis), conformément à notre consécration, dans la mesure de nos possibilités et des opportunités qui se présentent à nous.
Puissions-nous nous comporter de la sorte sans nous décourager ni faiblir même lorsque nous ne sommes pas compris, lorsque nos bonnes actions sont injustement déconsidérées et que nos meilleurs efforts se voient présentés sous un mauvais jour et soumis à la raillerie. Puissions-nous dans toutes ces circonstances préserver la paix, le sérieux et la patience. N’usons ni de la colère, ni de paroles calomnieuses, ne maudissons ni ne nous vengeons, mais marchons sur les traces de Celui duquel il est écrit : « qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs (des persécuteurs) et qu’il a intercédé pour les coupables. » – Esaïe 53 : 12 ; Matthieu 5 : 44.
Ô si tous les consacrés pouvaient développer cette amitié véritable basée sur des principes plus grands à l’égard des frères ! Cette amitié n’exige rien des autres, elle est toujours prête à se rendre utile, même au travers du don de notre propre vie pour les frères. Si tel est notre but, combien sommes-nous heureux et agréables aux yeux de notre Père céleste et de notre Seigneur Jésus-Christ ! – Psaume 133 : 1 ; 1 Jean 13 : 35.
Périodique Straz 1933-12-178.